La démocratie et l’individu

Et si la démocratie était dépassée ? Et s’il fallait désormais déléguer le pouvoir à chacun d’entre nous ?

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La démocratie et l’individu

Publié le 27 janvier 2013
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Et si la démocratie était dépassée ? Et s’il fallait désormais déléguer le pouvoir à chacun d’entre nous ?

Par Jacques Roberts.

La démocratie a toujours été présentée comme le « pouvoir du peuple », résultat de son étymologie d’origine grecque, mais qu’en est-il réellement ? La démocratie est naturellement liée, nous dit-on, à un « démos », celui-ci n’étant ni plus ni moins que la notion de peuple, peuple qui serait lié par un certain nombre de similarités entre individus, soit entre autres la langue, l’histoire, la culture lato sensu, voire, pour certains, l’ethnie. On glisse alors lentement vers l’idée de nation. Peu importe finalement que l’on définisse cela selon les termes de Renan ou Fichte, l’idée reste fondamentalement la même. Que l’idéologie en question soit la démocratie, le nationalisme, le communisme ou le fascisme, finalement, une chose les lie et les unit : ce même mépris pour l’individu, dont on ignore savamment les aspirations et les souhaits pour le jeter dans un groupe plus ou moins arbitrairement défini par d’autres individus pour leur propre profit. En somme, un trait unit tous ces régimes : le collectivisme. Bien sûr celui-ci est gradué selon que l’on parle d’une démocratie occidentale ou d’un régime de type Juche nord-coréen. Il n’en demeure pas moins que le noyau de leur philosophie reste le même : il est possible et légitime de contraindre l’individu et de lui imposer la volonté d’autrui, du moins selon les justifications avancées par ces idéologies.

Qu’est-ce que la démocratie, sinon la tyrannie d’une pseudo-majorité temporaire imposant son « bon » vouloir au reste de la population, lequel constitue souvent la vraie majorité ? Que l’on songe à cela à l’heure où tente de présider sur la France un homme qui n’a guère réuni plus de 35% du corps électoral, une fois pris en compte les non inscrits remplissant les conditions pour voter, les votes blancs et nuls, sans même parler de l’abstention. Quand bien même il aurait recueilli le suffrage d’une majorité, il n’en serait pas davantage légitime, mind you. La démocratie, comme des penseurs bien plus augustes que ma personne le notèrent jadis et plus récemment, a tendance à dégénérer lorsque les politiciens comprennent qu’ils peuvent acheter les faveurs de groupes suffisamment nombreux pour les porter au pouvoir, en promettant à ces derniers de leur distribuer, par la plus abjecte des coercitions, les biens d’autrui et en soumettant cette minorité, voire majorité selon les contextes, à leurs derniers caprices. Thomas B. Macaulay le remarquait déjà dans le Royaume-Uni victorien du XIXème siècle qui avait compris ce que la démocratie allait devenir ; une excuse pour le pillage institutionnalisé et la suppression des libertés individuelles.

Quand on y pense et que l’on brise réellement le tabou qui enveloppe traditionnellement toute discussion concernant la démocratie, on se rend alors compte que le socialisme, n’envisage pas l’individu autrement que comme un objet à contraindre et soumettre à une autre dictature, celle du prolétariat où de ceux supposés y appartenir dans le grand méli-mélo marxo-constructiviste. La démocratie n’est pas différente, elle qui est instrumentalisée par ceux qui se firent, dans leur immense prétention et hubris, les représentants d’une entité destinée à nous englober tous que nous sommes : l’État. La démocratie a aussi pour conséquence l’imposition de la volonté de quelques-uns à tous. Et c’est ce concept que l’on présente comme l’aboutissement de la civilisation occidentale. Quel dommage ! Cette espèce de grand cirque où la course consiste à être le premier à atteindre le saint Graal des subventions ou des allocations qui sont le fruit de l’expropriation d’autrui. Ce système entretient des groupes qui dénoncent d’autres groupes, accusés de profiter davantage du système, nous emmenant vers des conflits inévitables et de plus en plus violents.

