Dette publique : dansons sur le fil du rasoir

Qui est l’acheteur type de la dette publique française, et pourquoi nous fait-il ainsi généreusement crédit ?

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Dette publique : dansons sur le fil du rasoir

Publié le 8 décembre 2012
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Qui est l’acheteur type de la dette publique française, et pourquoi nous fait-il ainsi généreusement crédit ?

Par Georges Kaplan.

Depuis mercredi 5 décembre 2012 en début d’après-midi, on a observé plusieurs fois un phénomène aussi historique qu’il est symbolique : le taux des obligations assimilables du Trésor (OAT) à 10 ans sur le marché secondaire [1] cote en deçà du seuil des 2%. C’est historique parce que jamais, aussi loin que nous porte notre mémoire, le taux de référence des emprunts d’État français n’avait atteint un niveau aussi bas. C’est symbolique parce que 2%, c’est le niveau d’inflation cible de la Banque Centrale Européenne ; en deçà de ce seuil, à supposer que la banque centrale parvienne à atteindre son objectif dans les années à venir, l’État français peut emprunter à un taux réel – c’est-à-dire ajusté de l’inflation – négatif.

Cette année 2012 est d’ailleurs celle de tous les records en la matière. Malgré la perte de notre AAA chez Standard & Poor’s suivie, quelques mois plus tard, de celle de notre Aaa chez Moody’s, jamais le Trésor public ne s’était endetté à si bon compte. Depuis cet été, le taux de nos emprunts à 10 ans est inférieur à 2,5% et l’Agence France Trésor [2] est même parvenue à emprunter quelques milliards d’euro à des taux négatifs sur les échéances les plus courtes (bons du Trésor à 3 et 6 mois). Alors que le programme d’émission de cette année est pratiquement entièrement exécuté, l’AFT estime que les nouveaux emprunts à moyen et long terme (2 ans et plus) contractés par l’État cette année lui coûteront 1,87% d’intérêts annuels [3].

L’État français, avec 1 377 314 738 602 euros de dette émise sur les marchés au 31 octobre 2012, semble donc en passe de rejoindre le club des États qui peuvent emprunter sur une décennie en payant moins de 2% d’intérêts au même titre que les États-Unis (1,58%), le Royaume Uni (1,73%), l’Allemagne (1,30%) et les Pays-Bas (1,53%) sans parler de la Suisse (0,40%) [4].

Naturellement, cette situation exceptionnelle donne l’occasion à un certain nombre de nos élus de vanter le succès des politiques gouvernementales et de moquer le manque de crédibilité des agences de notation [5]. Les marchés financiers, hier désignés comme l’ennemi du peuple, auraient finalement été touchés par la grâce du discours politique et deviennent à cette occasion un baromètre officiel de sa vertu. C’est de bonne guerre mais ces rodomontades ne doivent pas nous faire perdre de vue les véritables questions : qui, pourquoi et pour combien de temps encore ?

Le profil-type du généreux donateur

L’identité des créanciers de l’État est une information bien gardée ; officiellement, d’ailleurs, elle n’existe pas : même lorsqu’un député pose la question, on lui oppose une fin de non recevoir en lui expliquant qu’il est illégal de collecter de telles informations. C’est évidemment tout à fait regrettable [6]. Néanmoins, avec un peu d’astuce et quelques tuyaux de M. Philippe Mills, le Directeur Général de l’AFT, on peut se faire une idée assez précise de l’identité de nos généreux donateurs.

Dans un premier temps, il y a la grosse masse de nos créanciers habituels : les compagnies d’assurance, mutuelles et autres organismes de prévoyance français qui détiennent, selon mes estimations, un bon cinquième de notre dette publique à elles seules (principalement dans le cadre de leurs contrats d’assurance-vie en euro [7]) ; il y a aussi, comme en témoigne la liste des 50 plus gros détenteurs privés de dette française publiée par l’agence Reuters, les sociétés de gestion de portefeuille qui achètent des obligations d’État pour le compte de leurs clients et, dans une moindre mesure, les banques qui, comme vous le savez certainement, n’achètent de la dette publique que parce que les règles prudentielles internationales (i.e. les accords de Bâle) les y obligent [8].

