Depuis l’annonce du Président sortant des États-Unis d’Amérique, validant à titre personnel le mariage gay, d’autres éléments sont venus achever le portrait de cette séquence médiatique.
Par Thierry Lhôte.
Nul doute, Barack Obama est le maître des émotions télévisuelles auxquelles il confère un intemporel quasi-mystique. Il joue avec art de la révélation contemporaine, comme un homme offrant à regret sa vie privée en pâture, comme un sauveur malgré lui, malgré les tourments de son âme, il laisse sa chance à la vérité qui devrait éclore, un jour prochain, au sein du Paradis retrouvé. Vérité renforcée par l’aveu qui est une démonstration publique de l’écoute que tout père responsable devrait avoir du sentiment de ses propres enfants. Un exemple à suivre, vraiment.
Le courage de cet homme électrise les foules bobos ou les wannabes citadins. Il contemple l’infini progressiste comme jadis nos grands hommes fixaient la ligne bleue des Vosges. Nous devrions comprendre de quel enfer moral nous avons à nous dépêcher de nous extraire, avant que le Moyen Age nous rattrape, et montrer à la barbarie de quel bois nous nous chauffons. De quels gigantesques efforts sur nous-mêmes nous aurons à témoigner pour nous convertir à un monde plus juste.
En fait, l’impuissance économique ne laisse plus d’autre choix que de racler les fonds de tiroir des idées de progrès. Elle s’aimante ou se distrait sur les avancées sociétales : le social est absent ou ne grise plus parce que les dettes ne suivent plus le progrès dans leur extension infinie de bonté, et c’est à ce moment qu’il ne faut pas se décourager : croire à l’apparition ou l’encadrement de nouvelles libertés pour consacrer notre bonne volonté perpétuelle. Montrer que nous ne céderons point un seul centimètre à l’emprise du mal. Mais de quel mal, au juste ?
Et l’impuissance économique, comme le crime dans les superproductions d’Hollywood ne devrait pas payer. Mais elle paie quand même, cela va sans dire, pourvu que l’on s’aligne et que l’on mette son titre au service d’une grande cause. Dans la foulée de son interview pour la chaîne ABC, où un président américain donnait, pour la première fois, son aval au mariage de personnes du même sexe, Georges Obama assistait à un dîner de soutien à la Cause, dans la propriété de son confrère acteur Barack Clooney, récoltant au passage 15 millions d’unités impétrées pour sa réélection providentielle.
Mais il fallait avant toute chose tordre le cou à la riposte publique et contre-révolutionnaire, à la réaction en somme, celle du gros bon sens. J’entends par là des gens de mauvaise foi sur le câble, une Étoile noire de l’Empire de la confusion : Fox News. Il ne fallait pas laisser croire comme dans une série B policière que nous assistions là à une simple transaction entre prêteur et obligé. Ce qui fait que pour dissiper tout malentendu, le Vice-Président Joe Biden s’excusa d’en avoir trop fait sur le soutien aux homosexuels, et d’avoir forcé, à son grand regret, la main du Président sur le sujet. Le pardon de sa Sécularité vint naturellement, puisqu’il savait que son ami n’avait fait que « laisser parler son cÅ“ur » (sic).
Alors je ne sais plus dans quel registre nous évoluons : bénédiction parfaite pour les uns, péché à demi-avoué pour les autres ? « Comprenne qui pourra et qui me comprend, me suivra ». Le message qui a été donné satisfera tout le monde puisque tout le  monde sera en mesure d’y trouver sa propre part de doute ou de honte conservateurs.
Ce qui est sûr c’est que plus de 28 États américains ont voté dans leur constitution une loi définissant le mariage comme dans la Bible. Il est des sujets auxquels un candidat démocrate à la présidentielle ne peut toucher aux États-Unis sans compromettre inutilement ses chances, en provoquant un retour de flammes dans les urnes. Ce sont les 3G, c’est à dire « Gay, Guns & God ». Barack Obama vient de s’offrir grâce à son talent une partie de slalom idéologique digne des plus grands. Un tour de passe passe puissant qui ne vexera personne.
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Déjà c’est pas à lui d’en décider moi je vois plus ça comme une décision électoraliste et opportuniste : la preuve en est dans cet article . Chaque Etat est en droit de décider , certains le légalisent ce qui à mon sens met sur un pied d’égalité tous les couples (je sais que ça va pas plaire mais je m’en fiche le résultat est là ) après la question de l’adoption est différente . Là je n’ai qu’une seule réponse : laissons faire et observons et qui sait peut-être que dans quelques générations ça paraitra normal car pour donner un exemple du m^me type on disait bien dans l’armée américaine du temps de la ségrégation que les noirs allaient foutre en l’air l’institution militaire du pays de par leur différence , aujourd’hui peut-on encore l’affirmer ? En clair je défends une position audacieuse (téméraire diront certains) mais j’aurais tout le temps de m’en excuser quand on verra les conséquences véritablement néfastes jusque là rien n’affirme que l’Apocalypse se rapproche par cette mesure .
Arguments implacables ! Bravo pour la pertinence.
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Je pense que les états US accros aux 3G doivent être les états du centre qui votent républicains, tandis que les états pro-mariage homosexuel doivent plutôt être les états côtiers, qui votent démocrates. En d’autres termes, « l’aveu » de Barack doit avoir été longuement et soigneusement soupesé par les experts de la Maison Blanche.
Autre point judicieusement indiqué dans cet article : Barack est absous de son aveu car il a « laissé parler son cœur ».
En somme, c’est un tout premier pas, très stratégique et aussi politique, car sans doute pas sans arrière-pensée vis-à -vis de Mitt Romney, qui est mormon, et anti-mariage homosexuel. Bref, pas sûr qu’il y ait bcp d’idéologie là dessous.