L’éolien, c’est du vent !

Le côté illusoire de la politique énergétique éolienne ne sera jamais assez souligné. Nous avons un gouvernement qui s’engage sur des choses qui ne peuvent être réalisées.

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L’éolien, c’est du vent !

Publié le 13 août 2012
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Le côté illusoire de la politique énergétique éolienne ne sera jamais assez souligné. Nous avons un gouvernement qui s’engage sur des choses qui ne peuvent être réalisées. 

Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.

La cacophonie de notre politique énergétique nationale fait l’objet d’une chronique de Booker (journaliste au Telegraph, NdT) cette semaine. Il s’agit de la politique que notre gouvernement a entièrement axée sur la conviction que nous pourrions laisser nos lumières allumées en construisant des dizaines de milliers d’éoliennes supplémentaires dans les huit ans à venir.

Nous n’étions évidemment pas censés nous rendre compte qu’à un moment donné de la semaine dernière, les 3500 éoliennes britanniques ont contribué à hauteur de 12 mégawatts (MW) sur les 38000MW que nous étions en train d’utiliser (le site Neta, qui prend en charge les statistiques officielles sur l’énergie, a enregistré une contribution de 0,0%).

Et bien que l’immense bêtise de la nouvelle « course vers l’énergie éolienne » soit désormais connue, cela fait aujourd’hui quelques 10 ans que Booker a pour la première fois pointé la folie de tout ça. C’était se bercer d’illusion à l’époque et ça l’est encore plus aujourd’hui, alors que le gouvernement, dans son dernier rapport sur l’énergie, parle de fournir en moyenne 12300MW provenant d’énergies « renouvelables » d’ici 2020.

Le côté illusoire de la chose ne peut être assez souligné. Nous avons un gouvernement qui déclare quelque chose qui ne peut être fait en tant que politique. Il est absolument impossible qu’ils puissent même espérer construire une fraction des 30000 éoliennes requises pour atteindre cet objectif tordu.

Et alors, comme nous l’ont montré les jours sans vent de la semaine dernière, nous devrons aussi construire des dizaines de centrales à gaz juste pour fournir un soutien pour toutes les fois où le vent ne soufflera pas à la bonne vitesse.

Mais, déclare Booker, comme de plus en plus d’informateurs avisés l’ont fait remarquer, les ministres et les politiques du Département de l’Énergie et du Climat (Department of Energy and Climate Change, DECC) semblent vivre dans une bulle irréelle sans aucune connaissance même basique de la façon dont l’énergie est produite. Ils sont imperméables aux arguments rationnels et guidés par une obsession qui ne peut finir qu’en arrêt progressif de notre économie basée sur l’informatique.

La dernière tentative en date pour les faire se rendre compte de la réalité est signée du Pr Gordon Hughes, un ancient conseiller expérimenté sur l’énergie à la Banque Mondiale, aujourd’hui professeur d’économie à Edimbourg, qui a récemment témoigné sur l’énergie et le changement climatique devant le comité parlementaire sur l’énergie (Commons committee on energy).

Sa découverte la plus marquante est que la poursuite de l’objectif de notre loi sur le changement climatique (Climate Change Act), qui vise à réduire les émissions britanniques de CO2 de 80% d’ici 2050, nous coûterait 124 milliards de Livres d’ici 2020, soit 5000 Livres pour chaque foyer : pas seulement pour construire des dizaines de milliers d’éoliennes subventionnées jusqu’à l’absurde, mais aussi pour des centrales à gaz pour fournir le soutien. Alors que garantir le même montant d’énergie avec des centrales électriques à cycle combiné gaz (CCCG) coûterait 13 milliards de Livres, à peine un dixième de cette somme.

De plus, comme l’explique le Pr Hughes, faire varier sans cesse l’intensité de production des centrales électriques de soutien à gaz impliquerait une utilisation très inefficace, et rejeterait tant de CO2 que nous finirions par augmenter notre niveau général d’émissions au lieu de le réduire. Et qui devrait les construire ou les payer ?

À noter toutefois, pour casser l’ambiance, que la probabilité pour qu’un seul de ces points ne soit compris par les personnes en charge de notre politique énergétique peut être mesurée au fait que ce comité parlementaire est dirigé par Tim Yeo, dont les intérêts commerciaux montrent que celui-ci a gagné, en plus de son revenu de député, plus de 100 000 Livres en travaillant (à 800 Livres de l’heure) pour des firmes qui tirent des bénéfices à partir des énergies renouvelables.

