La Signification profonde de l’harmonie sociale selon L. von Mises

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L von Mises

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La Signification profonde de l’harmonie sociale selon L. von Mises

Publié le 6 février 2013
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Mises démontre que la coopération est préférable au travail solitaire, le travail divisé est plus productif et l’homme en société est plus heureux.

Par Daniel J. Sanchez.
Un article de l’Institut Coppet.

Dans la mythologie grecque, Éris, la déesse de la guerre, était souvent maléfique. C’est de son fait que la guerre de Troie s’est déclenchée, cette guerre qui, selon les mots d’Homère, a fait « de beaucoup de héros … la proie des chiens et des vautours. » [1] Dans la Rome antique, Concordia, la déesse de l’harmonie sociale, était l’une des divinités les plus vénérées. Les Romains lui consacraient souvent un nouveau sanctuaire après la fin d’une guerre civile. Des deux, quelle est la déesse qui avait le plus d’emprise sur les faits et gestes des hommes ? Quel est l’état le plus naturel ? L’entente ou la discorde ? L’harmonie ou la lutte ?

À travers l’histoire, chacune des deux déesses a eu ses adeptes parmi les intellectuels. La longue tradition du camp de la « discorde » explique que les conflits sont une réalité inhérente à la vie économique. Selon Ludwig von Mises, la thèse centrale de cette tradition est que

le gain d’un homme est la perte d’un autre : personne ne peut s’enrichir autrement qu’au détriment des autres. [2]

Mises appela cette proposition le « dogme de Montaigne », en référence à l’essayiste français Michel de Montaigne, qui ne fut pas à l’origine de ce dogme mais lui en fournit une défense retentissante. Mises écrivit que le dogme de Montaigne fut la « quintessence » du mercantilisme, cette école de pensée économique qui défendait mesures protectionnistes et guerres commerciales.

Mais ces avocats de la « discorde » furent bravement contrés par les premiers libéraux qui, en se fondant sur les enseignements de la science de l’économie politique nouvellement formée, croyaient en une harmonie des intérêts dans une économie de marché. Mises appela leur croyance « la doctrine classique de l’harmonie » [3] et qualifia d’ « harmonistes » leurs propagandistes. [4]

Par exemple, David Hume, que Mises appelle « le fondateur de l’Économie Politique britannique » [5] faisait remarquer que le commerce n’était pas un « jeu à somme nulle » au niveau international. Il conclura Sur la Jalousie du Commerce, l’un de ses essais les plus populaires, en proclamant que

« non seulement comme homme, mais encore comme sujet anglais, je fais des vœux pour voir fleurir le commerce de l’Allemagne, de l’Espagne, de l’Italie et de la France elle-même. Je suis certain, du moins, que la Grande-Bretagne et tous les pays que je viens de citer verraient s’accroître leur prospérité réciproque, si les souverains et les ministres qui les gouvernant adoptaient de concert des vues plus bienveillantes et plus libérées. » [6]

Dans le débat d’idées, les économistes libéraux ont fini par vaincre les mercantilistes. Et la doctrine classique de l’harmonie a ainsi supplanté le « dogme de Montaigne » dans l’esprit de la plupart des hommes de premier plan, et ce dans une grande partie de l’Occident. Cela a abouti à ce que Mises a appelé « l’âge du libéralisme », lequel a ouvert la voie à la révolution industrielle et à ses effets sans précédent sur le bien-être humain. Nous devons notre niveau de vie, et le fait même que la plupart d’entre nous sont encore en vie, à la victoire de la doctrine classique de l’harmonie sur le « dogme de Montaigne ».

Malheureusement, les nouvelles doctrines antilibérales ont commencé à gagner du terrain dans les milieux intellectuels à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. À la fin de la Première Guerre mondiale, la philosophie sociale du conflit était à nouveau dominante, et défendue avec plus de ferveur que jamais.

Les « anti-harmonistes » de droite, excellemment représentés par les Nazis, parlaient d’un conflit racial ou national inconciliable. Le seul chemin vers la paix était que la race ou la nation la plus forte subjugue ou détruise complètement toutes les autres.

