Mittal : Boutons les industriels hors de France

La voie choisie par Arnaud Montebourg pour réindustrialiser la France consiste à chasser les industriels comme Mittal hors de France.

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Arnaud Montebourg (Crédits : René Le Honzec/Contrepoints.org, licence Creative Commons)

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Mittal : Boutons les industriels hors de France

Publié le 27 novembre 2012
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Étonnamment, la voix choisie pour le redressement productif et la ré-industrialisation de la France passera par la chasse aux chefs d’entreprises industrielles et aux capitalistes, ces ennemis du peuple. Une leçon de l’histoire que la France n’aura pas su tirer, comme tant d’autres.

Pour rappel, Arcelor Mittal souhaite cesser l’activité de ses hauts fourneaux à Florange et a accordé à l’Etat un délai pour trouver de potentiels repreneurs avant de mettre sa décision en application. Comme l’activité n’est pas rentable, les repreneurs potentiels ne se portent acquéreurs que s’ils peuvent y ajouter des activités rentables – celles qu’Arcelor Mittal veut maintenir en activité et conserver dans son portefeuille d’activités. A priori, l’issue est courue d’avance : Arcelor Mittal ne cédera pas les activités qu’elle souhaite maintenir (et qui emploient elles aussi), les repreneurs n’achèteront pas, les hauts fourneaux non rentables vont fermer.

Mais le gouvernement en a décidé autrement. Pour Montebourg, « le problème des hauts-fourneaux de Florange, ce n’est pas les hauts-fourneaux de Florange, c’est Mittal ». Ennemi du peuple, « Les mensonges de Mittal depuis 2006 sont accablants. [Le groupe] n’a jamais tenu ses engagements » vis-à-vis de l’Etat français.

On ne se souvient plus très bien pourquoi un groupe industriel devrait s’engager auprès de l’Etat, ni de quels engagements il s’agissait. Mais l’essentiel, c’est que le message passe : ce n’est pas parce que les emplois ne sont pas rentables qu’ils sont menacés, mais parce que les capitalistes sont de mauvaise volonté.

Pour Mittal, « la vente de la totalité du site de Florange « mettrait en péril la viabilité du reste des activités d’ArcelorMittal en France, où le groupe emploie 20 000 salariés ». » Une déclaration qui relève « du non respect des engagements, du chantage et des menaces » pour Arnaud Montebourg, qui, lui, est un bisounours :

« Le ministre a confirmé aux Echos travailler à un projet de « nationalisation transitoire » de Florange. Selon le quotidien économique, « l’idée serait une association avec un opérateur industriel, minoritaire dans le capital le temps de stabiliser l’activité ». »  Ce n’est pas une menace, c’est une invitation cordiale à obtempérer sous peine de se voir confisquer son bien – l’objectif étant de faire plier Arcelor Mittal pour donner l’impression qu’ils ont consenti à leur expropriation.

Une nationalisation, sans autre forme de procès, d’une partie des activités d’un groupe qui emploie 20 000 personnes en France et a d’ores et déjà affirmé que cela mettrait en péril l’ensemble de ces emplois, voilà le projet du gouvernement. Dans leur logique, il y a de la place pour l’industrie en France, donc, que ça appartienne à Mittal, à un de ses concurrents ou à l’Etat, il y aura de l’emploi. En plus, il paraîtrait que la métallurgie est un secteur stratégique en France, nécessaire à d’autres industries clé – ce qui explique sans doute l’empressement des acteurs de ces industries clé à ne faire aucune offre de reprise pour les hauts-fourneaux.

Ce que les journalistes semblent oublier, c’est que la propriété privée est un droit fondamental et une condition nécessaire au développement de l’économie. En expropriant les industriels qui refusent d’obéir à leur vision, les bureaucrates détruisent progressivement toute velléité d’investir en France ou d’y lancer une activité, en plus de nier les droits les plus fondamentaux au profit d’une estimation subjective de la situation – ce qui revient à nier l’existence du concept de droits. Il ne manque plus qu’une pierre à l’édifice de lapidation de l’éthique : qu’une entreprise accepte de récupérer de cette façon les activités d’Arcelor Mittal.

Les personnages de ce roman étant réels, toute ressemblance avec des individus ou situations imaginaires, serait fortuite.

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