Quand le député Peter Lilley a montré les chiffres du Pr Hughes à la chambre basse, il a été écarté avec mépris par le ministre de l’Énergie et du Climat Charles Hendry, qui a déclaré ne pas être d’accord avec le Pr Hughes (sur des faits qui montrent qu’il n’avait pas compris du tout l’objet du débat), en ajoutant « tout comme le comité sur le changement climatique ».

Le nouveau président de ce comité, nommé par la loi sur le changement climatique (Climate Change Act), est Lord Deben (succédant à John Gummer), dont les activités lucratives variées incluent son poste de président de Forewind, un consortium international visant à la construction de la ferme à éoliennes offshore la plus étendue au monde, avec des milliers de turbines sur la Dogger Bank (immense banc de sable de la Mer du Nord, NdT).

Ainsi donc, les promoteurs du business du vent ont réussi à occuper tous les postes de commandement de notre politique énergétique, et le seul retour possible à la réalité concevable passe par une attaque avisée et bien informée par un grand nombre de ceux élus pour nous représenter au Parlement.

Mais comme nous l’enseignent les lettres sur la loi sur le changement climatique récemment transmises à Brooker par ses lecteurs et rédigées par plus de 70 députés, ils semblent tout autant enfermés dans cette bulle de simulation de croyance que ceux qui ont visé ces politiques illusoires en premier lieu.

Un point intéressant, une académicienne d’Oxford, spécialiste de l’interaction entre les sciences et la politique, a demandé à Booker si elle pouvait entreprendre une analyse détaillée de ces lettres, pour voir ce qu’elles nous montrent du degré de compréhension des députés sur un des points les plus essentiels que notre pays doit affronter.

En temps voulu, Booker espère publier un rapport sur les résultats mais, déjà, nous craignons qu’ils ne soient pas très encourageants. Nous savons déjà que ce Parlement a complètement échoué à faire son travail ici, nous fournissant une des raisons pour ne plus faire confiance aux députés. S’ils ne sont pas dignes de confiance sur cette question complètement folle, comment pourraient-ils l’être sur quoi que ce soit d’autre ?

—-
Sur le web.
Traduction : eDoK pour Contrepoints. 

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  • Des idéologues aux postes scientifiques : c’est là la vraie et gigantesque catastrophe vers laquelle nous dirigeons.

  • Je pense à ceci : concernant les panneaux solaires et leur utilité écologique.

    Le problème de ce système est que les pics de consommation sont décorrélés de le production. C’est un fait connu que les gens consomment plus entre 8 et 10h du soir.

    Or ce qu’il faut savoir, c’est que les producteurs ont l’obligation de racheter l’électricité produite, qui n’est qu’une surproduction durant une période de creux de sous-consommation, donc inutile et sans valeur, puisqu’on ne la stocke pas et sera perdue. Et est totalement inutile, puisque la production qui est censée prendre le relais durant les pics de consommation sera de toutes façons largement suffisante.

    Cette électricité vendue de force permet pour le consommateur de panneaux solaires de faire des économies qui compensent la consommation du producteur durant les pics de consommation.
    Cela équivaut donc à une subvention de la consommation d’électricité au détriment du producteur. Électricité qui à l’inverse de celle qui est rachetée est de forte valeur.
    Et vu le caractère incitatif de cette pseudo-gratuité de la consommation d’électricité, ceux qui possèdent des panneaux vont en consommer plus durant les pics, donc nécessitant l’augmentation de la production d’une électricité « polluante ».

    Si les producteurs n’avaient pas l’obligation de racheter, ils ne la rachèteraient certainement pas et l’utilité de posséder des panneaux serait révélée. C-a-d que leur utilité ne servirait pas à grand chose.

    Où est donc l’utilité écologique de tout ceci étant donné que cela ne fait que récompenser des bobos qui cherchent à se donner bonne conscience ?

    Si le gouvernement se souciait réellement de l’écologie, il penserait avant tout de supprimer les tarifs de nuit au moment où la consommation est la plus élevée et supprimer l’obligation de rachat.

    • Tarif de nuit ?
      J’ai fait mes calculs : c’est une vraie arnaque, même avec une chaudière électrique fonctionnant la nuit et un chauffage électrique.
      Nous payons plus cher l’abonnement heures creuses et comme la consommation représente encore une part minime dans la facture, il faut éviter de se mettre à cette double facturation, quel que soit le distributeur d’électricité.

      Les tarifs de nuit ne sont pas appliqués au moment où la consommation est la plus élevée (après minuit, beaucoup de monde dort, surtout si on travaille le lendemain).