Mises analysa cette tradition avec une grande précision :

« Au sein de la philosophie des anti-harmonistes, des diverses écoles du nationalisme et du racisme, il faut distinguer deux lignes de raisonnement différentes. L’une est la doctrine de l’antagonisme irrémédiable entre les différents groupes, que ce soient les nations ou les races. Selon les anti-harmonistes, la communauté d’intérêts n’existe qu’entre les membres d’un même groupe. Les intérêts de chaque groupe et de chacun de ses membres s’opposent de manière implacable à ceux des autres groupes et de tous leurs membres. Il est donc “naturel” qu’il doive y avoir une guerre perpétuelle entre les divers groupes.

Le second dogme des philosophies nationalistes et racistes est considéré par ses partisans comme une conclusion logique découlant de leur premier dogme. De leur point de vue, les conditions humaines impliquent des conflits à jamais irréconciliables, d’abord entre les différents groupes luttant entre eux, puis, plus tard, après la victoire finale du groupe dominant, entre ce dernier et le reste de l’humanité mise en esclavage. »

Les marxistes furent également, à leur façon, des anti-harmonistes radicaux. Au lieu de conflits ethniques ou raciaux, ces anti-harmonistes de gauche parlaient de conflits inconciliables entre classes sociales. Pour eux, la seule voie vers la paix devait être le renversement radical de la classe bourgeoise par la classe prolétarienne.

Dans la pratique, ces deux traditions de pensée antilibérale ont toutes deux été poussées par leur logique interne en direction du totalitarisme. Et même si elles sont souvent considérées comme diamétralement opposées l’une à l’autre, elles sont toutes les deux de la même plume, en ce que, fondamentalement, elles traitent de conflit et de division. Leurs lignes de partage suivent des axes différents.

Comme l’a écrit Ludwig von Mises : « L’idéologie nationaliste divise la société verticalement, l’idéologie socialiste horizontalement. » [7].
Mises est justement appelé « le dernier chevalier du libéralisme », parce que dans l’entre-deux guerres, au moment où la croyance en l’harmonie des intérêts dans l’économie de marché a complètement cédé le pas au militarisme, au protectionnisme, à l’interventionnisme et au socialisme — une époque où même ceux qui s’appelaient eux-mêmes « libéraux » prônaient la planification et l’État-Providence — il tenait bon et représentait la dernière voix forte en faveur de la doctrine classique de l’harmonie des premiers libéraux.

Les temps dans lesquels nous vivons aujourd’hui sont loin d’être aussi idéologiquement fiévreux qu’à l’époque. La philosophie sociale du conflit n’est plus aussi prégnante qu’elle l’était alors au sein de larges fractions de l’opinion. Mais vous pouvez encore l’observer aujourd’hui, bien qu’elle soit tempérée par le vague sentiment que le marché et les relations pacifiques sont d’une certaine façon bénéfiques. La philosophie sociale du conflit remontre son allure antique lors, par exemple, des colères populaires sur le mode « attaquez les riches » que vous entendez chez les progressistes en panique face à l’aggravation de la crise économique. Et ensuite il y a le « choc des civilisations » que vous entendez dans la rhétorique des néoconservateurs.

Pourquoi Mises croyait-il en l’harmonie des intérêts ?

D’abord, il a observé un intérêt commun universel découlant du fait que l’éternelle « multiplicité de la nature » (la diversité des ressources naturelles et des qualités personnelles) pousse nécessairement à l’accroissement de la productivité sous la division du travail.

« L’effort humain exercé sous la division du travail et dans la coopération sociale réalise, toutes choses restant égales par ailleurs, une augmentation de la production par unité d’input par rapport aux efforts isolés d’individus solitaires. Par sa raison, l’homme est capable de reconnaître ce fait et d’adapter son comportement en conséquence. La coopération sociale devient ainsi pour presque tous les hommes le moyen pour la réalisation de toutes les fins. Un intérêt commun éminemment humain, la préservation et l’intensification des liens sociaux, est substitué à la concurrence biologique impitoyable, marque significative de la vie animale et végétale. »