Et si la démocratie était dépassée ? Et s’il fallait désormais déléguer le pouvoir à chacun d’entre nous ? La vérité, c’est que la démocratie s’est diffusée rapidement parce qu’elle était initialement préférable aux alternatives l’ayant précédée en termes churchilliens et parce que les pays où elle fut adoptée tendirent à mieux fonctionner. Cette idée s’inscrit parfaitement dans l’évolutionnisme institutionnel propre à la philosophie hayekienne notamment. Une autre vérité est que la démocratie, associée à l’État-providence – qui est également sa conséquence naturelle au fur et à mesure que les politiciens utilisent le système pour se créer des clientèles captives de l’État – a conduit et continuera de conduire à des désastres. La démocratie est douce pour ceux qui sont entretenus par l’État-providence ; elle est l’abandon de la souveraineté et de la responsabilité de chacun sur sa propre vie, usurpée par l’État et exercée par quelques-uns prônant l’intérêt général, mais qui ne font en fait que poursuivre leurs objectifs propres, comme les libéraux et libertariens l’ont depuis longtemps remarqué. La démocratie, c’est la facilité. La démocratie, c’est la délégation de sa responsabilité individuelle en toutes choses : les choix de santé, l’instruction de ses enfants, l’aide à autrui, ce qu’il est permis de penser et de faire, etc. La démocratie est un prêt-à-porter ; la majorité ne peut se tromper. Il est amusant de constater à quel point ce concept d’infaillibilité revient dans un certain nombre d’idéologies : la théocratie papale avance toujours le concept d’infaillibilité du pape, tout comme la monarchie britannique : the Crown can do no wrong. De même, la majorité ne peut se tromper selon les sophismes en vogue chez les apôtres de la démocratie. Le libéralisme, lui, fait le postulat d’êtres humains faillibles, mais qui apprennent aussi par l’erreur et le tâtonnement. Évidemment, la perfection ne sera jamais humaine, mais un individu s’adaptera toujours plus rapidement à ses propres erreurs qu’un État, beaucoup plus pondéreux et inerte institutionnellement.

Par rapport à quelle définition au juste ? Et c’est là que nous touchons au nœud du problème. Se tromper n’est pas un concept collectif. Chaque individu a sa définition de ce qu’une erreur est. Pour certains, s’engager dans des études d’art est par exemple une erreur, pour un certain nombre de raisons qui peuvent être valables pour un individu mais pas nécessairement pour un autre. En tant qu’individu, si ma priorité consistait à améliorer mes revenus, je ne prendrais pas les mêmes décisions qu’un individu cherchant à maximiser son temps libre pour jouir de davantage de loisirs ou profiter de sa famille, quelles que soient ses raisons. Il s’ensuit que le second individu penserait sans doute que je me trompe en poursuivant un objectif de recherche du gain matériel alors que le premier ne serait pas en accord avec un but qu’il pourrait considérer comme la poursuite de l’oisiveté. La force du libéral est précisément de ne pas porter de jugement sur ces choix, ou s’il le fait (ce qui est son droit le plus absolu), de ne pas en tout cas imposer ses propres choix à autrui. Or, l’État est devenu – a toujours été – une machine à contraindre. Par le choix d’une pseudo-majorité, par des mouvements de foule confinant parfois davantage à l’ochlocratie, l’État va absorber les valeurs de la supposée majorité éphémère ayant voté puis va forcer autrui à y adhérer. Ainsi, si demain une majorité – toute relative, encore une fois – de Français venait à élire un gouvernement d’extrême-droite, on pourrait se diriger vers une répression de la liberté et des droits naturels de groupes entiers de la population de ce pays. Si tant de Français s’alarment par ailleurs de la montée en puissance d’idéologies comme l’islamisme, c’est aussi parce qu’ils craignent de voir un jour leurs représentants prendre le contrôle par les urnes. En somme, chaque groupe est monté contre l’autre dans une course à qui contraindra l’autre par le vote et cela par le jeu des nombres. On considère alors désormais les individus au travers du spectre de leur groupe d’appartenance et non plus pour eux-mêmes, ce qui n’est jamais que l’aboutissement du collectivisme le plus mortifère.

D’aucuns m’opposeront que le débat est libre et que la démocratie consiste à permettre à chacun de persuader son prochain pour avancer ses idées et que c’est ce qui fonde et rend légitime la démocratie. Pourtant, cette idée nie à nouveau l’individualité de chacun. Le fait qu’une majorité cautionne cela ne change pas la donne. Il y a de cela quelques mois, je m’exprimais dans un amphithéâtre d’une école de commerce de province à l’occasion de la projection du dernier film de Michael Moore – piètre référence s’il en est – Capitalism: A Love Story, dont la conclusion était qu’il fallait remplacer le capitalisme par la démocratie. Je pris alors la parole pour haranguer la personne qui présentait le film en lui demandant qui déciderait des valeurs qui s’imposeraient à la société et qui prendrait ensuite les décisions. Elle me répondit tout naturellement que la majorité définirait d’abord les valeurs puis le bon comportement de tous, avant de m’annoncer que ceux-ci seraient ensuite appliqués par un autre vote. Donc, avançais-je, si demain 99 personnes sur 100 dans l’amphithéâtre votaient pour me prendre mon ordinateur, je ne pourrais rien dire, car ce serait un vote majoritaire ? Donc, si demain 99 personnes sur 100 dans l’amphithéâtre estimaient qu’il faut exterminer les Juifs, cela serait correct car ce serait le résultat d’un vote majoritaire ? Point Godwin et reductio ad absurdum nonobstant, il s’ensuivit un silence de mort, car c’est fondamentalement ce qu’est la démocratie, même si je noircissais volontairement le trait pour la démonstration.

