Lettre ouverte à Najat Vallaud-Belkacem

Madame, je crois que vous commettez là une grave erreur et que la prohibition que vous appelez de vos vœux fera beaucoup plus de mal que de bien.

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Najat Vallaud-Belkacem (Crédits Ségolène Royal, licence Creative Commons)

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Lettre ouverte à Najat Vallaud-Belkacem

Publié le 27 juin 2012
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Madame, je crois que vous commettez là une grave erreur et que la prohibition que vous appelez de vos vœux fera beaucoup plus de mal que de bien.

Par Georges Kaplan.

Najat Vallaud-Belkacem, ministre des droits des femmes, a déclaré dans le JDD vouloir faire disparaître la prostitution (photo : JDD).

Madame,

Vous souhaitez abolir la prostitution.

Je veux vous dire avant toute chose que je ne doute pas un instant de votre sincérité. J’ai bien pris note que votre position abolitionniste n’est ni moralisatrice, ni paternaliste ; qu’elle n’est motivée que par une sincère compassion pour ces jeunes femmes, souvent victimes de réseaux mafieux et de proxénètes violents, qui se prostituent non par choix mais parce qu’on les y oblige. Si ma raison, le peu d’intelligence dont je crois être capable, me suggérait qu’une telle politique avait ne serait-ce que la plus infime chance d’améliorer le sort de ces femmes, croyez bien que je vous soutiendrais corps et âme. Seulement voilà : je crois que vous commettez là une grave erreur et que la prohibition que vous appelez de vos vœux fera beaucoup plus de mal que de bien.

La première chose que vous devez admettre, c’est que vous ne parviendrez jamais à abolir la prostitution. Vous aurez peut être l’illusion d’y être parvenu ; mais ce ne sera jamais rien d’autre qu’une illusion qui ne trompera que celles et ceux qui voudront bien y croire. La prostitution, que l’on évoque souvent – et probablement à tort – comme « le plus vieux métier du monde », existe parce que certains hommes ne peuvent pas satisfaire leurs désirs dans le cadre d’une relation à titre gracieux et parce que certaines femmes, poussées par la pauvreté ou en quête d’indépendance financière, acceptent de leur vendre ce service. Le désir masculin, le fait que certains hommes aient plus de succès que d’autres auprès de la gent féminine, que des couples soient plus ou moins biens assortis, la pauvreté et le fait que certaines femmes acceptent de se prostituer sont autant de constantes qu’aucune politique ne fera jamais disparaître. Peut être parviendrez-vous à ne plus la voir mais soyez sûre que, même sous un régime prohibitionniste, la prostitution continuera à exister. La véritable question est de savoir dans quelles conditions.

En poursuivant les clients, vous les obligerez à se montrer plus prudents, vous forcerez ainsi les prostituées à trouver des solutions pour leur offrir plus de discrétion, plus de clandestinité. Bien sûr, l’organisation d’un marché clandestin implique des coûts et une organisation adaptée : très rapidement, les indépendantes disparaîtront au profit de réseaux organisés capables d’organiser de telles rencontres.

La demande et la concurrence se faisant plus rares, ces réseaux pourront compenser les risques induits par votre politique en augmentant leurs tarifs. Mais n’ayez aucune illusion : les prostituées, elles, ne toucheront pas un centime de plus ; bien au contraire, ce sont les réseaux mafieux qui seront les principaux bénéficiaires de la prohibition. Des clients qui acceptent de payer plus cher, une main d’œuvre désormais totalement dépendante : il n’en faut pas beaucoup plus pour que le proxénétisme devienne une activité extrêmement lucrative. Forts de leurs pactoles et des perspectives florissantes de leurs activités, les réseaux pourront alors investir pour éliminer physiquement la concurrence, organiser leurs trafics à plus grande échelle et capturer encore plus de victimes non-consentantes dans leurs filets.

À l’abri des regards, les prostituées seront désormais livrées pieds et poings liés à leurs proxénètes qui pourront leur imposer des conditions de travail encore plus indignes tandis que les clients devront se contenter de ce que leur offre le réseau qui aura su se faire connaître d’eux : hygiène dégradée, absence de préservatifs… Il est inutile, je crois, de pousser plus avant la description de l’abjecte cloaque que vous vous apprêtez à créer.