Mais cette année 2012 aura surtout été marquée par l’extrême générosité d’un nouveau type de donateur. C’est M. Mills lui-même qui nous en dresse le portrait : « il y a une forte part de banques centrales et de fonds souverains (environ 50%) » et, un peu plus loin, « la moitié des acheteurs nets de la dette française vient d’Asie et du Moyen-Orient. » En extrapolant un peu, on voit se dessiner le profil-type de notre nouveau financier : une banque centrale ou un fonds souverain (c’est-à-dire un État) d’Asie (du sud-est) ou du Moyen-Orient (un producteur de pétrole). Établissons une brève liste des suspects : au Moyen-Orient, il y a, bien sûr, l’Arabie Saoudite, les Émirats arabes unis (surtout Abu Dhabi et Dubaï) et, dans une moindre mesure, le Koweit et le Qatar ; plus à l’est, on citera Singapour, la Corée du sud et, bien sûr, l’Empire du milieu, ses quatre fonds souverains géants et la People’s Bank of China.

Tous aux abris !

Ce qui nous amène tout naturellement à la question suivante : pourquoi diable ces gens nous prêtent ils des milliards gratuitement ou presque ? Étant bien entendu qu’aucun de nos suspects n’est connu pour sa nature philanthropique et que, de toute évidence, ce n’est pas du rendement qu’ils viennent chercher sur notre montagne de dettes, il nous reste une seule explication plausible : ce petit monde cherche désespérément à se mettre à l’abri.

Il faut bien comprendre un principe simple : sur un territoire donné, l’emprunteur le plus sûr – c’est-à-dire celui qui vous offre les meilleures garanties de remboursement de l’argent que vous lui avez prêté – c’est l’État. La raison en est fort simple : l’État, par définition, détient le monopole de la coercition et peut donc fiscaliser à loisir les autres débiteurs avant d’être lui-même incapable de faire face à ses engagements. C’est pour cette raison que, traditionnellement, les investisseurs réservent une part de leur placement aux emprunts d’État : ça ne rémunère pas beaucoup mais c’est ce qui se rapproche le plus d’un investissement sans risque.

Seulement voilà : cette crise a considérablement réduit la quantité de dette souveraine présumée sûre. Prenez le cas, par exemple, de la crise de l’euro : quelques États – le Club Med – se trouvent dans des situations économiques et budgétaires compliquées qui provoquent, au sein de leur population, une certaine forme de mécontentement. Du point de vue des investisseurs, ce mécontentement se transforme en risque politique : très précisément, les créanciers de ces États craignent qu’un nouveau gouvernement prenne le pouvoir, claque la porte de la zone euro et dévalue dans la foulée sa monnaie nationale nouvellement recréée – ce qui revient à dire qu’ils courent le risque d’être remboursés en monnaie de singe.

Du coup, lesdits investisseurs bradent leurs obligations espagnoles et italiennes – ce qui provoque l’effondrement des prix et donc l’envolée des taux – et réinvestissent ce qui leur reste… sur la dette de pays présumés plus stables : l’Allemagne, les Pays-Bas, la France. La crise de l’euro, c’est ça : un risque politique d’explosion de la zone ; c’est précisément cette situation que les critères de Maastricht cherchaient à éviter… sans grand succès.

Bref, si nous pouvons nous endetter à si bon compte, c’est parce que les investisseurs du monde entier cherchent désespérément une denrée devenue rare : des obligations émises par des États fiscalement viables qui ne risquent pas trop de recourir à la planche à billet pour régler leurs problèmes de dettes. Par chance, nous faisons partie des heureux élus… Jusqu’ici.

Le fil du rasoir

D’autres, avant moi, ont prononcé le mot en « B » et je pense qu’ils ont tout à fait raison : c’est une énorme bulle ; une bulle financée par la politique monétaire de nos banquiers centraux et habillement dirigée par nos pouvoirs publics là où ils en avaient immédiatement besoin : sur la dette publique. Si le montage tient encore, nous ne le devons pas à nos vertus mais aux vices des uns et à la peur des autres. Mais, il existe un vieil adage boursier qui dit que « les arbres ne montent pas jusqu’au ciel » ; c’est le principe de gravitation universelle appliquée aux marchés de la dette : ce qui monte (le prix des obligations d’État) doit fatalement redescendre un jour – surtout quand ça a beaucoup monté, pour de mauvaises raisons et qu’il y a un plafond. En gros, il y a deux scénarios.

