On pourrait penser les syndicats français nuisibles à l’image de la France. Au contraire, ils incarnent le dynamisme et la créativité dans un pays où ils font cruellement défaut.
Par Baptiste Créteur.
Les syndicats français ne protègent pas l’emploi. Si tel était le cas, leurs budgets faramineux seraient incompatibles avec un chômage tout aussi impressionnant. Ils ne protègent pas plus les salariés, qu’ils incitent régulièrement à tout faire pour assurer la fermeture des entreprises qui les emploient : manifestations pour des motifs risibles, menaces, violations des droits les plus élémentaires, violence, destruction de l’outil de travail…
Ils jouent pourtant un grand rôle dans la promotion de l’image de la France à l’étranger, chère à leur grand ami Arnaud Montebourg, promoteur de la marque France. En ces temps difficiles, on voit à travers le monde des Français en exil dynamiques, créatifs et travailleurs, mais en l’absence des syndicats, l’image des Français qui restent serait celle de fainéants serviles prêts à payer des impôts monstrueux pourvu que leur voisin en paient plus. Oui, les syndicats sont utiles, et permettent au reste du monde de réaliser à quel point les Français sont exceptionnels.
Exceptionnels par leur dynamisme, les Français n’hésitent pas à battre le pavé à la moindre revendication puérile. Salariés du privé ou du public, de l’industrie ou des services, nombreux sont ceux à s’être déplacés ces derniers mois et à faire entendre leur voix, le tout grâce aux syndicats qui coordonnent les manifestants et n’hésitent pas à jouer les tour operators et gentils organisateurs d’un jour en affrétant des bus par dizaines.
Exceptionnels par leur détermination, ils n’hésitent pas à remettre au goût du jour le sabotage de l’appareil de production et le sabordage de leur entreprise pour lutter contre une modernité qui a tant à leur apporter, dans le seul but de préserver leur mode de vie qui fait la part belle aux loisirs – dont ils aimeraient d’ailleurs bénéficier un peu plus encore en passant de 35 heures par semaine à 32, au mépris de l’impératif de compétitivité et de la situation du pays. Le mot en F, Faillite pour l’État, Fermeture pour les entreprises, est partout prononcé, mais qu’importe : taper le carton et aller à la pêche, ça n’a pas de prix.
Exceptionnels par leur créativité, les Français expriment leur message sur de grandes banderoles bariolées, via des mégaphones, des clips vidéos humoristiques et, désormais, des morceaux de rap. « Ça peut plus durer« , une magnifique chanson sur les suppressions d’emploi chez PSA qui use habilement des métaphores automobiles et fait référence aussi bien à l’histoire de France qu’à des classiques du rap et de la chanson française, dont le clip fait apparaître des salariés de PSA, visage fermé et menaçant – un mélange subtil de socialisme et de socialisme comme on n’en fait plus qu’en France.
Exceptionnels par leur capacité à défendre leurs idées, aussi stupides soient-elles, tirant tantôt vers le socialisme, tantôt vers le nationalisme, communs à l’ensemble de la classe politique ou presque. Tentation protectionniste, dénonciation du grand capital apatride, opposition entre patrons et ouvriers, entre bourgeois et prolétaires qui se manifeste par le blocage systématique de toute négociation – blocage parfois très palpable, comme pour la distribution de quotidiens régulièrement perturbée ces derniers temps et les prises d’otage fréquentes des usagers des monopoles publics du transport.
L’exception française n’a jamais été aussi bien incarnée que par les syndicats. Leurs efforts sont vains ; la révolution socialiste surviendra peut-être, mais les lendemains qui chantent, jamais. Qu’importe ; leur irresponsabilité et celle des hommes politiques auront suffi à plonger la France dans un marasme économique dont elle aura du mal à se relever avant longtemps, bien assez longtemps pour laisser le reste du monde prospérer et nous distancer ; une fois de plus, la France sera un pays à part – cela vaut sans doute bien que l’on renonce à la liberté et la prospérité.
Il faut être conscient qu’un syndicat qui dirait à ses affiliés que tout va pour un mieux, qu’ils sont les mieux payés et les mieux protégés du monde, ne ferait pas recette !