L’idée est que la majorité n’a pas toujours « raison », pour tant que l’on puisse seulement considérer la majorité comme un groupe homogène plus que comme une coalition d’intérêts temporaire. Il n’en demeure pas moins qu’il existe des faits. Galilée et Copernic avaient beau ne pas être dans la majorité, ils n’en avaient pas moins raison. Le libéralisme tient pour supérieur la faculté donnée à chacun d’exercer sa liberté et sa raison, soit sa perception de la réalité telle que traduite par nos sens. Il doit ainsi théoriquement empêcher que les propensions grégaires qui servent de béquille à la démocratie n’emportent dans leur sillage cette liberté et les droits naturels attachés à chacun d’entre nous. La démocratie, au contraire, ravive une forme hideuse de collectivisme en faisant le postulat que la majorité a nécessairement raison et est conséquemment habilitée à contraindre autrui.

De même que la démocratie est une coquille vide permettant les dérives et tyrannies de pseudo-majorités sur le plan des idées, elle est fondamentalement instable car ne garantissant pas les droits individuels qui échoient naturellement aux hommes. On l’a vu, il est aisé en France de passer des lois restreignant la liberté d’expression, bien sûr toujours sous couvert d’objectifs qui font consensus, mais une fois de plus, cela consiste à retirer aux individus l’exercice de leur libre arbitre et à le transférer à l’État. C’est un illogisme d’une incroyable stupidité, car si les individus sont considérés comme inaptes à exercer leur libre arbitre, comment l’État pourrait-il le faire, puisqu’il n’est par définition qu’un groupe d’individus ? Qui plus est, ils ne sont généralement pas des plus brillants à en voir ceux qui prétendent nous tenir actuellement sous leur férule ainsi que leurs prédécesseurs. L’un des principaux travers de la démocratie, même s’il ne lui est pas exclusif, est donc la tendance à la logorrhée législative. Les gouvernants promettent, puis légifèrent, créent des règles, qui pour exclure des gens du marché du travail et restreindre la concurrence pesant sur les groupes qui les ont élus, qui pour favoriser l’activité d’un généreux donateur. La démocratie consiste à tirer sur la corde. Elle encourage à passer plus de temps dans les couloirs des ministères plutôt qu’à prospérer en satisfaisant autrui, notamment en créant de la richesse, au sens matériel comme métaphysique, par la satisfaction des besoins humains. Le clientélisme démocrate empêche cela, permet le détournement des partis politiques par des groupes de pression, ce qui débouche sur un tandem big government-big business, le plus délétère qui soit. C’est particulièrement le cas aux États-Unis et en Union Européenne. Ce corporatisme débouche sur une réglementation particulièrement abondante qui protège les plus grandes entreprises, notamment celles qui disposent de la surface financière et de l’infrastructure nécessaires pour s’adapter ou éviter ces nouvelles contraintes, au détriment de leurs concurrents les plus petits. Ces derniers n’ont souvent pas l’expertise et les moyens juridiques de s’ajuster à ces changements et sont ainsi asphyxiés. Ainsi, la démocratie, qui amène déjà le pouvoir à l’État central, s’auto-renforce dans ses tendances centralisatrices. Cela contredit l’idée libérale de subsidiarité maximale, à savoir libérer l’individu des contraintes créées artificiellement par l’État et ne résultant pas d’un accord libre entre parties consentantes.

Il en va de même en économie ; l’État prétend poursuivre une politique motivée par l’ « intérêt général ». Qu’est-ce que l’intérêt général ? Qui le définit ? Une majorité dont on a déjà vu les limites plus haut ? Les représentants de l’État ? Mais alors, comment l’intérêt ainsi exprimé peut-il être général puisqu’il est avancé par un groupe limité d’individus ? Si un seul individu n’est pas d’accord avec cette définition, alors l’intérêt qualifié de « général » ne l’est tout bonnement pas. Encore une fois, chacun a sa définition de ce qu’est son propre intérêt, résultante des valeurs qui lui tiennent à cœur, ce point est bien rappelé dans La Route de la Servitude de Friedrich A. Hayek. Tant que la poursuite de ces intérêts n’empiète pas sur la quête d’autrui vers ses propres aspirations, pourquoi diantre devrions-nous imposer à tous une définition uniforme d’un supposé « intérêt général » ? La démocratie est ainsi l’antithèse de la liberté, individuelle par essence. Elle est l’émanation d’un collectivisme morbide et de sournois desseins d’une minorité de politiciens et de leur cortège de dépendants qui se servent de l’État pour bien se placer et vivre aux frais d’autrui, en prétendant chaque jour nous dicter notre conduite selon leurs valeurs et au mépris de ce que chacun voudrait pour soi.

La vision libérale, celle de l’École de Vienne, c’est la liberté, qui est wert-frei par nature (sans valeurs intrinsèques, celles-ci dépendant des choix de l’individu dans le respect de la liberté d’autrui). Ainsi, le libéralisme, poussé jusqu’à sa conclusion logique, est, volens nolens, la libération de l’individu, son émancipation des vieilles superstitions étatiques, constructivistes et collectivistes. C’est la faculté donnée à chacun de se définir en ses propres termes, de poursuivre ses propres objectifs et, surtout de ne pas se laisser dicter sa conduite par autrui. La démocratie n’est que le dernier maillon d’une longue chaîne de régimes qui asservissent l’individu et instrumentalisent l’État pour le plus grand bénéfice de groupes restreints d’individus et au détriment de tous les autres. C’est une négation de l’individu et il faudra à ce titre cesser de l’idolâtrer mais la voir pour ce qu’elle est réellement, à savoir une nouvelle couche de peinture pour faire paraître nos chaînes ancestrales comme neuves et reluisantes. Pourtant, elle n’en demeure pas moins des entraves. Le remède ? La société civile et les associations volontaires contre la superstition démocratique.