C’était cette intuition fondamentale qui a conduit les anciens libéraux à comprendre l’efficacité du commerce international libre et pacifique, car la spécialisation et le commerce sont tout simplement des moyens très efficaces de diviser le travail.
Les mercantilistes ont tenté de contrer ce point en disant que l’accroissement de la productivité due à la division du travail n’était présent que lorsque chaque partie possédait un avantage à la production d’un certain produit. Ils ont fait valoir que l’argument ne tient pas lorsque, par exemple, l’une des deux parties est plus apte à produire tous les produits. James Mill et David Ricardo ont démonté cette objection « anti-harmoniste » avec leur « loi des avantages comparatifs. »

Cette loi a montré pourquoi même une nation « Superman » (permettez-moi de l’appeler Supermania) trouverait avantage à commercer librement avec une nation « Jimmy Olsen » (Jimmyland). La première peut être meilleure pour produire à la fois A et B. Mais si Supermania est meilleure pour produire A qu’elle ne l’est elle-même pour produire B, il y a encore un avantage pour elle à laisser Jimmyland se spécialiser sur B, tandis qu’elle se concentrera sur A, puis à ce que les deux commercent l’une avec l’autre.

Cette loi peut sembler un peu technique. Mais Mises a compris l’importance sociale de celle-ci. Il a montré comment le monde n’a pas besoin d’être scindé dans un conflit perpétuel entre les « übermenschen » et les « untermenschen ». Les « Jimmy Olsen » du monde n’ont pas besoin de chercher constamment autour d’eux des pierres Kryptonite pour détruire et exproprier les « Supermen » du monde dans le but de survivre. Et les surhommes n’ont pas besoin d’ignorer ou de dominer les « Jimmy Olsen » du monde.

Il y a un rôle et une place sous le soleil pour chacun d’eux. Et chacun a un intérêt naturel à créer et à préserver les liens sociaux. En raison de sa signification profonde, Mises a rebaptisé le théorème économique de Mill et de Ricardo en « loi de l’association ».

Mises croyait aussi que la doctrine classique de l’harmonie était basée sur une compréhension de la part de vérité qui se trouvait dans la théorie erronée de Thomas Malthus sur la population.

« De la théorie de Malthus, on peut déduire qu’il y a, dans un état donné de la production des biens d’équipement et des connaissances sur les moyens de faire le meilleur usage des ressources naturelles, une taille optimale de la population. Tant que la population n’a pas augmenté au-delà de cette taille, l’ajout de nouveaux arrivants améliore plutôt que détériore les conditions de ceux qui s’y trouvent déjà. » [8]

Malthus a surestimé la propension de l’homme à procréer, et a sous-estimé à la fois la fertilité de son esprit et la richesse de la terre. À cause de cela, il fut très pessimiste par rapport au niveau de vie dans le futur.

Si ses hypothèses étaient vraies, alors l’homme verrait presque tous les autres hommes comme des rivaux antagonistes dans la lutte pour l’obtention de moyens de subsistance rares et en quantité décroissante. La « concurrence sociale », au lieu d’être pacifique et généreuse, deviendrait une impitoyable et destructrice « compétition biologique ». Dans ces conditions, les anti-harmonistes auraient raison.

Mais cela ne serait vrai que si les hommes agissaient comme des bêtes, et ils n’ont pas à agir ainsi. Ils n’ont pas nécessairement à se multiplier dans les limites physiques de leur subsistance. Les hommes ont d’autres fins en dehors de leurs pulsions animales. Ils sont capables de limiter leur désir de procréer afin de vivre avec un certain niveau de raffinement, et dans le souci de permettre à leurs enfants de faire de même.

Parce qu’ils ne se reproduisent pas comme des lapins, il n’est pas nécessaire pour eux de se détester comme des meutes rivales de hyènes, ni de s’en prendre les uns aux autres dans ce cannibalisme économique qu’est la guerre. Et à cause de cela, la race humaine a toujours été caractérisée par un « optimum de population », en supposant l’existence du cadre juridique nécessaire pour libérer la puissance de la division du travail. Par conséquent, chaque homme peut voir tous les autres hommes non pas comme des bouches rivales, mais comme des mains généreuses, et même, s’il le désire, comme des amis très chers.

