D’après quelques statistiques compilées par trois économistes de la Banque Mondiale, il ressort que l’imposition des entreprises décourage nettement le niveau des investissements, la création de nouvelles entreprises et la croissance économique.
Par Acrithène.
Alors que le gouvernement promet de taxer à plus de 60% la valeur créée par les entrepreneurs, il est fort risqué qu’on nous ressorte les mêmes arguments que pour la taxe à 75% du revenu des plus riches ou à propos de l’ISF : très peu partiront/renonceront, et ceux qui partiront seront principalement les rentiers dont la France n’a de toutes manières pas besoin.
Grâce à quelques statistiques compilées par trois économistes de la Banque Mondiale – S. Djankov, C. McLiesh et R. Ramalho – et deux professeurs d’Harvard – T. Ganser et Andrei Shleifer (économiste le plus cité au monde) – nous disposons d’un faisceau d’indices concordant pour éclairer ce débat.
Après avoir calculé le taux total d’imposition effectif de l’entreprise sa première année, les auteurs proposent quelques corrélations semblant assez clairement indiquer que :
L’imposition des entreprises décourage nettement le niveau des investissements…

… et faire fuir encore plus franchement les investissements étrangers

Les IDE (investissements directs à l’étranger) entrants représentent les investissements étrangers dans des entreprises en France.
Ces taxes découragent la création de nouvelles entreprises…

… Ce qui se retrouve clairement dans la proportion d’entrepreneurs au sein de la population active

Cela conduit aussi à des structures financières beaucoup plus risquées !

Les charges financières étant fiscalement déductibles, plus l’impôt est fort, plus les actionnaires sont incités à jouer sur l’effet de levier de la dette, quitte à mettre en péril la solidité financière de leur entreprise
Et finalement, bien entendu, cela pèse sur la croissance économique

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Sur le web.
Quelque soit la qualité des travaux de Andrei Shleifer, son influence et le nombre de fois où il est cité, sa biographie laisse l’impression d’un personnage, disons, douteux ( http://en.wikipedia.org/wiki/Andrei_Shleifer ) …
Je ne m’y étais jamais penché. Histoire intéressante.
L’analyse statistique corrobore donc bien l’analyse théorique.
Au moment de tuer la poule aux œufs d’or, il importe d’avoir conscience qu’à partir d’un certain niveau de prélèvement, le remède est pire que le mal. La France, plus que toute autre nation peut-être, a connu au cours de son histoire, plusieurs époques durant lesquelles des pans entiers de sa société, faits des individus les plus utiles à son développement, persécutés pour des raisons notamment politiques et religieuses, l’ont quittée pour aller se réfugier à l’étranger, dans des pays qui ont su profiter de l’aubaine. Qu’il s’agisse de protestants chassés à plusieurs reprises par l’intolérance religieuse, d’aristocrates chassés par la révolution, d’entrepreneurs découragés administrativement ou fiscalement, le plus souvent au nom d’un égalitarisme ou d’un protectionnisme aveugles, ils sont l’exemple dont devraient tenir compte le pouvoir. L’inefficacité comme le coût et les conséquences des mesures coercitives prises à leur encontre ont été largement démontrés.
La richesse profite à tous et il n’est pas de pire situation que celle conduisant irrémédiablement à l’appauvrissement généralisé d’une société. Sa structure pyramidale est applicable à toutes, quel qu’en soit le régime politique. Il existe des riches sous tous les pouvoirs, le désir de le devenir relevant d’une volonté strictement individuelle qu’il faut se garder de décourager, sauf à se condamner à une paupérisation généralisée, au détriment premier des classes les plus défavorisées.