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  • Sur le sens de « démocratie » , je conseille de lire : Le mythe de la démocratie de l’historien Lucian Boia.

  • Merci pour ce beau texte qui nous rappelle ce qu’est le coeur du libéralisme !

  • Excellent article qui donne les bonnes clefs pour débattre

  • Merci pour votre article. Toutefois je me permettrais deux remarques :
    Premièrement si vous pointez quelques limites intéressantes de la démocratie vous ne proposez pas de solutions concrètes. En effet j’ai du mal à imaginer comment, dans une société purement libérale, serait par exemple réglés les problèmes de criminalités, de défense de la communauté ou encore d’aide aux plus démunis.
    Deuxièmement, il est un peu douteux de prendre pour exemple la « démocratie » française lorsque l’on veut se livrer à une critique de la démocratie. Car, à part élire un président aux pouvoirs hypertrophiés tout les 5 ans en se basant sur des promesses qui ne seront pour la plus part pas tenues, le citoyens français n’a pas tant de possibilités d’influencer la politique.
    L’exercice se révélerais sûrement plus difficile à propos d’une démocratie participative tel qu’on la pratique en suisse. Pays qui a une démocratie direct (initiatives populaire et référendum) fonctionnant non seulement au niveau fédéral mais aussi aux niveaux des cantons et des commune. Un gouvernement de sept membres issus des quatre grands partis politiques.
    Ainsi à titre d’exemple si les citoyens d’un canton votent pour un système social plus généreux ils devrons aussi payer plus d’impôts. En effet, les cantons et la confédération ne peuvent pas s’endetter de manières illimités. Se qui amène les gens à devoir se responsabiliser. Ainsi l’année passée les suisses ont refusé une initiative proposant six semaines de vacances obligatoires.
    De même je suis plutôt étonné lorsque vous expliquer que la démocratie est par nature instable alors qu’un des atouts de la Suisse est justement sa stabilité. Enfin à propos de la question de la liberté économique la Suisse fait partie des pays les plus libéraux du monde tout en ayant une démocratie développée…

    C’est pourquoi je trouve votre montée en généralité un peu rapide. Si vos critiques s’appliquent sûrement au modèle français, il me parait difficile de les généraliser à la démocratie.

    • Cela dépend en effet des contextes. Ceci étant, la démocratie suisse rentre déjà plus dans ce qu’Hayek qualifiait de « démocratie limitée » dans le sens où des limites sont aussi placées sur l’endettement des cantons. Une démocratie limitée plus poussée pourrait interdire à l’Etat d’assumer un certain nombre de fonctions qui sortent de ses attributions régaliennes. Elle pourrait même l’empêcher, dans une version extrême, de lever des impôts et l’obliger à se financer par donations, tandis que seules les localités pourraient lever des impôts strictement limités constitutionnellement pour des fonctions tout aussi strictement délimitées comme la sécurité et la justice. Transférer la levée de l’impôt au niveau local permettrait aussi une saine concurrence fiscale.

      Cet article que j’ai écrit se veut une réflexion de fond sur la démocratie et ce qu’elle implique en tant que régime politique, puisqu’elle accorde la primauté à l’opinion d’une majorité qui s’impose ensuite à tous. Cela ne varie pas que l’on se trouve en France ou en Suisse, le fondement est le même ; on considère que l’individu est sujet à ce qu’une pseudo-majorité éphémère décide. En cela, mon développement vaut aussi pour la Suisse.

      Théoriquement, si on voulait maintenir une cohérence idéologique, il faudrait prôner l’anarchie et la disparition totale de l’Etat légitimé par la démocratie. Cependant, je préfère m’en tenir à quelque chose de moins radical. L’idéal serait qu’une administration libérale revoit drastiquement la constitution et limite strictement l’impôt que des localités pourraient lever ainsi que les fonctions concernées, ce qui implique certes un degré de coercition par la majorité dans un premier temps, mais qui permettrait de limiter très rapidement les abus futurs. Par exemple, on pourrait penser à une clause constitutionnelle qui permettrait la désobéissance fiscale en cas de levée d’impôts excédant les limites permises par la constitution ou en cas d’implication des localités dans des fonctions non autorisées. Ainsi, on limiterait déjà sérieusement les dérives.

