L’importance du QI dans la réussite

Les différences de quotient intellectuel (QI) sont vecteurs d’inégalités. L’État a beau s’y employer, il ne peut y pallier.

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L’importance du QI dans la réussite

Publié le 16 février 2013
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The Bell Curve, publié en 1994, par Herrnstein et Murray, est un ouvrage dense, aussi riche qu’il a été couvert de critiques venant de toutes parts, attaquant tous les aspects du livre. Que ce soit la question de la pertinence du test de QI, sa valeur prédictive sur les résultats socio-économiques, les différences de QI entre les ethnies, l’héritabilité et les tentatives échouées à stimuler le QI, aucun sujet n’a été épargné par les auteurs qui ont tenté de couvrir autant de sujets que possible.

Peut-être une des raisons pour laquelle le QI est si critiqué serait que le QI est assez peu malléable – c’est-à-dire qu’il est peu influencé par les facteurs extérieurs. Les auteurs rappellent que la littérature indique que le QI est fortement héritable. Les estimations d’héritabilité tourneraient autour de 40% à l’enfance et à 80% vers l’âge adulte. De telles données rejettent bien sûr le concept de l’égalité des chances, mais seulement parce que les différences individuelles de QI ont des conséquences bien réelles dans la vie. On nous apprend effectivement que la littérature et les méta-analyses existantes indiquent que l’importance relative de l’âge et de l’expérience sur le marché du travail est assez marginale lorsque le QI a été pris en compte. Cette variable est souvent négligée, que ce soit par les économistes ou les sociologues. En bref, dans tous les domaines de la science. C’est pourquoi les auteurs prêtent une attention particulière au QI.

La plupart des analyses effectuées par Herrnstein et Murray proviennent des données du National Longitudinal Survey of Youth (NLSY) et ont pour objectif de mettre en évidence le rôle du QI dans la vie quotidienne. Il en ressort de ces analyses que le QI a une valeur prédictive au moins égale à l’éducation de la mère. Dans la plupart des analyses présentées, néanmoins, l’importance relative du QI de la mère dépasse considérablement celui de l’éducation maternelle. Ceci est très vrai en ce qui concerne la qualité de l’environnement familial. Cette donnée est d’une importance cruciale dans la mesure où, bien souvent, les enfants à faible QI grandissent dans des familles instables et chaotiques. Cela indique deux choses. Soit le faible QI de l’enfant est dû essentiellement au QI hérité de la mère, sous-entendant que l’environnement familial n’y est pour rien, soit le développement cognitif de l’enfant a été perturbé par l’instabilité de l’environnement. Dans ce cas, une interrogation persiste : pourquoi le QI de ces mères était faible pour commencer ? L’hypothèse du 60-80% génétique pourrait fournir un début de réponse.

Il y a plusieurs façons de tester cette hypothèse. Pour commencer, il se trouve que le QI de l’enfant dépend en grande partie du QI de la mère. En comparaison, l’éducation de la mère n’exerce pratiquement aucun effet. Ce facteur n’exerce pas non plus un impact très important sur le taux de décrochage scolaire et il se trouve que ce qui est réellement déterminant est le QI de l’enfant. La probabilité d’obtenir un diplôme universitaire dépend plus du QI de l’enfant que du statut socio-économique des parents.

The Bell Curve, 1994, Herrnstein and Murray (graph p. 152)

Sur le marché du travail, également, nous pouvons constater l’importance relative du QI. Étonnamment, le QI du sujet est très déterminant dans la probabilité d’avoir été au chômage, mais pas le statut socio-économique (SSE) des parents. Curieusement, la probabilité de se retrouver hors de la population active diminue lorsque le QI du sujet augmente alors que cette même probabilité augmente lorsque le SSE des parents augmente. Même si toutes ces analyses indiquent que le QI est bien souvent plus important que le SSE, et que ces deux variables sont interconnectées, le QI influence le SSE plus que l’inverse.

Un sujet assez sensible, mais tout de même important, est le lien entre le crime et le QI. La probabilité d’avoir été incarcéré, interrogé, interpellé, augmente sensiblement à mesure que les groupes de sujets étudiés montrent des niveaux de QI de plus en plus faibles. L’explication avancée par les auteurs est que le QI serait inversement corrélé à l’impatience et l’impulsivité. Et pour cette raison, les criminels ne réalisent pas tout à fait les conséquences à long terme de leurs actes. Une autre explication, plus indirecte, pourrait être que les gens à faible QI, en raison des échecs répétés à l’école comme sur le marché du travail, tendent à se tourner vers le crime. Enfin, une dernière tentative d’explication serait que les principes éthiques et moraux sont moins accessibles, ou disons moins compréhensibles, pour les individus à faible QI. Une autre possibilité qui n’a pas été relevée directement par les auteurs serait que les parents à faible QI éduquent assez mal leurs enfants. Mais ils ne doivent sûrement pas l’ignorer puisqu’ils insistent à plusieurs reprises sur le fait que les enfants qui grandissent dans des familles instables ont plus souvent des problèmes de comportement.

Le chapitre 13, Ethnic Differences in Cognitive Abilities, est celui qui a fait couler beaucoup d’encre, focalisant à lui seul pratiquement toutes les critiques. Les auteurs traitent du sujet sensible des différences de QI entre groupes ethniques. Selon les données du NLSY, le QI moyen des noirs américains (85) est de 1,21 écart-type inférieur à celui des blancs (103). Pour ce qui est des autres ethnicités, le QI moyen des asiatiques est de 106, celui des latinos de 89, et celui des juifs de 112.

Un faible niveau de SSE est soupçonné par la plupart des sociologues comme étant la cause et non l’effet d’un faible QI. Malheureusement, cette déclaration n’a jamais été démontrée par les faits. Les chiffres ne prêtent absolument pas à l’optimisme. Lorsque le SSE est contrôlé (c’est-à-dire, maintenu constant), les différences entre les noirs et les blancs en termes de QI ne sont réduites que de 37%, selon les données du NLSY. Mais il y a une autre donnée encore plus inquiétante. Le cœur de l’argument de la théorie culturelle serait que lorsque l’on grimpe au niveaux supérieurs du SSE, les différences de QI vont rétrécissant. Ceci n’est absolument pas vrai. Le NLSY indique que lorsque le SSE des noirs augmente, leur QI moyen augmente également, certes, mais les différences de QI doublent. Autrement dit, l’écart de QI entre les blancs et les noirs est deux fois plus marqué chez les plus riches que chez les plus pauvres.