Ludwig von Mises

Les marxistes ont prêché le conflit irréconciliable entre les classes économiques. D’abord il y a eu le conflit entre « terre » et « capital ». Ce conflit a abouti à la victoire du capital, la fin de la féodalité, et la montée du capitalisme. Ensuite, il y a eu le conflit entre « capital » et « travail ». Cela, pensait Marx, aboutirait à la victoire du travail, la fin du capitalisme et l’avènement du socialisme.

La science économique moderne a montré pourquoi tout cela était absurde. Eugen von Böhm-Bawerk a démoli la théorie de l’exploitation de Marx en montrant les services inestimables que les capitalistes fournissent aux ouvriers. Et la théorie moderne de la distribution a montré comment un investissement accru en capital mène à une augmentation des salaires réels. Tout comme la coopération entre les fonctions économiques, le commerce entre les nations n’est pas un jeu à somme nulle.

Par ailleurs, Marx a fait l’erreur de traiter les fonctions économiques comme si elles étaient des personnes à part entière. Mais les fonctions de « travailleur », de « capitaliste », de « propriétaire » et, plus généralement, de « producteur » ne sont que des facettes d’un seul et unique individu. Chaque individu est aussi un consommateur. Et puisque la production se fait toujours pour la consommation, le plus important est toujours le sort du consommateur. Et William Hutt et Ludwig von Mises ont montré comment l’économie de marché fonctionne sous ce qui est essentiellement une « souveraineté du consommateur ».

« La tendance singulière du capitalisme est de fournir aux individus la satisfaction de leurs besoins en fonction de l’ampleur de leur contribution pour la satisfaction des besoins des autres. » Dans le cadre du processus du marché, les consommateurs ont tendance à récompenser chaque producteur en fonction de sa contribution à la satisfaction des consommateurs. Le capitalisme encourage donc les individus à ajuster sans cesse leurs choix de rôles et d’actions afin d’accroître continuellement leur contribution à la satisfaction des besoins humains.

Dans ce processus, l’importance relative des volontés de certains consommateurs est supérieure à celle des autres. Mais l’importance relative de tout désir de consommateur, pour autant que cette importance relative a été déterminée sur le marché, est fonction de sa contribution à la satisfaction des besoins des autres consommateurs, dans son rôle en tant que producteur.

Ainsi, sous le capitalisme, les choix humains, par leur interaction, coordonnent les individus de manière à assurer le bien-être humain le plus complet possible.

Chaque intervention de l’État dans la toile du marché – chaque impôt, réglementation, redistribution, ou expansion de la bureaucratie – ne fait que détendre les liens qui unissent la contribution et les revenus, ce qui entrave le fonctionnement du marché en rendant les producteurs moins sensibles aux besoins des consommateurs, et conduit ainsi à une satisfaction réduite des consommateurs. Et parce que, en ce qui concerne l’offre économique, nous sommes tous des consommateurs en premier lieu et des producteurs accessoirement, la satisfaction réduite du consommateur signifie la réduction du bien-être public.

Nous avons tous un intérêt commun, que nous en soyons conscients ou non, à préserver et à étendre le capitalisme et l’ordre libéral. Il existe véritablement une harmonie des intérêts. En dessous de toutes les erreurs et de la violence des millénaires, le beau visage de l’harmonie a toujours été là. Il appartient à l’économie et au libéralisme utilitariste, dans la tradition de Ludwig von Mises, de le dévoiler.


Sur le web.

Notes :

  1. Homer, The IliadBook 1.
  2. Ludwig von Mises, Human ActionCh. 24, Sec. 1.
  3. Mises, Theory and HistoryCh. 2.
  4. Mises, Theory and HistoryCh. 3.
  5. Mises, Money, Method, and the Market ProcessCh. 5.
  6. David Hume, On the Jealousy of Trade.
  7. Mises, SocialismPart 3, Ch. 20.
  8. Mises, Theory and HistoryCh. 3.
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  • Vous m’êtes tous un obstacle, Le nivellement par le bas, « l’âge du sans loi » conduira le monde à l’entêtement des premières élites mondiales, à l’apothéose. La conception de l’harmonie selon Ludwig Von Mises est surtout un très grand lavage de cerveau pour ses adorateurs.

