Les conservateurs ont proposé, à l’époque, d’arriver à 80% de la réduction du déficit par la baisse des dépenses, et 20% par des hausses d’impôts et taxes ; les libéraux démocrates voulaient 100% par la baisse des dépenses. Si ça avait été essayé, le plan aurait presque certainement fonctionné.
Par Daniel Hannan depuis Oxford, Royaume Uni.
La dispute sur « les coupes » [budgétaires] est désormais devenue complètement détachée de la réalité. Ecoutez la BBC, et vous entendrez le débat présenté selon les lignes suivantes : « la coalition avec pour objectif d’éliminer le déficit d’ici 2015, a coupé dans la dépense publique, ça a eu pour effet de rassurer les marchés et d’éviter un effondrement à la grecque mais, d’un autre côté, ça a aussi eu pour effet de freiner la croissance, et donc de réduire les rentrées fiscales, ce qui signigfie que, maintenant, le déficit ne sera pas aboli avant au moins 2017. Certaines personnes pensent que nous devons nous concentrer sur la croissance, et pas l’austérité. Elles appellent à adopter un plan B. »
Chaque hypothèse contenue dans ce résumé est fausse. Les dépenses nettes de l’État sont plus élevées maintenant qu’il y a 3 ans. La réduction de déficit qui a été obtenue l’a été largement par des hausses d’impôts et taxes, plutôt que par des coupes dans la dépense. La raison pour laquelles les coûts d’emprunt de l’État sont bas n’est pas à cause d’un programme d’austérité imaginaire, mais parce que la Banque d’Angleterre a sorti de son chapeau comme par magie 400 milliards de livres sterling via le « quantitative easing », les a donné aux banques et leur a dit d’acheter de la dette de l’État avec. La croissance et l’austérité ne sont pas antinomiques : le désastre a été causé, en premier lieu, par de la croissance qui carbure à la dette. Quant à « plan B », personne n’a essayé le plan A jusqu’ici : dépenser moins.
Ca vaut la peine de nous remémorer que les trois principaux partis ont disputé la dernière élection en promettant une politique budgétaire plus serrée que nous n’avons maintenant. Les deux partis partenaires de la coalition voulaient éliminer le déficit d’ici 2015. Les conservateurs ont proposé, à l’époque, d’arriver à 80% de la réduction du déficit par la baisse des dépenses, et 20% par des hausses d’impôts et taxes ; les libéraux démocrates voulaient 100% par la baisse des dépenses.
Si ça avait été essayé, le plan aurait presque certainement fonctionné. Les coupes d’impôts et taxes stimulent la productivité -c’est pourquoi, à moyen terme, des taux d’imposition plus bas créent plus de rentrées fiscales. De la même façon, retirer de l’argent au secteur productif -hausse de la TVA, hausse des charges sociales, taxes sur la facture énergétique- ralentit la croissance.
Le débat dans les médias est maintenant si éloigné des données que nous avons droit à une dispute sur la question de savoir si le ralentissement économique a été causé par « les coupes ». C’est comme d’être pris au piège dans une pièce de Ionesco.
Laissez-moi le dire une fois de plus. Le plan B -si plan B signifie relance par la dépense- n’est pas une nouvelle option épatante. C’est ce qui nous a mis dans ce pétrin.
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Même si l’Etat dépense plus, on lui reproche ses coupes budgétaires.
Toujours pas de coupes budgétaires.
RT @Contrepoints: Avant un plan B, un plan A comme #austérité ! http://t.co/XFsJ0YKz
Bien vrai!
RT @Contrepoints: Avant un plan B, un plan A comme #austérité ! http://t.co/XFsJ0YKz
Mais comment l’Angleterre, qui avait Thatcher quand nous avions mittérrand en est-elle là !
Gordon Brown, cela vous parle? Il a laissé filer les dépenses à la vitesse grand V! C’est la raison principale des difficultés actuelles de l’Angleterre.
Tony Blair n’était pas mal dans le genre aussi. Combien de fonctionnaires supplémentaires a-t-il recruté ? Un ou deux millions ?
Même si vous dites vrai, la Grande Bretagne a toujours eu une politique plus libérale (c’était pas difficile) que la France et sans avoir opté pour l’Euro.
Et finalement ce sont deux nations qui se retrouvent dans la même situation, à peu de chose près.
Au détail près que les Français sont bient moins endettés que les Anglais.
Les conclusions à en tirer sont loins d’être évidentes.
Pour ce que j’en comprends, la politique économique anglaise était aussi voire plus étatiste que celle de la France pendant une bonne partie des trente glorieuses. Aussi leur situation était nettement pire que la nôtre avant Thatcher et ils ont fait mieux depuis. Sur l’euro, il faut bien comprendre que le fait de ne pas l’avoir adopté ne préserve pas de tout, notamment du déluge de règlementation produit par l’Union Européenne.