Vent de panique aux États-Unis : et si le dollar n’était plus ?

Et si le dollar venait à ne plus dominer sur la scène internationale, qu’adviendrait-il de la masse de dollars en circulation dans le monde entier ?

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Vent de panique aux États-Unis : et si le dollar n’était plus ?

Publié le 7 février 2013
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Et si le dollar venait à ne plus dominer sur la scène internationale, qu’adviendrait-il de la masse de dollars en circulation dans le monde entier ? Les Américains redouteraient ce retour massif de billets verts… et pourtant on sort toujours la planche à billets.

À force d’imprimer, d’emprunter et de dépenser de l’argent, les autorités américaines affaiblissent le dollar. Le monde entier en fait le triste constat et arrivera peut-être à la conclusion d’abandonner le dollar comme monnaie internationale. Quand cela arrivera, ce sera une véritable catastrophe pour l’économie américaine. En ce moment, les États-Unis exportent beaucoup leur inflation. Chaque année, ils achètent beaucoup plus du reste du monde. Cependant, c’est plutôt à sens unique car le reste du monde n’achète pas tout sur le marché américain. Ce qui signifie que le reste du monde dispose de beaucoup plus de billets verts que les États-Unis.

Ceci est bien dans le sens où le dollar américain est la première monnaie de réserve au monde et est utilisée dans le commerce international bien plus que d’autres devises. Qu’arriverait-il si du jour au lendemain le reste du monde décidait de ne plus utiliser le dollar ? Cela signifierait-il un retour en masse de billets verts aux États-Unis ? Quel tsunami au niveau de l’économie américaine !

La plupart des Américains ne se rendent pas compte qu’il y a beaucoup plus de billets dans le reste du monde qu’aux États-Unis. Plus de 70% des billets de 100 dollars et presque que 60% des billets de 20 et 50 dollars sont détenus à l’étranger. Les 2/3 de tous les billets de banque américains en circulation sont hors des États-Unis depuis 1990.

Depuis des décennies, des quantités gigantesques du dollar ont été exportées. Qu’adviendrait-il si tous ces billets verts revenaient au pays ? Effrayant serait le mot.  Il vaudrait peut-être mieux que le reste du monde continue à avoir confiance au dollar afin que ce retour en masse au pays ne puisse jamais se produire. Hélas, certains signes ne trompent pas et démontrent que quelques pays souhaitent sortir du dollar américain. Un exemple que nous pourrions évoquer avec les pays de la BRICS – ces puissances mutantes de la mondialisation – qui développent leur propre version de la Banque Mondiale… Les pays de la BRICS (le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud) ont prévu de créer leur propre banque de développement. De plus, un nouveau fonds de sauvetage serait créé en rassemblant quelques 240 milliards de dollars en réserves de change, selon des sources diplomatiques.

D’autres pays ont également mis en place une série d’accords monétaires internationaux encourageant l’utilisation des devises nationales au lieu du dollar américain. Voici quelques exemples :

  1. La Chine et l’Allemagne
  2. La Chine et la Russie 
  3. La Chine et le Brésil 
  4. La Chine et l’Australie 
  5. La Chine et le Japon
  6. L’Inde et le Japon
  7. L’Iran et la Russie
  8. La Chine et le Chili 
  9. La Chine et les Émirats Arabes Unis 
  10. La Chine, le Brésil, la Russie, l’Inde et l’Afrique du Sud 

Tous ces accords se bousculent pour trouver une solution et éviter un effondrement de l’économie mondiale. Les médias et les politiciens américains ne parlent pas de ces accords qui représentent une menace pour le dollar et, plus important encore, un signe de perte de confiance dans le billet vert.

En attendant, la planche à billets continue à fonctionner… creusant davantage le déficit américain. La dette nationale a augmenté de plus de 24 milliards de dollars juste après le jour de Thanksgiving en 2012. La dette américaine estimée à 16.309.738.056.362,44$ continuera son ascension : les obligations réelles du gouvernement fédéral en incluant la sécurité sociale, l’assurance maladie, les futurs plans de retraite des agents fédéraux dépassant déja 86,8 milles milliards de dollars soit 550% du PIB. À la fin de l’année fiscale 2011, les dépenses annuelles de Medicare et de la sécurité sociale cumulaient à 7 milles milliards de dollars. Ce n’était pas ce chiffre réel qui était pris en compte dans le calcul du déficit américain. Le chiffre du déficit annoncé était estimé à moins d’un cinquième du chiffre réel. D’autres économistes pensent que la crise passera et la solution consiste à relancer la planche à billets…