Le chapitre 14 est un peu l’extension du précédent. S’appuyant toujours sur les données du NLSY, les auteurs examinent les conséquences des disparités ethniques de QI, notamment entre les noirs, les blancs et les latinos. Les auteurs examinent ici l’impact du QI sur les différences de taux de chômage, de salaires, de criminalité, de taux de mariage, etc. Pour être bref, le QI peut avoir un impact considérable sur les résultats socio-économiques. Le meilleur exemple qu’ils proposent est l’examen des disparités de salaires par type de profession lorsque sont contrôlés (1) l’âge, (2) l’âge et l’éducation, (3) l’âge, l’éducation et le SSE parental, (4) l’âge et le QI. Le tableau ci-dessous présente la situation de façon très claire :

Quand l’âge et le QI sont contrôlés, les différences s’évaporent complètement, pour ainsi dire. Cette donnée ne s’accorde pas bien avec l’idée selon laquelle les noirs gagnent moins de revenus parce qu’il seraient victimes de discrimination.

Contrôler le niveau de QI réduit considérablement les différences du revenu familial. Quand le QI n’est pas pris en compte, les taux de pauvreté étaient de 7%, 26%, et 18% pour les blancs, les noirs et les latinos. Une fois le QI pris en compte, les taux sont de 6%, 11%, et 9%, respectivement. Ce n’est pas tout. Lorsque le QI est contrôlé, les différences ethniques dans la probabilité de donner vie à un enfant de faible poids de naissance sont réduites entre les noirs et les blancs, de même que la probabilité d’avoir un enfant à bas QI, de vivre des aides sociales, ou d’avoir été au chômage. Il faut bien comprendre néanmoins que certaines disparités persistent encore, même après contrôle du QI. Cela ne signifie pas, comme les critiques laissent souvent entendre, que le QI n’est pas un prédicteur important, mais simplement qu’il y a d’autres facteurs explicatifs au-delà du QI.

En revanche, certains détails sont assez exceptionnels et méritent qu’on s’y focalise. Par exemple, une fois le QI contrôlé, les différences entre les blancs et les noirs dans la probabilité d’obtenir un diplôme universitaire ne sont pas tout à fait réduites puisque, à QI constant, les noirs (68%) sont même plus susceptibles que les blancs (50%) d’obtenir un diplôme. La même chose est vraie en ce qui concerne la probabilité d’occuper une profession de niveau supérieur, à 10% pour les blancs, et 26% pour les noirs. Plusieurs explications sont possibles. Soit les noirs font preuve de plus de motivation que les blancs, soit les noirs sont avantagés du fait de la discrimination positive. Cette dernière hypothèse est celle optée par les auteurs, bien que certains chercheurs ne sont pas spécialement d’accord, optant pour la première hypothèse.

Dans tous les cas, l’importance du QI explique pourquoi les autorités publiques ont plusieurs fois tenté de stimuler le QI des enfants pauvres. Le chapitre 17 apporte justement une réponse concrète quant à savoir si le QI est aussi « malléable » qu’on le prétend. Si tel était le cas, les interventions éducatives financées à coût de milliards de dollars produiraient des effets substantiels parmi les enfants de familles défavorisées. Par voie d’introduction, les auteurs mettent en garde sur l’impact des interventions. Même si le QI pouvait être stimulé de cette manière, il ne s’ensuit pas que les différences entre groupes vont se rétrécir. La littérature indique plutôt le contraire. L’explication tient du fait que les enfants à fort QI en profiteraient davantage. Lorsque les ressources supplémentaires sont mises à la disposition de tout le monde, disons une bibliothèque, ce sont les enfants intelligents à être les plus susceptibles de consulter les bibliothèques.

Mais que se passe-t-il si la durée des interventions s’étale sur les années ? La réponse est que le gain de QI s’estompe. Pour preuve, les célèbres Perry Preschool, Head Start, Infant Health and Development Program, etc., n’ont pas réussi à stimuler le QI des enfants pauvres, blancs et noirs, de façon durable. L’explication tient du fait que la variance génétique du QI augmente de l’enfance à l’âge adulte. Les gains de QI s’évaporent naturellement. Il existe un énorme consensus autour de la question de la durabilité des gains de QI. Il se trouve que les années qui suivent la fin des programmes éducatifs, les gains de QI s’estompent rapidement. La méta-analyse de Leak, Is Timing Everything? (2010), parvient à la même conclusion. De façon générale, les interventions sont de purs échecs, et décrits par les auteurs comme un gaspillage en termes d’efforts, d’investissement, et d’argent.

L’échec des politiques inspirées de l’idéal égalitariste repose sur l’idée erronée que les comportements et les environnements peuvent être façonnés indépendamment de la volonté des individus. Comme ils l’ont clairement expliqué, au-delà du QI, la liberté d’agir et de se comporter différemment est cela même qui crée les inégalités économiques que l’État-providence tend à supprimer. S’attaquer à ce problème signifie supprimer le libre arbitre, les libertés individuelles étant comprimées dans un uniformisme toujours plus grand.

L’idée que les inégalités soient le reflet du capitalisme dégénéré est assez curieuse, autant qu’improbable. Comme Gottfredson l’a expliqué, dans Why g Matters (1997), il s’avère que la complexité croissante de nos sociétés accentue les disparités sociales simplement parce que l’avantage (désavantage) d’un QI élevé (faible) devient alors plus important. Le même argument a été avancé par Herrnstein et Murray qui, en outre, suggèrent que la stratification sociale, et avec son corollaire la ségrégation sociale des riches entre riches et pauvres entre pauvres, peut aussi avoir été accentuée par la prime au diplôme. Dans la mesure où le diplôme est devenu un passe obligatoire, les individus à faible capacités cognitives ayant échoué à obtenir ces diplômes voient leurs opportunités se réduire. Tout ceci s’accompagnant d’une inflation de la bureaucratisation, les individus à faible QI ont plus de difficulté à gérer cette complexité croissante, comme de contourner la réglementation. C’est pourquoi les auteurs recommandent sérieusement de repenser ce système dépourvu de sens qui ne possède l’avantage que de favoriser les individus à fort QI.

Mais selon les auteurs, les inégalités ne sont pas autant un problème que l’élargissement des disparités culturelles. L’État-providence en aurait une grande part de responsabilité. Quand le gouvernement souhaite étendre sa politique de logements sociaux, de centres de garderie et refuges pour sans-abri, les individus à revenus modestes vont avoir tendance à se regrouper et former des ghettos de plus en plus concentrés. Le regroupement de personnes aux caractéristiques similaires, cherchant les mêmes intérêts dont celui de récipiendaire, conduit aussi à la ghettoïsation d’une culture, celle qui prévaut dans le quartier. L’hétérogénéité au sein d’un quartier diminue alors qu’elle augmente entre différents quartiers. C’est le scénario qu’ils ont prédit, et dont Murray détaille en profondeur dans son récent livre, Coming Apart.

