Le mariage homosexuel, voulu par la gauche, divise les Français. En bons républicains, les socialistes déploient toute leur ingéniosité pour museler les avis divergents ; ils sacrifient une nouvelle fois la liberté pour satisfaire des revendications égalitaires.
Par Baptiste Créteur.
Le mariage homosexuel était une promesse de campagne de François Hollande. Son élection ne signifie pas que tous les Français étaient ou sont pour ; qu’ils aient voté pour lui ou pour un autre ou n’aient pas voté, les Français sont divisés et nombreux à se mobiliser, aussi bien pour que contre – avec des arguments plus ou moins bons et des questions plus ou moins légitimes. Dans ce contexte, les pratiques de certains partis ou hommes politiques permettent de dresser quelques constats sur leur conception de la démocratie.
Ainsi, la liberté d’opinion et la liberté d’expression admettraient quelques limites. Les Jeunes Socialistes ont ainsi élaboré consciencieusement, en faisant appel à la collaboration de tous les citoyens, une carte des élus homophobes, présentant des propos d’hommes politiques dont certains n’ont a priori aucun rapport avec l’homosexualité et d’autres ne font que poser de légitimes questions. En présentant comme honteux et discriminatoires des éléments pouvant alimenter le débat mais n’allant pas dans le sens du mariage homosexuel, ils font sans s’en rendre compte ce que leurs maîtres à penser dénoncent : de la stigmatisation, en bonne et due forme. En tant qu’association politique, le Mouvement des Jeunes Socialistes enfreint l’article II de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen :
Le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’Homme. Ces droits sont la liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression.
Les Jeunes Socialistes l’affirment pourtant, même si leurs talents rédactionnels permettent plusieurs lectures, ils luttent contre les discriminations et pour les libertés : « Portant l’égalité, la lutte contre toutes les discriminations, le féminisme, les libertés, l’éducation pour tous, une nouvelle répartition des richesses, redonnant le pouvoir aux citoyens et la démocratie dans chaque lieu de pouvoirs en France comme en Europe, nous sommes socialistes. »
Les libertés d’opinion et d’expression font partie des libertés fondamentales et, à ce titre, doivent être défendues, non violées, par les associations politiques ; porter la lutte contre toutes les discriminations, ce n’est pas s’attaquer sans discernement aux porteurs d’opinions divergentes, fussent-ils de sensibilités politiques différentes.
La sensibilité exacerbée des socialistes moins jeunes les amène à mettre en garde contre toute récupération politique des manifestations contre le mariage gay :
David Assouline, porte-parole du PS, a mis en garde lundi contre la « récupération politique » de la manifestation dimanche contre le mariage gay, dénonçant également l »instrumentalisation » par la droite du débat à l’école et du changement de passeport de Gérard Depardieu. « On assiste, à la veille d’une manifestation » contre le projet de mariage gay « à une tentative d’instrumentalisation, je dirais même de récupération politique », a-t-il déclaré lors du point presse hebdomadaire du PS. « Que ceux qui sont opposés au mariage pour tous manifestent pour le dire, quoi de plus légitime ! Mais je veux mettre en garde à ce qui peut ressembler de plus en plus à une manifestation UMP, voire une manifestation UMP-canal Jean-françois Copé, ou à une manifestation UMP-Front national », a-t-il poursuivi. Selon M. Assouline, « ce n’est pas bon que sur un tel débat, on puisse essayer de redorer son blason après quelques semaines d’affrontements violents au sein d’une famille politique (…) On voit bien que la connotation de cette manifestation est en train d’être détournée à des fins de récupération politicienne ».
Selon le porte-parole du Parti Socialiste, que des partis politiques se mêlent aux manifestations est dangereux et « la connotation » des manifestations contre le mariage gay serait « en train d’être détournée à des fins de récupération politicienne ». Si tel est son avis, il sera sans doute extrêmement surpris et certainement inquiet de découvrir que son propre parti, dont est issu la majorité au pouvoir, participe à l’organisation, à la mobilisation et même au transport de manifestants favorables au mariage gay.
Les socialistes font bloc désormais derrière le projet de loi « mariage pour tous », qui doit ouvrir aux couples homosexuels le droit au mariage et à l’adoption. Et ce, au lendemain de la démonstration de force des opposants au texte, qui ont défilé en nombre aux côtés de quelques leaders de l’opposition. « Plus que le retrait de la PMA du projet de loi, ce sont les outrances de la droite qui ont soudé notre camp derrière le texte », analyse Malek Boutih. Le député PS de l’Essonne estime que l’UMP « inquiète la gauche en se radicalisant et en laissant l’Église donner le la de son discours ». […] il n’y a pas qu’à l’Assemblée que le PS se mobilise pour le mariage pour tous. Le parti, lui aussi, compte s’engager en faveur du texte. En ligne de mire de la rue de Solférino : la manifestation du 27 janvier qui réunira les défenseurs du projet de loi. Le Parti socialiste mettra la main à la poche pour financer des tracts, des chars, et mettre des cars à disposition des militants de province. Une manifestation pilotée par l’inter-LGBT, mais dont le PS est aussi l’un des organisateurs.