      Oui, le gouvernement ne se soucie pas d’écologie : c’est un moyen facile de faire changer les comportements des consommateurs…

      • Peut-être que je me laisse un peu emporter par mon imagination, mais, serait-il possible que les prix puissent un jour évoluer de façon plus dynamique, selon l’offre et la demande, et cela couplé avec des meilleurs compteurs qui permettent de faire la corrélation ?
        Si cela arrivait cela devrait probablement aboutir à une consommation plus économe.
        J’imagine que cela inciterait les gens à investir dans des accumulateurs, qui rechargeront durant les creux de consommation afin d’avoir de la réserve durant les pics. En plus, j’imagine que cette demande potentielle permettrait de nouveaux débouchés, incitant à innover dans le secteur des batteries.
        Ce serait probablement plus efficace que n’importe quelle politique écolo, qui ne consistent qu’à taxer, subventionner, réprimander, etc…

        • Si tu veux connaître le prix de l’électricité, une formule a été établie dans un rapport en 1967. C’est la formule de Boiteux-Ramsey.

          A l’heure actuelle, l’électricité ne se stocke pas donc son prix varie toutes les secondes. Difficile à établir.
          On peut aussi tenir compte des coûts de production et y ajouter un coefficient multiplicateur mais les coûts annexes ne sont pas pris en compte : investissements, démantèlements, comité d’entreprise…
          La solution viendra de l’innovation et de nouvelles formes de stockage ou de nouvelles formes de production d’énergie.

          Doortjeevanbel a raison : l’énergie c’est le pouvoir et les politiques feront tout pour le garder.

          • Si on veut connaitre le prix de l’électricité on fait comme ph11 l’indique et on met en place une tarification dynamique basé sur les prix d’électricité du marché, au consommateur après de voir s’il souhaite se baser là dessus (afin d’adapter sa consommation et payer moins cher) ou de payer plus cher en laissant à son distributeur le soin de prendre le risque marché. On peut voir ce type de déploiement en Corée du Sud (ou l’on trouve des équipement développés par Samsung, LG, etc, qui vont pouvoir se déclencher ou s’arrêter en fonction du prix annoncé dans l’heure qui vient) ou aux Etats Unis avec plus ou moins de réussite…

            Le calcul de « cout d’électricité » proposé par Pandora est une méthode de fixation des prix de l’électricité à appliquer par l’état dans le cadre d’un acteur en position de monopole… donc d’une absence de marché et d’une économie planifiée !

            Après il faut quand même se rappeler que l’énergie est un marché où ce n’est pas le prix qui est prioritaire mais la qualité : par exemple l’indépendance vis à vis de l’extérieur ou la stabilité du prix dans le temps sont des élements qui ont une importance (pour une armée, un état, un industriel…). Par exemple dès que vous voulez avoir une offre à prix fixe sur plus de 2 ans, une centrale électrique au gaz sera incapable de vous répondre alors qu’un opérateur d’électricité éolienne est capable de s’engager à prix fixe sur 15 à 20 ans… On peut également rajouter l’aspect environnemental (Unilever est connu pour se fournir à 100% avec de l’électricité renouvelable parce que les actionnaires d’Unilever ont plus à perdre des changements environnementaux associés à l’utilisation d’énergie fossiles, qu’à gagner sur les 0,00x% de dépense en plus que ça leur fait).

          • « A l’heure actuelle, l’électricité ne se stocke pas donc son prix varie toutes les secondes. Difficile à établir. »
            Ah mais ça, ce n’est pas du tout insoluble. C’est exactement pour ce genre de problèmes qu’il existe des « marchés spot ».

            « Les tarifs de nuit ne sont pas appliqués au moment où la consommation est la plus élevée. »
            Et c’est bien normal : le prix ayant une fonction d’adaptation de la demande à l’offre, un prix plus élevé en temps de forte demande et plus bas en temps plus creux permet d’inciter les gens à reporter leur consommation à d’autres moments, et permettent de lisser la demande globale. Évidemment, ça se fait bien mieux dans le cadre de prix non réglementés.

