Amusante actualité : alors que des soubresauts agitent l’Institut d’Études Politiques, un livre retraçant les 27 mois d’un élève de l’ENA permet de découvrir la face cachée d’une école publique aux enseignements délicieusement décalés avec le monde réel…
Dans Promotion Ubu Roi, Olivier Saby décrit ce qu’il a vécu sur les bancs de l’ENA, école nationale d’administration qui forme ceux appelés à diriger la France ; et ce n’est pas triste puisque cela vient confirmer les impressions qu’on a en regardant la fine équipe d’énarques actuellement en place au gouvernement, dans les coulisses du pouvoir ou aux échelons supérieurs des principaux partis politiques : l’ENA est une merveilleuse machine à formater jusqu’au dernier degré l’élève qui y entre, afin d’en faire un parfait petit soldat de l’étatisme et de la réglementation. Comme dans d’autres écoles, on lui serine sans arrêt qu’il est l’élite, qu’il est destiné à diriger le pays et son économie et qu’il sera la référence que tout le monde devra suivre et écouter.
Évidemment, le fait que les enseignements soient de plus en plus en décalage total avec ce dont la France a besoin n’intéresse personne, et surtout pas les enseignants, et les élèves eux-mêmes, très majoritairement contents de trouver en ces lieux la confirmation de leur évidente supériorité morale et intellectuelle.
Ce comportement se retrouve à bien des égards dans d’autres « grandes » écoles françaises. Et dans celles qui formatent les intellectuels de demain, qu’on reverra tous à pantoufler à toutes les bonnes places de faiseurs d’opinions, on trouve bien évidemment l’Institut des Études Politiques (SciencePo pour les intimes). Ces dernières années, l’Institut aura bénéficié d’une couverture médiatique importante grâce aux (ou à cause des, c’est selon) efforts de son directeur, Richard Descoings, dont la mort en avril de cette année, aussi subite que sulfureuse, aura permis à pas mal de Français de découvrir qu’une généreuse portion de leurs impôts se transvasait dans les poches peu nombreuses de privilégiés aux manettes d’écoles prestigieuses.
Et les conséquences du soudain décès de Descoings se font encore sentir plusieurs mois après, avec la nomination peu aisée de son successeur désigné, Hervé Crès. Progressivement, les Français découvrent la gestion toute particulière qui entoure les grandes écoles et SciencesPo en particulier. Mon confrère blogueur L’Hérétique en a assez régulièrement parlé dans ses billets, et se réjouit que le système Descoings soit enfin exposé au grand jour. Il n’est pas le seul.
Beaucoup de journalistes influents, commodément passés par SciencePo pendant leurs études, n’ont maintenant de cesse de minimiser les aberrations découvertes à la faveur du renouvellement de la tête de l’école, l’esprit de corps n’étant mine de rien pas un vain mot en France ou piston et coterie sont devenus la méthode pour l’élite de s’auto-coopter discrètement. Cette minimisation, du reste, est aussi le cas des actuels étudiants de l’Institut, dont on peut lire la prose dans des journaux comme La Tribune.
Le plus intéressant dans cette histoire, c’est justement cette capacité à ne pas voir, ne pas comprendre qu’il y a bel et bien un décalage entre ceux qui font partie du système, le trouvent parfaitement idoine, et le reste du monde dont la mâchoire se décroche abondamment à chaque révélation. Ainsi, les réactions de Hervé Crès, actuellement administrateur provisoire de l’IEP, devant les poursuites engagées par la Cour des comptes, sont magiques de candeur :
Mes deux prédécesseurs, Alain Lancelot et Richard Descoings, ont été poursuivis par la Cour des comptes pour gestion de fait. Et alors même qu’ils ont été condamnés, cela ne les a pas empêchés de diriger Sciences Po, avec le succès qu’on leur reconnaît… Des directeurs de l’enseignement supérieur [au ministère] ont également été incriminés à ce titre ; et au sein des cabinets ministériels actuels, certains fonctionnaires ont également été poursuivis devant une juridiction. Si je devais être poursuivi et démis de mes fonctions, j’aurais le sentiment d’un acharnement : pourquoi me serait réservé un traitement différent de mes prédécesseurs ? Mais je suis serein. Je n’ai jamais failli ou engagé des dépenses indues d’argent public.