    • Rien ne me réjouit plus que d’être l’épine dans votre pied 😀

      « L’âge du sans loi » dans votre imagination débordante peut-être. Il n’y a jamais eu autant de textes législatifs et réglementaires empilés sur les épaules des simples citoyens, partout dans le monde.

      • C’est justement parce que nous préférons tous vivre dans l’age du sans foi ni loi commercial, qu’il n’y a jamais eu autant de choses vérouillés vous sur les épaules des petites gens, ne vous réjouissez pas trop vite sur les marchés, de vouloir mette davantage l’épine dans le pied de celui ou celle qui ne partagerait pas la même imagination débordance des plus grands groupes commerciaux de ce monde, enfin à chacun sa propre conception de la laideur en société ….

        • Franck parle pour ne rien dire… ou bien il profite de Contrepoints pour faire sa psychanalyse… Allongez-vous sur le divan et dîtes ce que vous avez sur le coeur, que ce soit intelligible ou du non sens; parlez, mon petit Franck, parlez.

          • Pardonnez moi de déranger quelque peu, car je n’ai pas l’habitude d’aller sur le site de contre point, serait-ce un tort de conduite apparemment oui, je parlerais pour ne rien dire.

            Non mon cher monsieur, je n’irais certainement pas me faire soigner le premier pour vous faire ce plaisir, surtout dans ce monde de fous, et de vendus un peu partout, serait-ce trop peu intelligible et sensél pour vous, apparemment oui, allez continuez donc à raconter vos mêmes salades aux gens, moi ça va comme ça vos premières idoles libérales dans les sociétés et sur tous les peuples.

            En réalité, plus les hommes recherchent à se singer partout en concurrence leurs moyens d’existence, c’est-à-dire plus ou moins trompeurs et illusoirs sur beaucoup de points, et plus ils se prétendent libres et moins positionnés que d’autres dans ceci ou cela, selon surtout leurs propres critères de fonctionnement préférentiels en tête. Abrutissement commercial du monde, non pas au sens de l’éthique et de l’honnêteté, mais au sens d’une meilleure comparaison d’utilité brutale entres les premiers et les derniers, et surtout l’abandon de toutes choses qui pourrait encore les faire fonctionner moins vite.

            Oui tant mieux pour vous que je parle vraiment pour ne dire.

  • « Dans la mythologie grecque, Éris, la déesse de la guerre, était souvent maléfique. C’est de son fait que la guerre de Troie s’est déclenchée »

    Je proteste.

    Eris a inscrit sur la pome d’or « pour la plus belle ». Or qui est la plus belle le jour d’un mariage, sinon… la mariée ? La pomme était destinée à Thetis ! Et donc, ce sont les trois déesses Aphrodite, Hera et Athena qui, seules, ont déclenché la Guerre de Troie par la seule force de leur rivalité intrinsèque.

    Eris ne crée pas la discorde et le chaos, Elle les révèle en chacun de nous tels qu’ils préexistent. Ce sont des éléments de l’existence, l’aspect conjoint de l’harmonie et de l’ordre.

    Chaos et confrontation sont respectivement le substrat et le moteur de l’émergence, le fameux ordre spontané central au concept misesien de catallaxie. Chaos car le marché est un système d’information chaotique, ou chaque évolution se fait de millions de petits fluctuations dont l’entièreté ne pourra jamais être mise en équation et modélisée sinon grossièrement et à très court terme. Confrontation, non pas au sens de violence, mais au sens de comparaison et de concurrence, la nécessaire recherche du chemin de moindre résistance entre soi et ses objectifs d’amélioration de son existence, et surtout l’abandon de ce qui ne marche pas, ou peu, au profit de ce qui fonctionne mieux (destruction créatrice).

    Ces deux concepts, chaos et discorde, sont indissociables de l’économie de marché, et c’est tant mieux !

    Les associer, par un tour de passe-passe sémantique, au mercantilisme, m’est tout à fait insupportable.

