Émile Zola, que l’on ne peut soupçonner de sympathie libérale, a observé judicieusement :
Je suis en train de travailler à un roman, L’Argent, qui traitera des questions concernant le capital, le travail, etc., qui sont agitées en ce moment par les classes mécontentes. Je prendrai comme position que la spéculation est une bonne chose, sans laquelle les grandes industries du monde s’éteindraient, tout comme la population s’éteindrait sans la passion sexuelle.
Aujourd’hui les grognements et grommellements émanant des centres socialistes sont le prélude à une éruption qui modifiera plus ou moins les conditions sociales existantes. Mais le monde a-t-il été rendu meilleur par notre grande Révolution ?
Les hommes sont-ils en quoi que ce soit en réalité plus égaux qu’ils ne l’étaient il y a cent ans ? Pouvez-vous donner à un homme la garantie que sa femme ne le trompera jamais ? Pouvez-vous rendre tous les hommes également heureux ou également avisés ? Non ! Alors arrêtez de parler de l’égalité !
La liberté, oui ; la fraternité, oui ; mais l’égalité, jamais !
Émile Zola, interviewé par un journaliste du New York Herald Tribune le 20 avril 1890, cité par J.F. Revel, La grande Parade, éditions Plon, Paris, 2000, page 255.
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Citation proposée par Jean-Louis Caccomo.
RT @Contrepoints: L’égalité selon Émile Zola La citation du dimanche. Émile Zola, que l’on ne peut soupçonner de sympathie lib… http:/ …
L’Argent est l’un des meilleurs de la saga des Rougon (avec le ventre de Paris) La critique du républicanisme (l’Assomoir) est violente comme celle du marxisme, du coup je cherche des positions gauchistes chez Zola. Ceci dit, son style est nul en regard de sa concurrence : Balzac, Dumas,…..jusqu’aux feuilletonistes : Gaboriau, du Boisgobey et j’en passe, quel siècle pour la littérature française !
Feuilletoniste omis et vraiment super : Zévaco
oui, je trouve Zola inférieur à Hugo ou Balzac par ex, sur un plan littéraire.
Merci pour ce billet qui me fait découvrir un personnage que je ne connaissais finalement pas.
Je ne connaissais pas Zola sous ce jour! C’est tous les amoureux de Germinal qui vont en prendre un coup!
On croit souvent que nos grands écrivains du 19 éme siècle, voire même ceux du début du 20 éme , étaient à gauche.
En fait ils étaient plutôt républicains, démocrates constitutionnels ou radicaux-socialistes, puisque le socialisme en tant que parti n’existait pas ( Le Parti Socialiste que nous connaissons fut créé en 1905 et le Parti Communiste ne naîtra qu’en 1920)
Il est d’ailleurs très significatif que presque tous les écrivains célèbres, depuis George Sand jusqu’à Victor Hugo condamneront l”éphèmère ” Commune de Paris” première révolution socialiste qui sera fianlement écrasée en mai 1871.
J’y crois pas vraiment à cette citation ; peut-on avoir un extrait visuel du journal, la source réelle ?
Cette citation me surprend vraiment de la part de Zola.