      L’idée, ce serait en somme de mettre en place une constitution très stricte et une subsidiarité maximale pour ensuite castrer les Etats et, largement, les localités. En retirant à ces derniers leurs pouvoirs, il n’y aurait plus besoin de cette mascarade démocratique qui décide de tout pour tout le monde, puisqu’on ne pourrait plus imposer ses opinions par les canaux de l’Etat. Dans les faits, l’idée démocratique resterait puisqu’on pourrait continuer d’élire un chef des armées/un super diplomate comme président qui formerait, comme aujourd’hui, une administration (très réduite puisque cantonnée à la défense, la sécurité et la justice, soit probablement 10% de PIB). On pourrait par contre strictement encadrer la capacité à légiférer, en introduisant par exemple des clauses forçant les pouvoirs publics à supprimer deux lois pour chaque nouvelle loi introduite. Bien entendu, l’idée serait une législation minimale et limitée aux bases : respect des contrats, de l’obligation d’information, des libertés individuelles et de la propriété. On pourrait aussi faire en sorte de limiter drastiquement les possibilités de révision de cette constitution en mettant des seuils très élevés, comme 80% du Parlement et un référendum obligatoire avec un palier tout aussi élevé.

      Le reste, ce serait à la société civile de l’assumer. Il est bien trop dangereux de laisser carte blanche à l’Etat dans l’instruction, la santé et tous les domaines qui touchent à notre vie quotidienne et où il est évident que l’Etat ne peut rien apporter, sinon confusion, monopoles et déni de liberté. Je n’en suis pas à prôner l’anarchie, je ne suis en effet pas convaincu que cela fonctionnerait en termes de respect des contrats. Mon modèle, c’est bien plutôt le constitutionnalisme, ce qui nécessite effectivement d’abord un passage par la démocratie pour en arriver à un modèle d’Etat minimal et arbitre où des fragments de démocratie demeureraient. Elire un chef des armées/un super diplomate, ainsi que des représentants qui n’auraient plus beaucoup de pouvoirs concrets sur nos vies, ce serait déjà une démocratie sacrément limitée et qui ne permettrait pas autant d’entorses à la liberté individuelle que c’est le cas aujourd’hui. Ce serait, en termes hayekiens, une minimisation de la coercition et une maximisation de la liberté, même si dans l’absolu, un degré de coercition serait encore en place. En fait, c’est probablement la vraie signification du régime de « démocratie libérale ».

      • Si je suis le raisonnement d’Hayek, les seuls domaines qui incombent à l’Etat sont :
        – la sécurité (intérieur)
        – la défense (extérieur)
        – la justice
        Je m’interroge sur la place qu’occupe la recherche fondamentale dans votre cette logique libertarienne. De votre point de vue, elle semble exclue et doit relever d’initiatives personnelles.

        Pourtant la recherche fondamentale sert pleinement les intérêt des individus. Elle leur permet à terme de dépasser les limites jusque là connues et d’acquérir de nouvelles libertés (lutter contre la maladie, se déplacer toujours plus loin en cassant les frontières, …)

        Je vois bien le mécénat, comme cela était réalisé dans le passé. Mais lorsque les investissements sont très lourds et surtout avec une durée dans le temps, ce mode de financement ne tient pas. Personne n’a les moyen de financer les nouveaux projets seuls et surtout de s’engager avec un retour sur fortune très incertain voire impossible.

        Alors oui, on pourrait avoir une vision militaire de la recherche fondamentale comme les Etats Unis le font bien. Cela a quand même permi de développer le GPS, l’Internet, les voyages dans l’espace.

        Mais comment le CERN, financé à 100% par des Etats, sur nos impôts pourrait-il être financé par des initiatives privées ou encore sous un prisme militaire ? Je ne vois pas.
        Les investissements sont colossaux, mais le retour sur investissements est lui très incertain et surtout avec une projection à 25 voir 50 ans.

        Comment voyez vous cet aspect dans une logique libertarienne ?

        • En fait, il existe deux versions de la philosophie hayekienne. La première phase d’Hayek fut beaucoup moins libertarienne que la seconde. Le Friedrich Hayek qui écrivit « La Route de la Servitude » était un libéral classique prêt à accepter des interventions ponctuelles de l’Etat en dehors des attributions régaliennes que vous citez, il était même en faveur d’une banque centrale. Le Friedrich Hayek des années 1980 jusqu’à sa mort en 1992 fut bien plus radical ; il était pour la privatisation de la monnaie et pour un Etat plus strictement réduit.

          Je me perçois plus comme libéral que comme libertarien sur un plan personnel, mais peu importe la nuance. La recherche fondamentale doit, à mon sens, rester privée. En s’intéressant à la recherche aux Etats-Unis et au Japon, on s’aperçoit qu’elle est largement privée et ces pays ont une avance sur l’Europe continentale. Clairement, l’avenir est dans le pooling des ressources d’acteurs privés financant des fondations et les universités dans un but de développement de la recherche fondamentale. Le privé ne peut tout simplement pas prendre le relai tant que les ressources qu’il perd actuellement en impôts et taxes ne sont pas libérées. Après, il n’existe concrètement aucune raison pour que des acteurs privés réunis en fondation ne puisse pas égaler, voire dépasser, l’argent mis sur la table par les Etats. Par ailleurs, les acteurs privés seront aussi motivés par les applications concrètes de la recherche fondamentale, donc ils s’intéresseront potentiellement aux avancées les plus profitables, donc les plus plébiscitées dans une économie de marché, ce qui permettra un usage plus optimal des ressources à cet égard.