Les politiques de prohibition – de l’alcool, de la drogue comme de la prostitution – n’ont jamais eu d’autres conséquences que de nourrir le crime organisé au dépens du reste de la société. C’est le gouvernement des États-Unis qui a fait la fortune d’Al Capone plus que n’importe qui d’autre. Si, comme j’en suis sincèrement convaincu, votre objectif est d’aider ces jeunes femmes, c’est précisément la politique inverse qu’il vous faut mettre en œuvre : légalisez la prostitution et abrogez la loi de 1946 qui interdit les maisons closes. Vous porterez ainsi un coup fatal aux réseaux de proxénétisme clandestins et vous permettrez aux prostituées de travailler de leur plein grès et dans des conditions d’hygiène acceptables.

Au-delà des partis-pris idéologiques et des impératifs de la communication gouvernementale, les décisions que vous vous apprêtez à prendre seront lourdes de conséquences pour la vie de milliers d’anonymes. Souvenez-vous, de grâce, que les bonnes intentions ne suffisent pas – l’enfer, dit-on, en est pavé – et que, comme l’écrivait Karl Popper, « nos plus grands problèmes trouvent leur source dans quelque chose d’aussi admirable et sensé que dangereux : dans notre impatience à améliorer le sort de nos semblables. [1] »

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Sur le web.

 

  1. Karl Popper, La Société ouverte et ses ennemis (1945), préface de la deuxième édition.
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  • Si seulement notre ministre savait lire, M. KAPLAN… Excellent article au demeurant.

  • Quel aveu d’impuissance de la part d’un état qui accapare 56 % des richesses produites.
    Incapable de combattre le proxénétisme, incapable de remplir correctement ses taches régaliennes, l’état va gaspiller l’argent qu’il a volé aux Français pour emmerder des « adultes consentants ».

    L’état va encore fabriquer des criminels ( au sens pénal) – les clients – alors qu’il n’y a pas de victimes.
    Lorsqu’un homme et une femme passe, sans contrainte, un contrat pour échanger de l’argent contre une prestation sexuelle, il n’y a pas de victime.

  • moi, je suis pour que le gouvernement abolise :

    – la méchanceté,
    – la pauvreté,
    – le chômage,
    – les maladies,
    – les défaites de l’équipe de France de football,

    etc etc etc …

    comment il peut faire ? par des lois, pardi !!!

    c’est tellement simple …

    • Libérons le meurtre, la torture, le vol, l’esclavagisme… tout ça c’est tellement naturel.
      Par contre si on est bien certain de quelque chose c’est qu’une loi qui voudrait garantir la liberté de chacun, ça ça ne l’est pas.

      • Gros troll baveux. Bien évidemment, mettre le meurtre, le vol, la torture, l’esclavagisme au même plan que la prostitution en dit très long sur votre capacité à la nuance et à l’intelligence. Étonnant, d’ailleurs, que le législateur de la plupart des pays ne vous suive pas dans votre gros gloubiboulga.

        • Je ne vois pas en quoi ça prouve que la prostitution est valable. Désolé mais l’esclavage à été autorisé très longtemps, certaines personnes expliquaient que c’était bien pour les esclaves qui trouvaient ainsi une utilité et un moyen de subsistance. Pour moi la liberté ne consiste pas à soumettre les autres sous le prétexte d’une pulsion où d’un désir plus grand. Je suis un troll parce que je dis que faire du mal à quelqu’un c’est au minimum ne pas faire du bien ?

        • Et si je comprends bien, vous êtes d’accord avec le commentaire précédent qui disait que la prostitution était du même ordre que la méchanceté ou une défaite de l’equipe de France. C’est émouvant.

      • @ ropib

        Hé, mongolito! Toi comprendre que meurtre, torture, viol = atteinte aux droits naturels d’autrui? Toi comprendre que proposer volontairement et librement un service à caractère sexuel n’atteint au droit naturel de personne? Toi comprendre que ce que les libéraux défendent c’est la défense des droits naturels?
        Toi maintenant comprendre la stupidité de tes « arguments » et pourquoi toi te faire traiter de gros troll?