Que voilà bien résumée toute l’essence de la pensée actuelle d’une certaine élite : on se rémunère grassement, on loge à l’œil dans des appartements républicains, on gère l’école dans la plus parfaite opacité, on paye des enseignants qui ne viennent pas, mais on est tout étonné lorsqu’enfin une instance de la République sort de son habituelle léthargie pour engager des poursuites, dont on se demande pourquoi elles ne l’ont pas été plus tôt.
Et non, cette attitude n’a rien d’exceptionnel puisqu’elle est le fruit d’une certaine éducation, d’une certaine vision du monde qui est passée, d’une génération à une autre, religieusement. On la retrouve dans tous les raisonnements que cette élite tient lorsqu’il s’agit d’expliquer la France au reste du monde forcément ébahi. C’est le cas, par exemple, des Suisses qui se demandent pourquoi cette élite a cette idée si stéréotypée et assez ridicule de leur pays. Pierre Chappaz l’évoquait dernièrement sur son blog en relayant les articles de l’AGEFI. Et on mesure le fossé qu’il y a à combler lorsqu’un Jacques Sapir, frétillant économiste, évidemment collectiviste, sorti comme par hasard de SciencePipo, intervient sur une radio Suisse :
Il suffit de l’écouter déclarer, sans rire, que les règles qui s’appliquent à un petit pays ne s’appliquent pas à un grand (« c’est une évidence ») sans jamais expliquer ni pourquoi, ni s’apercevoir de l’absurdité de ce raisonnement, comme si la gravité ne pouvait s’appliquer à partir du moment où on n’y croit pas. De la même façon, la concurrence, c’est assez moche, surtout lorsqu’elle est fiscale ! « Si tout le monde joue de la concurrence fiscale, les États ne pourront plus se financer », pardi ! Comme si les États pouvaient se financer actuellement, peut-être ? Comme si, encore une fois, on collait des dettes et des déficits chroniques sur le dos commode des paradis et autres exilés fiscaux qui sont, comme chacun le sait, la raison principale des déboires actuels de l’État (c’est aussi une évidence, je suppose). Ah, oui, c’est vrai, j’oubliais : le credo évident, pour tout socialiste ou alter-économiste, c’est que les problèmes rencontrés en France sont toujours de nature extérieure, provoqués par le reste du monde qui ne fait rien qu’à lui en vouloir (cf perfide Albion, cf Chinois fourbes, cf Suisses qui jouent la concurrence sans vergogne).
L’analyse, dans la même interview, de François Garçon, est sans pitié, et parfaitement lucide :
« Les grandes différences entre la Suisse et la France, elles ne sont pas structurelles au niveau géographique ou démographique. Elles sont une culture de la compétition et de la concurrence à opposer à une culture du monopole et de la rente. Deuxièmement c’est une culture de la décentralisation et de la cantonalisation à opposer à une culture de la centralisation à outrance. Et enfin une qualité suisse qu’on ne retrouve pas en France qui est la subsidiarité. En France, on a un empilement de structures redondantes à tous les étages qui entraîne une déperdition d’énergies que nous ne trouvons pas en Suisse. »
Mais voilà, ces évidences pour une partie des Français, expatriés ou non, n’en sont pas pour celui qui sort de l’ENA et de SciencePo. L’autre évidence, celle qu’il faut en finir avec l’ENA et Science Po, n’est même pas envisagée ou si rarement qu’elle sera rangée bien vite au rang des lubies temporaires d’illuminés rigolos. Les « élites » de ces écoles ont, pour une bonne partie, développé les bons réflexes de raisonnement pour se couler dans le moule douillet de l’étatisme républicain : ne surtout pas se distinguer, ramer avec le courant et barrer le pédalo le sourire aux lèvres.