      • Je suis personnellement d’accord avec Frank Robert.

        J’apprécie cet article car la question qui nous lie tous reste d’identifier la façon dont nous pouvons garantir la liberté individuelle dans une organisation politique donnée.

        Par contre je crois qu’aussi pertinente et brillante qu’est votre démonstration, j’ai comme le sentiment qu’elle manque de réflexion dans ce qu’est le principe de démocratie que vous assimilez un peu trop vite à l’exemple que nous avons sous les yeux aujourd’hui et qui pour moi n’est plus une démocratie.

        la lecture de Montesquieu est intéressante de ce point de vue là. La démocratie est née de la volonté acharnée d’empêcher les trois puissances que sont le législatif, l’exécutif et le judiciaire de se retrouver entre les mêmes mains. De ce point de vue là toutes nos organisations politiques ont complètement faillie. En France les fonctionnaire tiennent tous l’exécutif et l’assemblée, et ils ont leurs droits et tribunaux propres plus les moyens de se soustraire aux tribunaux civils par le biais des procureurs qui répondent en ligne hiérarchique directe à l’executif. Aux Etats Unis ce sont les avocats qui détiennent tous les pouvoir et pillent ce pays massivement. Là où ça se passe différemment c’est qu’en France c’est par l’état qu’ils pillent puisqu’ils exercent en son sein, tandis qu’aux états unis ils ont favorisé le pillage massif dans le privé puisque les avocats, en dehors de l’assemblée exercent dans le privé … SI l’on arrivait à quantifier ce phénomène qui est mal perçu aux Etats Unis ce serait intéressant.

        Je ne vois pas contrairement à vous une faillite de nos démocraties, mais plutôt une faillite de nos modèles politiques à garantir la Démocratie.

        Il faudrait vraiment bien étudier la dérive américaine pour comprendre comment elle s’exerce. Je crains que seulement limiter l’état à ses fonctions régaliennes et créer des ensembles régionaux sur une base distributive plus reconnaître la supériorité des contrats, c’est un peu ce qu’ils ont fait et ça a failli aussi.

        En France en revanche, franchement je me demande si ce n’est pas peine perdu. Entre le jacobinisme et le mépris constitutionnel et politique généralisé pour la séparation des pouvoirs on est mal barré mais encore là on peut y arriver. Le pire des obstacles c’est le droit. Les structures du droit sont l’héritage d’un dictateur le droit est extrêmement dirigiste et ce dirigisme est profondément ancré dans la société. Nous avons un deuxième problème c’est la formation de l’Etat sur la base d’un droit spécifique. Là ou partout le droit administratif est intégré au droit commun, en France il est complètement séparé et se juge dans des tribunaux séparés. L’Etat Français a une vie en marge de ses populations. On a beau renverser les régimes dans le pays, changer de constitution, ce droit reste et les élites administratives persistent toujours. En France la constitution de la nation s’est faite sur un socle différent de celui de l’état. Bastiat déjà en 1850 fustigeait dans « la loi » la formation des élites en marge de la société. En 2012 nous avons 162 ans plus tard, nous avons toujours l’ENA.

        Je ne sais pas comment on fait. Mais étudier la constitution de ces oligarchies devrait être un travail entrepris par les libéraux. Pour ma part je suis favorable à ce que les affaires politiques se traitent au plus proche du terrain sur un modèle fédéral ou autonomiste. Mais avec transfert des pouvoirs et contre pouvoirs. Car en France on transfert à l’executif local un pouvoir considérable mais on n’a pas mis en face le pouvoir législatif pour le contrôler.

        Une autre réflexion me rend plus optimiste sur ces questions. Ces systèmes de pouvoir et ce droit que nous avons en France ont été mis en Place alors que nous rentrions dans une époque industrielle et finalement cette façon de faire correspondait bien à l’organisation du complexe industriel, hiérarchique, rationnel. Cette époque est révolue nous ne sommes plus dans des économies industrielles mais dans des économies de l’intelligence et de l’entreprenariat. Cela appellera nécessairement une révolution de nos approches du pouvoir.

        Mais sur le plan de la réflexion, je ne pense pas que les spécialistes ont encore de modèle de gouvernance à proposer alors que l’ancien monde est déjà en train de s’effondrer. Je pense que nous allons rentrer dans une période de chaos fort. Le monde dans lequel nous vivons est en train de s’effondrer mais nous ne sommes pas encore outillés pour rentrer dans le nouveau monde. Entre les deux quoi ? La Guerre ?