        • J’ai du mal à reconnaître que la prostitution et la défaite de l’équipe de France puisse être du même ordre.
          Il est vrai qu’il y a un certain nombre d’études sociologiques sur la prostitution qui sont difficiles à mettre en perspective. Pour autant on commence à avoir des explications correctes de la disparité des résultats. Il est vrai que je pars du principe que tout le monde est au courant que la prostitution est très majoritairement mal vécue, malgré le lavage de cerveau (phénomène assez ignoré par les européens d’ailleurs, pour des raisons complètement idéologiques).

          Ah oui ! Le « droit naturel »… oups pardon, j’avais oublié que c’était un mot magique des conservateurs pour se cacher. Arf… je trolle sans doute en n’argumentant pas l’inexistence d’un « droit naturel » brandi comme ça, tout nu, sans sommation du genre « miroir magique » ou comme si la notion était d’essence divine. Sommes nous tous les trolls de quelqu’un d’autre ?

  • Très bon article, ce genre de réflexion vaudrait également pour de nombreux sujets.

  • Vu la taille de sa robe, ça ne doit pas être pour des raisons de bonnes moeurs.

  • Et la prostitution masculine? Elle existe elle aussi et on n’en fait jamais cas! Discrimination? Considère t-on que les hommes qui se prostituent sont libres et consentants et le font par plaisir au contraire des femmes?

    • Ah oui, mais non ! Heu, là tu chipotes, vu que Mme. Vallaud-Belkacem est la ministre des droits des femmes et donc, faudrait quand même pas qu’elle défende la prostitution masculine !

      Eh oui, Lio, on est bien en plein délire démago-bobo, rien que le fait qu’une tel ministre existe en dit bien long…

    • « Considère t-on que les hommes qui se prostituent sont libres et consentants et le font par plaisir au contraire des femmes? »
      ————————
      Oui ! Simple question de physiologie.

  • « J’ai bien pris note que votre position abolitionniste n’est ni moralisatrice, ni paternaliste ».

    Sans blague!

  • Franchement, Georges Kaplan est la plus belle plume libérale francophone depuis quelques temps.

    Il fait honneur à sa ville, contrairement à l’équipe de la dite ville :p 😀

  • Bel article mais je voudrai faire la remarquer suivante.

    À titre personnel je considère la prostitution comme une chose mauvaise en soi et il me semble dès lors malsain de postuler qu’elle est neutre pour critiquer le projet de la ministre. Ce n’est pas la même chose de considérer qu’en soi la prostitution n’est pas une mauvaise chose (ainsi il ne faut pas l’interdire) et de l’autre considérer que c’est une mauvaise chose mais de considérer que la position abolitionniste ne va qu’aggraver les choses. Personnellement je me demande pourquoi certaines femmes ont été réduite à considérer que la prostitution était la meilleur opportunité qu’elles avaient…

    • Il y a des choses qu’on peut appeler « mauvaises » parce qu’on se fait du mal, et que les autres se retrouvent obligés de prendre en charge ce qu’on ne peut plus soi-même prendre en charge (comme les drogues dans un usage disproportionné).
      Mais il y a des choses qui sont « mauvaises » car on fait du mal directement à quelqu’un d’autre, ou au minimum parce qu’on soumet une personne à son propre désir sans autre négociation que celle de l’argent: l’argent n’est pas une chose mauvaise en soi, mais ce n’est qu’une mesure de la négociation, si il en devient lui-même l’objet alors c’est bien que le désir ne fait l’objet d’aucune négociation, et qu’il n’y pas de place pour aucune liberté.

      Que certaines femmes ou certains hommes puissent considérer cela comme une activité économique comme une autre, pourquoi pas. Je ne doute pas que pour certains, qui réussissent à faire respecter en leur nom propre (et non dans la nécessité de passer par l’intermédiaire de l’employeur comme c’est le cas d’une maison close) un certain nombre de règles, d’hygiène notamment mais ça peut être des règles beaucoup plus personnelles et même excentrique quand c’est l’objet de véritable négociation (de l’échangisme monnayé quelque part) et qui n’empêche pas le salariat (ce n’est déjà plus le signe d’un grand libéralisme), cela puisse être un choix professionnel. Mais il s’agit d’une très grande minorité.

