Sorkin, éditorialiste au NY Times : la loi Glass-Steagall n’aurait rien changé

La loi Glass-Steagall n’aurait pas empêché la dernière crise financière. Comme elle n’aurait probablement pas empêché JP Morgan de perdre 2 milliards d’USD

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Sorkin, éditorialiste au NY Times : la loi Glass-Steagall n’aurait rien changé

Publié le 28 mai 2012
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La loi Glass-Steagall n’aurait pas empêché la dernière crise financière. Comme elle n’aurait probablement pas empêché JP Morgan de perdre 2 milliards d’USD.

Par Matt Welch.

L’éditorialiste Andrew Ross Sorkin, auteur de « Dealbook » s’en prend à une vache sacrée socialiste :

Il y a comme un mème autour de la loi Glass-Steagall, répété si souvent qu’il en est devenu sagesse populaire : l’abrogation de la loi Glass-Steagall a provoqué la crise financière de 2008. Et, selon le raisonnement en question, devenu depuis quasiment une questions religieuse pour certaines personnes, si cette loi était réinstaurée, nous éviterions la prochaine crise.

Les faits — les faits de base — ne sont pas aussi simples. Le fait que l’abrogation de la loi Glass-Steagall soit devenu la condition sine qua non de la crise financière est purement du révisionnisme historique. […]

La loi Glass-Steagall n’aurait pas empêché la dernière crise financière. Et elle n’aurait probablement pas empêché JP Morgan de perdre 2 milliards d’USD. La perte est en effet intervenue du côté de la banque commerciale, pas de la banque d’investissement. […]

Le premier domino à basculer dans la crise financière fut Bear Stearns, une banque d’investissement qui n’avait aucune activité de banque commerciale. La loi Glass-Steagall ne se serait pas appliquée. Puis vint Lehman Brothers ; elle aussi n’était qu’une banque d’investissement sans partie commerciale, et n’aurait en conséquence pas été couverte non plus par la loi Glass-Steagall. Après ces deux banques, ce fut le tour de Merrill Lynch — et ouais, là encore ce n’était qu’une banque d’investissement qui n’avait rien à faire avec la loi Glass-Steagall.

La suivante fut American International Group (AIG), une compagnie d’assurance qui était là encore sans relation avec la loi Glass-Steagall. Pendant que nous y sommes, nous devrions probablement inclure aussi Fannie Mae et Freddie Mac, qui, de façon similaire, n’avaient encore rien à voir avec Glass-Steagall.

On peut en lire un peu plus du même tonneau ici. La partie que je préfère du texte de Sorkin est lorsque la candidate démocrate au Sénat Elizabeth Warren est obligée d’admettre à demi-mot que le rétablissement de la loi Glass-Steagall n’aurait probablement rien changé à ce sur quoi elle peste constamment, et au contraire de ce qu’elle essaye de faire passer comme message…

Lors de ma conversation avec Ms. Warren, elle m’a expliqué que l’une des raisons pour lesquelles elle voulait rétablir la loi Glass-Steagall — même si cela n’aurait pas empêché la crise financière — est que c’est un problème facile à comprendre par le public et « derrière lequel on peut lui faire porter son attention. »

Elle a ajouté qu’elle considère la loi Glass-Steagall plus comme un symbole de ce qui doit être fait en matière de régulation que ce que signifie la loi en elle-même.

Ce dont le monde a besoin, en réalité, c’est moins de gouvernance par le symbole.

Reason en était arrivé aux mêmes conclusions à propos de la loi Glass-Steagall un peu plus tôt.

—-
Article titré « NY Times Columnist: Glass-Steagall Wouldn’t Have Prevented the JPMorgan Loss or the Financial Crisis » et publié sur Reason.com le 22.05.2012. Traduction : Contrepoints.

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