Chaque jour qui passe, la fracture entre les élites françaises et le peuple dont elles se sont octroyées la charge se fait plus visible, plus claire : une classe de dirigeants complètement endogames, reproduisant fidèlement des schémas déjà vieux il y a 30 ans. Ceci explique l’absence de renouvellement des idées et des individus (éliminez des Parlements ceux qui sont passés par l’ENA et/ou SciencePo, il ne vous restera plus grand monde). Et ceci explique, au moins en partie, pourquoi les mêmes recettes idiotes seront scrupuleusement appliquées pour résoudre les problèmes qu’elles ont créés en premier lieu.
Partant de là, ce pays est foutu.
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Sur le web
RT @Contrepoints: Sciences Po, ENA : ces fabriques d’élites déconnectées http://t.co/Tqb8HS0z
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100% d’accord. A souligner que l’ENA n’est qu’un outil au service d’une mauvaise idée qui consiste à penser qu’une élite peut tout diriger ou contrôler d’en haut pour le plus grand bien de tous.
La subvention de l’Etat à l’ENA s’élevant à 36 millions d’euros annuels, le compte moyen de l’élève approche donc les 180 000 euros annuels pour le contribuable. Soit 25 fois plus cher qu’un étudiant à l’université. Beaucoup plus cher qu’une année payée dans une université américaine.
Les Français peuvent toutefois assez légitimement s’interroger sur la rentabilité de leur investissement dans cette école. En deux ans de scolarité, un énarque moyen bénéficie d’une subvention de 360 000 euros, soit dix-huit ans de salaire moyen dans la fonction publique. Autrement dit, le coût de formation d’un élève de cette école équivaut à la moitié de la carrière d’un fonctionnaire lambda.
http://goo.gl/3iVUk
Permettez moi de ne pas entièrement abonder.
Je connais bien Sciences Po : j’en suis diplomé, et j’y ai enseigné pendant un certain nombre d’année, avant de tirer ma révérence (j’y reviendrai).
Mon problème avec tous les articles qui attaquent Sciences Po aujourd’hui et en demandent la dissolution, c’est leur vision monolithique de cet établissement et déconnectée de toute évolution chronologique.
Je m’explique : vous voulez détruire Sciences Po ? C’est inutile, c’est déjà fait. Il aura fallu moins de 15 ans à Richard Descoing pour fusiller cet établissement et son héritage. J’en sais quelque chose, j’ai été diplômé de Sciences Po un an avant son accession à la présidence de l’établissement (donc je connais le Sciences Po d’avant Descoing) et j’y ai enseigné régulièrement de 1998 à 2008 : j’étais aux premières loges pour voir les effets des réformes de Richard Descoing sur l’établissement. Les dérives de gestion ne sont qu’un aspect du problème : la casse systématique de tout ce qui faisait l’originalité, la spécificité de l’établissement est autrement plus problématique, car je ne suis pas sûr qu’on puisse aisément revenir en arrière, en aurait on la volonté. Richard Descoing a tué Sciences Po, je suis loin d’être le seul à le penser, et l’a transformé en une business school internationale de plus.
Maintenant, si l’on veut critiquer Sciences Po (l’établissement historique, pas ce qu’il est devenu) comme une fabrique de reproduction d’élites déconnectés de la réalité, je me permet d’objecter. L’article du Monde cité en bas de votre post est en la matière une accumulation de poncifs erronés et de mauvaise foi qui déguisent assez mal une volonté constructiviste de détruire ce qui marche, de niveler par le bas, dans une pure logique pédagogiste que part ailleurs vous critiquez fort justement dans vos autres posts. J’en prend pour preuve la citation totalement sortie de son contexte d’Emile Boutmy, fondateur de l’établissement, que l’auteur voudrait lire comme une cynique rengaine aristrocratique d’élites qui ne voudrait pas céder leur place. C’est un contresens absolu : Emile Boutmy évoque clairement au contraire le fait qu’il faut remplacer l’ordre ancien des élites par héritage, par tradition, par une élite méritocratique. Sciences Po naît de cette volonté méritocratique.