    • C’est l’une des rares activités ou l’on peut se faire deux cents euros de l’heure (ce qui est loin d’être le maximum) net d’impôt sans avoir besoin d’aucune expérience, d’aucun diplôme, d’aucun favoritisme, d’aucun capital, d’aucune idée, d’aucune compétence intellectuelle ou technique… suffit juste d’être mignonne (et encore). Avec une passe par jour sur vingt jour (ce qui est aussi loin du maximum) ça fait quand même 4 000 € pour 20h d’activité par mois ! Autant que le salaire brut(sans parler de l’IR) d’un diplômé HEC en France après trois années d’ancienneté (et il travaille pas 20h par semaine) !

      On peut regretter ce choix mais je ne vois pas très bien quoi c’est si difficile à comprendre.

  • Je ne suis pas vraiment certain du bonheur des clients non plus. Je n’ai peut-être pas lu les bonnes déclarations de NVB, mais je ne suis pas certain qu’elle soit forcément dans une logique de prohibition, ou en tous cas pas vraiment plus que la situation actuelle qui est déjà d’une prohibition laxiste.
    Il y a une déclaration d’intention, un objectif et une volonté de chercher des moyens d’actions efficients plutôt qu’un statu-quo.

    Après ce qui m’ennuie un peu c’est que les femmes sont mieux considérées moralement comme prostituées que comme clientes de la prostitution. Je n’y vois pas vraiment de « nature » là-dedans, ni le signe de liberté particulière.

    • Son objectif est quand même d’éradiquer la prostitution ou alors les médias disent des mensonges. Il y a eu récemment un plateau télévisé où un journaliste italien parlait d’une augmentation en Italie, (crise aidant) de la prostitution chez les jeunes (étudiants) pour pouvoir étudier (s’acheter des livres) normalement. fantasme ou réalité? phénomène mineur ? doit-on l’interdire ? vaut-il mieux que ces jeunes volent? encore une fois le déphasage entre la vraie vie et la politique est criante
      Georges Kaplan a raison, la prohibition de la prostitution ne fera qu’engendrer une situation alcaponesque de manière aussi évidente que celle créée par l’interdiction du cannabis. Comme pour le cannabis, l’Etat se retrouvera très vite impuissant.à affronter cette nouvelle criminalité souterraine qui sera certainement plus dure pour les prostitutées.

      • Je me trompe peut-être sur ces déclarations mais en effet je n’ai pas beaucoup confiance en la presse (qui n’est plus financée que par des subventions publiques).
        Je suis d’accord pour dire que la prohibition est une mauvaise idée mais pas d’accord pour dire que la prostitution est une transaction commerciale habituelle dans une économie libre.

        • Parce que ?

          Moi, je ne suis pas d’accord pour dire que tu n’es pas un gros troll baveux.

          • Je te propose d’aller négocier tranquillement avec une prostituée pour l’employer à ton compte, on verra ce qui se passe.
            Dernièrement je suis passé sur un boulevard en voyant un gars se faire taper par le mac d’une prostituée, ça m’avait pas l’air très « business as usual ».

          • Bougre d’idiot! Et t’as pas l’impression, par hasard hein, que c’est justement parce-que c’est quasi-illégal que justement ça se passe comme ça, avec des réseaux mafieux, de la violence etc.?
            Tu réfléchis des fois ou tu te contentes de troller uniquement?

          • @Mateo > Mais bien entendu, la prostitution a toujours été reconnue pour être une activité très calme, à l’époque des maisons closes, pendant les guerres où il y avait carrément une organisation institutionnalisée…etc.

            Même si il existe des contraintes (quand même plus pour un réseau illégal que pour une prostituée indépendante), la prostitution est autorisée en France, par conséquent ce commerce devrait être dominé par la libre entreprise.
            Même dans l’univers de la pornographie, alors qu’il y a des entreprises qui ont pignon sur rue et qu’il y a une industrialisation du secteur en cours, il y a encore énormément d’affaires de maltraitance.

        • « la prostitution a toujours été reconnue pour être une activité très calme »

          Plus calme que les activités de la CGT en tous cas : dézinguage de clandestins à coups de lacrymo et de battes de baseball à la bourse du travail, passages à tabac sur les docks à Marseille, séquestrations d’employeurs et de cadres, et j’en passe et des meilleures.