Dans le premier, le pire, nous continuons sur notre lancée : plus de dépenses publiques, plus d’impôts, plus de déficit budgétaire (a.k.a. « politique de croissance ») et plus de dette. C’est l’option « choc fiscal », le scénario à la grecque : exode fiscal et entrepreneurial massif, économie en récession, explosion du chômage et des dépenses sociales. Tôt ou tard, l’État sera incapable de faire face à ses engagements et devra – officiellement ou via un retour au franc et une dévaluation – provoquer un bain de sang sur les marchés obligataires (ruinant au passage, vous l’avez compris, l’épargne de nos concitoyens).

Dans le second, le scénario optimiste, nous réduisons notre dépense publique et faisons en sorte que notre économie retrouve un second souffle. On peut espérer un retour de la croissance (et donc des rentrées fiscales), une baisse du chômage et une reprise du crédit ; laquelle, étant donné la montagne d’euro imprimée ces dernières années par la BCE, se transformera sans doute assez rapidement en une belle poussée inflationniste… qui provoquera un bain de sang sur les marchés obligataires (et les mêmes conséquences que précédemment).

Bref, nous marchons (et nos dirigeants dansent) sur le fil du rasoir ; la suite sera quoiqu’il arrive douloureuse. Charge à nous de choisir entre une paire de gifles et l’Armageddon.

Lire aussi :


Sur le web

Notes :

  1. Le marché secondaire, c’est le marché de l’occasion ; là où s’échangent les titres déjà émis. Le marché primaire, c’est le marché du neuf ; là où l’Agence France Trésor, via le réseau des spécialistes en valeurs du Trésor (SVT), emprunte effectivement de l’argent pour le compte de l’État.
  2. Placée sous l’autorité du directeur général du Trésor, c’est l’agence gouvernementale qui est chargée de la gestion de la dette et de la trésorerie de l’État.
  3. Sauf, naturellement, lorsque le créancier est aussi un contribuable auquel cas le Trésor peut récupérer jusqu’à 39,5% des intérêts qu’il paye sous formes d’impôts et de prélèvements sociaux.
  4. Taux des obligations souveraines à 10 ans à l’heure où j’écris ces lignes.
  5. Ce en quoi ils n’ont pas tout à fait tort : les agences ont perdu toute crédibilité au cours des années 1970, lorsqu’elles ont été instrumentalisées par les pouvoirs publics dans le cadre de la régulation prudentielle des banques.
  6. Et ce, d’autant plus que l’absence de sources officielles donne libre cours à l’imagination débridée des amateurs de théorie du complot.
  7. Par opposition aux contrats en unités de compte ; l’assurance-vie en euro, c’est le placement préféré des Français (un bon tiers des placements des ménages français à elle seule).
  8. Soit pour constituer des réserves en fonds propres, soit en nantissement de leurs emprunts auprès des banques centrales.
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  • Bref, si je comprends bien:
    l’état a mis nos biens au clou.
    En cas de refus massif de l’impôt spoliateur, tout se casse la figure.

  • Explication brillantissime, merci !

  • Le pire de tout ça est que tant que cette bulle obligataire gonfle, les états cleptocrates tels que la France ne sont pas enclins à faire preuve de vertu, ce qui aggravera la situation quand ça éclatera. Encore un instant, monsieur le bourreau…

  • Un bon changement de régime ?
    Un exit de l’Euro ?
    Il existe des solutions mais qui sont tellement peu envisagée…

  • Le système va péter le jour où la dette détenue par les étrangers sera quasiment égale à l’épargne des Français. Raisonnement basé sur l’histoire et non sur l’économie, la France a toujours spoliée les Français en sauvegardant les intérêts de ses créanciers. La Grèce a toujours fait le contraire et encore aujourd’hui.

  • Le mérite de GK est d’expliquer qu’on ne peut pas sortir gagnant de la bulle d’étatisme hyperendetté dans laquelle nos gouvernants nous maintiennent par idéologie et clientélisme politicien.

    Il existe toutefois une voie de sortie étroite qui consiste à transformer les titres publics en produit de « luxe », donc chers, c’est-à-dire à taux durablement faibles, mais recherchés par les investisseurs : la rareté. Comment obtient-on la rareté sur les souverains ? En cessant d’en produire de nouveaux, autrement dit en dégageant systématiquement un excédent des comptes publics durant plusieurs années ou décennies. L’inflation fera ensuite son oeuvre pour dégonfler tranquillement la bulle de la dette, presque sans douleur, presque sans effort. Reste à s’assurer de la croissance, car un excédent public est impossible à maintenir en cas de récession et de déflation. Là encore, il n’y a pas de miracle à espérer, la croissance étant impossible avec des impôts élevés.

