Grâce à l’iPhone, nous n’avons plus besoin de dizaines d’outils différents. Le capitalisme permet ainsi mieux que n’importe quel bureaucrate, de créer plus de richesses avec moins de ressources.
Par Marian L. Tupy, depuis les États-Unis.
Article publié en collaboration avec le Cato Institute. Parution initiale en 2012.
La semaine dernière, j’ai demandé à un ami s’il pouvait me conseiller une white noise machine (Ndt : voir sur ce lien). Il m’a répondu tout naturellement : « mais télécharge plutôt une application iPhone à la place ! ». C’est ce que j’ai fait et l’app marche très bien. Cela m’a amené à réfléchir un peu : de quels autres gadgets n’ai-je plus besoin grâce à mon iPhone ? J’ai fait une liste de tout cela et j’ai demandé à Lauren Kessler, du Cato Institute, de créer l’illustration ci-dessous (cliquer pour agrandir, version française adaptée de la version anglaise).
Évidemment, la « dématérialisation » (dematerialization en anglais, au sens légèrement différent), à savoir utiliser moins de matières premières et d’énergie pour produire plus, n’a rien de neuf. Comme Ron Bailey l’écrivait dans Reason :
Jesse Ausubel, directeur du Program for the Human Environment de la Rockefeller University, et Paul Waggoner de la Connecticut Agricultural Experiment Station, montrent que l’économie mondiale réussit de plus en plus à utiliser moins pour produire plus. Ils appellent ce processus la dématérialisation. Par ce terme, ils entendent la chute de la consommation d’énergie ou de biens par unité de PIB. Dans un article de 2008 paru dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, Ausubel et Waggoner, montrent à partir de données couvrant 1980 à 2005, que le monde dématérialise, en tirant plus de valeur de moins de biens.
Alors non, je ne prétends pas que tous les objets qui apparaissent dans mon illustration vont disparaître totalement à cause de l’iPhone. Les gens préfèreront bien sur que les photos de leur mariage soient prises par un photographe professionnel à l’équipement de pointe. Mais beaucoup n’auront plus besoin d’acheter un appareil photo ou une caméra, et cela fera beaucoup pour économiser les ressources.
En d’autres mots, la dématérialisation doit être applaudie des deux mains par ceux qui s’inquiètent du conflit entre une population mondiale croissante et la disponibilité des ressources naturelles. Même si les opinions divergent sur la pénurie possible de ces ressources dans le futur, la dématérialisation permettra aux humains de mieux profiter de notre confort matériel tout en préservant la planète. Quelque chose de particulièrement important pour tous ceux qui vivent dans des pays en développement et qui devraient avoir une chance de vivre dans l’abondance matérielle malgré la montée des préoccupations environnementales.
Je suis peut-être trop optimiste, mais la dématérialisation pourrait aussi mener à une meilleure appréciation du capitalisme. En effet, la « recherche du profit » peut être bonne pour l’environnement. Et non, je ne parle pas de rejets toxiques dans des rivières, qui sont illégaux et doivent être condamnés. Plutôt, je parle de la tendance naturelle des entreprises à réduire leurs coûts et à augmenter leur production. Prenez cette modeste canette de coca. Selon l’Aluminum Association,
en 1972… avec une livre d’aluminium on pouvait produire 21,75 cans. Aujourd’hui, les fabricants réussissent à utiliser moins de métal par canette et une livre permet de produire 33 canettes, soit 50% de plus.”
Image : Marian L. Tupy/Cato Institute.
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RT @Contrepoints: #Dematérialisation : le miracle de l’#iPhone http://t.co/kVbMR3te
Rien de neuf sous le soleil!
L’optimisation est devenu la priorité des constructeurs et cela pour des raisons de coup!
La dématérialisation cela fait déjà au moins une trentaine d’années que cela existe. Prenez par exemple les voitures de l’après guerre avec leur carrosserie d’une tôle d’une épaisseur de 0,8 qui ne fait plus que 0,3 aujourd’hui. Toutes les vis utilisées dans les engins étaient sur-dimensionnées jusqu’à l’arrivée de la clé manométrique qui servait à optimiser la dimension de ces vis!
« Les gens préfèreront bien sur que les photos de leur mariage soient prises par un photographe professionnel à l’équipement de pointe. Mais beaucoup n’auront plus besoin d’acheter un appareil photo ou une caméra, et cela fera beaucoup pour économiser les ressources. » En quoi l’iphone apporte-t-il quelque chose au capitalisme ???
« » La dématérialisation cela fait déjà au moins une trentaine d’années que cela existe. « »
Très drôle.
La tendance, universelle à la dématérialisation est bien plus ancienne !
Les exemples sot nombreux.