  • La nana faut qu’elle commence par la lutte sans merci contre la prostitution dans son pays le Maroc où ça fait des ravages, elle est Marocaine, en tant que ministre marocaine et donneuse de leçons de moral aux français faut qu’elle apprenne à s’habiller moins p..te aussi, voir ce reportage http://www.youtube.com/watch?v=vKyJ1OogUqg&feature=related
    voir aussi http://www.youtube.com/watch?v=URC_PbRBMkY&feature=related

    • Merci de garder vos outrances pour vous. Idem pour Cpyca. On n’a pas besoin de cela sur ce site. Vous pouvez à juste titre questionner la sincérité ou la pertinence de la ministre, mais l’insulter n’apporte rien.

      • Où voyez-vous une insulte dans mon commentaire ?

        • On va le dire autrement : votre commentaire manquait d’élégance. Je ne connais pas la ministre, j’ai de vrais doutes sur sa compétence et sur sa droititude (notamment après qu’elle a abandonné sa candidature pour préserver son poste de ministre). Maintenant, je m’abstiendrai de tout commentaire sur son physique ou son habillement.

          • Certes, mais l’inélégance vestimentaire appelle à l’inélégance dans les commentaires…
            Après, effectivement c’est plutôt futile comme sujet…

          • L’inélégance vestimentaire ??? Alors là, pas d’accord.
            Ne soyons pas hypocrite, je préfère de loin sa jupe aux jeans à Cécile Duflop.

  • Navrée de jeter un pavé dans la mare mais pour répondre à tous vos discours unanimes, je vous propose de visionner ce clip très « parlant »:

    Je ne sais pas si l’abolition est la meilleure voie pour faire disparaître la prostitution mais je pense que la prostitution c’est de l’esclavage (qui a été aboli il y a plus de 2 siècles).

    • Ben non. La prostitution, ce n’est pas de l’esclavage. Les mots ont un sens, leur travestissement est la première étape des totalitaires pour imposer leur point de vue.

      • Quand la prostitution est organisée par des réseaux mafieux je pense que cela relève de l’esclavage! Personnellement quand on me parle de lutter contre ces réseaux je trouve que cela relève des pouvoirs régaliens de l’État. Je ne conteste pas le fait que les politiques menées depuis longtemps et que le projet actuel favorisent de tels réseaux, mais considérer que la prostitution relève uniquement de personnes libres et volontaires me paraît un raccourcis un peu facile.

  • Quelques fautes d’orthographe et de français, reste que je partage l’article.

  • Comme toujours, un superbe article qui démontre point par point combien les bonnes intentions en matière de prostitution (et de bien d’autres domaines) mènent souvent à une situation bien pire que celle qu’on essaie de corriger.

    On ne demande qu’à lire Mr Kaplan plus souvent. Ces articles sont toujours réussi.

    Merci !

    • M. Kaplan, votre article est bien construit, convenablement rédigé, et horriblement convaincant. Il est triste de constater que c’est avec cette rhétorique et cette culture qu’on fait passer des civets pour des landerneaux, et accepter toutes les monstruosités imaginables. Sire h16 fait référence plus haut aux techniques de propagande de régimes totalitaires, on est à mon goût, en plein dedans.

      Néanmoins, je trouve déplacé le cynisme généralisé qui vise à invoquer le démon du réalisme quand NJM (pour laquelle je n’ai aucune sympathie, plutôt même une certaine aversion) a fait cette déclaration.

      Quant à ceux qui pensent que la prostitution est le plus vieux métier du monde, ils se plantent royalement. A mon humble avis, il fallait bien un big mac, ou une assiette de tripoux au moins, pour s’offrir les prestations d’une prostituée. Le plus vieux métier du monde est par conséquent soit employé de fast-food, soit éleveur porcin.

      Finalement, je ne peux que conseiller aux personnes qui pensent que la prostitution est un commerce style « ujuaul biznesse » de se marier à une prostituée (en exercice bien évidemment), de laisser leur fille/fils se prostituer, ou de se prostituer eux-mêmes. J’imagine que cela ne les choquera pas. Il est un moment où il faut mettre en application son mode de pensée. Rogntudju !

      Trollement vôtre,

      • Tout ce blabla peut se résumer par « Non la prostitution n’est pas un business as usual ». Certes. Mais la vente d’armes, d’alcool, de drogues non plus.

