Les saisies record de cigarettes de contrebande ou de contrefaçon se multiplient dans les ports français, avec une hausse de 33% des saisies en 2011 par rapport à 2010.
Par Thibault Doidy de Kerguelen.
Ah! La courbe de Laffer ! Notre marché de la cigarette semble bien avoir atteint le point de bascule. Je vous invite à lire cet article de Paris Normandie sur la saisie d’un container de cigarettes de contrebande. 20% des cigarettes consommées en France ne proviennent pas des réseaux officiels de distribution. Ce qui veut dire, outre que les statistiques de soi-disant baisse de consommation sont fausses, que l’État, en augmentant encore et encore la valeur relative des taxes, génère une marché noir qui diminue les recettes en valeur absolue, génère des coûts de lutte et amène la population à consommer des produits de mauvaise qualité encore plus dangereux pour la population que les cigarettes officielles.
Extrait :
Dans le conteneur venu de Singapour, sagement attendu sur le terminal de France, huit tonnes de marchandises non déclarées ont été découvertes. Soit 8millions de cigarettes. Mais la singularité de cette prise est ailleurs. Car deux des trois marques en question étaient inconnues des enquêteurs français, de la direction des douanes, et même de l’ensemble des administrations compétentes en Europe.
« En 2011, la douane française a saisi 462 tonnes de tabac de contrebande pour une valeur de près de 109 millions d’euros, soit une augmentation des saisies de 33 % par rapport à 2010 », annonce l’administration. Depuis le début de 2012, une vingtaine de conteneurs de cigarettes de contrebande aurait déjà été saisie dans l’hexagone.
Cet article est à rapprocher d’un autre article de Contrepoints : Augmenter les taxes sur le tabac stimule la contrebande et le crime organisé :
Une pierre blanche dans le jardin de ceux qui veulent augmenter les taxes sur le tabac. Voilà comment on pourrait résumer les conclusions d’une étude du cabinet KPMG faite à la demande de Philip Morris.
Selon le cabinet, 21,1% des cigarettes fumées en France n’ont pas été achetées dans le réseau officiel des débitants de tabac. Ces achats autres se décomposent en achats de produits de contrebande ou de contrefaçon (15,8%) ou achats faits légalement par les fumeurs à l’étranger (Duty Free, Andorre, Espagne, Europe de l’Est, etc.) pour 5,3%.
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C’est amusant les chiffres…
Si 1 million de cigarettes = 1 tonne (comme expliqué dans la déclaration de saisie), ca nous fait par regle de 3 environ 23,6 centimes d’euro la cigarette (selon l’estimation du rapport de saisie)
Soit 4,72 euros le paquet de 20. (C’est marrant, parce que les clopes de contrebande, ça vaut dans les 2 euros, selon mon experience personelle)… Alors comment ils ont compté?
Apres plusieurs tests, je décide de partir du principe qu’en fait ils parlent de ce qu’aurait dû toucher l’etat (soit 80% du prix). Ca nous fait un paquet à 5,66 euros (prix trés proche du paquet de cigarette l’année derniere, en fait), donc le paquet sans taxe selon ces calculs (celui ou il serait vendu par le contrebandier) vaut en fait 94,3 centimes d’euros. (ce qui là aussi me semble plausible compte tenu du prix de revente sous le manteau).
Soit en fait 4,71 centimes d’euros la cigarette, soit une estimation pour les bandits de 5,14 millions d’euro, en fait.
Tout de suite, c’est vachement moins impressionnant.
… Ou alors les estimations sont faites par les compteurs de manifestant de la FO…
oups, pardon, 21,7 millions d’euros de benef pour les bandits…
« 21,7 millions d’euros pour les bandits », c’est juste pour le tabac de contrebande saisi (donc en fait, il s’agit pour eux de perte et non de bénefs).
Les bénéfs pour les contrebandiers, ça concerne leur tabac vendu, cà d environ 20% des 60 mille tonnes/an de conso française, soit 12 mille tonnes de tabac. Ca en fait des million$$$ en bénefs qui vont aller alimenter d’autres activités illégales.
A noter que la douane ne saisit que 462 t sur 12.000 t chaque année, soit à peine 5% de marchandise illégale, preuve une fois de plus de l’inefficacité flagrante de l’Etat.
