Pour Pierre Moscovici, l’euro serait « trop fort ». Selon le « Big Mac Index », le ministre de l’économie pourrait bien avoir raison.
Par Charles Sannat.
The Economist publie chaque année depuis 1986 l’indice Big Mac qui compare le coût de production et le prix de vente d’un produit identique à travers le monde entier et fabriqué localement… le Big Mac qui est le sandwich le plus vendu par Mac Donald’s.
Ainsi on apprend qu’un Big Mac coûte 1,23 € en Inde, 6,69 € au Venezuela, 4,37 $ aux États-Unis, 2,57 $ en Chine, contre 3,59 € dans la zone euro en moyenne… ce qui est vrai puisqu’au Mac Do près de chez moi le cours du Big Mac s’établit à très exactement 3,60… on peut donc dire que la France se situe pile dans la moyenne de la zone euro… normal pour un pays de plus en plus moyen…
De mauvaises langues pensent donc que la monnaie chinoise est sous-évaluée de 41%…
À quoi sert le Big Mac index ? Comme il est très difficile de comparer «un panier de la ménagère» d’un pays à l’autre, cet indicateur donne une idée des différences de pouvoir d’achat d’un bout à l’autre de la planète. Mais si The Economist l’a mis en place, c’est surtout qu’il permet de voir si les monnaies locales sont à leur juste niveau. «Par exemple, explique l’hebdomadaire, le Big Mac coûtait 1,90 euro début 2013, ce qui signifie que, à cette époque, le yuan, la monnaie chinoise, était sous-évalué de 41%.»
Le Parisien nous a donc gentiment fait la conversion en euro. « À titre d’exemple, un Big Mac coûte 3,22 € aux États-Unis et donc à peine 1,90 € en Chine…
Donc oui, il y a bien un problème de taux de change et oui l’euro est trop fort pour les économies du sud de l’Europe dans lesquelles la France se range clairement mais pas pour l’Allemagne. Enfin, il ne faut pas oublier le corolaire d’une monnaie faible qui est le prix élevé des importations… et donc en particuliers du Gaz et du Pétrole.
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Sur le web.
Je ne suis pas sûr que l’analogie présentée soit pertinente, venant d’un ministre, il n’y a rien d’étonnant.
Mcdo achète ses matières premières principalement dans le pays où est fabriqué et vendu le burger. Un BIG MAC français ne sera pas le meme qu’en Asie ou aux US.
le cout de la nomenclature brute s’en trouve fortement impacté d’un pays à l’autre.
J’ajouterai que le cout d’exploitation d’un resto n’est pas le même en europe qu’en Asie, ne serait-ce que par les charges salariales, et l’imposition sur le m² exploité ou l’€ gagné.
Toute ces variables se retrouvent au final dans une fraction du prix du big mac.
La localisation est un caractère essentiel d’un produit. Un big mac en France n’est pas un big mac ailleurs, même si l’objet est le même.
Regardez l’indice Champagne et vous verrez que l’euro est sous-évalué !
Comme monnaie perissable, la junk food n’est pas vraiement une référence, au dela du prix du personnel, il y a des produits locaux, plus ou moins habituels.
Le gras est cadeau !
L’indice BigMac est surtout utile pour comparer les pouvoirs d’achat de pays différents, et pas les tensions du marché des changes.
Exemple: on veut comparer la pauvreté de M. Gontran, ouvrier tourneur fraiseur expérimenté français, avec la pauvreté de M. Li, coordonnier chinois, en partant du principe qu’ils veulent l’un comme l’autre manger un Big Mac:
M. Gontran gagne 9600 euros par an, qu’il peut dépenser à sa guise, lui permettant d’acheter un total de (9600 / 3,60 = ) 2667 BigMacs par an.
M. Li gagne 5400 euros par an, qu’il peut dépenser à sa guise, lui permettant d’acheter un total de (5400 / 1,90 = ) 2842 BigMacs par an, soit 6,5% de plus que le nombre de BigMacs que peut acheter M. Gontran. On peut donc en conclure que M. Li est 6,5% PLUS riche que M. Gontran.
Dois-je comprendre que le Big Mac coûte la même chose partout dans la zone euro ?
Quel est son prix à Paris, à Lille, à Bruxelles, à Berlin sur l’avenue la plus cher, à Güterloh, dans une petite ville italienne ?