Si le reste du monde ne croit plus en la stabilité du dollar, d’autres devises seront à nouveau utilisées. Le dollar perdra tout ou partie de sa valeur. Tous les billets verts à travers le monde pourraient envahir le marché national américain. Cela engendrerait-il une hausse record de l’inflation aux États-Unis ? Les importations de produits (de l’huile aux marques étrangères) deviendraient de ce fait inabordables pour ne donner qu’un exemple.

La plupart des Américains ne savent pas ce qu’est une réserve de change. Si le dollar américain venait à perdre de sa réserve de change, cela serait de mauvais présage.


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  • Raisonnement bancal : si les dollars sont rapatriés en masse vers les E-U, ils le seront en échange de produits ou d’investissement réalisés… aux E-U.

    Toutefois, la liste des accords monétaires bilatéraux ou multilatéraux est intéressante : la Chine est sur la brèche, on dirait. Compte tenu du goût immodéré pour la manipulation monétaire (et, accessoirement, pour les fadaises statistiques) démontrée par les autorité chinoises, il est encore loin le jour où les divers « partenaires » de la Chine auront une confiance illimitée dans le yuan, à commencer par la Russie, le Japon et l’Inde.

    Enfin, on aimerait connaître les sources des données exposées dans le billet, entre autres à propos de Medicare et de la sécurité sociale : 7 mille milliards de dollars. Ah bon ?

    • D’accord pour le besoin des sources.
      D’accord aussi pour le rappel qu’un rapatriement des dollars implique des achats massifs aux USA. Mais c’est justement ça la catastrophe : aujourd’hui les américains importent et profitent de biens réels en échange de bout de papier fraichement imprimés en vert, quoi de plus génial ? demain, retour de bâton, ils devront se passer de vrais biens pour récupérer leur liasses de papier-journal. Leur niveau de vie et tout ce qui va avec en prendra un sacré coup.
      (et j’utilise le futur, pas le conditionnel)

    • Je ne suis pas sûr de bien vous suivre.

      Si une monnaie crédible et libre concurrence le dollar, les dollars qui seront rapatriés aux EU le seront soit en échange de produits US, soit de devises étrangères. La fin de l’hégémonie du dollar obligera les EU à se constituer des réserves suffisantes en devises. De même, cela ne résout pas le problème de l’inflation qui résultera de cette hausse de la masse monétaire. La FED sera obligée de revendre des bonds pour faire baisser l’inflation et c’est donc le gouvernement US qui cessera de vivre à crédit.

      • La hausse de la masse monétaire n’est pas inflationniste si elle correspond à une hausse équivalente des richesses produites. « Les dollars qui seront rapatriés aux EU le seront soit en échange de produits US, soit de devises étrangères » : retenez la première option ! Pour échanger, il faut être deux. Tout montre que les US n’accepteront pas les yuans (par exemple) sur leur sol ou dans leurs comptes.

  • Le dollar n’est pas un truc magique, une sorte de poudre à la Harry Potter pour consommer sans se fatiguer, c’est une marchandise. Les échanges des Américains sont équilibrés parce qu’ils exportent, entre autres marchandises, des dollars dont l’usage est très apprécié dans d’autres pays.Si cette marchandise est moins demandée, le résultat est le même que pour n’importe quel autre marchandise dont le marché ne veut plus. Il faut, soit produire autre chose, soit restreindre les échanges et donc sa propre consommation.
    Maintenant, comme le dit Cavaignac, il reste à savoir s’il existe une autre marchandise monnaie de même qualité sur le marché. Et, aussi, fabriqué en quantité suffisante (sinon, il suffit de faire du franc suisse la nouvelle devise mondiale). Pas sûr, pas sûr.