Le marketing syndical est très simple : persuader les camarades qu’ils sont maltraités, exploités, mal bais..; La cadence des manifs traduit une nécessité publicataire croissante, , pour ces syndicats qui se disent « représentatifs » alors que le taux de syndicalisation en France ne dépasse pas les 5 % !
Le reste du programme marketing est très simple : plus on casse, plus le gouvernement subsidie !
Et puis, il y a ces faillites si juteuses : chaque fois, c’est l’ensemble du personnel qui est pratiquement obligé de se syndiquer pour obtenir les primes de licenciement et le chômage, puisque du côté public, et par solidarité, les mêmes gauchistes-fonctionnaires sabotent les dossiers des non-syndiqués.
La mérule tient les travailleurs par les coucougnettes 🙂
» dont ils aimeraient d’ailleurs bénéficier un peu plus encore en passant de 35 heures par semaine à 32, au mépris de l’impératif de compétitivité et de la situation du pays »
Est ce que quelqu’un pourrait m’expliquer en quoi une réduction du temps de travail pose un réel problème ? Bien sûr, dans la mesure où l’on réduit les salaires.
Je me demande car j’ai toujours travaillé à mi-temps (personnellement pour moi ma liberté est plus importante que le travail et l’argent, même si l’un ne va pas sans les autres), j’ai surtout travaillé dans la restauration, notamment dans la restauration rapide où ils préfèrent justement embaucher à mi-temps (mais c’est aussi le cas dans d’autres secteurs, comme la vente). Donc si une âme charitable pourrait m’expliquer la nuance.
Le problème ne tient pas dans la durée du travail en soi, mais dans la durée du travail moindre pour le même salaire. Le passage au 35h payées 39 à mécaniquement augmenté le coût du travail de 10,25 %. Du jour au lendemain.
Pis ! C’est l’interdiction de dépasser les 35 heures de travail qui pose encore plus de problèmes, notamment en empêchant les ouvriers et les employés en bas de l’échelle de faire des heures supplémentaires. J’ai eu à cette époque des collègues à qui cela posait beaucoup de problèmes, notamment pour payer le crédit de leur maison. Il voulait juste s’en sortir.
Mettre la durée à 32 heures payées 35 heures augmenterai le coût du travail de 8,57 % soit une augmentation de 17,94 % par rapport à l’époque des 39 h.
Si vous voulez travailler 32 heures, vous devez être payer 32 heures…. Après, c’est votre choix de vie (libre de préférence).
+1
Et les politiques sont fiers de fixer un taux horaire minimum tout en subventionnant les bas salaires. Ils affichent ainsi leur pouvoir vis-à-vis de l’infâme Kapital.
Mais ils rigidifient ainsi le marché du travail et empêchent les moins qualifiés d’être embauchés.
A tous le commentateurs !!
SI vous pensez que vous aller faire travailler un fonctionnaire 32 h avec une BAISSE de salaire, c’est que vous ne vivez pas en France !!!
C’est vrai que ça va au moins doubler leur temps de travail 😀
et doubler leur temps de pause, c’est un coté positif.
Les syndicalistes permettent aux hommes de l’Etat d’asseoir leur pouvoir en canalisant les excités. Ce sont des exutoires bien commode.
oui une sorte de provocateurs d’état qui seraient là pour révéler la nature béliqueuse des travailleurs….
Vous devez sans doute travailler dans le social avec des idées pareilles…
Bravo !
Applaudissons des deux mains (comme disait Séguy – ou peut-être Marchais … ignorant qu’il est impossible de le faire d’une seule) un texte si bien inspiré.
A quand la révolution contre ces structures aussi peu représentatives que parasites, qui mangent la laine sur le dos, non seulement du contribuable mais de tous ceux qu’ils sont censés défendre alors qu’ils ne contribuent – depuis des décennies – qu’à les enfoncer chaque jour un peu plus dans le marasme.
Ne comptons pas en tout cas sur le pouvoir en place pour ce faire. Il leur est trop reconnaissant de l’appui déterminant qu’ils lui ont apporté pour être ce qu’il est, en dépit de leur apolitisme de principe.
Nous irons donc bruler un cierge à l’église en souvenir de notre sauveur… Amen.