Je suis entré à Sciences Po par concours, pas par cooptation. Et s’il n’y a pas assez d’enfant issu des classes populaires à Sciences Po, c’est surtout parce que l’école a abdiqué depuis longtemps et ne cherche plus à faire sortir les enfants de conditions modestes en leur donnant accès à la culture et à l’instruction. Mon grand père était un paysan du sud-ouest de la France, et fut le premier de sa famille à obtenir le certificat d’étude, à l’école, exigeante, de la République. Son fils accéda à l’université et son petit fils entra à Sciences Po. Est ce là la reproduction des élites ? la cooptation d’une classe ?
Il y a trop peu d’élèves issus des milieux populaires dans les meilleures formations supérieures ? Vous pouvez soit améliorer l’enseignement primaire et secondaire pour fournir l’opportunité aux enfants issus de tous les milieux d’acquérir les bases nécessaires pour accéder aux meilleurs établissements, soit détruire ces établissements d’élite en les fermant ou plus insidieusement, comme avait commencé à le faire Richard Descoing, en nivelant par le bas, et en mettant en place une politique de discrimination positive qui aura in fine l’effet inverse que celui escompté. La tradition française, celle de notre culture, c’est la première solution. C’est notre modèle social (oui, notre modèle social c’est la méritocratie républicaine, pas la « sécurité sociale et la fonction publique pour tous »).
Si j’ai apprécié mes études au sein de Sciences Po, c’est que j’y ai appris comme nul part ailleurs à penser, à raisonner, à aborder des concepts complexes. Le coeur de l’enseignement de Sciences Po reposait (et j’emploie à dessein le passé) sur la transmission d’une méthode, d’une exigence, d’une rigueur qui fait tant défaut aujourd’hui.
En outre, Sciences Po n’est pas l’ENA. Si la grande majorité des élèves de l’ENA ont fait Sciences Po, seule une infime minorité des étudiants de Sciences Po ont fait l’ENA. La majorité des étudiants font carrière dans le privé, beaucoup créent des entreprises. Moi, même, mon diplôme de Sciences Po en poche, je me suis directement installé comme indépendant, et créait ma première société 5 ans après. Sciences Po n’est pas un corps d’état comme l’ENA, X, les mines ou les ponts. Sciences Po n’est pas en soit une fabrique de fonctionnaires.
Vous voulez tuer Sciences Po ? Sciences Po est déjà foutu. Et je ne crois pas que ce soit une bonne chose pour quiconque, à part les démagogues constructivistes qui rêvent de parachever leur travail de destruction de l’école.
Vous avez probablement raison, ce pays est foutu.
Excellente analyse de ST.
Je trouve ça lamentable d’enseigner, et d’apprendre, les « sciences » politiques.
Les jeunes devraient apprendre leur culture, et des savoir faire (droit, comptabilité, plomberie-chauffagisme, etc.), étant bien entendu que ça peut leur servir si, pour une durée limitée, ils se mettent au service de leurs semblables, tant qu’ils reviennent le plus vite possible à leur métier.
L’horreur de science po c’est d’enterinner qu’on passe une vie de carrière dans la politique (« journalisme » compris, comprenons nous bien, au sens du machin éxécrable qui a pris la place du journalisme de nos jours).
Cher Nick de Cusa,
Vous racontez n’importe quoi. SciencesPo enseigne le droit, la comptabilité, l’histoire, les sciences politiques, l’économie, … Et si les 1300 élèves de chaque promotion faisaient tous carrière dans la politique, cela ne serait plus vivable. Vous partez d’un mauvais raisonnement: parce que les politiques viennent de SciencesPo, SciencesPo ne formeraient que des politiques. La majorité des étudiants travaillent ensuite dans le privé. http://www.sciencespo.fr/avenir/sites/default/files/note-jeunes-diplomes.pdf
Je ne vois aucunement l’intérêt d’un « sciences » po pour étudier ces matières.