    « Double Tap » est désormais la règle de survie n°1 pour les finances publiques : baisse des dépenses d’un côté, (dont une partie doit servir à financer la) baisse des impôts de l’autre.

    « Cardio » pourrait être la règle de survie n°2 : une économie qui croît régulièrement et longtemps est une économie qui traverse les crises importées sans difficulté.

    « Seatbelts » est la règle n°3 : règle de survie dédiée aux politiciens qui doivent leur réélection au clientélisme et à la dette.

    « Travel Light » est la règle de survie n°4 : une économie portant un fardeau public allégé va plus vite et plus loin que les autres.

    « Check the back seat » et « Beware of bathrooms » : je vous laisse trouver…

    • @bubulle
       » Seatbelts » est la règle n°3 : règle de survie dédiée aux politiciens qui doivent leur réélection au clientélisme et à la dette. »

      Là, vous affirmer quelque chose sans apporter aucune preuve.
      C’est le leitmotiv des libéraux.
      1- Nous n’obtenons aucun élu dans les différentes élections.
      2- les autres partis en obtiennent
      3- Donc les autres partis « achètent  » les voix des électeurs.

      Franchement comment espérez-vous être crédible.
      La France s’est considérablement modernisée depuis 40 ans.
      La dette elle est là.
      Ce qui aurait été un scandale c’est si la France était resté au même stade qu’un pays africain ou qu’un pays comme le Portugal (avant qu’il ne soit subventionné par l’UE. )

      • Vous dites : « Ce qui aurait été un scandale c’est si la France était resté au même stade qu’un pays africain ou qu’un pays comme le Portugal »

        Je pose la question : Quel le rapport avec la choucroute ?

        Les politiques achètent les voix des électeurs en piochant dans la caisse pour « venir en aide » à quelqu’un, en lui donnant de l’argent des autres.

        Arrêtez d’être con s’il vous plaît et allez acheter vos arguments chez un meilleur marchant d’arguments…

      • Vous dites : « Ce qui aurait été un scandale c’est si la France était resté au même stade qu’un pays africain ou qu’un pays comme le Portugal ».

        Quel est le rapport avec la choucroute ?

        Allez donc acheter vos arguments à deux balles ailleurs. Changer de fournisseur d’arguments allez voir ailleurs, enfin faites un truc mais arrêtez d’être ridicule sur la place publique !

        M. Kaplan fait toujours des articles remarquables par ailleurs, alors lisez et pensez…

      • turnover: « Ce qui aurait été un scandale c’est si la France était resté au même stade qu’un pays africain ou qu’un pays comme le Portugal (avant qu’il ne soit subventionné par l’UE. ) »

        Ce qui est remarquable c’est surtout que d’autres pays ont fait la même évolution avec moitié moins de taxes et d’état, un tiers de dette, des budgets équilibrés et presque pas de chômage.

        Le problème de la France est avant tout idéologique, l’égalitarisme et maman état à tout prix au détriment de la liberté, une lutte des classes désuète et la croyance que toute richesse est forcément mal acquise. Un socialisme marxiste révolutionnaire hérité du 19eme siècle soigneusement entretenu par les « intellectuels ».

        Avec de tel croyances entre un politicien qui dis qu’il faut se serrer la ceinture et ne pas trop imposer les « riches » entreprises et un autre qui prétend qu’il suffit de leur faire cracher leurs biens le choix des gens est vite fait.

        D’où une rage fiscale et législative, la perte de la souveraineté du peuple et le succès des démagogues qui prétendent tout faire prendre en charge par l’état et la faillite finale, inévitable.

        Ce genre d’antienne infantile marche beaucoup moins bien dans les pays sus-nommé car les gens sont beaucoup plus pragmatique.

  • Le succès des OAT n’est pas seulement dû au côté « valeur refuge » vis à vis des pays méditerranéens mais aussi à deux autres données fondamentales:
    – L’épargne des ménages Français est évalué à 2000 milliards. Bien entendu, l’Etat n’aurait donc aucune difficulté à puiser dedans en cas de grave crise, comme en 1983.
    – La capacité de l’Etat à lever l’impôt. Et là, nous sommes véritablement les champions du monde.

