Un député réclame la fin des niches fiscales des journalistes

Un dispositif fiscal permet à certains journalistes de réduire leurs impôts de 50 %. Égalité fiscale, vous avez dit ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Journaux (Crédits Ol.v!er [H2vPk], licence Creative Commons)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un député réclame la fin des niches fiscales des journalistes

Publié le 9 octobre 2012
- A +

Jean-Pierre GorgesJean-Pierre Gorges, député UMP de la 1ère circonscription d’Eure-et-Loire et membre de la Commission des Finances, vient de déposer un amendement au Projet de Loi de Finances 2013 pour supprimer l’avantage fiscal des journalistes.

Pour rappel, cet avantage remonte à 1934, où, à l’époque, une liste a été établie de 110 professions supposées avoir des frais professionnels supérieurs aux autres, déjà exonérées de 10 % de leurs revenus à ce titre. À côté de métiers clairement surannés, on trouve les journalistes, exonérés de 30 % supplémentaires pour compenser la faiblesse ou l’absence de remboursement des frais professionnels par les éditeurs. En 1996, le gouvernement Juppé décide d’en finir avec ces niches, sauf une, celle des journalistes, soumise à négociation avec les syndicats. Négociation avec une profession qui sait se faire entendre et qui aboutira en 1998, sous Jospin, à sa modification : l’abattement de 30 % a été transformé en un forfait de 7650 euros, à déduire du revenu imposable quel qu’en soit le montant.

Pour Jean-Pierre Gorges,

Certains contribuables continuent à bénéficier de niches ou de réductions incompréhensibles pour nos concitoyens. Tel est le cas des journalistes. L’objet du présent amendement est de supprimer l’avantage fiscal dont ils bénéficient et de le faire contribuer ainsi à l’effort consenti par tous nos concitoyens.

Si ce dispositif pourrait être encore compréhensible pour les journalistes pigistes qui n’ont pas de rédaction et qui doivent faire face seuls à leurs frais, il n’en va pas de même pour tous les autres dont certains peuvent ainsi réduire leur impôt de près de 50 %. Par exemple, une journaliste en CDI à Rue89 qui gagne 2100 euros par mois paie 900 euros d’impôts par an. Dans les mêmes conditions, célibataire et sans enfants, un salarié non-journaliste paiera plus du double, soit 2000 euros d’impôts par an.

On notera que l’amendement de Jean-Pierre Gorges a recueilli les signatures d’une quinzaine de députés, mais d’aucun ancien ministre ou parlementaire médiatique. L’égalité fiscale, ce n’est pas pour maintenant ?

Voir les commentaires (9)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (9)
  • Pourquoi ne va-t-il pas plus loin en incluant le traitement de faveur dont bénéficient nos élus?

    • Disons que si les journalistes arrêtaient de manger dans la main des politiciens (subventions, niches, privilèges, France TV, RF, Dassault, Lagardère, Bouygues, Rothschild etc.), alors il y aurait bien plus de chance qu’ils fassent leur métier et dénoncent les privilèges de ceux-ci. Pour l’instant il y a un incassable anneau qui les lie. D’où l’intérêt d’une voix dissidente.

  • cette idée à coûtée la tête de Sarkozy. hollande n’est pas fou il bichonne son électorat (fonctionnaire) et s’assure avec les médias un partenariat pour sa réélection en 2017 d’ailleurs il suffit de regarder la presse écrite à l’exception du journal le point, les chaînes Tv pour comprendre . même le choix de sa compagne n’est pas un hasard avec son amie pulvar notre première dame et un collectif de journalistes ont menés une campagne sur l’anti-sarkozisme. et je ne crois pas que ces braves gens soient des philanthropes le deal était clair  » touche pas a ma niche « 

  • De là à croire que des journalistes pensaient à une telle éventualité en faisant élire Hollande qui leur promettait (via sa chargée de presse) qu’il n’en serait rien, il ne faut pas exagérer !
    La probité matérielle comme intellectuelle de la gauche est une réalité aussi reconnue que bien établie, crénom de nom !

  • Un vœu pieu qui restera sans aucunes conséquences…cet amendement se perdra malencontreusement dans les méandres interminables de notre belle administration..

  • Eure et Loir et pas Eure et Loire

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
3
Sauvegarder cet article
A l’image de l’impôt sur les portes et fenêtres sous la Révolution, une nouvelle piste inédite pour le gouvernement actuel ?

On sait que le fisc n’est jamais à court de bonnes idées lorsqu’il s’agit de trouver de nouvelles sources de financement pour tenter de combler tant bien que mal une partie des déficits.

Dans le contexte actuel de déficits et d’endettement vertigineux, le gouvernement nouvellement aux affaires n’a donc d’autre préoccupation que de chercher activement des moyens de dégager de nouvelles recettes, sans toutefois don... Poursuivre la lecture

Un changement significatif s'est opéré en France il y a 50 ans  dans le domaine de la gestion publique. Nos hommes politiques ont abandonné  les idées de Jacques Rueff recommandant que les dépenses publiques et sociales ne dépassent pas 30% du PIB, pour adopter celles de Keynes qui donnaient une justification théorique aux déficits publics. Depuis, la prospérité relative de notre pays n'a cessé de décroître.

Regardons les chiffres du PIB par tête de la Suisse et de la France : ils  étaient à peu près les mêmes à la mort du président Po... Poursuivre la lecture

fiscalité
2
Sauvegarder cet article

Parmi les nombreuses cartes géo-économiques aux mains des États, il y a l’impôt, dont l’utilisation révèle le rôle que l’on assigne à la puissance publique dans la compétition économique mondiale. Deux conceptions de la politique fiscale internationale s’affrontent : aux politiques d’inspiration keynésienne, fondées sur le recours à la dépense fiscale, on peut opposer les politiques d’inspiration libérale, fondées sur un système fiscal qui se veut attractif dans sa définition même, sans qu’il soit besoin de multiplier les taux réduits ou les ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles