C’est maintenant officiel : Hénin-Beaumont sera l’arène officielle du combat qui verra s’affronter les deux leaders des Fronts socialistes, l’un nationaliste et l’autre internationaliste, dans une joute qu’on sait déjà d’une haute volée rhétorique, avec des « même pas mal » et des « et puis c’est celui qui dit qui est »…
On ne peut cependant s’empêcher de noter quelques similitudes sur les situations qui occupent les deux têtes de liste, Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen. Outre la présence de trois mots dans leur patronyme (Coïncidence ? Je ne pense pas…), force est de constater que si les deux fronts se marchent régulièrement sur les pieds, c’est — outre une anatomie favorable à ce genre de boutades — parce que leur électorat et leurs thèmes de prédilections sont proches.
On m’objectera bien sûr tout un tombereau de différences subtiles et avérées entre les deux partis histoire de bien me faire comprendre que non, l’électorat ouvrier de Marine n’a jamais été, dans le passé, un électorat communiste, et que Jean-Luc ne cherche pas à prolonger l’euphorie (ou l’agonie, c’est selon) de la présidentielle en allant ouvertement chasser sur les terres populaires. Peut-être. Je me borne cependant à constater que bien des éléments des deux programmes se chevauchent à tel point que c’en est comique.
D’ailleurs, si on passe le stade des petites phrases et des injures, …
… et si l’on ne se focalise pas trop sur la posture amusante et anti-système de l’un et de l’autre,
… on se rend compte que nos deux leaders ont des vues similaires sur l’origine du mal :
Eh oui : la mondialisation, c’est un gros boulet aux jambes de la classe ouvrière et des forçats de la terre. Mondialisation qui doit bien évidemment tout à la faiblesse de l’État, dépouillé progressivement de toutes ses prérogatives, le pov’pti’chou, à tel point que tout part en sucette. Il faut donc revenir vite fait quelques années en arrière, de préférence une cinquantaine, lorsque la Poste, le Téléphone et les Télégrammes étaient nationaux, et qu’au moins, l’ORTF distribuait une information de qualitay préalablement filtrée avec précision et justesse.
Et cet État fort permettra, on le sait déjà, d’éviter la peste, le choléra, et les faillites bancaires qui lessivent le petit épargnant tout en régulant le monde financier qu’on ne doit surtout pas sauver de la faillite avec l’argent du contribuable, et débrouillez-vous pour concilier tout ça dans un joli package prêt à voter :
Sans oublier bien sûr que l’anticléricalisme pourra s’exprimer en parfum Purée de Muslim côté droit ou parfum Catho-Claqué côté gauche :
On saupoudrera le tout d’un peu de protectionnisme qu’on appellera différemment dans les deux cas, histoire de ne pas effaroucher le quidam un peu benêt :
Tout ceci est, quasiment, préparé à l’avance, et on voit assez bien à quoi va pouvoir se résumer l’ensemble des interventions des deux candidats dans la circonscription en question.
Maintenant, il faut aussi se poser la question : pour chaque gagnant, il y aura un perdant. Et si l’hypothèse la plus probable est que Marine Le Pen se trouve élue, il faut tout de même se poser la question, d’un côté comme de l’autre, de savoir quel destin attend nos deux clowns à roulettes dont, je vous le rappelle, les fanfreluches électorales sont payées par vous, contribuables français, ce qui donne une excellente motivation pour, au moins, rire du spectacle.
Toute cette agitation sent délicieusement bon un précédent débat, entre deux socialistes, qui se sont battus pendant deux heures devant des caméras nationales, pour nous prouver qui avait le plus piqué dans les poches des contribuables pour redistribuer généreusement à des corporations, des intérêts particuliers ou des groupes de pressions plus ou moins légitimes…
Oui, pas de doute : Mélenchon contre Le Pen à Hénin-Beaumont, ce sera comme Sarkozy contre Hollande, la retenue nécessaire dans un enjeu présidentiel définitivement évaporée. On devrait donc assister à une campagne de haute volée.
Le plus triste est que si le ridicule de la situation n’échappera sans doute pas à la plupart des Français dans cette circonscription-là, il pourrait être occulté dans les 576 autres où, dans une mesure tout à fait équivalente, se dérouleront les mêmes débats pour trancher qui ira piocher le plus dans la poche des autres.
Ce pays est foutu.
