Les Français, surtout jeunes, seront de plus en plus nombreux à choisir l’exil et à quitter la France. Bon vent !
Par Baptiste Créteur.
La France compte déjà plus 2 millions d’expatriés, et ils devraient être 3 millions d’ici 2020 à avoir ainsi choisi l’exil. Les jeunes Français ont pour certains entendu l’appel de Libération et partent découvrir un monde si vaste et si différent avant de revenir, mais plus nombreux sont ceux qui ont entendu l’appel de Contrepoints et partent sans se retourner.
Les jeunes nés après les années 80 sont les plus nombreux à vouloir partir, notamment car ils éprouvent des difficultés à trouver un emploi et voient dans l’expatriation un moyen de booster leur curriculum vitae. […] D’autres, cependant, partent avec une autre idée en tête : s’installer définitivement à l’étranger. Pour eux, le nouvel Eldorado serait ailleurs. Qatar, Émirats Arabe Unis, États-Unis, Chine, Allemagne… autant de pays qui attirent aujourd’hui la jeunesse française. A-t-elle pour autant plus d’avenir à l’étranger ? La France ne s’occupe-t-elle pas assez de ses jeunes ? Les pouvoirs publics devraient-ils, au contraire, chercher à endiguer ces départs afin de capitaliser sur ces futurs talents ?
Les pouvoirs veulent endiguer ces départs, comme les départs des Français en général, en taxant les Français même pour financer des services dont ils ne bénéficient pas, au nom d’un contrat social qui n’est pas tout à fait un contrat puisqu’on n’aurait pas le droit de le refuser. Et même en menaçant les Français de renoncer à leur nationalité, ils ne parviendront pas à endiguer les départs : qu’il devienne difficile de quitter un pays est un bon signe qu’il est urgent de le faire, et l’histoire est truffée d’exemples d’hommes risquant leur vie dans l’espoir de pouvoir enfin vivre.
Le seul moyen d’endiguer ces départs, c’est de rendre la France attractive, ce que l’État ne peut pas faire. Ce que peut faire l’État, c’est cesser de vouloir être omniprésent, arrêter de penser qu’il peut résoudre tous les problèmes du pays pour s’apercevoir ensuite que son action a empiré la situation sans jamais l’admettre. Ce n’est pas la direction que semble prendre le gouvernement, et ses messages à l’attention des entrepreneurs et des jeunes n’y changeront rien.
Pourquoi un tel frémissement ? La première explication est sans doute la crise. Quelques pays attirent naturellement les jeunes diplômés quand la France affiche une morosité économique et renvoie l’image d’une terre peu favorable aux entrepreneurs. « Dans l’imaginaire collectif, un pays comme les États-Unis offre plus de facilités juridiques et administratives que la France », constate Manuelle Malot, directrice carrière et prospective à l’École des hautes études commerciales (Edhec). Les candidats au départ peuvent donc avoir l’impression que l’environnement économique y sera plus adapté à l’entrepreneuriat. Ce qui n’est pas totalement faux, à en croire Thibault Lanxade, président de l’association Positive entreprise : « Les financements d’entreprise, comme le capital-risque, y sont beaucoup plus développés, les investisseurs y trouvant davantage d’intérêts. Non pas que les succès de sociétés nouvellement créées soient plus nombreux, mais celles qui réussissent le font avec plus d’ampleur qu’en France, en raison de l’importance du marché. »
L’État ne peut pas faciliter le financement des entreprises : pour les financer directement ou orienter le financement, il utilise des ressources qui pèsent sur l’ensemble des entreprises. Pas plus qu’il ne peut créer ou protéger l’emploi, ni favoriser la croissance, ni mettre en œuvre une juste distribution des revenus : le seul moyen d’y parvenir, c’est de laisser les individus exprimer leurs préférences. C’est ce que font aujourd’hui les Français en exprimant leur préférence pour d’autres pays où les conditions et l’avenir leur semblent, à raison, plus favorables. S’ils veulent éviter que les jeunes Français ne partent, les politiciens devraient changer de paradigme, cesser de se demander pourquoi les Français partent mais se demander pourquoi ils resteraient. Cela suppose notamment de cesser d’analyser le reste du monde en termes de compatibilité avec le dogme socialiste appliqué depuis des décennies en France, mais en termes d’attractivité d’une part et de respect des principes fondamentaux – liberté, propriété privée, sûreté – d’autre part. C’est ce que font ceux qui partent et ceux qui envisagent de partir. En l’absence d’alternative au socialisme et à l’étatisme lors des élections en France, ils choisissent une alternative à la France.