Où vont ceux qui « ne vont pas » en politique ? « Culture? », presse et médias ? Classes bavardes en général ? Je serais intéressé de savoir.
Là: http://www.sciencespo.fr/avenir/sites/default/files/note-jeunes-diplomes.pdf
L´intérêt d’un SciencesPo est que les élèves ont une culture large et solide, renforcée ensuite par une professionnalisation dans un domaine lors du master. D’autres universités dans le monde adoptent cette méthode qui permet justement aux futurs diplômés d’être un peu plus polyvalents et de disposer d’un bagage qui leur sera utile
Merci pour le lien qui abonde dans mon sens.
« D’autres universités adoptent … »
mdr
Un « undergrad » au US peut choisr les « credits » qu’il veut autour de son « major ». C’est comme ça depuis toujours, c’est effectivement enrichissant, mais ça n’a rien à voir avec « adopter » la formule science po France. La présentation même de cet élément de votre réponse est typique des emberlifications qu’on attend de vous. Bravo.
@Nick de Cusa
Je ne voulais pas dire par « adoptent » le modèle de SciencesPo, je voulais simplement souligner que SciencesPo n’est pas la seule école qui propose ce genre de parcours. Arrêtez donc de sauter sur chaque occasion pour faire passer les étudiants de SciencesPo pour des gens déconnectés et prétentieux. C’est un procédé qui se base sur les clichés que vous en avez et en faisant cela vous vous rendez tout autant prétentieux et déconnecté.
Je suis étudiant à SciencesPo. J’ai effectué 2 mois de stage dans une clinique comme homme de ménage. J’ai travaillé toute l’année dernière à côté de mes études pour les financer, en tant qu’assistant dans une start up à Paris. Je suis originaire de Nantes, et fier de venir de « la province » comme certains disent à Paris. Et en quoi ce lien abonde-t-il dans votre sens? Sous prétexte qu’un pourcentage conséquent s’oriente en effet vers le public, les médias et la culture? Pourquoi, parce que ce sont des domaines qu’il faudrait supprimer? Qui ne servent à rien? Qui sont inutiles à la société? Bien sûr, la FRance a besoin de tous les métiers, elle a besoin de maçons, de plombiers, de boulangers, … de personnes qui apprennent et maîtrisent un métier. Et il faut développer et revaloriser ces filières. Mais ce besoin n’est pas antithétique avec le besoin auquel répond SciencesPo.
Et concernant l’appellation « sciences » que vous ne cessez aussi de relever comme étant apparemment outrageuse, je tiens à vous préciser que le tout premier cours de science politique porte justement sur la notion de science et la distinction entre les sciences humaines et les sciences exactes. Et que nous avons aussi plusieurs cours sur les implications politiques des sciences exactes.
Tout ce que je dis, c’est pourquoi ne pas plutôt opter pour un cursus qui ne soit pas lesté en défaveur d’aller vers des carrières honnêtes ? Ce n’est pourtant pas ça qui manque. Là, votre apétence pour le public, ses obligés et ses complices, et moins digne encore, les ONNG et les « institutions internationales », est l’essence des causes du mal qui est en train de ficher notre glorieux pays par terre.
Au mieux, c’est juste très antipathique.
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Jacques Généreux, professeur d’économie à Sc Po Paris, et conseiller de Jean-Luc Mélenchon… cela laisse songeur.
Jacques Généreux était également enseignant à l’ESCP il y a une quinzaine d’années. Je me rappelle très bien de son cours : « analyse économique de la vie politique », un mélange incroyable d’angélisme socialiste et de cynisme politicien. Pas étonnant qu’il ait atterri chez Mélenchon.
Le titre de l’article ne veut rien dire
« ces fabriques d’élites déconnectées »
déconnectées de quoi ?
On ne sait pas !
déconnectées du réel!