    Certes j’apprécie la présentation limpide des idées du bon Ludwig, des idées qui parlent à tous en affirmant que tout le monde compte dans un marché, que nous avons tous notre place et que ce sont nos efforts qui peuvent la changer, que nous n’avons pas à nous résigner à notre sort, que le moindre de nos avis s’intègre à la vaste structure de production d’une économie de marché suffisamment libre dans une forme de démocratie subtile et incroyablement puissante.

    Mais cette confusion entre discorde et jeu à somme nulle ou négative, d’une part, et d’autre part entre harmonie et catallaxie, me semble vraiment très myope. Mises lui-même ne soulignait-il pas, dans une interview, que la force du marché c’est justement que les mecs qui travaillent ensemble à fabriquer, par exemple, un crayon, n’ont pas besoin d’avoir les mêmes idées, d’être d’accord sur quoi que ce soit d’autre que sur les seuls terme d’échange entre eux ?

    • Tout votre propos n’est que du verbiage, celui en fait d’un même double language de contradiction préférentiel de position, comme on a si souvent l’habitude de l’entendre dans les têtes, sur tous, car qui prend plaisir à pousser son frère, ne relève personne dans son jugement

      • Désolé mon cher Franck, je ne comprends rien à tout se qui se situe après le mot « verbiage ».

        Sinon c’est bien, continuez.

        • Ne soyez pas désolé chris,

          C’est juste que vous préférez peut-être fonctionner de la même manière que vos ami(e)s en matière de contre point, en fait vous comprenez ce que j’essaie de vous faire comprendre, en réalité tout homme qu’il soit plus ou moins ceci est porteur d’une même sorte de verbiage, car si ce n’était pas bien vous me demanderez pas de continuer, en vérité tout homme qu’il soit ceci ou cela ne se méfie pas suffisamment des premières choses bien fumeuses en tête, à votre avis pourquoi la confiance va à vau l’eau graduellement partout ?

      • et puis le tissu orange se mis à pendre quand le soleil gloussa….

  • Comme je parle pour ne rien dire, si ça se trouve Mises n’était qu’un autre vieux gaté de l’histoire, surtout qu’à partir d’un certain age, ce n’est même pas la peine de faire voir les choses autrement aux gens, encore plus devant toute une bande de vieux gâteux du libéralisme ou pas, vous dites tous que vous « voyez », que vous « libérez » depuis la lecture des divers écrits libéraux de Mises, que vous seriez moins dans l’idéologie, moi je vous dis que l’alignement des gens et des peuples à une même chose, ne délivre pas plus les gens, ça les nivelle en fait davantage, c’est pourquoi rien de bien nouveau sous le soleil, Mises n’aurait certainement pas voulu offrir aussi sa petite soubrette à n’importe quoi en mariage, surtout pas à un inconnu.

    Pour cela que vous n’apportez pas plus de contre point aux gens dans les sociétés, et que tout est si bien fait et verouillé partout.

  • Si quelqu’un veut bien m’expliquer de quoi est en train de parler franck et si il parle français?

    • Si j’ai bien compris:

      – On vit dans un âge sans foi ni loi pour l’apothéose des élites mondialisées

      – Nous sommes tous des moutons/singes consommateurs à causes des grandes multinationales (franck de son côté ne consomme rien bien entendu)

      – Nous sommes tous des menteurs adeptes du double langage (en comparaison la pensée de franck est limpide).

      – Mises ne voudrait pas marier sa soubrette à un inconnu et n’aurait pas d’objection à porter perruque et poudre comme Voltaire.

      De rien 🙂

      • Et oui Mia, comprenez-vous pourquoi mon propos a du mal à passer dans le gosier des plus vieux gâteux de la terre,

        Non mais sans blague vous n’allez pas me faire croire que les plus gâteux de ce monde surtout à la tête de tant de société et peuples puissent nous délivrer de la mauvaise influence.

        Et encore aujourd’hui je trouve que j’ai pas trop la forme, ah si seulement Mises avait été mon meilleur Maître à penser, j’aurais sans doute meilleure position flatteuse ou harmonieuse dans ce monde. Et puis comme j’abuse un peu, permettez que je me retire, c’est déjà bien assez grave comme cela partout je trouve.

