Zimbabwe : il y a 4 ans, la deuxième plus grande hyperinflation du monde

Comment le Zimbabwe est-il passé de la ruine économique à un taux de croissance annuel du PIB de 9,32% en 2011, et des estimations de croissance relativement soutenue jusqu’en 2013 ?

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Zimbabwe : il y a 4 ans, la deuxième plus grande hyperinflation du monde

Publié le 19 novembre 2012
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Comment le Zimbabwe est-il passé de la ruine économique à un taux de croissance annuel du PIB de 9,32 % en 2011, et des estimations de croissance relativement soutenue jusqu’en 2013 ?

Par Steve H. Hanke, États-Unis.
Publié en collaboration avec LibreAfrique.

À la mi-novembre 2008, le Zimbabwe connaissait la deuxième plus forte hyperinflation dans le monde. Aujourd’hui, le pays peut se vanter d’une croissance forte et de taux d’inflation à un seul chiffre.

En 2008, le taux annuel de croissance du PIB réel du Zimbabwe se situait au niveau catastrophique de -17,6 % alors que le taux d’inflation annuel était de 89,7 sextillion de pour cent (soit à peu près 9 suivi par… 22 zéros).

Alors, comment le Zimbabwe est-il passé de la ruine économique à un taux de croissance annuel du PIB de 9,32 % en 2011 et des estimations de croissance relativement soutenue jusqu’en 2013 ? Comme je l’avais prédit au début de 2008, la réponse est simple : la dollarisation spontanée a mis fin aux horreurs de l’hyperinflation.

À la fin de l’année 2008, le peuple du Zimbabwe a spontanément dollarisé l’économie. La « loi de Thiers » a prévalu : la bonne monnaie a chassé la mauvaise et les mains de l’État ont été ligotées. Et effectivement, l’État a été contraint à une dollarisation officielle en 2009. Depuis lors, le Zimbabwe a connu des taux de croissance positifs du PIB, un exploit qu’il n’avait pas accompli depuis 2001 (voir le tableau ci-dessous).

Bien que ces réalisations soient cause de réjouissances, il subsiste encore des problèmes : Robert Mugabe continue de tenir les rênes du pouvoir, le classement du Zimbabwe en matière de facilité à faire des affaires place le pays à une lamentable 172ème place sur 185 pays, et le « changement » demeure, pour faire court, difficile à trouver. En outre, la dette extérieure de l’État est désormais proche de 12,5 milliards de dollars et le taux d’intérêt des prêts entre banques au Zimbabwe est très élevé : 25 %. Pour couronner le tout, l’État du Zimbabwe tente de forcer les banques à acheter ses bons du Trésor à des taux significativement réduits, après le flop de la dernière adjudication de sa dette début octobre. C’est donc toujours un pouvoir qui règne d’une main de fer.

Comme si cela ne suffisait pas, les statistiques officielles du Zimbabwe ont produit un très faible rapport signal sur bruit qui, très franchement, laisse tout auditeur statique. Tant la quantité que la qualité des données officielles, des statistiques sur les migrations aux chiffres sur le commerce, sont en nombre insuffisant, en particulier les données de la période d’hyperinflation du Zimbabwe en 2007-2008 .

Rien de tout cela ne me paraît surprenant. Après tout, pour les responsables zimbabwéens, l’hyperinflation dans le pays a atteint un sommet en juillet 2008, avec un taux d’inflation mensuel de 2 600 %. À ce stade, le Zimbabwe avait cessé de recueillir et communiquer des données sur les changements de prix, jetant ainsi un voile de secret sur la catastrophe hyper-inflationniste du pays. En réalité, l’hyperinflation a continué après juillet 2008, et a crû à un rythme exponentiel jusqu’à la mi-novembre 2008.

Alex Kwok et moi-même avions levé le voile sur cette hyperinflation dans notre article de 2009 dans le Cato Journal. Nous avions déterminé que l’hyperinflation au Zimbabwe avait réellement atteint son sommet à la mi-novembre 2008, avec un taux mensuel réel de plus de 30 millions de fois plus élevé que le taux d’inflation final déclaré par le gouvernement. Dans une tentative pour corriger les statistiques frauduleuses de l’État, j’ai contacté des hauts responsables au Zimbabwe par téléphone et courriel. Mais, la bureaucratie se défilant naturellement, mes demandes ont été bloquées.

La dernière chose à laquelle le gouvernement de Mugabe semble s’intéresser est bien un compte rendu exact de la deuxième hyperinflation la plus élevée du monde. Les statistiques frauduleuses restent donc à l’ordre du jour.

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