Parmi les recommandations qu’ils ne font pas, mais que les critiques tendent encore à lui prêter, serait le recours à l’eugénisme. Ils ont été très clairs là-dessus : « The government should stop subsidizing births to anyone, rich or poor »  (le gouvernement devrait cesser de subventionner les naissances, que les parents soient riches ou pauvres). En revanche, ils recommandent vivement de repenser l’État-providence qui selon eux serait responsable de l’érosion de la famille, avec pour conséquence l’augmentation des naissances illégitimes et des familles monoparentales ainsi que le déclin du mariage. Bien entendu, le premier coupable serait la révolution féministe, mais l’État-providence décourage clairement la responsabilité à diriger une famille. Cela est un frein à la mobilité sociale. Charles Murray développe en profondeur cette idée dans Losing Ground. L’idée populaire selon laquelle il serait plus difficile aujourd’hui de constituer une famille traditionnelle parce que les gens à revenus modestes ne gagneraient justement pas assez d’argent, n’est pas supportée par les faits. Ce détail est d’importance puisque ces incitations perverses sont vraisemblablement les mêmes que celles qui conduisent à l’augmentation de la criminalité, masquée par la hausse du taux d’incarcération.

Les règles actuelles sont devenues complexes à tous les niveaux parce que l’élite cognitive considère qu’un système de règles complexes est plus efficace, voire supérieur; l’ironie étant qu’il a été conçu pour aider les pauvres. Mais la nécessité de déchiffrer, démêler toute cette complexité est une barrière pour les individus moins intelligents. Cette simplification des règles est nécessaire même en ce qui concerne les notions de justice et d’honnêteté pour ainsi éviter les interprétations maladroites d’un principe moral complexifié. Les auteurs pensent sans doute que l’idéologie selon laquelle tout individu possède le même potentiel cognitif est dangereuse. Cette idée fausse conduit à former des systèmes dommageables pour ceux qu’ils sont censés aider.

Addendum par Le Minarchiste.

J’ai demandé à M.H. de rédiger cette synthèse sur The Bell Curve car je crois que c’est un sujet fascinant et qui a de nombreuses implications en termes de politiques publiques. Tout d’abord, la complexification du système social qui désavantage les plus pauvres, la « ghettoïsation » des pauvres résultant des politiques d’État-providence et le subventionnement des naissances dans les familles pauvres sont à considérer.

Par ailleurs, cet ouvrage apporte des réponses intéressantes aux interrogations soulevées dans mon article sur la mobilité sociale. Aux États-Unis, la mobilité sociale est moins élevées chez les plus riches (voir ce tableau), autrement dit les enfants dont les parents sont dans le premier quintile de revenus ont de grandes chances de se retrouver eux aussi dans le premier quintile de revenus. Pourquoi ? Selon The Bell Curve, ces enfants héritent de leurs parents d’un QI plus élevé de la moyenne, ce qui leur permet de demeurer parmi les plus riches. Le graphique ci-bas supporte cette affirmation : les jeunes enfants de parents plus éduqués que la moyenne (et aussi plus riches que la moyenne) réussissent mieux des tests de vocabulaire que les autres, avant même que le SSE n’ait pu avoir un impact significatif. Cet élément explicatif – le QI – a été largement négligé par les chercheurs qui ont étudié la faible mobilité sociale des États-Unis.

D’autre part, la moins grande mobilité sociale des États-Unis pourrait simplement refléter le fait que la structure économique de ce pays est plus méritocratique et qu’une intelligence supérieure y permet d’obtenir un revenu supérieur (i.e. la prime au diplôme y est plus élevée). En fait, un objectif des politiques publiques pourrait être de faire en sorte que les individus à QI élevés nés dans une famille pauvres puissent quand même réaliser leur plein potentiel. Les chiffres montrent qu’aux États-Unis, cet objectif est atteint.

Finalement, l’héritabilité et la non-malléabilité du QI démontrent que les interventions gouvernementales pour favoriser la mobilité sociale ne peuvent être fructueuses, à un point tel que les bénéfices pourraient bien être inférieurs aux conséquences négatives inattendues.

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  • Aujourd’hui, les ‘plus de 40 ans’ ont la méthode, la pratique mais pas le savoir du ‘dernier cri’. Et, comme « qui n’avance pas recule »… C’est fou ce que les vieux ne savent rien ! C’est exactement ce qui se passe avec ceux qui se disent « élite » (!!!), ils appliquent ‘la méthode’ qu’ils ont eux-mêmes appris, le ‘savoir’ venu des ancêtres, et les obligations dans la lignée ! Mais ne connaissent rien au savoir des jeunes. Rien ! Alors, ils ont mis en place des réseaux de surveillance pour savoir ‘ce qu’ils se disent’ mais toujours sans comprendre. « On ne peut pas être à la fois au four et au moulin ».
    Si tout le monde se moque de la reine d’Angleterre, il serait incorrect de lui dire en face, surtout qu’en plus… elle ne comprendrait même pas ! Hahaha !

  • intéressant comme article…je partage donc.

  • C’est courageux de votre part de publier cet article. Concernant la raison pour laquel les personnes ayant un faible QI sont plus souvent en prison, une raison que vous n’avez pas abordee semble-t-il, c’est qu’ayant un faible QI, ils se font attrape plus souvent. Logique! 🙂

  • Donc Paris Hilton et Einstein se sont retrouvés dans le premier quintile !

  • Très étrange, je suis assez sceptique sur ce genre d’enquête. Surtout que les sciences sociales ne sont pas des sciences incontestables….

  • Vous êtes bien courageux de publier ce genre de papier sur un site français !

    Typiquement le genre de truc complétement tabou dans notre pays où il sera gentiment enterré comme tous les trucs qui dérangent…

    Politique de l’autruche dont les premières victimes seront ceux que ce genre de prise de conscience pourrait aider (ceux qui ont un QI faible en occurrence)

  • Oui, oui non non mais.

    Le billet est très intéressant, mais il abuse dans l’interprétation de certaines statistiques.

    L’exemple qui me frappe le plus est celui des inégalités. Le fait que le QI explique une grande partie des divergences de revenu ne permet pas de dire qu’il en est la cause unique.

    Je m’explique, dans un pays avec une personne intelligente gagnant 120$ et une moins intelligente gagnant 100$, l’effet intelligent explique 100% de la différence.

    Mais si on prend un même pays où ces salaires sont respectivement 140$ et 80$, on observerait la même puissance explicative du QI, c’est-à-dire 100%.

    Oui mais il y a tout de même une différence entre les pays. C’est-dire-que dans les deux cas le QI est le facteur de classement, mais pas celui qui explique l’amplitude de l’écart.

    C’est un peu comme une pomme et une poire. Le fait qu’une pomme ne soit pas une poire explique à 100% qu’il y ait deux prix différents entre ces deux fruits, mais il n’est pas explicatif du montant absolu de l’écart (la preuve est que cet écart varie).