        • La séparation des pouvoirs désirée par Montesquieu n’a pas pu être maintenue, que ce soit en France, aux Etats-Unis ou ailleurs. La démocratie et le populisme qui lui y est inhérent ont balayé l’idée d’un Etat modéré et axé sur la préservation des droits individuels, mû par des contrepoids sains. Les Etats-Unis ne sont pas allés assez loin dans la limitation de l’Etat. Surtout, la Guerre de Sécession a remis en cause l’un des principaux contrepoids à l’Etat central : le droit de sécession des Etats. En outre, le piétinement de la doctrine de la nullification façon Calhoun, qui aurait permis que les Etats fédérés gardent la main sur la législation en dernier recours, a renforcé l’Etat central.

          Je partage largement votre analyse concernant la France. L’alternative que je propose, je l’ai détaillée plus haut dans un commentaire.

          • Je suis d’accord avec vos propositions. Mais je maintiens qu’il faut étudier la façon dont les avocats ont détourné la loi à leur profit. Votre proposition salutaire permet de régler le problème des fonctionnaires français. Mais il n’empêche pas d’autre corporation d’orine privée de se saisir des pouvoirs comme cela se passe aux Etats Unis alors même que leur droit affirme la primauté du contrat sur la loi. J’ai le sentiment qu’il faut pousser le raisonnement plus loin.

            Il faut repenser notre constitution en plaçant la garantie des libertés individuelles comme étant son fondement, en france la 5ième République n’a pas cet objectif. Mais je pense que le deuxième problème est de garantir que les pouvoirs ne soient pas détournés par des groupes d’intérêts. Car dans ce cas là, même si la constitution est libérale, dans les faits, elle sert alors un intérêt particulier au détriment des masses. Le problème est vraiment de taille, le pillage de nos sociétés par le fonctionnaires ici, avocats là bas est massif et sans équivalent. Il a été masqué par la dette Publique en France, Privée et publique aux Etats Unis. Il faut se garantir contre le détournement des lois, c’est essentiel.

            Et un état conçu pour garantir les libertés, si c’est une pierre angulaire, n’est pas suffisant à l’image des Etats Unis qui ont failli de ce point de vue là.

          • Si vous avez un email, ça m’intéresse de discuter et de réfléchir là dessus, ou un forum, ou un blog.

            Un site pour les Etats Unis : http://www.constitutionalguardian.com je connais très bien la personne qui a créé ce site et qui a commencé à réfléchir sur ces questions dès la fin des années 80.

          • Bonjour Blueglasnost. Et si vous rajoutiez un droit au référendum d’initiative populaire à votre système pour éviter toute dérive ? Référendum qui ne pourrait s’opposer aux libertés individuelles, pour éviter là encore certaines autres dérives comme en Suisse…

  • Non, c’était seulement un exemple, j’aurais pu prendre l’extrême-gauche, le PS, l’UMP ou n’importe qui d’autre. Si vous revendiquez l’extrême-droite comme représentante du patriotisme, vous devez être bien désespéré.

  • Churchill disait « la démocratie est un mauvais régime, mais c’est le moins pire de tous ».

    Le fait est que vous ne proposez pas vraiment de solution. D’un point de vue théorique, si je m’attache à la démocratie dans son sens étymologique (le pouvoir pour et par le peuple). La majorité peut se tromper, ça ne veut pas dire que l’individu est infaillible, et si il apprend de ses erreurs, un groupe apprend tout autant (on appelle cela le poids de l’histoire) et celui qui est élu si il se trompe doit rendre des comptes à ceux qui l’ont élus, le logique clientéliste est saine d’un point de vue démocratique puisque cela consiste à satisfaire le plus grand nombre.
    Qu’est un dirigeant qui ne cherche pas à assurer la meilleur situation à la majorité de la population?
    Dénoncer le clientélisme n’a pas vraiment de sens, puisque dans cette logique, pour être élu il faut satisfaire le maximum de personnes, si il satisfait uniquement un petit nombre, alors le dirigeant ne sera pas réélu. C’est donc plutôt une réussite puisqu’un dirigeant qui ne tirerait pas vers le haut le maximum de la population serait viré.
    Le fait est qu’un modèle social non anarchiste repose forcement sur la notion de groupe car sinon c’est la loi du plus fort qui s’applique, et si ce n’est plus sur le critère physique que cela se détermine, c’est devenu le pouvoir monétaire (ce qu’on appelle au USA « a dollars for a voice »).

    • La solution que je propose plus haut dans l’un de mes commentaires, c’est le constitutionnalisme qui suppose effectivement une forme de démocratie, mais bien plus limitée et inoffensive que l’actuel « modèle ».

  • Cette critique est celle de l’autocratie française, ça n’a rien à voir avec la vraie démocratie qui est une démocratie au moins semi-directe à la suisse.

    Dans une démocratie on vote sur les impôts, les aménagements, les lois, les dépenses, le budget, on peut faire des initiatives des référendums. Rien de tout ça en France ou on se borne à élire le prince ,son frère ou son cousin issu des mêmes milieux.

    Et sans contestation les pays qui s’en sortent le mieux sont en haut du classement des démocraties tandis que la France n’est même pas listée (Et avec raison) comme vraie démocratie.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Indice_de_d%C3%A9mocratie#Classement_2010.5B2.5D

    • La Suisse n’échappe pas au travers de la démocratie quand celle-ci est excessive, on le voit quand des électeurs votent pour s’arroger les richesses d’autrui ou davantage taxer des catégories de citoyens comme cela est encore arrivé récemment dans certains cantons. Evidemment, la Suisse reste incroyablement supérieure à la France dans beaucoup d’aspects, mais elle n’est pas dépourvue d’un certain nombre de défauts.