    Il n’empêche qu’emprunter à taux négatif est franchement une anomalie voir même une hérésie économique.

  • A la lecture de ce article, comme après la lecture des nombreuses publications sur la dette, je suis confronté à la même incompréhension : est il possible de d’avoir une explication simple du lien entre la dette de l’état et l’assurance vie du citoyen lambda que je suis ? Dois je comprends que les 30 euros que je dépose tous les mois sur mon assurance vie sont utilisés par ma banque pour acheter des obligations d’état ? Merci de vos réponses. Désolé de la naïveté de cette question, mais j’aimerai comprendre une fois pour toutes. Questions subsidiaires : je ne vois pas le lien qui existe entre mon livret A et la dette, et donc l’effet qu’aurait l’incapacité de l’état à rembourser sa dette sur mon livret A. Pardonnez encore mon inculture dans ce domaine, mais il est  »frustrant » de ne pas faire le lien entre les deux.

    • Jérôme, c’est pourtant simple: lorsque tu prends une assurance vie chez Axa, CNP ou autres, ces derniers utilisent ton argent (en partie) qu’ils placent en obligations chez un gros émetteur de dettes qui s’appelle l’État. Pour être très simple, ton argent est donc quelque part placé dans la dette souveraine. Qu’arrive-t-il à ton argent si ce gros créancier ne peut pas rembourser celui qui le gère ?

      • faut bien comprendre un principe simple : sur un territoire donné, l’emprunteur le plus sûr – c’est-à-dire celui qui vous offre les meilleures garanties de remboursement de l’argent que vous lui avez prêté – c’est l’État. La raison en est fort simple : l’État, par définition, détient le monopole de la coercition et peut donc fiscaliser à loisir les autres débiteurs avant d’être lui-même incapable de faire face à ses engagements. C’est pour cette raison que, traditionnellement

        mais que c’est stupide. allez faire un tour dans les salles de marché. ça vous arrache la gueuee qu’ils pretent à un gouvernement socialiste.ça doit remettre en cause vos analyses de libéraux puérils à 2 sous.

        • Il gagne honnêtement sa vie sur les marchés financiers et passe le temps en publiant des articles.

          pourquoi préciser honnete. y a t’il un problème.

          bizarre!!!!

          • @steve
            Quand il parle d’honnête, je pense qu’il veut dire correctement. Son point de vue est logique, c’est un financier et il est donc par nature contre l’inflation.
            De plus, un peu de respect pour nos amis libéraux, bien que je ne partage pas du tout leur point de vue sur de nombreux domaines et que je ne me gêne pas pour dire si un article est pourri ou pas. (en général on me prend de haut quand jle dis, et la suite est plus qu’amusante).
            Leurs analyses « de libéraux puérils » comme vous dites, sont juste. Mais d’après moi, trop simple.
            Comme on le sais « ce qui est simple est faux, ce qui est compliqué ne marche pas »
            Par exemple, il prend l’exemple de la peur des investisseurs étrangers qui vont miser leur argent dans un placement sûre, sauf qu’il n’y pas que cette raison. Les raisons géopolitiques sont d’ailleurs largement sous-estimées dans cet article (comme dans la plupart d’ailleurs). Au fond c’est normal puisque le marché est censé tout réguler pour eux.

            Sinon, juste pour en revenir à l’article qui est juste si on se base sur ce quoi il se base, à part que:
            « Dans le second, le scénario optimiste, nous réduisons notre dépense publique et faisons en sorte que notre économie retrouve un second souffle. On peut espérer un retour de la croissance (et donc des rentrées fiscales), une baisse du chômage et une reprise du crédit ; laquelle, étant donné la montagne d’euro imprimée ces dernières années par la BCE, se transformera sans doute assez rapidement en une belle poussée inflationniste… qui provoquera un bain de sang sur les marchés obligataires (et les mêmes conséquences que précédemment). »
            1) Le « sans doute assez rapidement en une belle poussée inflationniste… », on n’en sait rien du tout.
            2) Beaucoup de titres s’ajustent à l’inflation
            3) Il y avait de toute manière une inflation insuffisante depuis une 10ène d’année (ça c’est mon avis et ils ne seront surement pas d’accord)
            4) Tout dépend du niveau de cette inflation et « belle » est incalculable.