Eh, oh, du calme, les gars, j’ai pas écrit cet article pour susciter des vocations,moi! 😉 , vous allez me faire virer par Quentin, si vous continuez!
J’explique:
Les gauchos de service doivent dire: « C’est normal que l’Etat prenne tout plein de taxes sur les méchants produits pour nous éduquer, nous le bon peuple ignare.  »
Les ultras gauchos de service doivent dire: « si on faisait la même chose au cannabis, à l’héroïne et au coca, euh pardon, à la cocaïne, l’Etat gagnerait vachement plus de blé et pourrait embaucher des fonctionnaires pour faire des contrôles à la douane »
Les gens normaux doivent dire: « Il est super cet article, on est d’accord; l’Etat taxe trop et provoque des phénomènes de contrebande qui, comme sur les pièces détachées ou le trafic d’organes, mettent la vie des citoyens en danger et coûtent finalement plus cher qu’une taxation plus légère » Les intellos peuvent ajouter un cours sur Laffer et hop, c’est pesé!
OK? Bon, Thomas, MiniTax, on reprend et on cesse de rêver… (ceci étant si vous voulez vous lancer, j’habite pas très loin du havre…) :-))
Cet excellent article est à ranger (à mon sens) dans le même panier que les articles sur la politique des drogues.
Le tabac est une des trois drogues les plus dures existantes. C’est un fait, mis en évidence (entre autres) par la rapport Kouchner. Les deux autres drogues les plus dures étant les opiacés (héroïne) et l’alcool.
Dans le cas du tabac, le fumeur se retrouve devant deux difficultés quand il décide d’arrêter de fumer : la première, c’est d’arrêter. C’est difficile, mais pas impossible. La deuxième difficulté, et de loin la plus difficile, est de ne pas recommencer à fumer 1 mois, 6 mois, 1 an, 5 ans, 10 ans après l’arrêt : c’est décrit sous le nom de phénomène de craving. Ce qui fait que le tabac, l’alcool et l’héroïne sont les trois drogues les plus dures existantes, c’est que le craving à ces trois produits perdure toute la vie, sans perte d’intensité.
Bien sûr, la médecine n’a pas de réponse à ce phénomène. Mais, augmenter abusivement les taxes sur le tabac au nom de la prévention de notre santé, c’est répondre à un problème de santé, individuel par excellence, par une solution économique. La solution économique choisie pour le tabac rejoint peu ou prou celle de l’héroïne, mais par une voie différente (il n’y a en effet aucun marché public libre de l’héroïne, le subutex et la méthadone étant soumis à un contrôle médical d’efficacité douteuse).
Il n’y a qu’une seule solution viable : comme pour l’alcool, des taxes modérées et une légalisation de toutes les drogues. Cette solution verra disparaître une grande partie du crime organisé et permettra aux drogués d’acheter leur drogue sans avoir recours à la triade délinquance/prostitution/deal et sans passer par un marché noir.
Mais allez donc expliquer aux moutontribuables que légaliser les drogues entraîne une baisse considérable de la délinquance…
La légalisation devrait s’accompagner de la responsabilisation des clients : ils seraient libres de se droguer mais devraient assumer tous les coûts financiers s’ils venaient à être malades. Et avec l’argent qu’ils économiseraient sur leur consommation, ils pourraient se payer les assurances adéquates.
Quel cout financier ?
Un fumeur coute bien moins cher en retraite et la fin de vie est aussi cher chez un non-fumeur que chez un fumeur voir même plus. Les cancers sont très lent chez les personne âgée sans parler des longues maladies de la senescence et les fumeurs ont souvent le bon gout de partir d’une très économique crise cardiaque ou d’un rapide et avantageux cancer.
On devrait toucher des ristournes de retraite oui !
au fait , en parlant de tabac , je fume du tabac à rouler fleur de pays , tabac blond je précise ,acheté chez mon buraliste ;dernièrement , alors que j’en fumé une , mon entourage m’a fait remarquer qu’il y avait des relents de tabac brun ; je me demande de fait s’il n’y a pas un mélange d’un tabac brun grossier avec le reste ; z’en sont capables les fabriquants !