L’expérience américaine devrait être matière à réflexion pour les Français et donner des arguments aux défenseurs des libertés.
Un article de l’aleps.
Évelyne Joslain a écrit Tea Party, l’Amérique à la reconquête de ses libertés (Jean Picollec éd.). Ce livre décrit avec précision la genèse des Tea Parties et leur succès.
En janvier 2009, un journaliste de la chaîne CNBC, Rick Santelli, a piqué une colère contre les impôts d’Obama : « il faudrait une nouvelle Tea Party » (les Américains de Boston jetant par-dessus bord le chargement de thé de trois navires anglais pour protester contre les taxes sur les produits importés). La formule a fait recette et a séduit nombre d’Américains, disséminés dans tous les États, soudainement décidés à se mobiliser et à se regrouper.
Cette dispersion a fait la force des Tea Parties. Il n’y a eu aucune organisation centrale, aucun chef reconnu (en dépit de tentatives de récupération par plusieurs leaders, dont l’ancien sénateur Ron Paul). Les rassemblements, tranquilles et propres, réunissaient des gens de toutes conditions et de toutes origines (80 % de Blancs cependant) mais ayant plusieurs caractéristiques communes : ils étaient plus éduqués que la moyenne des États-Unis (enquête du New York Times), ils étaient soit totalement novices en politique (25 à 35 %), soit indépendants de tout parti (entre 40 et 50 %). Les Tea Parties sont apparues davantage comme une réaction patriotique que comme une formation politique. Cependant leur influence a permis à certains hommes politiques de se faire élire, tel le sénateur Brown dans le Massachusetts, fief des Kennedy.
Que faisait-on dans les Tea Parties, qu’il s’agisse de vastes pique-niques, ou de grandes réunions publiques ? Le but n’était pas tant de protester que de réformer et d’enseigner. On écoutait des orateurs, on discutait et on se repassait les deux livres préférés : La Grève, d’Ayn Rand, et La Route de la Servitude de Friedrich Hayek. De généreux donateurs, comme Donald Trump, mais aussi des collectes impromptues, ont permis de louer des salles et de diffuser des documents. Enfin, le rôle d’internet a été déterminant, les adhérents et sympathisants indiquant les rendez-vous et échangeant les idées et les articles. Progressivement la chaîne Fox News a relayé les thèmes et les évènements des Tea Parties.
Une telle aventure, à quelques détails près, est tout à fait réalisable en France, l’important étant de commencer. Comme les Américains nous avons à reconquérir nos libertés. D’ailleurs, les « Forums des Libertés », dont l’aleps accompagne le lancement, ont un précédent : les « cahiers de doléance » rédigés dans toutes les villes à la veille de la Révolution.
Évelyne Joslain, Tea Party, l’Amérique à la reconquête de ses libertés, Jean Picollec éd., 2012, 294 pages.
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Sur le web.
Ron Paul n’a jamais été sénateur, mais représentant du 14ème district du Texas à la Chambre des Représentant (hous of Representatives). Son fils Rand, en revanche, est sénateur du Kentucky.
Dire qu’il a essayé de récupérer un mouvement qui l’aurait précédé est un peu raide : vous indiquez comme point de départ une remarque d’un journaliste en janvier 2009, alors que les partisans de Ron Paul à l’élection présidentielle de 2008, ont organisé une levée de fond indépendante en ligne pour le 16 décembre 2007 intitulée Boston Tea Party 07. Cette « money bomb » rapporta 6.5 millions de $ en une seule journée, battant le record précédent de 4.2 millions de $ aussi atteint par les supporters de Ron Paul.
A l’occasion de cet événement entièrement monté par des supporters indépendants (grassroot), sans l’aval de la campagne officielle, des manifestation eurent lieu dans tous les Etats-Unis.
Pour rappel, cette video de ralliement crée par un supporter (pas par la campagne officielle) pour lancer l’événement : http://www.youtube.com/watch?v=DKZmIzEMUN8
Et cette autre video document les nombreux événements organisés ce jour là dans toute l’amérique : http://www.youtube.com/watch?v=6bNiDx7qTjA
Le Tea Party Movement a sans conteste été lancé par la campagne présidentielle de Ron Paul en 2007-2008, et par l’élan d’enthousiasme qu’elle a suscité dans toute une partie de la population.
Le mouvement Tea Party dépasse évidemment Ron Paul, qui est souvent crédité non comme son père, mais comme son parrain, sa caution morale, son inspiration. Il n’a en tout cas jamais cherché à récupérer ce mouvement, comme il n’a jamais cherché à récupérer quoi que ce soit, seulement à allumer des feux de brousse intellectuels en espérant créer l’incendie salvateur d’une nouvelle révolution américaine (« It does not require a majority to prevail, but rather an irate, tireless minority keen to set brush fires in people’s minds. » Samuel Adams).
Ce qui est aussi marquant c’est le bias médiatique contre les teaparty, on les a accusé d’être une petite minorité, d’être des nazis, des racistes, d’acte de violence imaginaire.
C’est surprenant que dans ces conditions le mouvement ait pu résister malgré tout.
Une inspiration pour tout l’occident, il y a encore un peu d’espoir pour les USA finalement, contrairement à d’autres endroits …
Je n’ai jamais lu, quelque chose de censée, voire de véridique sur tous les médias écrits, parlés, télévisuels, français concernant les Tea Parties.
Vous pensez, déjà , dés gens qui trouvaient Sarkozy libéral ! pour eux, nous sommes leurs antithèses, donc leurs pires cauchemars !
Vous allez me dire, cela n’empêche pas la déontologie ? Justement, ils sont à la fausse droite ou la vraie gauche, donc pas de question qui dérange, ils sont là pour endoctriner, déformer, triturer, voire mentir ouvertement, pas pour informer, sinon cela se saurait.
Livre bâclé, bourré d’erreurs factuelles, niveau d’analyse superficielles, positions protectionnistes, et critiques à l’emporte pièces du mouvement libertarien.