    • Mon pauvre Henri, pensez d’abord à vos vieux jours, à votre retraite. Je cause de choses et d’autres comme ça, que vous ne voulez pas vraiment recevoir ainsi, et puis un jour viendra, vous vous direz merde alors, mais pourquoi plus personne n’aime parler le francophone, le patois, si je parle bien encore le français, à défaut de ne plus penser correctement comme la majorité des lecteurs de M et compagnie.

      Non c’était pour vous dire, que des libéraux ou commerciaux moins mercantilistes, et bien j’en ai rarement croisé dans la vie. Et puis si moins de gens étaient poussés dans l’abime pour faire la position, comment donc l’homme moins mercantiliste pourrait-il mieux enrichir sa raison au détriment des absents qui ont toujours torts, qui ne sont plus là pour en témoigner, ah les cons ils comprennent toujours pas pourquoi ils se mettront à se lamenter à cause de la perte du Français.

  • @ franck

    Tout-à-fait d’accord avec vous! Je pense que l’apologie de la maison en vertu des sciences culturellement indépendantes ne peut mener qu’à une abyme conflictuelle du genre. Et ce n’est pas ce vieux gâteux de Mises qui pourra nous faire croire que les lapins amphibies ne peuvent être dévoyés par les grands groupes commerciaux du monde, ne serait-ce qu’au regard de leur position, allez hein, les cons, mais au contraire. Ce n’est qu’une illusion!

    Et puisqu’on est dans le sujet, je ne peux m’empêcher de citer les propos d’un célèbre triptyque de philosophes:
    « L´hémorragie de tes désirs s´est éclipsée sous la joue bleue dérisoire du temps qui se passe contre duquel on ne peut rien. Être ou ne pas être telle est la question sinusoïdale de l´anachorète hypocondriaque.
    Mais comme moi, dis toi qu´il est tellement plus mieux d´éradiquer les tentacules de la déréliction. Et tout deviendra clair.
    Et il dit que ton espoir n´est pas si désespéré à condition d´analyser que l´absolu ne doit pas être annihiler par l´illusoire précarité de nos amours, et qu´il ne faut pas cautionner l´irréalité sous des aspérités absentes et désenchantées de nos pensées iconoclastes, et désoxydé par nos désirs excommuniés de la fatalité destitué(e). Et vice et versa. »

    J’imagine que comme moi, vous devez vous retrouvez à 100% dans dans ce texte, non?

    • Merci Mateo de t’occuper des gars qui « ont lâché la rampe », comme Franck.

    • Non pas encore ça Mateo,

      Tout devient tellement facile et si peu conditionné, je ne suis en réalité qu’un pauvre homme du cro magnon avec son gourdin, j’imagine que cela te parle à certains moments.

      En fait il n’y pas du tout d’homme libre, surtout dans un tel monde pas si chic que cela, pas un seul qui ne veuille plus lacher la rampe, quitter le grand titanic mondial, perdre sa vie matérielle dans la vie, pour ça qu’il n’y aura pas moins de futur empirique et tragique dans les premières choses du monde en tête.

      Oui, moi je ne suis pas du tout un homme libre, quelqu’un de rassurant, trop à risque je suis pour tant de vieux gateux tellement moins incontinents que d’autres au dessus des peuples. Oh rassurez-vous des gens comme moi vous en verrez graduellement moins dans les sociétés, et alors vous pourrez vous dire à ce moment là, comme cela nous permettra de mieux faire revenir la confiance.

    • Merci Mateo pour nous avoir apporté cet éclaircissement sur la pensée de Franck, dont je dois avouer ne pas saisir toutes les subtilités.

    • @ jesuisunhommelibre, librexavier, chris

      Ne me remerciez pas, remerciez plutôt Franck pour ce grand moment! Nous avons relu, avec ma chère et tendre, la conversation, et nous en avons littéralement pleuré de rire.
      Merci encore Franck, ça faisait longtemps que je n’avais pas rit autant en lisant un forum!

