La « bulle du bitcoin » est microscopique

Les observateurs qui hurlent à la bulle du bitcoin oublient de dénoncer la plus monstrueuse bulle financière de tous les temps : les obligations à rendement négatif.

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La « bulle du bitcoin » est microscopique

Publié le 15 décembre 2017
- A +

Par Simone Wapler.

« C’est officiel : Bitcoin surpasse la bulle de la tulipe, c’est maintenant la plus grosse bulle de l’Histoire », indique le site Zerohedge il y a quelques jours.

Le site publie un graphique par intensité de bulle provenant de la société Convoy Investments.

Bitcoin 2014 à ?
Tulipe 1619-1622
Actions du Mississipi 1716-1719
Bulle des mers du Sud 1719-1722
Actions américaines 1923-1932
Or 1975-1982
Immobilier japonais 1980-2003
Actions japonaises 1982-1992
Bulle Internet 1994-2002
Immobilier américain 1996-2011
Actions américaines 2003-2009
Actions chinoises 2005-2008
Pétrole 2005-2008
Actions chinoises 2014 à ?
Actions américaines 2009 à ?

Il n’y a pas vraiment de définition officielle chiffrée et quantifiée de ce qu’est une bulle. C’est simplement une frénésie spéculative se traduisant par une violente hausse des cours et se terminant par leur effondrement.

Pas de preuve d’une bulle Bitcoin

Faute d’effondrements, il n’est pas encore prouvé que le bitcoin, les actions chinoises et les actions américaines soient dans une bulle. Nous attendons de pied ferme.

Par ailleurs, le volume de la bulle est largement aussi intéressant que son intensité. La tulipe a finalement attiré une faible proportion des capitaux disponibles en son temps, la bulle Internet bien plus.

Surtout, ce classement rate à mon sens l’essentiel, la plus grosse bulle de toutes, la plus absurde, la plus idiote, la plus insensée, celle qui va faire exploser l’ensemble du système monétaire et financier de la planète. J’ai nommé la bulle obligataire et les obligations qui s’échangent à rendement négatif ! Les gens payent pour avoir ces bouts de papier qui ne vont rien leur rapporter.

Par exemple, des « investisseurs » ont acheté il y a un mois des obligations à trois ans émises par la société Veolia à taux négatif. Ces « investisseurs » payent 0,026% par an pour espérer voir leur argent leur revenir dans trois ans.

Voici les pays européens que les « investisseurs » acceptent de payer pour que ces États conservent leur argent.

Source Bloomberg

J’écris « investisseur » mais ces bipèdes qui acceptent de perdre à coup sûr de l’argent méritent-ils ce qualificatif ?

On m’explique qu’ils peuvent en gagner car ils pourront revendre leurs titres à la banque centrale qui les rachètera plus cher que ce qu’ils ont payé. Ou bien parce que les taux vont encore baisser (sur le marché obligataire, plus les taux baissent plus les titres montent).

Bitcoin 494 Mds$ à ce jour.
Obligations à rendement négatif 8 000 Mds$*

La bulle du bitcoin est une aimable plaisanterie de gamin farceur. La frénésie spéculative et la folie sont ailleurs. Et les gouvernements et banquiers centraux sont en première ligne.

Pour plus d’informations, c’est ici

*Selon les calculs de Deutsche Bank, 17% des obligations émises se négocient à taux négatif https://seekingalpha.com/article/4124475-recession-coming

 

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  • A noter, de plus, que les obligations ont été acquises en totalité par leur détenteurs au pair, ou à peu près, tandis que la plus grande partie des bitcoins, capitalisés aujourd’hui au cours du jour, n’ont coûté que quelques cacahouètes à ceux qui les ont acquis.

  • La bulle est un mécanisme d’auto-renforcement. On peut parler d’une bulle éolienne par exemple: chaque promoteur éolien privé acquière un droit de « lever » une contribution publique supplémentaire qui lui garantit un revenu « certain »… sans même parler de leur nuisance localement, on comprend bien que le modèle va s’écraser sous son propre poids. Pour le BTC, l’écrasement ne tiend pas à la valorisation elle-même, puisque c’est de l’argent économisé (sauf crédit spéculatif). Mais le risque provient des facteurs adverses. D’après l’effet « Cantillion », le mauvais argent chasse le bon. Toute économie saine tend à partir en BTC. Une chute générale des cours en bourse va donc obliger soudain beaucoup de gens à « rapatrier » le bon argent pour vivre (la « contrainte du ventre »). Or plus il y a des transactions BTC plus elles sont lentes … on voit un effet d' »auto-renforcement » possible à la baisse ici. Lisez « la bulle qui a ruiné le monde » de Garet Garrett traduit en français écrit en 1932.

  • Un actif qui triple sa valeur en moins de 60 jours, c’est souvent une bonne grosse bulle des familles.

  • J’adore les articles de S. Wapler tellement il me font rire.

    Aujourd’hui elle vient d’inventer la bulle spéculative négative, le trou noir économique, l’anti-matière du boursicoteur : monter une pyramide de Ponzi sur des placements à intérêts négatifs !

    Donc au plus vous investissez, au plus vous risquez de perdre gros, donc il vous faut absolument risquer plus pour espérer augmenter vous pertes … comprenne qui pourra.

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