    Il est subtil mais très important de comprendre la différence entre « expliquer les écarts » et « expliquer l’amplitude des écarts ».

  • Les auteurs ont-ils tenu compte, et comment, de la variabilité de la mesure du QI ? Il est tout à fait démontré qu’une mesure de QI n’est qu’une sous-estimation de la valeur réelle qui elle est difficile à atteindre. Autrement dit, on ne peut pas obtenir plus que son vrai QI, mais on mesure bien plus souvent moins. Pourquoi ? Parce que l’état d’esprit, la santé physique et mentale, la motivation et j’en passe, influencent les performances des testés.

    De là, faire des comparaisons SES/QI, c’est plutôt risqué, vu que les SES peuvent tout à fait jouer sur la capacité à réussir son test de QI à 100% de ses capacités ou à seulement 80%. Or les SES sont liées aussi aux couleurs de peaux dans un pays où la ségrégation n’est qu’officiellement abolie.

    Pour exemple, il y a des tas d’enfants qui sont diagnostiqués idiots à cause de tests de QI très mauvais (inférieurs à la moyenne standard), et qui, savamment repérés et replacés dans un contexte adéquat, déploient tout leur potentiel pour atteindre des sommets. La littérature sur les Hauts Potentiels (comme leur nom l’indique), autrement nommés surdoués ou Enfants Intellectuellement Précoces, regorge de ces cas d’école.

    D’ailleurs, quel test de QI est utilisé ? Beaucoup sont par définition incomplets, et là encore la littérature sur les HP vous apprendrait que le nombre obtenu ne veut pas dire beaucoup de chose, car le potentiel est multiforme, il peut être concentré dans des domaines cognitifs et pas d’autres, ou plus également réparti entre tous. Vous pouvez être un surdoué en musique et littérature, et une bille en logique et mathématique, pour faire simple. Comment les auteurs peuvent-ils conclure sur la seule base du chiffre, moyenne des deux ?

    • @Damien Vasse

      Merci d’avoir trouver le bouton qui éclaire la démonstration obscure de Mr Meng Hu.

    • @Damien

      Juste une remarque de statisticien.

      « Vous pouvez être un surdoué en musique et littérature, et une bille en logique et mathématique, pour faire simple. »

      Pour que cette remarque soit valide, il faudrait non pas que les deux talents sont sans rapport, mais qu’ils soient inversement corrélés.

      Par exemple, si je prends la force physique et l’intelligence, et que pour telle ou telle raison je m’intéresse aux deux (par exemple en tant qu’employeur). Votre remarque dit que je ne devrais pas exclure quelqu’un parce qu’il est petit car peut-être est-il en revanche très intelligent. Vous avez parfaitement raison.

      Cela dit, une fois considéré un échantillon plus large, c’est-à-dire dans les moyennes, votre remarque ne vaudrait que si les gens qui sont une bille en logique mathématique sont en moyenne plus doués en musique ou en littérature. Sans ça on s’enfou, on ne fait que juger de leur aptitude en logique en supposant leur aptitude en musique comme étant égale par ailleurs.

      Autrement dit, je suis d’accord avec vous sur l’aspect multiforme de l’intelligence, mais en revanche je trouve que c’est une manière bien naïve de se rassurer quant à l’embarra que suscite l’article. Car ce n’est pas parce qu’on est nul en math qu’on est bon en musique. Autrement dit, quand quelqu’un est nul en math, c’est un défaut en soi. Peut-être est-il un génie littéraire, mais je doute qu’il ait plus de chance de l’être qu’une personne bonne en maths… Donc je ne vois pas vraiment l’intérêt de la remarque. Le QI peut être une mesure à la fois partielle et pertinente, du moment qu’elle n’est pas inversement corrélée avec les formes d’intelligence non mesurées.

      D’où ma question, vu que vous semblez connaître un peu la littérature sur le sujet. Observe-t-on effectivement de plus grandes dispositions cognitives non mesurées par le QI chez les personnes ayant un QI plus faible ?

      • @Acrithene

        Je ne suis pas bien sûr de vous suivre. Le nombre du QI est une moyenne des QI de chaque aptitude cognitive testée (et pas toujours discriminées, selon les tests) or si vous êtes statisticien, vous savez bien qu’une moyenne ne veut franchement rien dire. Pour les non-statisticiens, si vous avez 40/60 de moyenne, vous pouvez en fait avoir un 20 et deux 10, ou deux 13 et un 14. Les conclusions sur vos compétences, votre intelligence (pour grossir le trait) sont alors très différentes.

        De plus, l’intelligence ne se limite pas à mathématique vs littérature, j’ai juste pris des exemples de couples, mais il y a d’autres intelligences. Et d’ailleurs, estimer les gens par leur QI dans une société où nous vivons tous les uns sur les autres, et donc où la compétence de sociabilisation est importante, est insuffisant.

        D’autre part les HP ont aussi de fortes capacités empathiques et sympathiques, qui sont rarement évaluées par un nombre et qui pourtant font toute la différence entre deux individus.
        D’autant plus que plus le potentiel est élevé, moins il est aisé pour un HP de s’intégrer dans la société (sensation de décalage, de folie, d’anormalité etc.). Dès lors, un individu très intelligent mais incapable de s’insérer dans la société (cas extrême, l’Asperger), et un individu à l’intelligence moyenne mais tout à fait dans la norme, n’ont pas du tout les mêmes chances de succès dans la société, en tout cas en les comparant dans un même cadre.

        Il me semble vraiment que les auteurs tirent des liens là où ils veulent en tirer, comme l’illustre ce très marrant graphique de xkcd : http://xkcd.com/1138/

        • Tout ce que vous dîtes et vraie, mais l’intelligence mesurée par le QI semble avoir un pouvoir prédictif très fort sur les inégalités, qui seraient donc le reflet d’une forme d’intelligence valorisée et non d’une discrimination.

          Je ne pense pas que les études statistiques soient basées sur les moyennes, personne ne fait ça. Même si je ne suis pas un habitué de la littérature en psychologie, je doute que ce soit la manière dont elle procéde. La manière la plus probable est un échantillon de milliers de personne, avec le QI de chaque individu, sa couleur de peau, des variables sociales, et une régression rigoureuse sur l’ensemble de ses facteurs.

          Je sais qu’il y a aussi une littérature qui montre que la volonté et la détermination ont un pouvoir explicatif plus puissant que le QI dans la réussite scolaire par exemple. Donc oui, le QI est très partiel, mais j’étais d’accord la dessus.

