Éducation : les avantages du marché

Contrairement à une idée reçue, l’éducation coûte plus cher dans un système hautement interventionniste qu’il coûterait dans un libre marché, qui libérerait énormément de ressources financières et humaines

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Éducation : les avantages du marché

Publié le 28 mai 2012
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Contrairement à une idée reçue, l’éducation coûte plus cher dans un système hautement interventionniste qu’il coûterait dans un libre marché, qui libérerait énormément de ressources financières et humaines.

Par Steven Johnston, depuis le Québec.
Un article du Québécois Libre.

Je travaille en ce moment pour le Programme canadien de prêts aux étudiants. Ce programme exclut le Québec qui, lui, reçoit son argent du fédéral et le redistribue comme bon il l’entend. À moins d’être complètement déconnecté de la réalité, on sait tous que bon nombre d’étudiants sont en conflit avec le gouvernement du Québec au sujet du prix de l’éducation supérieure dans la Belle Province. Je suis divisé lorsque vient le temps d’analyser ce conflit. Les étudiants ont tout à fait raison de se plaindre du système actuel. Cependant, les raisons invoquées laissent fort à désirer et démontrent une grande incompréhension de ce qu’est le marché et comment cette matrice fonctionne. Voici les raisons pour lesquelles les étudiants se font “flouer” dans le système actuel et les solutions qu’apporterait le libre marché en éducation.

Les gouvernements fédéral et des provinces donnent des prêts (et parfois des bourses) à qui le demande sauf dans de rares cas impliquant généralement une faillite personnelle ou un défaut de remboursement de prêts étudiants antérieurs. Ce phénomène crée une augmentation artificielle de la demande. Aux États-Unis, où le gouvernement donne également des prêts étudiants à quiconque le demande, le prix des études supérieures a augmenté de façon exorbitante. Au Canada, où il y a des contrôles de prix, on a créé des pénuries de ressources dans ce domaine. C’est toujours ce qui arrive lorsqu’on fait gonfler la demande tout en imposant des contrôles de prix. Pensons à la santé…

Depuis quelques années, le prix de l’éducation a recommencé à augmenter énormément au Canada et légèrement au Québec. Cependant, le prix de l’éducation est demeuré gelé tellement longtemps au Québec qu’on peut dire qu’il a baissé en termes réels.

Ceci étant dit, je crois que l’augmentation des prix en éducation ces dernières années fait en sorte qu’il en coûte plus cher dans ce système hautement interventionniste qu’il en coûterait dans un libre marché. Pourquoi ? Je crois que les salaires et avantages des profs (je ne parle pas des chargés de cours, qui eux, n’ont rien d’enviable sur le plan salarial) ne seraient pas aussi gonflés qu’ils le sont aujourd’hui. Les professeurs seraient payés selon leur champs et niveau d’expertise et non selon l’ancienneté. De plus, la bureaucratie présente et toujours grandissante dans les universités serait considérablement réduite. La demande pour ce service serait également plus basse parce que les prêts et bourses ne seraient pas presque automatiquement octroyés mais sujets à l’approbation de prêteurs privés. L’élimination du système d’accréditation gouvernemental limitant l’offre de ce service (et non le “droit”) exercerait également une pression à la baisse des prix.

Il y a également une bulle dans le domaine de l’éducation. Il est reconnu qu’il y a des pénuries de travailleurs exerçant des métiers qui exigent un diplôme d’études professionnelles (DEP) et un diplôme d’études collégiales (DEC) technique. Puisque l’université est si “abordables” à cause des prêts, les étudiants (et leurs parents) veulent avoir ce qu’ils croient être le meilleur, même si un bachelier en sociologie risque moins de se trouver un emploi utile à la société et dans son domaine qu’un détenteur de DEP en plomberie ou un détenteur d’un DEC en technique de génie électronique.

Un marché libre en éducation permettrait d’augmenter ou de réduire les prix et l’offre de cours selon la demande et l’offre des emplois dans la société. Par exemple, si la demande d’ingénieurs mécaniques augmentait, on assisterait initialement à une hausse du prix afin d’obtenir ce diplôme. Par la suite, la concurrence s’organiserait et ferait chuter le prix suite à l’augmentation de l’offre. Puisque ces institutions scolaires seraient privées, elles pourraient s’ajuster rapidement à une augmentation ou une diminution de la demande, sans la panoplie de réglementations et un syndicat paralysant la réponse rapide aux changements. Ceci favoriserait une meilleure répartition des ressources humaines dans le marché du travail. On n’aurait pas autant de diplômés universitaires ne travaillant pas dans leur domaine, au chômage ou dans un emploi peu payant.

De plus, un plus grand nombre d’étudiants apprendraient davantage les vertus de l’économie puisqu’ils n’auraient pas un prêt “quasi garanti” en arrivant aux études supérieures. Les frais d’études seraient donc plus bas et l’incitation à l’épargne meilleure, ce qui réduirait énormément le niveau d’endettement des étudiants sans avoir à utiliser la coercition gouvernementale afin d’obliger la population à financer leurs études à un taux supérieur à 80%.

Finalement, un libre marché en éducation libérerait énormément de ressources financières (impôts prélevés et frais élevés d’études) et humaines (gestionnaires et fonctionnaires) qui seraient réparties ailleurs dans l’économie et seraient bien plus utiles.

Je souhaite qu’un jour les étudiants se réveillent et militent pour la liberté en éducation et la fin de leur dépendance envers un gouvernement qui les dessert de plus en plus mal. Il est toujours permis de rêver…

—-
Article publié le 25.05.2012 sur le Blog du QL, reproduit avec l’aimable autorisation du Québécois Libre.

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