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Il ne s’agit pas tant de minimiser les dysfonctionnements qui sont graves, mais de rappeler qu’il y a aussi un projet pour SciencesPo. Ce projet, lancé par Richard Descoings, est justement le renouvellement des élites, la possibilité d’avoir à SciencesPo à la fois des cours sur la finance boursière et sur les théories de la décroissance. Ceux qui veulent faire de ScienceSPo un tremplin pour atteindre « l’élite » le peuvent. Ceux qui veulent en faire un parcours purement intellectuel le peuvent. Ceux qui veuelent en faire un parcours professionnel le peuvent également. La diversité des choix permet justement une diversité des profils. Cessons de stigmatiser collectivement et en généralisant « les étudiants » de SciencesPo et l’institution. L’enseignement qui y est délivré est divers, la recherche qui y est menée est saluée dans le monde. Les dysfonctionnements financiers et de gestion sont à corriger au plus vite, les exigences de l’Etat sont légitimes. Mais ne profitons pas de cette occasion pour s’acharner et taper, sans mesure, sans nuances, sur une institution qui a su se renouveler.
« à la fois des cours sur la finance boursière et sur les théories de la décroissance » : décidément, vous tenez absolument à nous convaincre de l’urgence de fermer cette institution aussi dangereuse que coûteuse !
Bubulle, je tenais simplement à souligner au travers de ces deux exemples extrêmes qu’il n’y a pas qu’un parcours à SciencesPo et que chacun peut construire son parcours, s’ouvrir á ce qu’il ne connait pas. Aussi dangereuse que couteuse? Certes la cour des comptes a pointé des erreurs de gestion qu’il faut rectifier, et le plus rapidement et efficacement possible. Mais sachez tout de même que SciencesPo est financée à environ 50% par des fonds privés (essentiellement les frais de scolarité). Aucune université en France n’est aussi peu dépendante des fonds publics… En quoi précisément cette institution est-elle selon vous dangereuse? Je ne rejette pas de but en blanc votre argument mais il ne suffit pas de balancer le terme « dangereux », encore faudrait-il que vous étayiez votre propos!
« SciencesPo est financée à environ 50% par des fonds privés » : existe-t-il une source publique détaillant précisément les comptes de SciencesPo sur plusieurs années ?
Quant au danger, il suffit de lire le commentaire de harrisbug ci-dessous pour le comprendre.
Vous pouvez trouver tout les détails du financement dans le rapport de la cour des comptes sur SciencesPo. Selon ses chiffres, la Cour a établi qu’en 2005, l’Etat apportait 60% des recettes de l’établissement. Ce chiffre tombe à 49,8% en 2010. L’objectif de Descoings était justement de rendre SciencesPo économiquement moins dépendant de l’Etat. D’ailleurs, tout le monde se permet de taper sur SciencesPo après avoir lu 2-3 articles résumant les torts de l’établissement, mais qui a lu le rapport de la cour des comptes? Celui-ci rappelle justement très bien quels sont les points forts d’une institution qui est profondément utile pour le pays, tout en soulignant les graves problèmes de gestion qui doivent être résolus.
Bubulle, j’ajoute aussi que vous dites vouloir « ne plus être mis à contribution pour financer ScPo ». Et quid des autres universités alors? SOuhaitez-vous financer certains facultés dont le taux de diplômés en recherche d’emploi n’est en rien comparable avec celui de SciencesPo?
Bubulle, je le répète, argumentez donc vraiment sur la dangerosité de SCiencesPo! Donnez des exemples concrets, et ne généralisez pas à partir d’un commentaire, il faut justifier votre idée, sinon le débat n’a aucun intérêt.
Merci pour la référence ! Vous noterez qu’il faut un rapport tardif de la Cour des comptes (jusqu’à 7 ans de retard pour l’année 2005) pour que les comptes de ScPo soient diffusés au public. Avant ce rapport, l’opacité était la norme pour les contribuables contraints de payer les yeux fermés.