            Je prépare d’ailleurs d’avances leurs arguments pour la prochaine crise (parce que ce n’est pas dernière): « Une bulle créée par cette émission en masse de monnaie, qui éclatera et donc une nouvelle crise et ce sera la faute à la politique de BCE (et des Etats) de l’époque ».
            La boucle est bouclée.

        • steve,
          Stupide dites-vous ? Juste pour votre info – et comme vous le notez vous-même dans votre petite attaque ad hominem en dessous – on parle là de mon métier.
          Vous pouvez mesurer la stupidité de mon propos en cherchant un seul émetteur de dette français qui, à maturité identique, se finance moins cher que l’État. Après cela, vous répéterez l’opération dans le pays de votre choix.

        • Allons Steve; il est connu empiriquement depuis longtemps que la bourse se porte plutôt bien en France sous les gouvernements socialistes; en effet, les « marchés » savent bien qu’un gouvernement raisonnablement social-démocrate peut plus facilement faire « avaler » des mesures impopulaires.
          Est ce que celà restera vrai?

          • « La bourse se porte plutôt bien en France sous les gouvernements socialistes » : sympathique idée reçue mais elle est invalidée par les faits. Les études montrent que l’essentiel des hausses de la bourse sous les gouvernements de gauche se font dans les mois qui précèdent le retour des gouvernements de droite.

    • Jérôme,
      C’est le principe des contrats d’assurance-vie « en euros ». Vous placez de l’argent auprès d’un assureur qui, en retour, vous promet un certain niveau de rendement. Pour pouvoir vous payer des intérêts, l’assureur en question va investir cet argent sur les marchés financiers et, en grande majorité, sur de la dette publique française.
      En principe, vous avez une créance sur l’assureur : s’il se plante (i.e. il investit mal), c’est pour sa tronche. Sauf que, naturellement, aucun assureur-vie n’est capable de supporter une faillite de l’État français : si l’État ne rembourse pas, les assureurs font faillite et vos économies partent en fumée.

      • « En principe, vous avez une créance sur l’assureur : s’il se plante (i.e. il investit mal), c’est pour sa tronche. Sauf que, naturellement, aucun assureur-vie n’est capable de supporter une faillite de l’État français : si l’État ne rembourse pas, les assureurs font faillite et vos économies partent en fumée. »
        – Euh…. il y a une garantie à 70 000 euros sur une assurance vie quand même. Donc tout dépend du niveau des « économies ».

        • Nico, vous parlez d’une garantie donnée par l’Etat. Si l’Etat fait défaut, il n’y aura plus aucune garantie qui tienne. En outre, un rapide calcul vous permettra de comprendre que la garantie des 70000 euros est une illusion alors qu’on recense plus de 100 millions de comptes ou assimilés en France (FICOBA).

          • Non c’est par le fond de garantie des assurances (hors mutuelles): http://www.bourse-investissements.fr/risque-de-pertes-sur-assurance-vie-et-les-fonds-en-euros/
            Qui certes possède des obligations d’Etat, mais pas par l’Etat (et en l’occurence Français uniquement).

             » En outre, un rapide calcul vous permettra de comprendre que la garantie des 70000 euros est une illusion alors qu’on recense plus de 100 millions de comptes ou assimilés en France (FICOBA). »
            Et quel est la moyenne des sommes sur ces comptes? C’est à ça qu’il faut s’intéresser, pas la quantité de comptes.

          • Je cite votre propre source 😉 « En pratique, en cas de faillite d’un assureur, le fonds serait recapitalisé par l’état et/ou par les banques (en fonction de leur solvabilité à cet instant) pour faire face aux besoins d’indemnisation. Le fonds de garantie n’a jamais eu pour objectif de posséder assez de réserves pour indemniser les faillites des plus grosses banques-assurances mais il pourra compter sur le soutien de l’état dans ce cas de figure. »

            « Quelle est la moyenne des sommes sur ces comptes ? » M3, environ 2000 milliards, donne une bonne idée de ce qu’il faudrait garantir rien que pour la monnaie ou la quasi monnaie, alors soyez certain que les assurances vies passeront après… c’est-à-dire jamais. Alors, oui, il y aura une apparence garantie, mais après avoir fait chauffer l’Epson au rouge. Votre garantie sera de la monnaie de singe.