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Sur le web
RT @Contrepoints: Le Pen – Mélenchon : marions-les à Hénin-Beaumon !: http://t.co/Jxusq6Hl
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« Le Pen – Mélenchon : marions-les à Hénin-Beaumon ! » http://t.co/ukQEyfo7 via @Contrepoints
Bon article, sinon ! Effectivement, les deux frères ennemis détestent qu’on les compare, mais participent tout de même d’une même filiation idéologique, cette idée constante des dictatures selon laquelle l’individu est nécessairement au service d’un tout qui le transcende, que ce soit sa « classe sociale » ou sa patrie, et cette volonté d’utiliser la coercition de l’état pour exclure les « adversaires », grands patrons ou immigrés, le tout au service (du moins, en théorie) de certains groupes sociaux.
Plus globalement, on dénote la même volonté de transformer l’Etat en défenseur d’une certaine morale (socialo-républicaine pour les uns, nationale-conservatrice pour les autres), et dans tous les cas, cela ne se fait qu’en le rendant plus fort face aux individus.
A mon sens, c’est vraiment de cette approche holiste des rapports sociaux que découle cette proximité.
Il me semble que la patrie est de l’ordre de la propriété.
La propriété est largement immobilière, pour la plupart d’entre nous.
Un bien immobilier s’inscrit dans un contexte culturel dont le bouleversement peut en ruiner la valeur.
Le libéralisme ne peut peut donc pas être dissocié des frontières et de la préservation du cadre de vie – ou de son évolution dans un sens voulu par les autochtones.
J’estime donc qu’il est absolument faux de prétendre que le laxisme en matière d’immigration cultu(r)ellement inassimilable soit conforme au libéralisme. Bien au contraire, rien n’est plus illibéral.
Vous en avez marre d’avoir à choisir entre des personnes au lieu de vous prononcer sur des vrais enjeux ?
Engagez-vous pour le démocratie directe, sur le modèle suisse.
Que les questions de personne, les programmes de partis passent enfin au second plan.
Vous rêvez de voir une école vraiment libre et concurrentielle, le statut de fonctionnaire aboli, des politiciens empêchés de vous endetter ?
Vous n’avez pas la moindre chance de voir vos rêves se concrétiser, en dehors de la démocratie directe.
Une crise majeure peut nous fournir l’occasion de l’instaurer, car c’est le pire cauchemar de tout le microcosme politico-syndico-médiatique.
Une fenêtre d’opportunité se dessine avec la crise de la dette.
Mais pour cela attention, il va vous falloir briser un tabou.
Car seul le FN peut le faire.
Les partis « de gouvernement » sont contre, et la gauche ne suiciderait en donnant la parole au peuple – elle ne pourrait plus prétendre le représenter.
Désolé, mais si je veux un retour de la liberté en France, je ne l’attends pas de la candidate qui considère que le PS et l’UMP sont ultra-libéraux. Cette seule affirmation nous donne un avant-goût de l’étatisme façon Marine Le Pen : il faudrait atteindre un ratio dépense publique/PIB de combien pour ne pas être ultralibéral, sachant que « l’UMPS ultralibéral » l’a fait monter à 56% ?
Enfin, je ne compte pas distribuer des labels de libéralisme, mais il me semble qu’objectivement, défendre un parti qui propose une surtaxation des revenus et du capital productif, un protectionnisme isolationniste, de la création monétaire à outrance, une intervention encore plus prononcée de l’état, des brouettes de réglementations contre la « finance apatride », une remise en cause des libertés de circulation, une défense de l’identité nationale, etc. est complètement incompatible avec une défense du libéralisme (moins d’impôt, moins d’état, moins de réglementations, plus de liberté individuelle). Mais ce n’est peut-être que mon point de vue.
L’idéologie dominante du Front National, à l’heure actuelle, c’est donc plus de socialisme et plus de nationalisme, c’est-à-dire du national-socialisme. A un degré moins prononcé qu’à sa fondation, peut-être, mais l’esprit ne change pas. Pour faire court, c’est un bon résumé de tout ce que je désapprouve.
Au passage, jusqu’à preuve du contraire, la France n’est pas une entreprise dont nous sommes actionnaires. Donc l’idée de propriété collective, niet. Ce discours n’est qu’une passerelle supplémentaire entre votre Front et le Front de Gauche, dont le discours consiste lui aussi à dire que la France appartient au peuple, à la majorité travailleuse, aux « 99% », et pas aux méchants financiers, et qu’il convient de se défendre face à cette invasion. Seuls vos adversaires diffèrent.