L’implication du Parti Socialiste va au-delà de la récupération politique, mais la mise en garde de David Assouline contre une récupération des manifestations pro-mariage gay par le PS se fait attendre. Le Parti Socialiste semble vouloir mettre en œuvre le rassemblement promis en muselant toute opposition et en s’adonnant allégrement aux joies du terrorisme intellectuel pour ce faire, sans hésiter à donner des moyens à ceux qui partagent son point de vue.
Les libertés individuelles disparaissent peu à peu, comme disparait progressivement en France la notion de propriété privée. En admettant des exceptions à des droits qui n’ont plus d’inaliénables que le nom, les Français se sont exposés à des dangers auxquels ils doivent désormais faire face.
L’homme ne détient pas [les droits individuels] par le Collectif ou pour le Collectif, mais contre le Collectif – comme une barrière que le Collectif ne peut pas franchir ; ces droits sont la protection de l’homme contre tous les autres hommes. (Ayn Rand, « Textbook of Americanism »)
Plus rien ne semble aujourd’hui protéger l’individu de la tyrannie de la majorité ou de la force du groupe. Il suffit d’emprunter quelques raccourcis de la pensée pour rendre des propos discriminatoires, et les propos discriminatoires sont en France une exception à la liberté d’expression. Comme dans le cas de Florange, le mariage homosexuel éveille les passions de ses partisans et de ses détracteurs. Il n’en est pas moins illégitime et dangereux de nier les droits individuels, qui sont un absolu et ne sauraient admettre d’exceptions.
La plus petite minorité sur terre est l’individu. Ceux qui nient les droits individuels ne peuvent pas prétendre être des défenseurs des minorités. (Ayn Rand, « Capitalism: The Unknown Ideal »)
Dans la déclaration des droits de l’homme « association politique » signifie État au sens large. Cela ne s’applique pas a proprement parler aux partis ou aux associations privés. Dans la déclaration de 1793 l’article est d’ailleurs reformulé ainsi :
« Le gouvernement est institué pour garantir à l’homme la jouissance de ses droits naturels et imprescriptibles. »
Tout le monde que cet article a été appliqué avec soin en Vendée.
Mais non ! Les massacres en Vendée étaient nécessaires pour contrer les dangereux contre révolutionnaires vendéens d’après les MJS. Avec un tel raisonnement, on comprends mieux l’origine des centaines de millions de morts liées au communisme. Tout ce qui est contre révolutionnaire est dangereux pour la révolution, le meurtre de masse est dès lors justifié sous un aléa moral. Le socialisme restera à jamais ce qu’il est profondément : clairement anti-démocratique et dangereux pour l’individu, malgré ses faux habits de tolérance et de liberté.
l’égalité des droits n’implique pas une intervention de l’état, ce n’est pas un droit créance, le mariage pour tous a pour but de créer l’égalité des droits et rien d’autre, l’égalité des droits c’est l’essence de la révolution française et la déclaration des droits de l’homme .. l’égalité des droits ce n’est pas l’égalité économique …l’égalité des droits est un des fondements du libéralisme
Oui, c’est pour ceci qu’au nom de l’égalité, il faut se dépêcher de détruire la famille traditionnelle au profit de l’Etat socialiste. Déplorable…
Vous n’avez visiblement pas compris le concept de liberté d’expression.
Comme tous les droits de l’homme, celui-ci s’applique à tous, y compris aux socialistes (!).
Conclusion : ils ont le droit de faire cette carte et ils n’enfreignent les droits de personne en le faisant, car ils n’empêchent personne de s’exprimer.
(avoir à faire ce genre de précision sur un site « libéral »….)
On sait toujours où mènent le fichage et la dénonciation des gens : à la mort.
@Pierre : les jeunes socialauds ont le droit de faire cette carte mais ils n’ont pas le droit d’en user. La liberté d’expression ne peut être la liberté de dire « si tu parles, je te tue » et encore moins de le faire. Le meurtre d’autrui, même symbolique, supprime la liberté d’expression. Avoir à faire ce genre de précision sur un site libéral ne prouve qu’une chose : que la connerie des socialistes n’a décidément d’autre limite que leur propre disparition.