Le plus évident est le passage de la pièce de monnaie, métallique au billet papier.
» la clé manométrique » Lol .
Dynamométrique. oui./
Votre petit bout de la lorgnette peut aussi apercevoir qu’en plomberie on est passer du plomb au cuivre et du cuivre et du cuivre au polyéthylène réticulé.
Ainsi va le monde.
Il y a encore des gens qui préfèrent utiliser leur cerveau plutôt que l’application iPhone correspondante, mais plus pour longtemps. Hélas, le cerveau, c’est un peu comme les piles, ça s’use quand on ne s’en sert pas…
vous voulez dire, pour prendre une photo, téléphoner, éclairer la nuit, scanner un document, écouter de la musique, regarder des vidéos, etc…?
Oui. Toutes ces choses, l’iPhone peut les faire « pour vous », et nombre de gens se contentent en effet de lui donner leur accord sans même y penser et sans que cela relève d’une démarche intellectuelle constructive. Nous avons deux problèmes majeurs : 1. nous nous laissons mener par le bout du nez par tout ce qui arrive via l’iPhone, en perdant de plus en plus la main en ce qui concerne le choix de ce que nous lui demandons, et 2. nous acceptons une dégradation de la qualité de chaque chose en nous contentant d’approuver ce que nous donne l’application. Le bruit blanc n’est pas blanc mais rose ? Qu’importe, celui que nous joue l’iPhone devient instantanément la référence et nous nous gardons bien de nous interroger sur l’effet des différences.
Votre cerveau vous indique le nord ?
Votre cerveau est détecteur de métaux ?
Votre cerveau vous donne l’heure exacte ?
Mon cerveau me dit, avant l’application boussole, s’il m’est utile de connaître la direction du nord. Il me dit que 10% de 40 font 4, et que le vendeur qui trouve 4.7 a eu le doigt qui a dérapé. Il me permet d’apprécier un spectacle en le regardant plutôt que de l’enregistrer avec un iPhone. Il me dit qu’ayant regardé l’heure il y a environ cinq minutes, il n’est pas utile de la regarder à nouveau si je n’ai rien qui exige un horodatage exact. Il me dit que les informations qui arrivent via l’iPhone restent sujettes à critiques, et que les encouragements à utiliser des applications dont je n’ai pas besoin en plus de celles qui me sont vraiment utiles ne sont pas désintéressés. Il me dit que si je passe mes vacances dans une zone où on ne capte pas, je peux en profiter quand même.
Vous parlez de l’utilité ou de l’utilisation du smartphone alors que le sujet-titre est la dématérialisation, phénomène universel.
On vous montre la lune, vous regardez le doigt.
Votre enthousiasme vous aveugle. Je parle de la dématérialisation, faire croire qu’on fait plus avec moins quand en réalité on fait dans l’à peu près et dans l’inutile, en cachant la taille du serveur qui vous répond que la tour Eiffel fait 300 mètres quand votre cerveau bien éduqué saurait qu’elle en fait 312 ou 324 suivant qu’on compte ou non l’antenne, les efforts qu’il a fallu pour tirer les câbles transocéaniques, charger Wikipedia, j’en passe et des meilleures.
C’est bien ce que je disais, même si elle n’apparaît pas sur l’écran avec l’icône représentant une cervelle, la première application que tout le monde charge est celle qui vous épargne de faire turbiner votre cerveau. Le résultat est une généralisation de l’à peu près, du manque de sens commun et de sens critique, un abêtissement de la population, sans réduire pour autant la consommation individuelle de biens matériels ni augmenter le confort matériel plus que la trajectoire normale.
Il y a une certaine analogie avec la « dématérialisation » des dépenses de l’Etat, toujours plus de vent et toujours autant de besoins de financement, avec des bénéficiaires de plus en plus passifs.
Je ne savais pas qu’il avait une application « contrepèteries ».
Outre que cela pourrait aussi relever du miracle d’un smartphone (iPhone ou pas), que ce soit l’image, le son ou la saisie, ce constat qu’un concentré de plus en plus de puissance se retrouve limité par la taille de ses périphériques, entrants comme sortants.
Et du coup, en marge de l’exemple du recours au photographe professionnel pour ses « photos de mariage », les plus férus amateurs d’image, de son comme de vidéo, recourront toujours respectivement à des appareils photos, chaines hi-fi et téléviseurs en sus de leurs smartphones…sans oublier évidemment les créateurs
Avec un smartphone non-Apple ou non-Samsung, ON fait la même chose sauf que pour une dépense équivalente ON peut équiper entre trois et cinq quidams !
Si avec un smartphone ordinaire on peut faire la même chose cela atteste encore plus de la dématérialisation, qui est l’objet de cet article de la même façon que la lune que désigne le doigt. Doigt que vous vous mettez dans l’oeil.
