Redistribution des revenus : Nouvelles inquiétantes des États-Unis

En 2009, pour la première fois, une majorité des foyers américains a reçu plus d’argent du gouvernement qu’ils n’en ont versé en impôts et taxes.

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Redistribution des revenus : Nouvelles inquiétantes des États-Unis

Publié le 17 juillet 2012
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En 2009, pour la première fois, une majorité des foyers américains a reçu plus d’argent du gouvernement qu’ils n’en ont versé en impôts et taxes. De la redistribution des revenus à grande échelle.

Par Alexis Vintray.

Greg Mankiw, un économiste américain, a diffusé sur son blog des chiffres inquiétant sur les transferts fiscaux aux États-Unis. En 2009, pour la première fois, une majorité des foyers américains a reçu plus d’argent du gouvernement qu’ils n’en ont versé en impôts et taxes.

Le quintile intermédiaire (les 20 % de foyers au milieu de la distribution des revenus) est devenu récemment un receveur net alors qu’il avait toujours été un contributeur net.

Dans les détails, le solde entre transferts fiscaux (allocations, aides, etc.) et impôts et taxes en pourcentage du revenu est le suivant :

    • 1er quintile : -301 %
    • 2e quintile : -42 %
    • 3e quintile : -5 %
    • 4e quintile : 10 %
    • 5e quintile : 22 %

 

Et pour le fameux 1 % : 28 %

Cela signifie que pour un dollar de revenu, un foyer du 1er quintile reçoit en net du gouvernement 3,01 dollars. À l’inverse, les 1 % les plus riches payent en net 0,28 dollars pour chaque dollar qu’ils gagnent. Au temps pour le mythe de la régressivité de l’impôt.

Surtout, le taux du 3e quintile a toujours été positif selon les données publiées par le CBO (Congressional Budget Office). De +14 % en 1979, il était passé à +0,5 % en 2008 après être resté positif en 2007. En 2009, pour la première fois, il passait dans le négatif à -5 %.

La récession a pu avoir un impact sur cette variation, mais comme le note Greg Mankiw la récession lourde de 1982 n’avait pas eu cet effet là.

Pourquoi est-ce inquiétant ?

Comme l’avait théorisé des économistes libéraux bien avant Karl Marx, il existe une « lutte des classes » entre ceux qui paient des impôts et ceux qui en vivent.

« Il y a deux classes distinctes de personnes dans la nation : ceux qui payent des impôts et ceux qui reçoivent et vivent des impôts » disait Thomas Paine.

Même si la pertinence de cette dualité peut être discutée, on imagine bien que les intérêts de ces deux classes ne sont pas les mêmes. Ceux qui paient des impôts aspirent à les baisser, ceux qui reçoivent de l’argent public aspirent à en recevoir davantage. Si dans une démocratie les seconds deviennent plus nombreux que les premiers, il y a des chances que la dépense publique s’emballe, de même que les taxes associées.

Ce n’est qu’une des raisons pour lesquelles ces chiffres sont peu encourageants. On pourra aussi noter l’effet désincitatif au travail que constitue une redistribution massive des revenus.

En savoir plus sur la vision libérale de la lutte des classes ? C’est sur Wikibéral ! – Dernières nouvelles de l’Amérique du Nord sur Contrepoints

Voir les commentaires (9)

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Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Dire qu’en france les Etats-unis sont considérés comme ultra-libéraux….

  • J’imagine qu’en France, cela fait longtemps que l’on a basculé du mauvais côté…

    Quelqu’un aurait les chiffres pour l’hexagone?

    • C’est plus compliqué que ça. contrairement aux idées reçues, la France verse moins à ses pauvres que les USA. Mais parallèlement il existe des prestations en nature (HLM, enseignement) qui ne sont pas prises en compte alors qu’elle sont très importantes.
      Bilan des courses : selon l’INquisition Spécialistes des Élucubrations Effarantes (INSEE), seul le 1er quintile est receveur net, le 2ieme quintile est quasiment à zéro, et les autres largement négatif.
      http://www.insee.fr/fr/ffc/docs_ffc/ref/FPORSOC11h_VE33Redis.pdf

      • C’est donc une bonne nouvelle 🙂
        D’après la théorie de l’article, les français vont voter massivement (ultra)-libéral, et la baisse des impôts.

  • Sur ce blog, les articles se suivent et se ressemblent. Toujours les mêmes jérémiades. Les « libéraux » donc aucun ne produit rien, sont dans le bon droit et il y a ces salauds de pauvres.
    1. Si les riches ne voudront plus payer pour ceux qu’ils rendent pauvres, les pauvres tueront les riches, les libéraux… (c’est déjà le cas, notamment pour les bijoutiers). L’événement ne fera que s’accroître car des pdg incompétents, des libéraux qui vivent en spéculant sur le travail des autres ont détruit l’économie.
    À vous de choisir quand vous voudriez crever ? Où vous payez ou vous mourrez ou vous dépensez vos richesses à vous payer des gardes de corps pour finir en un salaud de pauvre.

    Et les entreprises qui perçoivent des subventions ? Il faut en parler ! Est-ce un sujet tabou ?

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