          • On ne crée pas de l´énergie, celles que nous utilisons ne sont que le résultat de la transformation de l´énergie primaire du soleil (lumière et chaleur) sur le climat en énergies utilisables (éolien, hydraulique, photovoltaïque, biomasse, marée ou plus anciennes avec les fossiles) ou de la formation de notre planète (géothermie et nucléaire). L´électricité n´est autre que des électrons en mouvement, comme on ne sait pas stocker du mouvement, il faudra donc passer à une transformation (hydrogène, air comprimé, retenue d´eau etc…)

  • Franchement, il est évident que si les sociétés d’énergie ont une obligation d’achat, c’est parce que les oligarques ne veulent pas une libéralisation réelle de l’énergie. Perdre l’énergie, c’est perdre le pouvoir.

  • Je crains de lasser mais je le répète: La seule solution est la démocartie directe.
    La politique écologique illustre jusqu’à la caricature le détournement de la représentation, l’irrésistibilité du conformisme pour des députés.
    Le peuple, lui, vote anonymement et ne peut pas être contraint de la sorte.

    De même, la démocratie directe et non l’étalon-or est la parade à la mégalomanie étatique, car, contrairement à celui-ci, celle-là ne peut pas être supprimé par les politiciens en place.

    • Directe ou pas, celle-ci cesse d’exister le jour ou un groupe comprend qu’il peut plûmer l’autre grâce à la démocratie. L’État est une façon de rationnaliser, par exemple très peu de gens serait près à voler leur voisin sous prétexte que sa maison est plus grosse mais la même chose avec l’État comme intermédiaire devient totalement acceptable pour cette même personne.

      C’est toujours plus facile quand on a pas soi-même à appuyer sur le bouton.

    • Aujourd’hui, la forme de démocratie la plus directe reste le marché. La gestion de la chose publique ne devrait-elle en être inspirée ? Voire, peut-être, y être intégrée, même partiellement.

  • @Tilleul : un opérateur éolien ne peut certes pas s’engager pour dans 15 ans (puisque la majorité peut changer, et ses subventions disparaitre, et là il doit fermer boutique), mais en plus il ne peut pas s’engager pour dans une heure.

    On essaie de rester courtois mais quand on lit des bêtises pareilles, c’est vraiment un effort.

    • Ah ah ah ah ah ! Parce que vous croyez qu’une politique d’état va changer quoi que ce soit au souffle du vent ? Ou qu’il existe un seul jour venteux où il n’y a pas de besoin d’électricité ?

      Dans le cadre d’un tarif d’achat, il n’y a aucune subvention pour l’opérateur éolien mais la fixation d’un prix sous la forme d’un Power Purchase Agreement contractualisé entre un producteur d’électricité indépendant et un client (utilité ou client final). C’est une procédure classiquement utilisé pour les producteurs indépendant d’électricité (IPP) depuis des dizaines d’années que la dérégulation du secteur de l’énergie est arrivée. Par exemple au Brésil les appels d’offres pour la production d’électricité éolienne battent parfois les appels d’offre pour la production d’électricité gaz…

      Dans certains pays comme en France on a ensuite un deuxième contrat qui se fait entre un état et les utilités, les utilités s’engage à acheter l’électricité (par exemple éolienne, mais ça peut également être du gaz ou du nucléaire) à un prix fixe et ensuite on vient régulariser la situation par rapport au prix du marché : si le prix était inférieur au marché les utilités remboursent la différence (c’est le cas tous les ans pour l’hydro, mais il y a trois ans ça aété le cas pour l’éolien), si le prix d’achat était supérieur c’est l’état qui complète. Ce type de contrat n’est d’ailleurs pas réservé aux états, une entreprise comme Google agit un peu de la même façon quand ils font des PPA avec des opérateurs éolien. C’est le même principe qu’une assurance maladie : l’assuré cotise et se fait rembourser, mais ça ne change rien au business de la compagnie qui produit et vend les médicaments…

      Donc pour répondre à votre question : on voit mal comment les subventions aux compagnies d’électricité pour l’achat d’électricité renouvelables pourraient disparaitre sans que les subventions aux compagnies d’électrité pour l’achat d’électrité fossile ou fissile… et si ces dernières subventions disparaissent le prix de l’électricité sur le marché sera tellement élevé qu’il n’y aura strictement plus d’intérêt aux producteurs éolien de continuer avec ce type de contrat.

      Vous remarquerez d’ailleurs que la revendication principale du lobby environnemental a toujours été d’avoir un « level playing field » avec les énergies qui ont bénéficié durant des décennies de subventions massives et continuent à en bénéficier…Enlever les subventions à la pollution et leur faire rembourser ce qu’ils ont toucher indument revient au même que de devoir compenser les énergies propres pour le fait que l’on a subventionné leur concurrent.

      http://www.cato.org/publications/commentary/fueled-pork

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