Les Français ne sont pas prêts à travailler et entreprendre sans jouir des fruits de leur travail, dont ils se voient dépossédés pour alimenter une dépense publique qui représente 56% du PIB. Pas plus qu’ils ne sont prêts à vivre dans un environnement où la propriété privée est de moins en moins reconnue comme un principe : la négation de la propriété, c’est le vol. S’ils choisissent de partir aujourd’hui, c’est aussi sans doute parce qu’ils savent que l’avenir est compromis par une dette qui plane au-dessus de leur tête sans que ceux qui les dirigent ne semblent s’en préoccuper outre mesure et dont ils savent bien qu’ils devront, un jour ou l’autre, la rembourser. La France étant incapable de se réformer, il faudra sans doute que l’État en arrive à la situation du Zimbabwe pour envisager de prendre des mesures qui seront devenues inéluctables, si tant est qu’on lui en laisse le temps.
Plus que jamais, le champ des idées ne doit pas être laissé inoccupé ; il ne faut pas laisser le champ libre à ceux qui pensent à distribuer les revenus avant de les gagner, à ceux qui se parent de vertu en étant généreux avec l’argent des autres et en recourant partout où ils en sentent le besoin à la coercition, à ceux qui considèrent que tout ce qui est à vous est à eux.
A ceux qui partent, bon vent ; ne vous demandez pas qui vous laissera faire, mais qui vous en empêchera – tant qu’il en est encore temps. A ceux qui restent, bon vol ; pour ça, vous pouvez compter sur l’État.
Doctorat en poche, la première chose que j’ai faite c’est de m’expatrier.
Retourner en vivre France ? Non merci.
moi aussi
En incitant les français à partir hors du magnifique paradis socialiste de république populaire de France, vous.risquez, cher Baptiste, un petit séjour au goulag !
Il faut effectivement partir avant que des miradors ne soient mis en place…
C’est bien pire qu’une question économique, c’est une question sociale. Quand un fonctionnaire ne voit aucun problème à vous interdire de faire un feu de cheminée chez vous, c’est qu’on a franchi les pire limites. Le mot « Fascisme » n’est même plus assez fort pour décrire ce qui se passe.
il faut bien se convaincre que nous vivons dans une DICTATURE
l’Etat dévore 56% du PIb et le niveau des prélèvements obligatoires est autour de 50% !!
Tout compte fait, nous avons environ 8 millions de chômeurs, ce qui n’empêche pas l’Etat d’organiser l’arrivée de centaines de milliers d’immigrants chaque année.
selon une formule bien connue: « nous exportons des bacs + 5 et nous importons des bacs – 5 »
Le socialisme conduit au TOTALITARISME et nous y sommes. La France est tombée dans le socialisme il y a plus de trente ans et depuis s’y enfonce inéxorablement.
Le drame c’est que la majorité des français l’ignore.
lire de PHILIPPE NEMO « La France aveuglée par le socialisme » parut fin 2011
ré information sur http://www.polemia.com
Je « plusoie » mais cela fait plutot 200ans que la Fr est rongee petit a petit par le collectivisme..
@ Petitjean
Bonjour,
Lorsque vous dites que les prélèvements obligatoires sont aux alentours de 50%, vous ne prenez pas le problème par le bon bout. Partez du départ. Quelle est la plus value que l’entreprise octroie à la rémunération de mon activité? Si vous en défalquez, certes, les charges « salariales », patronales », mais aussi toutes les dispositions obligatoires et contractuelles liées à votre emploi, votre net représente moins de 50%. De ces 50% (pour faire simple), il vous faut défalquer votre taxe d’habitation (obligatoire), les 20% de TVA sur toute votre consommation (je sais, 5.5 sur la nourriture mais 70% sur l’alcool, le tabac, les carburants…) les taxes spécifiques sur l’eau, le gaz, l’électricité, la répurgation, sur les supports magnétiques, l’adsl, le coût de la carte grise, du controle Technique, et toutes autres babioles obligatoires, c’est déjà plus de 70% de la part de plus value que votre employeur a attribué à votre activité qui est partie vers l’ogre. SI vous êtes propriétaire, ajoutez la taxe foncière, les « droits d’enregistrement » , les « droits de mutation », les normes…. Vous ne pouvez, en France disposer que de 20% de la part de plus value que votre employeur accorde à votre activité professionnelle. Beaucoup moins que les serfs du Moyen Age, beaucoup beaucoup moins que les travailleurs du XVIIIe siècle qui firent la révolution….