« » Les gens préfèreront bien sur que les photos de leur mariage soient prises par un photographe professionnel à l’équipement de pointe. » »
Le matériel de pointe du photographe professionnel aussi se dématérialise :
Moins lourd, plus performant, plus rapide.
Il serait plus démonstratif de désigner ce qui ne se dématérialise pas !!!
La polyvalence des smartphones atteste plus de la polyvalence ☺ que de la dématérialisation.
Un couteau suisse ne prétend pas remplacer une boite à outil, la boite à outil ne remplace pas l’atelier de mécanique lequel peut moins que l’usine et ses machines-outils.
La dématérialisation est bien plus universelle et le smartphone n’en est que l’avatar le plus spectaculaire et le plus diffusé.
On peut voir la dématérialisation au passage du roman au gothique, du cathodique à l’écran plat, de la machine à charbon-vapeur au moteur à combustion de pétrole, de la pièce de monnaie au billet, des instruments de mesure du temps, ainsi de même pour les supports des sons et images, musique et photo cinéma.
C’est si universel que les contre-exemples ne sont pas, ni légion, ni durables.
La dématérialisation n’est jamais aussi bien imagée que par l’évolution de la monnaie sur le long temps et de larges espaces.
Forme originelle, spontanée, naturelle.
Quand elle remplace le troc, elle est faite d’éléments naturels juste différenciés par une marque, typiquement des coquillages.
Forme artificielle inspirée de la nature.
Viennent ensuite les monnaies métalliques, aux formes incertaines, sur lesquelles figurent des éléments naturels tel un bœuf, elles ont leur valeur intrinsèque. Sommante et trébuchante, trébuchante au sens de passer au trébuchet, à la pesée.
Forme circulaire fruit de la culture.
Suivent les monnaies, métalliques, cette fois rigoureusement circulaires, avec valeur de référence. Sonnante et trébuchante, trébuchante au sens de chuter.
Forme quadratique. (smartphone notamment)
Avec le papier longtemps supposé représenter une valeur raccordée au pouvoir ou à l’or le passage est radical du rond au carré. Puis se dissocié de son équivalence en or et devient vraiment et pleinement fiduciaire.
Forme scripturale.
Enfin elle tend à disparaitre au profit d’un jeu d’écriture de compte à compte, elle touche l’extrémité de la dématérialisation. Tel le mot talent, qui à son origine désigne une quantité précise d’or ou d’argent et qui aujourd’hui dit une potentialité.
La dématérialisation, qui va de l’originel spontané au plus dématérialisé, en passant du rond au carré, ne touche pas que la monnaie.
Le passage du roman au gothique a juste permis de monter les flèches plus haut, pas d’utiliser moins de pierres, pour la même fonctionnalité de l’église.
Mouarrffff, mouarrfff, mouaarrfff.
Le gothique est un avatar, parmi d’autres, de la dématérialisation.
Plus léger, plus performant, pour la même fonctionnalité.
Avec moins de pierre évidemment, beaucoup moins.
C’est pas juste une question de hauteur (de flèches) pour celle des églises gothique qui en ont.
Ce qui détermina la quantité de pierres des églises fut la résistance du sol sur lequel elles furent érigées, et la résistance à l’écrasement des piliers. Le style n’a pas permis de changer ces facteurs, mais ces limitations furent -involontairement, en général – testées tant avec le gothique qu’avec le roman, et le gothique n’a pas résulté en des édifices moins lourds en masse, mais plus hauts et fins pour le même poids global.
La dématérialisation est universelle,
(universelle puisque que de tous temps en tous espaces),
ce qui procède du simple constat accessible à tous.
La monnaie est le signe la dématérialisation la plus patente, à travers le temps long, les espaces et les cultures.
Il s’agit d’une tendance lourde, d’un tropisme.
Le constat étant établi, il parait pertinent d’être très méfiant à l’égard de toutes manifestations contraires ne pouvant être que des modes passagères, des dérives romantico-nostalgiques, mais en aucun cas le signe d’une évolution positive.
On marche sur la tête au lieu de s’en servir.
La dématérialisation poussée à son maximum donnera un prix à votre pensée…je n’ai pas d’iphone j’ai droit à un forfait de liberté de penser d’une valeur de 1000euros..pas pour très longtemps l’état par la numérisation finira par m’obliger à rendre mon âme au diable en me forçant à acheter l’inutile…quoi de plus inutile qu’un appareil qui transforme votre cerveau et vos jambes en objet de musée , sorte de reliques destinées à nous rappeler qu’un jour nous fument debout après avoir été rampants des années et nageant des millions annees…..