Les ministres des finances allemand et français vont lancer un groupe de travail en vue de faire des propositions communes pour l’eurozone.
Par Richard North, depuis Bradford, Royaume Uni.
La première idée qui vient à l’esprit lorsqu’on voit une initiative allemande à propos de l’UE est « qu’en dit la France ? ». Si le moteur franco-allemand ne ronronne pas, rien de sérieux ne risque de se passer.
Ainsi, via Handelsblatt, Reuters et d’autres encore, on apprend que Schäuble et son équivalent français Moscovici se sont rencontrés et ont coordonné leurs propositions à propos de l’eurozone.
C’était certainement l’un des points abordés par Hollande et Merkel lors de leur réunion de jeudi dernier, le résultat étant que les ministres des finances allemand et français « vont lancer un groupe de travail en vue de faire des propositions communes pour l’eurozone, telle que l’union fiscale et bancaire ».
« Nous commencerons dans les jours et les semaines qui viennent un groupe de travail entre nos ministères afin de préparer les décisions à venir dans une coopération bilatérale », a ajouté Schäuble. Le projet vise à préparer des propositions conjointes pour les prochaines rencontres de l’Eurogroupe des ministres des finances, de renforcer l’union fiscale et monétaire, et de relancer la croissance dans la zone euro.
Plus important encore, ce groupe de travail assurera aussi la coordination des décisions prises par Merkel et Hollande, ce qui signifie concrètement qu’il a sa place dans la préparation du conseil de décembre où une convention pour traité européen sera présentée.
De façon évidente, il y a donc toujours une bonne dose de coordination entre la France et l’Allemagne. Nous avions deviné que Merkel n’oserait avancer une proposition pour une convention à moins qu’elle ne soit totalement sûre de ses bases. Et, réflexion faite, elle n’aurait osé avancer quoi que ce soit sans d’abord mettre tout au clair avec la France.
Par conséquent, l’annonce d’un groupe de travail est la reconnaissance que la France est revenue dans le cadre de la photo. Et si la France et l’Allemagne ne sont pas forcément en accord sur tout, le lancement du groupe suggère qu’il n’y a guère de profondes objections françaises à la ligne adoptée par Merkel.
Quand le moteur franco-allemand se lance, les choses commencent à devenir sérieuses. Il y a toujours de grands obstacles entre les projets et les actes, mais les « collègues » sont beaucoup plus proches de l’endroit où ils veulent être qu’ils ne l’étaient il y a une semaine.
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Sur le web.
Traduction : YB pour Contrepoints.
Et cela ne présage rien de bon pour l’Allemagne.
Je pense au contraire que l’Allemagne tend un piège à la France, et qu’elle va faire comprendre à nos « élites gouvernantes » que :
1) la crise actuelle est une crise de la dette et non pas une crise « financière et libérale »
2) que le seul chemin pour sortir de la crise est l’arrêt des dépenses qu’on ne peut pas payer soit même !!!