Chacun des deux belligérants a de sérieux arguments à faire valoir pour la présidence de l’UMP et revoter ne changerait rien.
Par Fabio Rafael Fiallo, depuis la Suisse.
La guerre fratricide à laquelle se livrent François Fillon et Jean-François Copé au sein de l’UMP a toute l’allure d’une tragédie d’après la définition de celle-ci donnée par Hegel : un conflit entre deux positions également légitimes et non moins inconciliables.
Car, si l’on prend une certaine hauteur, et on regarde la situation avec détachement, on doit reconnaître que chacun des deux belligérants a de sérieux arguments à faire valoir. Pour Fillon, ce sont les départements dont les votes n’ont pas été comptabilisés. Pour Copé, ce sont les prétendues irrégularités à Nice ou ailleurs, face auxquelles, on a préféré fermer les yeux.
Ce que montrent sans ambages ces points litigieux, c’est que les élections à l’UMP ont été entachées d’anomalies. Raison suffisante pour en arriver à un blocage insurmontable. D’autant que revoter ne permettrait pas de sortir de l’ornière : de toute évidence le parti est coupé en deux autour de deux personnalités ; revoter ne servirait donc qu’à confirmer l’existence de ce clivage.
Les ravages causés par la haine qui anime les deux aspirants à la présidence du parti ont sérieusement entamé leur image. Si bien que, s’ils gardent encore ne serait-ce qu’un vestige de lucidité, chacun doit se savoir politiquement brûlé. Désormais, ils ne se battent plus tant pour gagner que pour détruire l’adversaire. Et cette course frénétique vers l’anéantissement réciproque est l’une des caractéristiques de toute tragédie, telle que mise en scène dans le théâtre grec de l’Antiquité.
Dans pareil contexte, il y a fort à parier que la médiation d’Alain Juppé, si elle vise à imposer un président quel qu’il soit, sera vouée à l’échec. Qu’il donne raison à l’un des deux camps, et aussitôt l’autre criera à l’injustice. Qu’il essaie de saisir l’occasion pour s’ériger, lui, en primus inter pares, se proposant comme président avec les deux frères ennemis comme vice-présidents, et ce seront ces derniers qui, redoutant des desseins présidentialistes chez le fondateur du mouvement, c’est-à-dire Alain Juppé, feront tout pour écarter cette solution. Quant à une direction collégiale, envisagée déjà par certains analystes et peut-être aussi au sein de l’UMP, ce serait la chienlit assurée pendant les quatre années à venir, avec des luttes à couteaux tirés, et au bout du compte, la mort du parti.
On va donc vers l’implosion de l’UMP ou, ce qui revient au même, vers la scission.
A moins que… oui, à moins que l’on mette sur la table des négociations la seule solution qui n’a pas encore été discutée, et que voici : l’instauration d’une présidence alternée avec, bien entendu, un mécanisme de contrepouvoirs visant à prévenir que l’un des deux rivaux puisse s’emparer du parti au détriment du camp adverse.
Copé pourrait ainsi conserver les rênes de l’UMP pour les deux ans à venir ; puis ce serait le tour de Fillon. Suite à quoi se mettrait en place, pour la période précédant les présidentielles de 2017, une direction collégiale d’une petite année, chargée de préparer les primaires en toute neutralité.
Vu les ravages causés au sein de l’UMP par cette lutte fratricide, chacun des frères ennemis doit déjà réaliser que, s’il prenait le parti dans les conditions actuelles, il ne ferait que régner sur un champ de ruines, avec une image déchirée auprès du public et des finances affaiblies par une probable scission. Une telle constatation de leur part pourrait les rendre, tous deux, enclins à accepter la solution de la présidence alternée.
D’autant que chacun y trouverait son compte. Copé pourra espérer qu’il aura le temps pour renforcer son emprise sur la machine UMP. Fillon, à son tour, notera avec enthousiasme qu’il lui reviendra de présider le parti juste avant les préparatifs pour les élections présidentielles dont se chargerait la direction collégiale dans la courbe finale.
D’une tragédie, il est possible de s’en sortir de deux manières différentes. Soit à la façon du théâtre grec, par la mort des personnages. Soit à la façon de Hegel, par le dépassement du conflit. La présidence alternée serait la voie hégélienne de surmonter la crise de l’UMP.
Trés bon calcul effectivement, Copé d’abord, Fillon ensuite à l’approche des présidentielles, une très bonne idée…
Est-ce le vote qui est à moitié raté, ou est-ce que les candidat ne sont qu’à moitié bons ?
Ca laisse le doute …!
UMP est terminée il faut changer de sigle mais et surtout de slogans et d’ idées périmées et ce n’est certes pas les vieux mamouth qui pourront rendre ce parti audible. c’est la cacaphonie …. d’ou le nouveau sigle UMP pour Union Majorité Perdante … c’est la fin c’est la chute d’ un empire de mensonges de calomnies de perfidies allez tciao pantin …
Qu’ils aillent mieux pour quoi faire ?
Des étatistes incapable d’organiser une élection qui prétendent gouverner un pays ?