    • « Pour exemple, il y a des tas d’enfants qui sont diagnostiqués idiots à cause de tests de QI très mauvais (inférieurs à la moyenne standard), et qui, savamment repérés et replacés dans un contexte adéquat, déploient tout leur potentiel pour atteindre des sommets. La littérature sur les Hauts Potentiels (comme leur nom l’indique), autrement nommés surdoués ou Enfants Intellectuellement Précoces, regorge de ces cas d’école. »

      C’est notamment le cas des autistes, même si certains (les Aspergers par exemple) arrivent à avoir des résultats aux tests de QI bien au dessus de la moyenne, de manière globale le test n’est pas représentatif.

      Je suis d’accord avec la forme de l’article, que l’égalité est une chose impossible, pour diverses raisons, notamment naturelles, et qu’il est préférable d’enseigner l’individualité et le respect des individualités et de la différence plutôt qu’une égalité faussé dont tout le monde voient bien qu’elle n’existe pas.
      Mais je ne suis pas d’accord avec le rapport réussite sociale/haute intelligence, et surtout en France.
      Surtout en France, car notre éducation nationale généraliste n’est utile qu’à une moyenne d’élève, délaissant les plus faibles, et les plus doués, il peut arriver que des enfants avec des capacités élèves décrochent, juste par ennui.
      Je reprends aussi mon exemple de l’autisme (d’ailleurs les Aspergers sont souvent considérés à tort comme surdoués), le plus gros défaut, c’est que même si le fond est là, la forme fait tache (problème d’élocution, problème de graphie, gestuelle, etc.), dans notre société actuelle, ce n’est pas forcément bien vu.

      Bref, j’ai dû mal avec les résultats, même si je pense qu’il est évident qu’une personne avec des capacités intellectuelle plus importante pourra toujours trouver des solutions et s’en sortir dans la vie.

      • Dauphin Triste : « Pour exemple, il y a des tas d’enfants qui sont diagnostiqués idiots à cause de tests de QI très mauvais (inférieurs à la moyenne standard), et qui, savamment repérés et replacés dans un contexte adéquat, déploient tout leur potentiel pour atteindre des sommets. »
        ————————————————–
        Des tas d’enfants hmmm??? Quelques exemples de noms peut-être ?
        Vous devez confondre résultats scolaires et QI. Il y a des enfants en échec scolaire mais avec un fort QI mais l’inverse, des enfants brillants à l’école mais avec un faible QI, ça n’arrive jamais.
        Même si ça se produisait (pour l’instant, sans un seul exemple, on ne peut que conclure que c’est dans votre fantasme), des telles exceptions ne font que confirmer la règle : qu’un diagnostic de QI élevé est quasi-systématiquement lié à de bon résultats scolaires, un bon niveau socio-culturel, un bon revenu…

    • Bon sinon, je vais répliquer le commentaire que j’ai laissé chez le Minarchiste, ce sera plus simple.

      « Pourquoi ? Parce que l’état d’esprit, la santé physique et mentale, la motivation et j’en passe, influencent les performances des testés. »

      Measurement Invariance. Je suppose que vous n’en avez jamais entendu parler, n’est-ce pas ?
      Lorsque 2 individus ayant les mêmes capacités latentes ont différentes chances d’atteindre le même score, on dit que le test est biaisé. Les scores aux tests cognitifs « violate measurement invariance » et « show evidence of measurement bias ». Vous voulez des preuves que les tests de QI ne dérèglent pas au modèle d’invariance de mesure ?
      Lisez ceci :
      Investigating Spearman’s Hypothesis by Means of Multi-Group Confirmatory Factor Analysis (Dolan 2000)
      On the relationship between sources of within- and between-group differences and measurement invariance in the common factor model (Lubke 2003)
      Investigating black-white differences in psychometric IQ – Multi-group confirmatory factor analyses of the WISC-R and KABC and a critique of the method of correlated vectors (Dolan & Hamaker 2001)

      En utilisant une autre technique, plus simple, Skuy, Rushton, Jensen, et bien d’autres avaient démontré que les items de test dont les membres d’un groupe ethnique trouvèrent les plus difficiles étaient également perçus par les autres groupes ethniques comme étant les plus difficiles. Les plus simples, comme étant les plus simple pour les autres groupes ethniques. Le même schéma est reproduit systématiquement. Voir ceci.

      « D’ailleurs, quel test de QI est utilisé ? »

      AFQT. Un test connu pour être très chargé en facteur g, le facteur général.

      « car le potentiel est multiforme, il peut être concentré dans des domaines cognitifs et pas d’autres »

      Non. Il y a un mot à dire sur le facteur g. Le Minarchiste a posté ici la version abrégée de mon article original. J’y avais écrit au début la chose suivante, car je savais à l’avance quels genres de critiques j’allais avoir affaire :

      En vérité, l’idée de l’intelligence multiple ne concorde pas avec l’hypothèse de Spearman selon laquelle un individu qui performe bien sur un test particulier performera tout aussi bien sur les autres tests, et inversement, peu importe que leur contenu diffère (pp. 3-4, 13-19). C’est pourquoi ces différents tests se retrouvent être corrélés, comme si toutes ces corrélations dérivaient d’un élément commun, ou facteur général. C’est celui-là même que l’on appelle le facteur g, que l’on extrait des tests de QI par la fameuse technique de l’analyse factorielle (elle aussi inventée par Spearman). La particularité de g, c’est son indépendance aux contenus spécifiques des différents tests cognitifs. Le concept de “facteur général” (dont g est l’abréviation) nie par conséquent l’idée que g soit une compétence spécifique. Par extension, g est considéré comme une réfutation de l’idée selon laquelle les tests de QI sont des tests de culture. Quelque part, g est aussi la capacité à gérer la complexité. Autrement dit, plus un test cognitif est complexe, plus il est chargé en g. L’intérêt de g, c’est qu’il mesure avec bien plus de précision l’intelligence que ne le ferait un simple test de QI dont le facteur g n’a pas été extrait.

  • L’article est intéressant même si j’en suis la démonstration exactement inverse sur le rapport QI/réussite sociale mais par contre la digression sur le rapport état-providence/famille monoparentale me parait totalement inféodé à de l’idéologie et n’a selon moi en réalité aucun espèce de rapport.

  • @ Dauphin Triste
    Vernon Smith Prix Nobel d’économie (libertarien) a reconnu récemment être atteint du syndrome d’Asperger. Je pense qu’on peut considérer qu’il est surdoué vu son origine sociale et son CV.

  • @Damien et @Acrithene : il serait très intéressant de produire un article réponse synthétisant les critiques constructives émises à propos de cet article. Ce sujet est en effet passionnant et ses implications en politique publique conséquentes.

  • Y a-t-il une corrélation entre sensibilité politique et QI ? 😉

  • Periodiquement, un article sur ce bouquin fait surface.

    La validité scientifique du bouquin a été réduite en cendres par plusieurs thèses.

    Lire :
    – Intelligence, Genes, and Success: Scientists Respond to The Bell Curve
    – The Bell Curve Debate (un peu moins bien je trouve).