        Il est toujours incroyable de constater que les gens confondent vices et crimes avec d’autant plus de facilité que la morale à l’aune de laquelle ils jugent le reste du monde est toujours la meilleure (normale, c’est la leur). Du reste, la constatation du fait que ce commerce ne soit pas celui des légumes ou de menuiserie ne change pas d’un cachou les constatations de Kaplan. On attend l’argument décisif.

        • Le problème est que, même en étant a priori d’accord avec les constatations et conclusions de Georges Kaplan, le scénario qu’il esquisse n’est étayée par rien et reste de l’ordre de la supputation; d’où ma question; existe t-il une étude un peu documentée et chiffrée comparant les différents niveaux de vie des prostituées en relation avec les régimes juridiques des différents pays dans lesquelles elles opèrent ?

          • C’est une plaisanterie, je suppose ?

            C’est pas comme si les pays qui interdisaient purement et simplement la prostitution, y’en avait pas ! Et ce n’est pas comme si ces pays, pour une bonne part d’entre eux, étaient des dictatures où la prostitution (interdite, cachée et sordide) n’existait pas.

          • Je parlais de pays comparables cad d’autres pays de l’OECD. Je ne dis pas que Kaplan a tort; je dis qu’il ne cite ni études ni rapports, alors qu’il se trouve qu’il y en a à disposition apparemment (parce que sinon on parle dans le vide). Cf l’article que j’adjoins plus bas qui semble confirmer l’analyse de Kaplan.

            Donc on se détend.

          • Il suffit de se renseigner sur les pays où la prostitution est parfaitement légalisée pour se rendre compte à quel point cette légalisation est -et de très loin- la moins pire des solutions, pour parler en bon français.

            Par exemple : la Nouvelle Zélande où les maisons closes ont pignon sur rue, à tel point qu’on les trouve dans les pages jaunes de l’annuaire. Et il y en a pour tous les goûts (Il me semble même qu’il y a une maison close pour les femmes souhaitant trouver un homme).

            A Auckland, dans « Queen Street » (l’artère principale d’Auckland), entre une boutique SONY et un magasin Levi Strauss, vous trouvez une boutique « Syndicat des prostitué(e)s de Nouvelle Zélande ». Et tout se passe en tout cas infiniment mieux (c’est pas difficile !!!!) qu’au Bois de Boulogne, hein ?

        • J’ai remarqué que vous considériez de manière générale le droit d’exploiter les autres, de les soumettre à son propre désir et de priver les autres de leur liberté, comme étant une liberté à la condition qu’on arrive à garder les apparences d’une négociation. En théorie la prostitution est un service à la personne, un contrat qui fait l’objet d’une négociation commerciale. C’est l’utopie anarchique où effectivement il n’y a plus besoin de hiérarchie puisque chaque négociation entre personnes se fait en bonne entente et en pleine conscience. Dans le cadre de la systématisation de la relation contractuelle on peut tout à fait imaginer se passer de loi.
          Nous n’avons pour l’instant pas réussi à fonctionner de cette manière. Même dans les communautés libertaires l’organisation sociale se transforme en ensemble de règles et de lois, et elles ne passent pas les générations, notamment parce qu’elles refusent la multi-appartenance.
          Dans les faits la prostitution, féminine ou masculine, n’est pas vécue de manière pacifique par la plus grande majorité des travailleurs, que ce soit aujourd’hui où il y a une prohibition laxiste (la prostitution est tolérée, mais il y a de nombreuses lois contraignantes, et c’est en effet le proxénétisme qui est interdit) ou à l’époque des maisons closes. Les clients ne sont d’ailleurs absolument pas dupes, même si ils sont nécessairement dans des logiques d’auto-légitimation. La négociation n’y est qu’un jeu, et c’est ce jeu qui est l’objet d’un commerce effectivement habituel.