      Quant au fait que les démocraties performent mieux que la moyenne des autres pays, c’est ce que je disais dans mon article : les démocraties sont relativement supérieures aux autres régimes. Cela ne veut pas dire qu’elles ne performeraient pas moins bien qu’une nouvelle alternative.

      • Blueglasnost: « mais elle n’est pas dépourvue d’un certain nombre de défauts. »

        C’est évident… « le moins mauvais ».

        Blueglasnost: « Cela ne veut pas dire qu’elles ne performeraient pas moins bien qu’une nouvelle alternative. »

        J’ai peine à imaginer laquelle ?
        Une démocratie améliorée avec un certain nombre de garde-fou (interdiction constitutionnelle d’endettement par exemple sauf guerre, limitation du champ de l’état etc. etc.) mais « autre chose » qu’un démocratie je ne vois pas !?

        Si le pouvoir n’est pas morcelé il est concentré et c’est la boite de pandore.

        • J’ai justement suggéré un constitutionnalisme strict en réponse aux dérives de l’hyperdémocratie qui met trop de pouvoirs dans les mains de populistes agitateurs.

  • Si j’osais, je proposerais déjà, devant l’incompétence globale des politiques (qui ne connaissent rien à la véritable économie ou à la notion de science, entre autres), à ce qu’ils cessent de présenter un programme, mais bien plutôt leur C.V. : nous serions certainement sidérés…

    Et la Grèce antique était aussi une démocratie: il y avait un sénat 😉

    MS

  • La démocratie peut aussi s’entendre comme le pouvoir des citoyens. Le problème en démocratie contemporaine, c’est que l’Etat s’est substitué au peuple, ensemble de citoyens interagissant sans contrainte extérieure a priori, mais seulement a posteriori en cas d’infraction à un contrat librement consenti prévoyant des sanctions. Pour rendre son sens originel à la démocratie, il « suffirait » que les citoyens, appelés collectivement peuple, mais restant des individus libres au sein d’une collectivité de fait, mais non juridique, résidant sur un territoire juridiquement délimité, sortent de cette institution coercitive.

  • Merci beaucoup Jacques pour cet article. C’est dans le même sens que j’ai créé la page https://www.facebook.com/Declaration.of.Individual.Sovereignty

  • Après la lecture il me semble que l’auteur écrit à charge pour valoriser ce qu’il appelle « le libéralisme » contre ce qu’il appelle « la démocratie ».
    Dans l’état actuel des choses, tout en postulant qu’il n’y a pas une démocratie mais des démocraties, ni un libéralisme mais des libéralismes, il serait confus de s’exercer à démonter ce qui existe en tant que « fausse démocratie ».
    Dans l’esprit de beaucoup de libéraux la démocratie est contraire au capital construit, la preuve c’est que dès que le mot référendum est prononcé, les marchés financiers infligent la fessée immédiate et font chuter les bourses aux valeurs amorales.
    Avis donc au démocrates en herbe! La démocratie n’est pas uniquement la force et le pouvoir du plus grand nombre sur le plus petit comme voudrait nous le faire comprendre la situation actuelle, car là serait la dictature bête et disciplinée effectivement de la démocratie sourde qui, dans une auto destruction savamment occulte, cherche à favoriser un système libéral avec des porteurs de capitaux dont la plupart ont ramasser des fortunes bien mal acquises (vol manifeste). La démocratie ouverte c’est aussi l’échange et le dialogue et le vote qui favorise l’expression et la défense des minorités en toute intelligence sur des sujets qui les concernent en priorité voir exclusivement. La démocratie ne tolère pas le mutisme des minorités, elle en prend aussi leur défense dans un respect mutuel. Réduire la démocratie à la vision de ce qu’elle n’est pas aujourd’hui c’est effectivement prouver que seul la force du nombre est acharné à écraser les minorités. (Regardez la boite à idée ump où l’idée en tête était de supprimer les allocations des parents d’élèves peu assidus à l’école).
    La démocratie détournée est hélas une dictature de la stupidité. La vraie démocratie s’apparente plus au strict contraire de la Bourse, avec une bourse citoyenne dans laquelle les citoyens peuvent voter et donner une cotation continue sur des valeurs morales.

    • Suite…et dans une démocratie stabilisée et construite pour durer, il en va qu’il y a aussi normalement un Conseil des Sages qui fait que office de garde fou. Donc les sophismes sur l’extermination des minorités ne tient pas un seul instant. C’est un peu comme l’idée de Jacques Brel qui dit que « si 11 imbéciles et 10 intelligents votent, se sont les imbéciles qui gagnent », il faut se demander comment se fait-il que cette démocratie-là ait pu laisser faire autant d’imbéciles! Que fait l’éducation?

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