    Pour faire justice au livre, il a au moins eu le mérite d’augmenter le niveau d’exigence des statisticiens et scientifiques qui se posent des questions sur les trajectoires sociales.

    • RoveRules,

      Je suppose, que c’est un malin qui cite des bouquins dont il n’a manifestement pas lu. On les reconnaît facilement. Ce sont les gens qui vous citent des livres de 600 pages, sans jamais citer le moindre passage des livres en question. Ils ne méritent que du mépris. Je ne pense pas non plus utile de vous demander si vous avez lu The Bell Curve, n’est ce pas ?
      Par curiosité, les livres dont vous citez, vous les avez trouvé après 10 secondes de googlage « bell curve debunked », pas vrai ? Tout comme les précédents petits malins à qui j’ai eu autrefois affaire n’est-ce pas ?
      Je vais vous dire, j’ai lu en partie le 1er bouquin cité. Il n’est pas terrible, et certains arguments ne vont pas nécessairement à l’encontre du Bell Curve, bien au contraire. Nombre d’arguments de ces critiques ont été réduits en miettes par moi-même, et par nombre d’études publiées jusqu’alors, que je cite incessamment dans mes multiples articles. Ou si vous préférez, vous avez une réponse plus directe de Lynn.
      http://menghusblog.wordpress.com/2012/04/29/the-attack-on-the-bell-curve-by-richard-lynn/

      Si vous demandez mes sources personnelles, cliquez sur le lien de mon pseudo. Vous avez tout. Encore que non. Puisque je prépare actuellement un énorme article sur le QI. Celui-ci n’étant qu’un mince échantillon. Ce n’était pour rappel qu’une version largement abrégée d’un contre-rendu d’un livre. Ce livre est loin d’être ma référence première d’ailleurs. Je peux même en conseiller de meilleurs : The g Factor, et, Educability & Group Differences.

      • A MH : Je reconnais vos messages à des kilomètres. Je reconnais d’ailleurs un murrayiste à son odeur, une vieille habitude.

        A tous les autres : lisez bien, mais alors là bien, sans caca dans les mirettes, en faisant une fois dans votre vie preuve de rigueur, ces trois livres (qui sont aussi un très bon cours pratique sur la manipulation statistique).

        A tous : Posez vous une question et une seule : comment se fait-il que personne n’ait approfondi l’oeuvre méphitique de Murray, qui a bientôt 20 ans. Des écrits de détracteurs, de partisans (ou dévôts comme vous… je vous ai croisé à bien d’autres occasions)… mais rien, RIEN de neuf dans cette recherche depuis 20 ans. C’est en général le meilleur indice d’une pensée sans issue.

        • RoveRules : « A tous les autres : lisez bien, mais alors là bien, sans caca dans les mirettes »
          ——————————–
          Moi aussi, je reconnais à l’odeur et au style le même troll coprophile (et ses multiples pseudos) qui vient nier l’origine génétique de l’intelligence et de tout ce qui en découle avec sa sempiternelle propagande caniveau : des arguments d’autorité à deux balles, des procès d’intention, des vagues fatuités sans jamais adresser un seul point précis et grand classique, la diabolisation de son contradicteur avec des prétextes moraux fallacieux, typique des méthodes d’un gauchiste.

          Même sans connaître le sujet, il suffit de lire la bouillie des fanatiques de l’égalitarisme comme RoveRules pour pressentir ce qui est vrai. Après, il ne reste plus qu’à creuser.

  • J’en conclu qu’il vaut mieux être intelligent plutôt que le contraire pour réussir et que nous ne sommes pas tous égaux devant l’intelligence…

  • Quelques papiers supplémentaires, toujours à l’appui du bouquin.

    Intelligence Predicts Health and Longevity, but Why?
    The association between childhood cognitive ability and adult long-term sickness absence in three British birth cohorts: a cohort study

    Je recommande particulièrement le 1er document. Il est dit que lorsque le QI et le niveau socio-économique sont considérés séparément, le premier facteur explique la plus grande partie des différences de longévité, même si les auteurs, en particulier Gottfredson, ne doivent pas ignorer que le QI étant lui-même un prédicteur du niveau socio-économique. Contrôler ce dernier revient à contrôler le premier. La probabilité d’arrêter de fumer dépendrait lui aussi du QI, et très peu du SES, vu que son inclusion ne réduit presque l’association entre le fait d’arrêter le fumer et le QI. Les variations de QI (en écart-type, SDs) font aussi varier la probabilité d’avoir des accidents de voitures, mais aussi la probabilité de mourir de cancer.

    National IQ and economic outcomes

    Meisenberg teste ici l’importance relative des facteurs généralement connus pour affecter la croissance. Les betas standardisés indiquent là encore que le QI est le facteur prédominant, le beta est facilement deux fois plus élevé pour le QI qu’il ne l’est pour l’éducation ou la liberté économique (voir Table 2).

  • Extraits de l’article

    « il se trouve que le QI de l’enfant dépend en grande partie du QI de la mère »

    « les enfants héritent de leurs parents d’un QI plus élevé de la moyenne, ce qui leur permet de demeurer parmi les plus riches »

    Nous sommes donc dans un système parfaitement Darwinien, on s’en doutait un peu, avec comme carractère de réussite, le QI.

    Que le QI soit transmis par la mère indiquerait que les jeunes males, dans leur réussite, à bord de leur décapotables rutilantes, cherchent une conjointe avec un C..I aux bonnes mensurations !

    Un sacré coup à tous nos préjugés !

  • médecin scolaire,très surdouée, je connais parfaitement les enfants précoces. Le diagnostic se fait sur le résultat du QI , mais aussi sur la clinique: hyper sensorialité, hyperémotivité, empathie, savoir en comprenant et non en apprenant. C’est génétique, porté sur le chromosome X, fortement corrélé à la myopie, visible à l’EEG et l’IRM.Héritable comme la couleur de la peau, des yeux et des cheveux. C’est l’intelligence qui permet de trouver des solutions à tout, y compris aux problèmes d’argent. Vouloir que tous réussissent dans des professions intellectuelles, est aussi absurde que de vouloir que tous mesurent la même taille : impossible.