          Concrètement il me semble que ce n’est pas au niveau de la prostitution elle-même qu’on arrivera à y faire grand chose: que ce soit en l’interdisant ou en l’organisant (certains parlent même d’en faire un service public, ce qui n’est sans doute pas votre cas, pour garantir des salaires et des conditions de travail). La libération sexuelle, qui a peut-être un peu reculé ces dernières années, me semble être une dynamique positive, puisqu’elle permet l’existence publique (dans les faits, pas seulement dans la loi) de lieux de rencontre et d’échanges basés sur la relation sexuelle, la distribution de pornographie (si les contraintes légales sont encore trop présentes et que cela entraîne parfois de graves problèmes, il y a une intégration à l’industrie de la culture en train de se faire, peut-être un peu tardivement)… etc. aurait pu aussi améliorer les conditions de la prostitution dans la pratique, ce n’est pas vraiment le cas, pour l’instant (?). La lutte contre la clandestinité, du travail, de l’immigration, tente de rendre obligatoire une garantie de liberté relative que propose l’état et le respect de la loi, ou du « droit naturel » (contre le viol et autres violences), mais ça n’est pas nouveau et, c’est peut-être par la faute d’une corruption que je ne soupçonne pas, ça ne semble pas suffisant.
          Mon opinion est justement que c’est au niveau des moyens d’autonomie qu’une action peut être efficace: revenu universel (à la place d’absolument toutes les aides, retraite comprise), une vraie formation continue (éventuellement un remplacement des organisations sociales du type syndicat, assistance sociale et autres, par des structures universitaires locales), une interdiction de tout principe d’exclusivité en général (même contractuelle). Je suis bien d’accord pour dire que c’est sans doute insuffisant et incomplet en plus d’être assez contraignant (donc guère décisif), mais d’une part nous ne vivons pas dans un monde de liberté, qu’il faut construire cette dernière, qu’il ne suffit pas de dire « à partir de maintenant on fonctionne autrement », d’autre part la liberté ne doit pas pouvoir être supprimée, même librement, sinon elle disparait aussi vite qu’elle a été décidée. Mais surtout une liberté théorique sans moyen pratique, ça a toujours existé, à travers toutes les époques et en tout lieu.

          On peut sans doute effectivement exprimer un objectif de faire de la prostitution une profession habituelle, plutôt que de la faire disparaître. Dans tous les cas il s’agit d’une question de moyens, qui sont sans doute les mêmes dans les faits.

          • « J’ai remarqué que vous considériez de manière générale le droit d’exploiter les autres, de les soumettre à son propre désir et de priver les autres de leur liberté »

            Mon Dieu… Tu es complètement débile, ignorant, d’une mauvaise foi totale ou tu le fais exprès? Tu sais ce que les mots « libéral » ou « libéralisme » veulent dire? Apparemment non (à moins que tu le fasses exprès), car tu ne sortirais pas des débilités pareilles…

          • Et en plus il pense que l’anarchie c’est l’absence de règles…

          • @Mateo> « Et en plus il pense que l’anarchie c’est l’absence de règles.. » Ai-je dit ça ? J’ai dit que l’anarchie était l’absence de hiérarchie et il m’a semblé clair que je disais qu’elle fonctionnait par la substitution de loi (qui est une règle défendue par un pouvoir politique et qui s’applique à tous sans distinction) par le contrat et la négociation interpersonnelle. Le fait que les expériences communautaires aient toutes échouées veut sans doute dire que nous n’avons pour l’instant pas trouver les outils (à mon avis à un niveau cognitif) pour la faire vivre.

            Pour ce qui est du libéralisme je n’ai pas compris. Je m’adressais à h16 qui me semble plus défendre la liberté théorique que la liberté véritablement expérimentée. Je lis aussi les articles de h16, et j’essaye de trouver une cohérence dans sa production, ce qui ne me garantie pas une sur-interprétation, dont je m’excuse par avance. Alors je ne sais pas… je suis anti-libéral parce que ne pas être d’accord avec l’interprétation que je fais des écrits de h16 c’est être anti-libéral ?

        • Je suis totalement d’accord avec vous,
          j’ajouterai que en fait, pour beaucoup d’entre eux, il n’y a pas plusieurs morales, il n’y en a qu’une, la leur, indiscutable et devant s’appliquer à tous… La bêtise humaine en somme.

          • (@h16)
            cf : « Tout ce blabla peut se résumer par « Non la prostitution n’est pas un business as usual ». Certes. Mais la vente d’armes, d’alcool, de drogues non plus.