  • Attention à ce que vous écrivez, les états-unis risquent de vous déclarer la guerre.
    La force (ou la faiblesse) du dollar est la principale raison pour laquelle les USA ont attaqué d’abord l’Irak (Saddam Hussein voulait vendre son pétrole en euros), et vise maintenant l’Iran
    http://www.oilempire.us/euro.html

    Puis l’Union Européenne a suivi en attaquant la Lybie. Pourquoi ? Parce que l’Euro est autant une monnaie de singe que le dollar et que la Lybie s’apprêtait à lancer le dinar-or. En or ! Pas en papier, en OR sonnant et trébuchant.
    http://investmentwatchblog.com/has-the-un%E2%80%99s-intervention-in-libya-been-about-the-libyan-gold-dinar-mexico-central-bank-buys-gold/

    Mais on vous dira que ces guerres ont des buts parfaitement idéologiques, pour la démocratie et la liberté. C’est pour ça qu’on va attaquer aussi la Corée du Nord, l’Arabie Saoudite, le Koweit… Heu… attendez… non ? Comment ça, non ?

  • Bon recensement des enjeux monétaires. Ceci étant, quelle alternative au dollar, pour l’instant?

    • Pourquoi pas le yuan quand les chinois l’adosseront à l’or ?

      Les usa feront pas grand chose car ils sont échec et mat… si ils font quoi que ce soit, la Chine largue sur les marchés secondaires 2 000 de ses 3200 milliards de dollars de réserve et ça va pleurer du sang à washington pour placer sa dette.

      la chine préempte toute sociétés minières, achète tout l’or qu’elle peut, ainsi que les sociétés d’extraction.
      elle encourage ses citoyens qui le peuvent à épargner en or.

      ils pourront ainsi à leur tour exporter leur inflation comme le font toujours en ce moment les USA.

      Quand la chine s’éveillera… comme disait Peyrefitte

  • Transportez-vous sur http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_countries_by_external_debt

    Vous y trouverez une liste de quelque 180 pays endettés, parmi lesquels figure… l’Arabie Saoudite (83 milliards) accompagnée… des Emirats (123 milliards). Ainsi, les gros pleins de pétrole sont endettés. Mais qu’est-ce qu’ils font donc de tout leur pognon?

    A en croire cette liste il n’y a que Macao, Taiwan, le Liechtenstein, Brunei et Palau à ne pas avoir de dette. Je crois plutôt que les statistiques idoines manquaient, mais ne pinaillons pas. Donc, à part les cinq mousquetaires ci-dessus, tout le monde est endetté, qui jusqu’aux genoux, qui jusqu’au cou. Reste la question: mais où sont donc les créditeurs?

    On trouve un début de réponse dans les notes qui closent cette liste: As the Bank of International Settlements explains, small countries with large financial sectors tend to have disproportionately large gross external debts… Luxembourg is a net creditor country.

    Et en effet, on trouve le Luxembourg en neuvième position avec 2146 milliards de dette, $3.700.000 par habitant. Donc, les Luxembourgeois sont criblés de dettes et néanmoins créditeurs. Se qui se moque-t-on?

    Ces beaux chiffres ne mesurent RIEN, ne représentent RIEN. Ils ne servent qu’à embrouiller le gogo.

    • Vous confondez tout et donc comprenez de travers les informations que vous glânez.

      Mais pour répondre à vos questions:
      « Mais qu’est-ce qu’ils font donc de tout leur pognon? »
      Ils le gaspillent en programmes sociaux et en broutilles de luxe, essentiellement. Parfois aussi ils l’emploient à gonfler des bulles spéculatives (presque toujours dans l’immobilier).

      « mais où sont donc les créditeurs? »

      Assurances, réassurances, banques, municipalités, fonds de pension… toutes ces entités sont généralement forcées par la réglementation financière à investir au moins une partie de leurs fonds en obligations d’états notés AAA ou presque.

      « De qui se moque-t-on? »

      De vous 😉 Votre lien ne donne que la dette extérieure totale, ce n’est pas un bilan financier. Si le Luxembourg est qualifié de « net creditor » cela veut dire qu’à son bilan, s’il y a bien 2146 G€ de dette extérieure, il faut aussi tenir compte d’un montant encore plus gros d’obligations en sa faveur. D’après leur banque centrale, au septembre 2012 si on faisait la somme de tous les bilans de toutes les institutions financières le pays était en positif de 1004 G€.

  • En Chine dès 2008 plusieurs de nos fournisseurs acceptaient de libeller nos contrats d’achat en Euros; j’évitais ainsi une opération de change puisque nos clients étaient en Europe et donc nous payaient en Euros. Je suis sûr que cela s’est généralisé car les Chinois sont inquiets de leurs trop grandes réserves financières en USD.

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