EXCLUSIF – Alain Lambert : «La dépense publique est un véritable cancer»

Dans une interview, Alain Lambert, Sénateur de l’Orne, revient sur l’état actuel de la politique et celui de nos finances publiques.

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EXCLUSIF – Alain Lambert : «La dépense publique est un véritable cancer»

Publié le 5 décembre 2012
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Dans une interview accordée à Contrepoints, l’ancien Ministre au budget Alain Lambert, président du Conseil général de l’Orne et sympathisant libéral, revient sur l’état actuel de la politique et celui de nos finances publiques.

Et dans cet entretien réalisé après la tenue de l’Université libérale d’automne organisée par le PLD à laquelle il a participé, Alain Lambert n’y va pas par quatre chemins lorsqu’il s’agit de qualifier la dépense publique en France, qui représente pour rappel plus de 56% du PIB (soit 1 120 milliards d’euros), soit le plus haut niveau de l’OCDE après le Danemark. Il explique clairement que pour lui, « la dépense publique est (…) un véritable cancer qui mène à la dépendance et la perte d’autonomie. »

La dépense publique est un véritable cancer

Ce cancer représente un grave problème puisque la population, lorsqu’elle apprend que les dépenses de l’État augmentent, « croit naïvement que sa condition va s’améliorer. » Or, ce problème provient du fait que la classe politique est remplie de gens qui sont persuadés que l’augmentation de ces dépenses « génère quasi-automatiquement de la croissance, ce qui est d’une stupidité confondante. » Pire, les ministres utilisent le critère de la dépense publique pour juger de leur influence, relayés en cela par la presse, « qui devrait pourtant exercer un rôle d’analyse pour l’opinion. »

Dans l’interview, Alain Lambert confirme aussi l’analyse qu’on trouve régulièrement dans les colonnes de Contrepoints : l’élite française est issue de l’administration (et c’est particulièrement vrai dans le secteur bancaire, selon le président du Conseil général de l’Orne), et il estime ainsi que « 80% du PIB est aux mains de gens issus de l’administration. »

La mutualisation actuelle est inefficace

Cette dépense publique incontrôlée se traduit bien sûr dans les déficits colossaux de l’État français, mais aussi dans ceux de la Sécurité sociale, moralement scandaleux puisqu’ils ne proviennent pas d’investissements mais des dépenses courantes. Et au sujet de ces dépenses sociales, Alain Lambert estime que le niveau de mutualisation actuel de tous les risques (chômage, santé, vieillesse) « a fait la démonstration de son inefficacité » et que, pour lui, un retour au privé de certains de ces domaines serait à envisager très sérieusement. Pour lui, la liberté de choix de l’assurance santé est « le seul moyen de moraliser et de rendre chacun efficace et responsable. » Après tout, si l’on croit en l’efficacité des services publics, on se doit de la démontrer par une exigence de leur performance.

Enfin, l’ancien maire d’Alençon et l’un des pères de la LOLF, nouveau dispositif budgétaire qui a pour but de fixer des objectifs à l’action de l’État, a eu en outre l’occasion de préciser son opinion sur les actions de Sarkozy lorsqu’il était à l’Élysée et de revenir sur l’actuelle désorganisation de l’UMP.

UMP : un élection au niveau d’incongruité unique au monde

Ainsi, pour lui, l’ancien président n’était clairement pas libéral puisqu’ « il a eu une certaine propension à amplifier le rôle de l’État ». Quant au successeur, François Hollande, son action est résumée par un constat sans concession : programme basé sur des hypothèses trop optimistes, collectifs budgétaires pas à la hauteur de la gravité de la situation, « en fait, il n’y a pas eu de réel changement par rapport aux politiques précédentes. » : le changement, ce n’est pas maintenant.

Enfin, concernant l’élection interne de l’UMP, il juge lucidement qu’elle a atteint « un niveau d’incongruité probablement unique au monde. » Pour lui, tout le chaos observable actuellement à l’UMP « ressemble à un divorce entre une classe politique «parisienne» et la réalité vécue par les Français. » Il semble nécessaire, pour cet homme entré en politique en 1983, de « faire émerger de nouvelles personnes ». Selon lui, « la génération des 25 et 35 ans doit s’investir d’urgence dans la politique. »

Lire l’interview complète.

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  • C’est lassant à la longue les politiciens « sages » qui disent les bonnes choses avant d’être en poste, puis après avoir été en poste, et qui oeuvrent à nous ruiner pendant qu’ils sont en poste.

  • Et les collectivités locales les métastases

    • Il est vrai qu’en Auvergne, on a le choix dans les dépenses publiques extravagantes pour un résultat plus que douteux…. Petit train qui mène au sommet du Puy-de-Dôme qui ne cesse de dérailler ; pseudo-tramway sur pneumatiques à Clermont-Ferrand, peu fiable et qui « déguide » ou prend feu instantanément, alors même que la voie, par le fameux phénomène d »‘orniérage », doit être refaite l’an prochain après seulement 6 ans d’exploitation (on se demande le coût d’une telle opération pour le contribuable auvergnat) ; plan rail hors de prix initié par le conseil régional pour faire fonctionner des TER qui restent vides, et j’en passe… Sans compter le fameux plan pour développer le numérique dans les zones rurales avec des technologies déjà dépassées…. Ah ! Heureusement que le contribuable auvergnat est pingre, car il va falloir en payer des impôts locaux !:)

  • « l’augmentation de ces dépenses génère quasi-automatiquement de la croissance, ce qui est d’une stupidité confondante. » Mais c’est ce que Keynes leur a appris.

  • Je suis dans cette génération des 25-35 ans et je ne me reconnais en rien dans ce mouvement libéral et encore moins dans la politique actuelle de partie aristocratique à déviance oligarchique. Le seul moyen pour faire en sorte qu’une nouvelle génération émerge et je dirai même qu’un nouveau sens au mot « Citoyen » soit donné, serait de mettre en place une démocratie.

  • Que les libéraux français commencent par arrêter d’être majoritairement pro-Europe fédérale et pro-euro, ça sera un bon début.

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