Bisphénol A : les dangers du principe de précaution

L’Institut Economique Molinari publie une nouvelle étude sur les dangers d’une interdiction sans fondements réels du Bisphénol A. Le principe de précaution amène à se priver des bienfaits du progrès pour des risques non établis.

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Structure moléculaire du Bisphénol A

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Bisphénol A : les dangers du principe de précaution

Publié le 9 octobre 2012
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L’Institut Économique Molinari publie une nouvelle étude sur les dangers d’une interdiction sans fondements réels du Bisphénol A. Le principe de précaution amène à se priver des bienfaits du progrès pour des risques non établis.

Par Valentin Petkantchin, depuis Bruxelles, Belgique.

Structure moléculaire du Bisphénol A

Au nom du « principe de précaution » et après le vote du Parlement français l’année dernière, le Sénat examine à son tour la proposition de loi visant à interdire le Bisphénol A de tous les contenants alimentaires. Le BPA pourrait bien à terme être complètement interdit.

Cette interdiction a été précipitée suite à la publication de travaux de l’Anses fin septembre 2011 qui ne constituaient, pourtant, qu’une première étape vers une évaluation rigoureuse des risques. Or, si le BPA peut théoriquement présenter des dangers pour la santé et si la recherche scientifique se poursuit, il existe encore aujourd’hui un quasi-consensus sur sa non-dangerosité dans les conditions d’utilisation réelle. L’autorité sanitaire du Canada – le premier pays à interdire le BPA des biberons en 2008 – vient de confirmer son innocuité.

« Se précipiter à interdire le BPA revient à ignorer ses nombreux bénéfices, à déstabiliser l’innovation visant à lui trouver des substituts fiables et aussi performants et, in fine, à mettre en danger la santé des consommateurs », souligne l’étude de l’IEM.

Des bénéfices économiques et sanitaires à ne pas sous-estimer

Présent dans de nombreux produits dont notre niveau de vie dépend – boîtes et vaisselle micro-ondables, équipements médicaux, DVD, CD, téléphones portables, appareils photos, ordinateurs, TV, automobiles, etc. –, le BPA est également utilisé depuis plusieurs décennies dans des résines époxy afin de protéger nos aliments et boissons sous la forme de vernis.

Ces vernis recouvrant par exemple les cannettes sont indispensables pour nous protéger contre des intoxications alimentaires, liées à des bactéries comme l’E. Coli ou le botulisme, une maladie paralytique grave pouvant causer la mort.

Les résines à base de BPA se sont imposées comme la solution optimale par rapport aux autres types de résines face à ces risques sanitaires, grâce notamment à ses qualités uniques. Elles résistent notamment bien à la corrosion, augmentant ainsi la durée de vie des aliments conservés. Elles peuvent aussi être utilisées pour tous les types d’aliments et elles n’altèrent pas le goût des aliments.

Des risques liés aux substituts du BPA

L’interdiction du BPA – prévue pour le 1er janvier 2014 – signifie qu’il faudra trouver dans la précipitation des substituts dont l’impact sanitaire et les effets sur la santé sont, contrairement au BPA, inconnus lors d’une utilisation à grande échelle et pendant une période prolongée.

En effet, entre 5 à 8 ans sont normalement nécessaires pour assurer la R&D, la mise au point, les tests et la commercialisation d’un nouveau vernis capable de se substituer aux résines époxy dans les conditions de sécurité alimentaire actuelle.

Or, la politique du « précautionnisme », ayant justifié l’interdiction sans évaluation scientifique rigoureuse, crée un climat hostile à la R&D et a des effets délétères sur l’innovation à plus long terme. Les entreprises sont moins incitées à investir et à mettre au point des substituts qui risquent à leur tour d’être « dénoncés » et menacés d’interdiction sous prétexte qu’en théorie tout danger sur la santé ne peut être écarté.

Plusieurs exemples montrent déjà, d’ailleurs, que le remplacement en l’état actuel des connaissances et de l’avancement technologique du BPA n’est pas sans danger et qu’il ne débouche pas forcément sur une situation plus favorable pour la santé.

  • Oléorésines : ces substituts adhèrent moins bien au métal, sont moins résistants à la corrosion et réduisent la durée de vie des produits conservés.
  • Japon : des vernis à base de polyéthylène téréphtalate (PET) sont utilisés dans les canettes. Or, des doutes concernant les matériaux en PET ont également été mis en avant (même si, comme dans le cas du BPA, des rapports officiels soulignent leur innocuité).
  • Papier thermique (tickets de caisse, étiquettes de produits, reçus bancaires, etc.) : le BPA y a été remplacé par du Bisphénol S, mais des interrogations quant à ses effets néfastes sur la santé – car plus persistant dans l’environnement – ont déjà été soulevées.

Enfin, dans la mesure où la proposition de loi revient à imposer des barrières au commerce, elle est perçue comme source potentielle de tensions au sein de l’UE et de litiges auprès de l’OMC. Elle pourrait servir de prétexte à d’autres pays et les inciter à prendre des mesures de rétorsion envers les exportations de produits français.

L’interdiction du BPA poussera les industriels et les consommateurs à utiliser des substituts moins performants aussi bien d’un point de vue économique que sur le plan sanitaire car elle pourrait accroître les risques notamment d’intoxication alimentaire.

« Une telle politique « précautionniste » doit être raisonnable et pratiquée avec prudence », conclut l’étude de l’IEM.

Intitulée Les risques du « précautionnisme » : le cas de l’interdiction du Bisphénol A, l’étude est disponible sur le site de l’Institut Économique Molinari.

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  • Ces vernis recouvrant par exemple les cannettes sont indispensables pour nous protéger contre des intoxications alimentaires, liées à des bactéries comme l’E. Coli ou le botulisme, une maladie paralytique grave pouvant causer la mort.

    J’aimerai connaître la source de cette affirmation….

    Le revêtement ne protégera jamais d’un défaut de stérilisation.

    • @Necropaul
      Le revêtement protège la boîte en alliage de l’oxydation et permet de stériliser à haute température et pendant assez longtemps certains aliments pas assez acides (tout ce qui est viande par exemple).
      Sans lui, la migration de particule de métaux dans les aliments rendrait le produit impropre à la commercialisation, soit par la teneur en métaux, soit par le goût et on devrait recourir à des bocaux en verre.
      Je pense c’est ce que veulent dire les auteurs, sous forme raccourcie.

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