  • L’inégalité des races est t’elle approuvé dans cet article ? les noirs sont t’ils plus cons que les blancs selon vos théories ?
    Sinon échec scolaire plus élevé que la moyenne chez les surdoués :
    http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/70-des-surdoues-sont-en-echec-scolaire-554/

  • http://www.atlantico.fr/decryptage/qi-intelligence-quotient-intellectuel-reussite-entreprise-test-emotion-corps-359949.html
    « L’étude américaine explique que 85% des succès financiers seraient en fait dus à la personnalité des gens, et à leurs facultés à communiquer, négocier, et gérer une équipe. Seulement 15% de la réussite viendrait d’un savoir purement technique. Au lieu de tenter d’améliorer son QI – puisqu’on c’est que c’est possible comme l’expliquent les deux neuroscientifiques Sandra Aamodt et Sam Wang – il serait donc plus intéressant de se focaliser sur les autres formes d’intelligence.
    En savoir plus sur http://www.atlantico.fr/decryptage/qi-intelligence-quotient-intellectuel-reussite-entreprise-test-emotion-corps-359949.html#GWLQAgkJo77U6Oog.99  »
    Autres formes d’intelligence peut êtres plus malléables avec la situation eco et soc. Sinon Bill murray est un conservateur très proche des milieux religieux d’extrême droite et de tas de gars prônant l’inégalité des races ou ayant une dent contre les noirs.

    • Enfin pas bill mais charles murray, et ces autres formes d’intelligence ne sont peut êtres pas considérés par tous comme telle mais juste des composantes de la personnalité d’une personne au même titre que l’égoïsme, la nervosité…

      • Message à effacer. C’est juste pour signaler que ma réponse à Ed s’est complètement évaporée. Spam ?

        • Mon message n’est donc pas passé. J’essaie une dernière fois de répondre à « Ed ».

          Concernant l’échec scolaire des surdoués, Jensen disait qu’un haut QI pouvait échouer 1) dans sa scolarité et même 2) professionnellement, mais qu’un bas QI n’aurait pratiquement aucune chance de réussir socio-économiquement sauf à posséder un certain talent inné pour certains exercices. La raison de 1) est qu’il existe d’autres moyens de réussir socialement, et les individus à QI élevé trouvent plus facilement des débouchés autrement que par la voie académique. La raison de 2) est que le QI et le statut socio-économique, bien que fortement corrélés (70%, d’après The g Factor, page 384) ne le sont pas parfaitement. Vous pouvez toujours trouver des exceptions à la règle que cela ne change rien.

          Maintenant, pour être plus technique, si vos soupçons étaient fondés, nous aurions dû constater au fil du temps une une chute de la validité prédictive du QI, càd la magnitude des corrélations du QI avec les résultats socio-économiques, comme le revenu, le niveau professionnel, le nombre d’années d’éducation. Force est de constater que cela n’est pas arrivé. Pire, l’importance du QI semble même augmenter. J’avais d’ailleurs cité quelques travaux qui tendent à le suggérer. Comme l’article de Gottfredson, « Why g Matters » disponible sur le web, et où on peut lire page 84,

          The Army’s Project A provides the most definitive evidence in this regard (McHenry, Hough, Toquam, Hanson, & Ashworth, 1990). As shown in Table 2, specific aptitudes, interests, and traits of personality and temperament do not add meaningfully to the ability of general cognitive ability to predict either core technical proficiency or general proficiency in soldiering; they raise (corrected) validities only from .63 to .65 for the former and from .65 to .68 for the latter. Personality and temperament are at least as powerful as g, however, in predicting “personal discipline” and “physical fitness and military bearing .” They raise multiple correlations for these two auxilliary performance dimensions from .17 and .22, respectively, to .35 and .41.

          Dans ce même article, elle passe en revue quelques méta-analyses qui montrent que les autres facteurs au-delà du facteur g ne sont nullement importants. L’utilité des meta-analyses, c’est qu’elles permettent de réduire la variance des résultats expliquée par les erreurs d’échantillonnage (dit, sampling errror). Par exemple, votre article de l’atlantico qui commence par « Une étude du Carnegie Institute of Technology montre que pour la réussite professionnelle, et les succès en général, un QI élevé serait en fait bien moins important que d’autres critères d’intelligence » ne fournit pas le lien de ladite étude du CIT. Plusieurs questions donc. Quel est la taille du l’échantillon ? Etait-il représentatif ? Y avait-il une restriction dans la distribution des scores aux tests cognitifs ? Quand bien même, une étude isolée n’est jamais concluante. D’où l’intérêt des méta-analyses. Or, ces méta-analyses indiquent que le QI, et non la personnalité, est important. A Lire :
          Differential Validity of a Differential Aptitude Test (Ree & Earles, 1990)

          Pour finir, le quotient émotionnel (QE) dont un des articles fait référence n’a aucune validité prédictive contrairement au facteur g. Donc, le QE ne vaut rien. De même que la théorie des intelligences multiples dont vous faites l’avocat. Visser a complètement démystifié la théorie dans cet article là. Ce n’est pas d’intelligence multiple que Gardner aurait dû parler, mais des talents. Une seule intelligence manifeste existe, et c’est « g ».

          • http://www.intelligence-humaine.com/economie.html Le qi n’est représentatif de rien car dans la plupart des cas, plus un pays est pauvre moins son qi est élevé en moyenne dans la plupart des cas. Le qi est lui-même influencé par l’environnement social et ne dépend pas que des gènes, sinon on rentrerait dans une hiérarchie des races que je trouve choquant. C’est comme les gosses qui regardent trop la télé, ils subissent un fort impact négatif dans leur imagination et créativité.

          • J’ai l’impression qu’on ne lit pas (correctement) mes messages.

            Ceux qui prétendent que le QI ne mesure rien du tout sont ceux qui doivent en apporter la preuve. Comme je l’ai dit, il y a bien des gens qui ont cru que les tests QI ne mesurent pas tous les domaines cognitifs. Il faudrait dans ce cas « designer » (le mot anglais) des tests QI nouveaux non corrélés aux tests QI traditionnels, or ils se trouvent que tous ces tests partagent quand même une variance commune, i.e., sont corrélés. Je dois encore une fois recommander les études suivantes :

            « Just one g: consistent results from three test batteries »
            « Still just 1 g: Consistent results from five test batteries »
            « Beyond g: Putting multiple intelligences theory to the test »
            « Genetic and environmental influences on general cognitive ability: Is g a valid latent construct? »

            Un autre genre de critique est de considérer que les tests QI sont culturellement biaisés. Dans ce cas, ça voudrait dire soit 1) deux groupes culturellement différents (dont les membres sélectionnés ont un « QI total » similaire) n’ont pas la même probabilité de répondre correctement aux questions/items du test 2) les corrélations entre les domaines cognitifs (exemple, math, verbality, speed, memory, spatial) et les sous-tests QI ne sont pas identiques pour les groupes culturellement différents. Or il se trouvent que ces deux concepts ne sont pas valides. En général. Voir ceci :

            Study of the Measurement Bias of Two Standardized Psychological Tests (Drasgow 1987)
            Investigating Spearman’s Hypothesis by Means of Multi-Group Confirmatory Factor Analysis (Dolan 2000)
            Investigating black-white differences in psychometric IQ: Multi-group confirmatory factor analyses of the WISC-R and KABC and a critique of the method of correlated vectors (Dolan & Hamaker 2001)
            Construct bias in the differential ability scales, second edition (DAS-II) – A comparison among African American, Asian, Hispanic, and White ethnic groups (Trundt 2013)

            Il arrive que certains tests QI soient biaisés, soit parce qu’ils sont mal construits, soit parce que les groupes ethniques en question ont des lacunes dans les bases de la langue, ce qui semble être le facteur 1er des biais culturels, quand ceux-ci apparaissent, plus généralement dans le cas de certains groupes d’immigrés, ou des personnes extrêmement pauvres dans les pays comme l’Afrique ou l’Inde qui n’ont pas eu la chance d’avoir reçu une instruction (au moins, de base). Encore une fois, il s’agit là d’exception plus que de la règle.