  • « les banques qui, comme vous le savez certainement, n’achètent de la dette publique que parce que les règles prudentielles internationales (i.e. les accords de Bâle) les y obligent »

    C’est bien la politique qui a perverti la finance et non l’inverse.
    Donc accroître le contrôle des politiciens sur la finance ne fera qu’aggraver nos maux.
    Ce sont les politiciens qu’il faut maîtriser.

    UN seul moyen directe: La démocratie directe.
    L’étalon or ne serait pas une solution durable: Trop facile à renverser.

    • Je voulais dire:
      Un seul moyen pérenne: La démocratie directe.

      • @bubulle
        « M3, environ 2000 milliards, donne une bonne idée de ce qu’il faudrait garantir rien que pour la monnaie ou la quasi monnaie, alors soyez certain que les assurances vies passeront après… c’est-à-dire jamais. Alors, oui, il y aura une apparence garantie, mais après avoir fait chauffer l’Epson au rouge. Votre garantie sera de la monnaie de singe. »
        – Bon, et bien dans ces circonstances, je pense que l’épargne des français sera vraiment le dernier des soucis au niveau mondial…. heureusement que je n’en ai pas vraiment…. je vais investir ce qu’il reste dans une charrette pour pouvoir acheter du pain…. 😉

        • Si vous achetez une charrette, n’oubliez pas le baudet pour la tirer, le foin pour nourrir le baudet, l’étable pour le protéger des intempéries, le puits à creuser pour le faire boire, les carottes pour le faire avancer… Sinon, vous risquez de ressembler à Midas ! Ceci dit, l’achat d’un baudet et d’une charrette n’est pas un investissement ; c’est une consommation.

          Oui, l’épargne des Français sera le dernier souci en cas d’approfondissement de la crise et de défaut public. Pour en apprendre un peu plus sur le sujet, lisez Reinhart et Rogoff (http://www.amazon.fr/Cette-fois-cest-différent-financière).

          Détenant le monopole de la coercition, pouvant changer les règles du jeu à tout instant, indifférent à son éventuel défaut, un Etat n’est pas un acteur économique et représente en réalité le placement le plus risqué qu’on puisse imaginer. Pour ces raisons, il convient d’interdire toutes les dettes publiques indifféremment.

          • « Pour ces raisons, il convient d’interdire toutes les dettes publiques indifféremment. »
            Sauf que ça ce n’est pas possible sans supprimer l’Etat

          • « Ceci dit, l’achat d’un baudet et d’une charrette n’est pas un investissement ; c’est une consommation. »
            Etant donné qu’il me servirai à déplacer les liasses de billet pour acheter mon pain, je ne vois pas pourquoi c’est une consommation.

            « [L’Etat] représente en réalité le placement le plus risqué qu’on puisse imaginer »
            Le risque varie selon le temps.

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La dérive du budget de l’État français en 2024 est l’aboutissement d’une évolution historique : l’immixtion de la puissance publique dans tous les domaines de la vie. Le politique est partout, conformément à la formule simpliste de la gauche radicale depuis environ un siècle : « tout est politique ».

La liberté individuelle ne peut que s’amenuiser si le pouvoir politique réglemente toute action sociale. Le risque ultime est donc la disparition de la démocratie libérale, caractérisée par la place importante qu’elle accorde aux initiativ... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

En janvier dernier, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, le ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire, annonçait la fin du « quoi qu’il en coûte ».

L’examen parlementaire en cours des projets de loi de finances de fin de gestion pour 2023, et de loi de finances pour 2024 montrent à l’inverse que, loin d’être fini, le « quoi qu’il en coûte » se poursuit. Et ce en dépit d’un goulet d’étranglement appelé à se resserrer du fait de l’aggravation de la charge de la dette dans les prochai... Poursuivre la lecture

Un article de l'IREF.

En 2022, pour alimenter un fonds pour le climat et la transformation énergétique  – KTF – de 212 milliards d’euros, le gouvernement allemand avait puisé à due concurrence dans les réserves non utilisées d’un autre compte, constitué en 2021 pour contribuer à l’amortissement de l’impact du coronavirus. Mais celui-ci avait bénéficié d’une suspension des règles du « frein à l’endettement », en raison de la pandémie. Ce qui ne pouvait plus être le cas du fonds KTF.

La CDU/CSU, les conservateurs dans l’opposition... Poursuivre la lecture

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