            Il est toujours incroyable de constater que les gens confondent vices et crimes avec d’autant plus de facilité que la morale à l’aune de laquelle ils jugent le reste du monde est toujours la meilleure (normale, c’est la leur). Du reste, la constatation du fait que ce commerce ne soit pas celui des légumes ou de menuiserie ne change pas d’un cachou les constatations de Kaplan. On attend l’argument décisif. »

          • Et après, il ne faut pas parler de moralité relativiste.

            Il y a une morale historique et un héritage dont nous sommes les garants. Livre à vous de refuser cet héritage. Mais que l’on ne vienne plus nous rebattre les oreilles en nous expliquant que le libéralisme ne détruit pas les traditions.

            Il n’y a pas de morale meilleure, simplement les gardiens d’une tradition. Ils peuvent être apparentés à des utopistes, il faut assumer.

            Néanmoins, l’amoralité est une position bien facile à tenir. Même si personne ne doit forcer personne à faire quoi que ce soit (même d’être vertueux), il est beaucoup à l’heure actuelle plus aisé d’affirmer que chacun fait ce qu’il veut, comme il veut et quand il veut, du moment qu’il ne fait de mal à personne.

            C’est là que le bât blesse. Sans morale publique, où finit le bien, où commence le mal ? Ppourquoi demain n’autoriserait-on pas à insulter son interlocuteur (je prends cet exemple parce qu’il est récurrent sur ce site, pour peu qu’on n’aboie pas avec la meute).

            Aucun mal physique n’est fait, pourtant cela n’empêche qu’agresser verbalement son prochain est mal.

            De toutes façons, je suis d’un autre temps, ça j’ai bien fini par le comprendre.

      • Mais b***el on ne dit pas que la prostitution « c’est bien »!!! On dit juste que son abolition ne fera qu’aggraver les choses!

        • La répression ne peut effectivement réduire à néant l’activité qui en fait l’objet. C’est un fait avéré.

          Cela ne veut toutefois pas dire que la légalisation permettra de l’exercer dans de meilleures conditions. Un lecteur cite plus haut le milieu de la pornographie, c’est un très bel exemple. Malgré la légalité de ce secteur, cela n’empêche en rien qu’il appartient majoritairement aux réseaux criminels, et est le théâtre de nombreuses maltraitances …

          Je n’ai jamais dit que vous pensiez que la prostituion est une bonne chose. Mais vous dites en revanche que ce n’est pas une mauvaise chose. Là je ne suis pas d’accord.

          • La présence des « réseaux criminels » dans un secteur signe surtout
            1) sa vulnérabilité et celle des gens qui y travaillent
            2) sa capacité à cacher ou à « blanchir » les flux d’argent (c’est à dire à brasser de l’argent liquide).
            Mais ça ne dit rien sur le secteur en lui-même. ou alors il faut réprimer sauvagement les limonadiers, les restaurateurs chinois, le show bizness, etc.

      • Lalince : « Finalement, je ne peux que conseiller aux personnes qui pensent que la prostitution est un commerce style « ujuaul biznesse » de se marier à une prostituée »
        ———————————
        A ce compte, il vous faudrait donner aussi des conseils aux éboueurs, aux équarrisseurs, aux huissiers spécialisés en recouvrement du fisc et aux croque-morts. Bref, c’est quand même très débile comme intervention.

  • Karl Popper! Mr Kaplan, toutes mes félicitations…
    Et oui principe de réalité ou aveuglement de l’idéologie. Cette jeune femme est manifestement tombée dans la potion constructiviste et ne s’en est pas remise à la différence de Popper.

  • Petit cadeau pour le ministre des droits de la femme :

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Madame_Claude

  • alors commencez par lutter contre la traite et pour ça peut être que la solution serait de la légaliser comme dans certains pays, dans des locaux spécialisé ce qui diminuerait la prostitution de rue où les contrôles sont difficile et la protection des femmes passe par des macs qui les dépouillent…
    Mais Mme Vallaud, faites vous partie de ces femmes qui sont contre la prostitution de peur que votre mari soit obligé d’aller les voir parce que délaissé par vos services conjugaux??? ou insatisfait de ceux ci??? serait-ce donc de la jalousie???
    Ah non c’est comme toutes les lois des socialistes, c’est parce qu’un portefeuille vous a demandé de faire voter cette loi comme beaucoup d’autres depuis votre arrivée… et en 2002…

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