Le rapport inutile d’un certain Gallois

Les propositions pour restaurer la compétitivité du rapport de Louis Gallois sont sans risques et sans vertus.

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Le rapport inutile d’un certain Gallois

Publié le 7 novembre 2012
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Les propositions pour restaurer la compétitivité du rapport de Louis Gallois sont sans risques et sans vertus.

Par Guy Sorman.

Le choc de compétitivité suggéré par le rapport Gallois élude la question centrale de la société française : la disparition de l’emploi privé. Même les diplômés ne trouvent plus de travail.

La raison principale en est la quasi interdiction de licencier. Donc, aucun entrepreneur ne prend le risque de recruter. Ce sous-emploi à quoi s’ajoute la restriction autour des 35 heures du temps de travail autorisé, réduit la capacité de production des Français : telle est la cause de la stagnation qui, à son tour aggrave le chômage.

Baisser le coût du travail pour l’entreprise ainsi que le propose Gallois, et déplacer la charge de la protection sociale sur le contribuable-consommateur, réduirait la demande interne, sans augmenter la production ni le nombre d’emplois.

Et Gallois  ne s’interroge pas sur la charge globale de la protection sociale, ni sur les indemnités, ni sur la fraude : il considère ce poids comme constant. N’est-il pas envisageable qu’il puisse être réduit par exemple en introduisant la concurrence entre plusieurs systèmes de solidarité ? La Sécurité sociale est un monopole : pourquoi serait-il efficace ?

Gallois élude tous les tabous socialistes : ses propositions sont sans risques et sans vertus.

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  • Tout à fait d’accord! Je rajouterai en complément de cette brillante analyse qu’il est absolument nécessaire d’abroger le smic. J’entends des collègues qui veulent ramener le salaire de base au niveau du RSA. Mais franchement, je leur demande, pourquoi payer encore les employés? Le salaire représente un coût exorbitant qui saigne l’employeur et le dissuade d’investir. Travailler gratuitement permettrait de relancer l’économie en récompensant les seuls qui suent sang et eau, les seuls qui créent la richesse et l’emploi dans le monde : les entrepeneurs. A l’heure de la mondialisation et de la concurrence généralisée, les pays du tiers monde savent au moins montrer l’exemple et rester digne en travaillant dur tout en refusant de devenir des assistés.

    En outre, le CDD d’1 mois maximum devrait être le principe inscrit dans le code du travail, ce petit livre encore trop rouge.

    Et puis les 35 heures, honnêtement, là les socialo communistes ont fait fort! D’ailleurs, le retour aux 39 heures est encore une mesure communiste. Pourquoi limiter le temps de travail ? Les limites ne conviennent qu’aux faibles et aux feignants. Chacun devrait travailler 50, voire 100 heures par semaine. Dans ce cas la France serait vraiment compétitive.

    Sans parler de l’interdiction du travail des enfants, encore une loi de pleurnichards : si on arrivait à abroger cette loi liberticide et contre-productive, on bénéficierait enfin d’un niveau de production adéquat.

    • Ce que les partisans de l’hyper réglementation du travail ne veulent pas comprendre, c’est que, si des employés en concurrence tirent les salaires à la baisse, des patrons en concurrence tirent les salaires à la hausse.

      Ce n’est pas grâce au Code du Travail que les salariés travaillent de moins en moins et s’enrichissent, mais grâce aux gains de productivité, donc grâce aux investissements, donc grâce à l’accumulation de… capital.

      Donc :
      Le SMIC est trop élevé pour beaucoup de personnes non qualifiées.
      La diminution du temps de travail imposée se répercute à la baisse sur les salaires (à terme).
      Une faible fiscalité sur le capital encouragerait l’investissement, et ferait in fine augmenter les salaires.
      Le pouvoir d’achat des salariés serait instantanément augmenté si on mettait fin au monopoles publics sur l’assurance santé et retraite.

      Si vous voulez un exemple, regardez en Suisse : chômage faible, salaires élevés.

  • Ce personnage Gallois m’a toujours paru clownesque.
    Il fait parfaitement dans le genre avec son « rapportage ».
    Faire dire à un fonctionnaire d’industrie comment agir là où l’idéologie ambiante n’oserait l’articuler ? La chose ressemble à ces rapports de consultance conçus pour dire ce qu’un dirigeant aimerait appliquer ! CLOWNS (à nez rouge, ça va bien à ce genre)

    Entre-temps, d’emplois rigidifiés dans le privé et postes ajoutés pour ceux à manche de lustrine moderne, rien ne sera fait en vue d’une flexibilité du travail dont la France a tant besoin. Montebourg pourrait s’en plaindre !

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