Briquets : la taxe antidumping non renouvelée fait 330 000 euros par emploi par an

La semaine dernière, la Commission Européenne a refusé de renouveler la “taxe anti-dumping” sur les briquets d’origine chinoise. Chaque année, vous avez surpayé 330 000 euros pour sauvegarder un emploi dans l’usine de Redon.

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Briquets : la taxe antidumping non renouvelée fait 330 000 euros par emploi par an

Publié le 21 décembre 2012
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La semaine dernière, la Commission européenne a refusé de renouveler la taxe anti-dumping sur les briquets d’origine chinoise. Chaque année, vous avez surpayé 100 millions euros, soit 330 000 euros pour sauvegarder un emploi dans l’usine de Redon…

Par Alexis Vintray.

Comme attendu, la Commission européenne a refusé de renouveler la taxe anti-dumping qui frappait depuis 1991 l’importation de briquets en provenance de Chine.

Cette décision fait rugir le groupe Bic et ses actionnaires, mais ne peut que réjouir les consommateurs européens, comme nous l’avions expliqué dans un précédent article. Tout en déclarant « prendre acte de la décision », Bic, premier fabricant européen de briquets, accuse dans un communiqué ses concurrents de ne pas respecter les normes en vigueur et se plaint également que si les droits de douane pour les briquets chinois « sont de 2,7 % à l’entrée sur le marché européen […] les producteurs européens supportent un droit de douane de 25 % à l’entrée en Chine ».

Dans la réalité, c’est le consommateur qui payait pour permettre à Bic de défendre une marge de 40 % avec une part de marché de 30 % sur le marché européen. La surtaxe de 6,5 centimes sur chaque briquet importé signifiait, selon le journaliste au Monde Stéphane Lauer, que le prix doublait pour le consommateur. Sans la taxe anti-dumping, vous auriez pu acheter deux briquets là où vous ne pouviez en acheter qu’un…

 

Sauvegarder un emploi : 330 000 euros par an

Par ailleurs, si le grand groupe continue à produire en Europe c’est grâce à l’automatisation de sa production, comme le rappelle Les Échos :

“L’automatisation très poussée de ses usines françaises et américaines (États-Unis, Mexique et Brésil), dont les machines sont conçues en interne, limite en effet ses coûts de main-d’œuvre.”

Autrement dit, l’emploi créé par BIC en Europe est très limité. L’usine de Redon, qui produit l’essentiel des briquets BIC en Europe, emploie ainsi uniquement 300 salariés.

Au final, par emploi, la taxe anti-dumping représente une aide massive de 330 000 euros par emploi et par an. Le marché européen peut être estimé à environ 1,4 – 1,5 milliard de briquets par an. Avec une taxe anti-dumping de 6,5 centimes par briquet, le consommateur européen a donc surpayé environ 100 millions d’euros par an. Sachant que Redon emploie 300 salariés, l’Europe aura donc fait payer au consommateur européen environ 330 000 euros par an et par emploi… Chaque année près de 25 années de SMIC ! En 21 ans, 7 millions d’euros par emploi ou plus de 2 milliards au total (en supposant la taxe constante, ce qui peut ne pas avoir été le cas).

Par ailleurs, selon un communiqué de Polyflame Europe, un des concurrents de BIC sur le marché du briquet en Europe :

Les briquets produits en Asie du Sud-Est sont importés par des PME européennes qui emploient directement et indirectement plus d’un millier de salariés.

Le triple de l’usine de Redon. Il y a donc tout lieu de penser que les aides ont détruit de l’emploi qualifié en empêchant ces entreprises de se développer, pour protéger des emplois ouvriers sur lesquels la France n’a que peu d’avantage compétitif.

La décision de la Commission européenne est donc la bienvenue pour le consommateur, comme pour les concurrents de Bic.

Serge Amar, directeur général de Polyflame Europe, s’est réjouit ainsi de la décision de la Commission, déclarant :

Désormais, ce ne sont plus des barrières douanières injustifiées qui décideront de l’avenir du marché du briquet en Europe mais une meilleure surveillance du respect des normes par les autorités compétentes, que nous encourageons, ainsi que l’innovation, la recherche et l’audace.

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