Le danger de ScPo est le même que celui de l’ENA : enfermer des jeunes gens plus ou moins naïfs et prétentieux dans un modèle de pensée unique et produire une élite politique monolithique collectiviste qui nous entraîne vers la catastrophe. C’est ce constructivisme dramatique que la Cour exprime inconsciemment lorsque elle déclare que ScPo est « une institution profondément utile pour le pays ». Cette prétention est évidemment absurde !
Le plus scandaleux dans cette affaire, c’est qu’on oblige les assujettis à payer pour financer la formation idéologique légitimant le pouvoir de leurs futurs maîtres omnipotents.
Si vous vous considérez vus même comme « assujetti » et les élèves de SciencesPo comme « maîtres omnipotents » alors je ne peux rien pour vous: vous n’avez visiblement aucune conscience de ce qu’est réellement ScienceSPo, de ce qu’en sont ses élèves et de ce qu’est l’enseignement là bas. Plus question de monolithisme. Consultez donc 5min les maquettes pédagogiques du collège universitaire et des masters. Reparlons en après, quand vous aurez d’autres arguments que les vociférations creuses et gratuites que vous faites à l’égard de ce que vous désignez vous-même comme une élite.
@bubulle
Même si ça t’em…sache que Sciences-Po, n’a pas vocation à former des traders ou des gérants de hedge funds.
Commentaire dogmatique hors sujet. On ne demande qu’une chose : ne plus être mis à contribution pour financer SciencesPo. Est-ce vraiment trop demander ?
@bubulle
Incohérent.
Nos impôts financent les collèges, les lycées les écoles communales alors pourquoi exclure Sciences-Po
Si vous ne savez pas faire la différence entre une école communale et SciencesPo, on ne peut rien pour vous.
L’article de H16 me fait rire et m’intéresse comme d’habitude.
Ceci dit je pense qu’il y a une incompréhension des mécanismes qui conduisent à penser que Science Po et l’ENA « fabriquent » des gens.
Pour connaître des énarques, je dois dire que leur mentalité varie énormément. Je connais des énarques réellement libéraux.
Le problème vient d’une part que très peu de libéraux passent l’ENA, tout comme très peu de communistes passent HEC. C’est d’abord une question de profil, ex ante, et non de formatage une fois qu’on y est. D’autre part ces énarques libéraux se retrouvent dans des administrations qui les brident beaucoup et les obligent à adopter des postures plus « conventionnelles ». Libérez l’administration, et vous verrez que ces gens proposeront autre chose que les solutions habituelles.
En ce qui me concerne, je suis normalien, et je prépare l’ENA. Ca ne m’empêche pas d’être libéral, et de vouloir mettre en pratique les solutions que je juge nécessaires une fois que j’aurai intégré cette Ecole, si je l’intègre.
Fat chance.
(Mais merde).
Hum, vous êtes un cas d’école à suivre. C’est intéressant. Qui va remporter la manche : l’intelligence de l’humain ou la pression sociétale. En tout cas vous avez l’air bien aujourd’hui. Mais voyez vous, je ne crois pas en l’humain…car entre le pognon et le reste on fait toujours le choix du pognon. C’est comme ça.
Quoi de plus humain que l’argent ?
Toutes les écoles d’élites sont pour moi comme des sectes dans lesquelles on vous lave le cerveau pour vous assujettir à l’esclavage de la réussite, de la glorification du MOI, du mépris de « la France d’en bas », de l’importance de l’Etat, etc….
D’une façon assez étonnante, ces sectes modèlent l’esprit de jeunes qui font déjà partie d’une minorité, celle des riches ou aisés à tout le moins. Le drame est que ces minorités s’arrogent le droit de diriger la foule, la masse, la majorité que nous sommes, sans respect pour nous et sans aucune autre vocation que celle du profit personnel.
Alors oui, il faut supprimer ces minorités « sectaires ». D’ailleurs, un Français « normal » (pas au sens de Flamby), avec une bonne éducation « normale », des connaissances multiples, du bon sens et une grande humanité ferait un tout aussi bon agent de l’Etat, et même meilleur, que tous les « énarques » que nous connaissons.