Cette idée de propriété collective de la France n’est au final qu’une justification de la dictature de la majorité sur les minorités (dont la plus petite d’entre elle, celle que défend le libéralisme, n’est autre que l’individu), et présente une forte ressemblance avec les expériences socialistoïdes où « la terre appartient au peuple » : on termine avec une société policière de surveillance généralisée, ce à quoi je rapproche les grandes idées sécuritaires de Marine. Et les bricolages démagogiques du genre démocratie directe (qui me fait penser à la démocratie participative de Ségolène, ou aux expériences d’auto-gestion des socialistes utopiques comme Fourier) n’y changeront rien. C’est en une Constitution forte basée sur le Droit Naturel que je crois, tout le reste découle de ça.
Sinon, un bien immobilier s’inscrit dans un contexte culturel, oui. Et ce dernier est en constante évolution, de manière tout à fait spontanée. Vous aviez une belle vue depuis votre fenêtre de cuisine et des voisins sympas, eh bien potentiellement demain une maison sera construite en face, et les voisins vendront leur bien à des individus n’ayant pas la même culture que vous, et vous n’aurez rien à y redire car vous ne possédez pas les terrains correspondants, et n’avez aucune légitimité pour imposer votre façon de penser aux nouveaux arrivants.
Figurez-vous que les « autochtones » n’ont pas tous la même façon de considérer l’évolution/la préservation de leur cadre de vie, ce sont tous des individus libres (enfin …) qui pensent différemment ; s’auto-ériger en émissaire du peuple pour tenter de planifier ou d’imposer celle-ci au nom d’une soi-disant volonté commune (qui n’est que la volonté d’un certain groupe social, finalement) est donc une escroquerie intellectuelle, qui ne peut s’appliquer qu’en revenant sur la liberté individuelle.
Enfin, je ne parle pas de nier les frontières (déjà, en ce qu’elles matérialisent les limites de la souveraineté politique) mais d’arrêter d’être sans cesse dans la stigmatisation de l’étranger et le délire isolationniste. Si des immigrés réussissent à s’intégrer dans l’activité économique, grand bien leur fasse. Si des entreprises sont créées grâce à eux, que le salaire potentiellement plus faible qu’ils réclament permet d’améliorer le pouvoir d’achat de la population, et qu’ils permettent de créer des emplois directionnels, de secrétaires ou de manager (généralement pour les fameux autochtones) ex nihilo, donc de créer de la richesse, je n’ai rien à y redire. Mais quand un employeur immigré doit supprimer une douzaine d’emplois parce qu’il est expulsé, je trouve ça effectivement particulièrement stupide.
Désolé pour le long post !
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Faut laisser tomber avec Fucius, il me fait penser à Robert Marchenoir (c’est peut-être d’ailleurs la même personne, tant les idées et le style sont proches), voire carrément à l’autre fou avec un avatar de gaulois dont je ne me souviens plus le nom: 10% de libéralisme, 90% de nationalisme et de xénophobie.
C’est un gars qui essaie de se faire passer pour un libéral afin de nous séduire et de nous faire voter national-socialiste, sans arriver à comprendre que ça ne peut marcher, étant donné que les idées de la fille à papa de St Cloud sont en totale opposition avec les idées libérales, comme elle le dit clairement d’ailleurs.
On apprend pas grand chose dans cet article.
la preuve par 2 de la justesse de vue de Hayek. En voilà 2 qui nous emmènent bien loin sur la route de la servitude
Tu as 1.700 milliards de fois raison, le mieux c’est de continuer à voter pour l’ump et le ps. Sinon une petite différence, il y en a un qui est juste le sous-marin du ps alors que l’autre est la seule à porter le mince espoir d’éviter à ta descendance de misérable européen blanc de culture judéo-chrétienne, de vivre un jour sous un califat ou mieux dans une favélas de quelques centaines de millions d’heureux métis drogué au coca. Allez répond moi vites sur ton ipad américain fabriqué par des esclaves chinois avec de l’électronique Thaïlandaise et des drivers Indiens et dont le support est assuré par des marocains; après seulement tu pourras rendre visite à ton répondant pôle emploi, engagé dans le cadre d’un contrat diversité, et ainsi continuer à toucher l’aumône étatique, ces quelques centimes de monnaie de singe que tes chères banques ont bien voulu encore prêter à la sous-section européenne administrée par un fonctionnaire de Bruxelles, autrefois connue sous le nom de France. Une dernière chose, Einstein avait tort, c’est la réalité qui possède la vitesse la plus élevé, car elle fini toujours par nous rattraper, ton tour viendra et là tu comprendras, comme l’ont fait avant toi les 18% de petits copains.
😆
Les jeunes marocains du support technique Apple, eux, au moins, ils respectent notre belle langue. Mauvais Français.
Oh la vache, il est gratiné celui-là! Je crois qu’il bat quelques records de bêtise qu’on ait vu par ici. 😀