  • Après les nomenclateurs du XVIIIè, comme Franz Joseph Gall (phrénologie), Carl von Linné, Jean-Baptiste de Lamarck … le XIX voit arriver ses nomenclateurs que sont Georges Vacher de Lapouge et Joseph Arthur de Gobineau (racisme), et Karl Marx (socialisme).
    La symétrie de ces théories ne peut pas échapper à quiconque les compare avec objectivité : Dans les deux cas, il s’agit de théories, s’affirmant comme scientifiques, et se basant sur l’affrontement de groupes artificiellement définis. Si la différence entre un suédois et un sénégalais saute aux yeux, la science a prouvé qu’il ne s’agit que d’un continuum et qu’aucune frontière ne peut être établie. Concernant les classes sociales, c’est encore plus évident, puisque s’il est impossible aussi de définir une frontière entre Crésus et Diogène, une même personne peut en plus, et à des moments différents de sa vie, passer d’un état social à un autre. Les autres nomenclatures ont été, elles aussi, abandonnées par la science.

    Dans les deux cas, ces théories sont basées sur l’affrontement et le conflit. On peut d’ailleurs constater que Vacher de Lapouge était socialiste, et co-fondateur avec Jules Guesde du Partie Ouvrier Français.

    Le plus étonnant, c’est que si la plupart des théories « nomenclaturistes » ont été mises à mal, un dernier sondage vient de montrer que plus de 60% des français adhéraient encore à la théorie de la lutte des classes, et cela, malgré l’échec patent de cette théorie tant en efficacité qu’en prédictivité.

  • Google translate s’appelle Franck maintenant, je suis en train de me pisser dessus, c’est génial :))))))))))

  • La valeur du savoir et celle du travail n’entre pas vraiement dans ces théories économiques, comme quoi le raisonement autour du produit ne tient plus debout dans la société moderne.

    • Le savoir, comme le travail, et comme quoique ce soit d’autre, n’ont pas de valeur intrinsèque.

      La valeur n’existe que dans l’échange.

      • Certes, mais de le transfert du savoir vers un autre pays est une perte. Si on forme et on donne, ca ne va pas. Si on délocalise ca réduit le PIB.

        Donc ce n’est pas une valeur à vendre mais une valeur permettant d’en créer d’autres. Si l’on néglige l’initiateur de l’idée on se retrouve dans un monde de copie ou il n’y a pas de mérite à émettre une idée, mais juste un mérite à l’exploiter sur le dos des autres.

        • Si les economistes ne s’attachent qu’à la valeur réalisable, on peut comprendre que le monde va mal, c’est comme si un comptable ne savait que s’occuper des passifs sans avoir aucune idée de la signification des actifs.

          D’ailleurs on peut se demander l’efficacité des relances de keynes si l’on ignore le délai entre l’action et le résultat.

          Regardez combien de pays qui attirent les cerveaux, formés ailleurs, sont touchés par la crise ? (aucun)

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À l’occasion de la 9ème séance de l’école du libéralisme, l’IREF a eu le plaisir de recevoir Erwan Le Noan pour répondre à la question suivante : la politique de concurrence est-elle libérale ?

https://youtu.be/OzBw-cbgR6k

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Cet opus, qui fait partie d’une trilogie, est un point d’entrée à privilégier pour quiconque souhaite acquérir une compréhension solide des mécanismes du libéralisme, dont Serge Schweitzer, grande figure d’Aix-Marseille Université qu’on ne présente plus aux lecteurs de ce site, et dont le nom raisonne encore dans les couloirs de nombreux établissement d’études supérieures (j’en sais quelque chose), se fait à l’évidence le promoteur. Il y offre en effet une synthèse claire et concise à mettre entre les mains de tous, que l’on soit fervent défe... Poursuivre la lecture

Le 14 octobre 2024, le prix Nobel d’économie a été décerné à Daron Acemoglu, James A. Robinson et Simon Johnson, trois économistes libéraux dont les recherches ont largement influencé la manière dont nous comprenons les interactions entre institutions politiques et économiques, et leur rôle dans la détermination de la croissance et du développement à long terme. Ce prix consacre des années de recherches qui ont marqué l’analyse économique contemporaine, notamment sur la manière dont les institutions façonnent les performances économiques des soc... Poursuivre la lecture
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