La commission Jospin ne sert à rien

La commission sur la moralisation de la vie politique rend son rapport aujourd’hui. Un travail inutile et en trompe-l’œil.

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La commission Jospin ne sert à rien

Publié le 9 novembre 2012
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La commission sur la moralisation de la vie politique rend son rapport aujourd’hui. Un travail inutile et en trompe-l’œil.

Par Marc Crapez.

François Hollande a placé son quinquennat sous le signe d’une exemplarité en rupture avec une forme de corruption antérieure. En mai, il déclarait au Journal du dimanche : « Je n’aurai pas autour de moi à l’Élysée des personnes jugées et condamnées… Vous pourrez me rappeler cette déclaration si je venais à y manquer ».

Dommage que son Premier ministre ait été condamné à six mois avec sursis pour favoritisme et que sa ministre de la Justice ait été condamnée par les Prud’hommes pour licenciement abusif. Rien de bien méchant mais cela contraste avec la prétention d’être irréprochable.

Regrettable aussi que, du temps où Hollande était Premier secrétaire du PS, il n’ait rien remarqué du côté des fédérations Rhône-Alpes et Nord-Pas-de-Calais. En juillet dernier, son annonce d’une commission Jospin sur la « déontologie de la vie publique » coïncida avec la réintégration discrète, au sein du groupe socialiste à l’Assemblée, de la députée Sylvie Andrieux renvoyée en correctionnelle pour détournement de fonds.

Cette annonce coïncida, en outre, avec l’échec de la proposition d’un député centriste de fiscaliser dans le revenu imposable des députés la part non consommée de leur indemnité de frais de mandat. Fournir des notes de frais ? Atteinte à la vie privée ! Une fois de plus, les élites s’octroient des privilèges en brandissant la menace d’un pseudo-risque de violation des libertés fondamentales et en faisant tomber dans ce panneau nombre de libertaires de gauche et de libéraux de droite.

 

Un procédé stérile, dispendieux et opaque

Les commentateurs ont salué à l’unisson le nom de Lionel Jospin comme garantie de probité.

Faut-il pour autant oublier qu’il utilisa Matignon comme porte-avion politique, embarquant pléthore de collaborateurs et conseillers avec un record de primes de cabinet et fonds spéciaux ? Oublier qu’il fêta l’anniversaire de sa maman au pavillon de la Lanterne avec les deniers publics ? Oublier, en somme, « la facilité avec laquelle Lionel Jospin, en dépit d’apparences austères, s’est habitué aux ors et au confort de la République » (Vincent Nouzille, L’Express, 02/11/2000) ?

La commission sur la moralisation de la vie politique rend son rapport aujourd’hui. Un travail inutile puisque la gabegie de l’État fut déjà passée en revue par la commission Balladur. De plus, la commissionnite aiguë est précisément l’un des maux dont souffre la France. Cette manie, que le monde entier ne nous envie pas, sert à dilapider des deniers publics et selon la formule de Clemenceau, à « enterrer » les problèmes.

Cette commission a communiqué en se présentant comme composée de bénévoles. Un journaliste préconisa même, à ce sujet, de censurer les « dérives du web ». Mais, outre les frais de transports et autres agapes, il faut compter les frais de détachement de membres qui, pendant ce temps, seront rétribués par leur corps d’origine sans le servir, compter aussi les fonctionnaires qui, en amont, travaillent à la paperasserie de ces détachements puis ceux qui, en aval, rédigeront des notes de synthèse destinées à une foule de petits roitelets qui auront à connaître des résultats de ladite commission. Bref, c’est une scorie supplémentaire à digérer par l’immense chaudière administrative où la fonction crée l’organe.

Enfin, les audaces de cette commission seront mises sous le boisseau et aucun des membres ne tapera du pied dans la fourmilière car leur prébende leur vient d’une notoriété de consensus plus que de l’avantage comparatif d’une compétence soupesée. On est très très loin du vœu du G20 d’avril 2009 souhaitant des dirigeants d’organismes publics « nommés par un processus de sélection ouvert, transparent et basé sur le mérite ».


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  • Commission d’autant plus inutile que « la moralisation de la vie politique » ne devrait pas être un dossier à traiter. Tout homme politique « honnête » -ce qui veut dire qu’il fait bien son travail au service de son pays et de son peuple, sans présager de ses « petits » travers humains- n’a pas besoin qu’on lui dise qu’il ne doit pas tenir plusieurs postes à la fois, qu’il ne doit pas utiliser l’argent de l’Etat pour sa CON cubine ou ses maîtresses (et leurs enfants), qu’il ne doit pas donner l’argent de l’Etat à des pays parasites qui s’empressent de nous cracher dessus, qu’il ne doit pas mentir, se moquer, mépriser son pays ou son peuple, sa culture et son Histoire, sa religion et ses valeurs. Un vrai homme politique n’a pas besoin qu’on lui rappelle ces vices car il ne les a pas (De Gaulle, Pompidou ont été des exemples sur ce point – et Sarkozy, quoiqu’on en dise, aussi car il respectait son pays d’adoption). De plus, créer une commission pour un socialo qui a soi-disant « quitté la vie politique » parce qu’on ne voulait pas de lui (sniff !!!)… Quelle dérision ! S’ils n’étaient pas si immondes, ils arriveraient à être drôles ces socialos.

  • Il ne faut pas oublier que Jospin, ce parangon de vertu, a été pendant trente ans un sous-marin des Lambertistes, cette secte d’extrême gauche, en faisant de l’entrisme au PS.

  • Les commentateurs ont salué à l’unisson le nom de Lionel Jospin comme garantie de probité. Faut-il, pour autant, oublier qu’il utilisa Matignon comme porte-avion politique, embarquant pléthore de collaborateurs et conseillers avec un record de primes de cabinet et fonds spéciaux ?

    vous auriez pû être honnête et rappeler qu’il a quitté matignon en laissant 3 millions d’euros . personne ne l’obligeait

    il pourrait donner des leçons à bien d’autres qui se disent patriotes et qui s’exilent

  • Effectivement, un homme d’Etat « n’a pas besoin qu’on lui dise » certaines choses, ni de les demander à une ancienne taupe d’une « secte d’extrême gauche », surtout si c’est avec connivence pour accoucher d’une souris comme suit :

    Sur certains points qu’il jugeait sensibles, il n’aurait pas hésiter à faire revoter ses ouailles, «toujours avec l’objectif que notre travail n’embarrasse pas Hollande»,poursuit Bachelot. Pas question par exemple de préconiser l’instauration du mandat unique, un débat clos après un échange entre Jospin et l’Elysée alors qu’une majorité au sein de la commission s’était prononcée en faveur de cette mesure radicale (http://www.liberation.fr/politiques/2012/11/05/la-commission-jospin-dans-les-clous-elyseens_858331).

  • Si le rapport de cette commission est appliqué, ce sera déjà excellent par rapport au délire actuel.
    De plus, sur Jospin, il n’est certes pas exempt de défauts, mais en faire un profiteur malhonnête, c’est franchement un peu gros…

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