L’analyse de Philippe Nemo est intéressante mais un point est à élucider : je ne savais pas qu’il existait des frontières économiques !
Les frontières ne sont que politiques : elles viennent de la volonté des classes dirigeantes de protéger leur pré carré de leurs adversaires.
Sous le prétexte fallacieux de la sécurité, elles ont érigé des péages, payés par les habitants du pays (les droits de douane).
Le marché commun et l’abaissement des tarifs douaniers est un progrès pour tous les consommateurs européens.
Fuir ou Changer le système tel est le choix.
Au pays bas, salaire bas
Je ne pense pas que l’état fasse quoi ce soit pour empêcher les jeunes de partir, sinon comment expliquer que toutes les grandes écoles et les universités (elles s’y mettent aussi) imposent aux étudiants des séjour à l’étranger ?
De toute façon raisonner et envisager l’avenir uniquement à l’intérieure de frontières est devenu saugrenu pour les jeunes étudiants d’aujourd’hui, qu’ils soient français ou autres.
Ils ont tout simplement intégré la mondialisation, c’est là toute la capacité d’adaptation de l’espèce humaine, tout est dans l’ordre des choses !
Je la cite souvent cette statistique familiale, de 4 jeunes (Bac +5 et 6) venant tout juste d’entrer dans la vie active :
– un fonctionnaire (professeur en collège),
– trois dans le privé et expatriés !
Les jeunes partent parce qu’ils savent qu’avec la retraite par repartition et les armees feignasses, ils sont concamnes a l’esclavage au nom du socialisme. Comme le disent d’autres, on se barre avant que les miradors soient eleves.
« Les jeunes partent parce qu’ils savent qu’avec la retraite par repartition »
J’ai connu un Anglais qui avait quitté le royaume de sa majesté à l’époque de Thatcher pour venir en France pour la retraite disait-il…C’était peut être de l’humour d’outre Manche ?
A l’évidence, il ne ne touche pas une retraite de l’Etat français. Sa retraite provient du régime auquel il a cotisé.
Indépendamment de ce point, la France est en effet un assez bon pays pour prendre sa retraite : climat, paysages, nourriture, culture… et il attire pas mal d’étrangers dans ce but.
La France est vouée à être un pays de fonctionnaires, de retraités, de touristes et d’immigrés. Ce n’est évidemment pas viable.
La France est le pays qui expulse chroniquement ses élites : templiers, philosophes, cathares, huguenots, aristos, écrivains, elle a peuplé la Belgique, l’Afrique du Sud, le Canada et les USA, la Suisse et l’Angleterre, etc, etc.
Maus en dirigeants avisés, les gouvernements compensent l’hémorragie, a grands renforts d’immigrés souvent aussi fauchés qu’incompétents.
Curieuse transfusion 🙂
Hier Envoyé Spécial y consacrait un sujet, assez édulcoré, mais très clair : on crée en Angleterre une société en 18 minutes, et aucun pays ne matraque fiscalement ou socialement à hauteur de la France, ni ne punit les plus-values ou les héritages.
Pendant ce temps la gauche cherche comment enfermer ses riches, ou les poursuivre s’ils se sont échappés !!! Et en veut au monde entier qui lui ferait « de la concurrence fiscale », avec l’espoir de les contraindre tous à rallier son panache blanc !
Bref, Mollande n’est pa prêt de comprendre …
« On crée en Angleterre une société en 18 minutes »
C’est un cliché. Je lisais il y a quelques jours la complainte d’un expatrié résident en Allemagne qui était justement en train de installer une société en Angleterre, et il fulminait sur les longs délais pour ouvrir un compte en banque.
Lisez les commentaires sur les sites britanniques, on se croirait en France : ils sont pleins de gens furieux du poids de l’Etat, des impôts, des contraintes réglementaires, etc. Vous y trouverez plein de gens qui disent que c’est impossible de créer une entreprise en Angleterre et qu’il faut partir le faire à l’étranger. Je suppose que c’est un peu moins mauvais qu’en France, mais tout est relatif.
De toutes façons, le délai et le capital pour créer une entreprise sont un faux problème. Les formalités de création n’ont lieu qu’une fois, et il faut de toutes façons un certain capital, même si ce n’est pas obligatoire légalement.
C’est après que cela se corse : taxes, formalités et contraintes réglementaires. Et c’est aussi la mentalité des gens qui compte. C’est ça qui fait la différence. « Créer une société en 18 minutes » n’a aucun intérêt, sinon pour les journalistes qui font des reportages sur la création d’entreprise.