            Quant au fait que le niveau de QI est corrélé à la richesse ou au statut économique, dans un pays, ou entre les pays, c’est une donnée qu’on connait. Et alors quoi ? Le QI est influencé par l’environnement ? En partie, seulement. Et même, d’ailleurs, une partie de cet environnement est influencée par des facteurs génétiques, voir Plomin & Bergeman (1991) The nature of nurture: Genetic influence on ‘environmental’ measures. Mais ça change quoi par rapport à la conclusion que le QI est partiellement héritable ? Aussi, on se demande bien pourquoi les programmes éducatifs n’ont pas d’effet à long terme sur le facteur général (« g ») de l’intelligence. Si l’environnement pouvait impacter le QI, les moyens d’y réussir n’ont pas eu l’effet escompté pour le moment. En fait, ça veut dire qu’il est extrêmement difficile de manipuler l’environnement en pratique, bien qu’en théorie, ça semble faisable.

            Il est possible de réduire d’un peu l’écart de QI entre les pays, vu que certains pays comme l’Afrique ou l’Inde, ont encore des problèmes de nutrition. Mais les écarts de QI par ethnicité (pouvant aller de 10 à 15 points) dans les pays européens et US ne peuvent pas être dû aux insuffisances nutritionnelles.

            Et s’il est vrai que les études génétiques sont loin d’avoir donné le fin mot de l’histoire, parce que dans lequel cas il n’y aurait plus besoin de faire de recherches du tout, on découvre quand même pas mal d’études très informatives. Par exemple :

            Genome-wide association studies establish that human intelligence is highly heritable and polygenic (Davies 2011)

            GWAS of 126,559 individuals identifies genetic variants associated with educational attainment (Rietveld 2013)

            Factor Analysis of Population Allele Frequencies as a Simple, Novel Method of Detecting Signals of Recent Polygenic Selection: The Example of Educational Attainment and IQ (Piffer 2013)

  • Il a été démontré par des études sérieuses et des méthodes rigoureuses que les auteurs du livre « The Bell curve » et ceux qui les lisent et les admettent ont un QI inférieur à la moyenne.

  • Corrélé » à l’impatience et à l’impulsivité  »
    Autrement dit à l’émotivité.
    Ce qui est le cas des animaux.

  • la majorité des immgrés aux usa est d’origine asiatique aujourd’hui. Leur culture est plus éloignée encore de celle originelle des Etats-Unis que celle des gens originaires des pays du golfe et – curieusement – ils ne posent aucun problème particulier. Les immigrants asiatiques ont un taux de criminalité plus bas, ont des revenus plus élevés, des taux de chômage plus bas et leurs enfants réussissent mieux que la population générale. La différence de culture ne doit donc pas être la source des difficultés d’un immigrant à s’intégrer dans son pays d’accueil. Si les Asiatiques s’intègrent parfaitement aux Etats-Unis malgré un fort écart culturel et si certains immigrés n’arrivent pas à s’intégrer en France, l’explication doit venir d’ailleurs. En gros, la France attire les immigrés à très faible capital humain à coup de subvention à l’oisiveté et chasse ses élites (émigration) à coup de taxes. Le fait qu’il existe un problème avec certains immigrés musulmans est un corolaire des causes économiques fondamentales liées à la taille du Welfare State. https://www.facebook.com/photo.php?fbid=10152920062241832&set=p.10152920062241832&type=1&theater

  • le niveau d’intelligence diffère selon les ethnies. voilà pourquoi l’Europe a autant de problème avec l’immigration. l’endogamie a dégénéré, au sens scientifique du terme, la population arabe musulmane avec pour résultat un niveau d’intelligence très bas (sans parler du contrôle émotionnel déficient). En contraste, les mesures de QI par population ont donné comme résultat une médiane de 113 pour les asiatiques par rapport à l’occident (à 100). Leur courbe de Gauss est déplacée de 13 points! Oui, en moyenne les asiatiques sont plus malins, ça doit les aider à prospérer et s’intégrer. Les études « scandaleuses » de Jason Richwine à Harvard montrent que les enfants des immigrants illégaux – les cas sociaux subventionnés dont je parle ci-dessus – performent moins bien à l’école à cause du fait qu’ils sont plus bêtes que les natifs du pays d’accueil http://www.politico.com/story/2013/08/opinion-jason-richwine-95353.html

  • il est incontestable qu’il y a des différences d’intelligence entre les différents ethnies. Comme disait James Dewey Watson qui est un prix nobel, « je suis fondamentalement pessimiste quant à l’avenir de l’Afrique » parce que « toutes nos politiques d’aide sont fondées sur le fait que leur intelligence [celles des Africains] est la même que la nôtre [Occidentaux, ndlr] alors que tous les tests disent que ce n’est pas vraiment le cas »

  • un site très intéressant sur le sujet du lien entre l’intelligence et l’ethnie: http://www.intelligence-humaine.com/

  • Ah oui, j’ai oublié de le dire, il y a deux mois j’ai écrit une review extrêmement détaillée du livre « Intelligence, Genes and Success: Scientists Respond to the Bell Curve » qui est probablement le meilleur jamais écrit contre Herrnstein & Murray. Mon article est ici. À la lecture de celui-ci, vous comprendrez aisément que les attaques sur The Bell Curve ont généralement été sans grande conséquence pour les conclusions avancées par les auteurs du livre soit-disant controversé.

  • J’ai bien du mal à être d’accord sur la question de la non-spécialisation de l’intelligence. Si l’ intelligence se mesure à la réussite sociale,celle-ci sera donc le critère de l’intelligence. le raisonnement se mord plutôt la queue.L’intelligence n’est qu’un résultat et non un facteur absolu.
    Il ne faudrait pas prendre le concept d’intelligence comme une donnée première et unique de la constitution individuelle et totalement déterminante une fois pour toutes.Un simple facteur cérébral organique! Il suffirait alors d’analyser la chimie et la conformation d’un cerveau pour déterminer l’intelligence comme le taux de produit chimique dans le sang et une fois pour toutes.
    Encore faudrait-il définir absolument ce facteur, et ce dès la naissance et tout serait joué,comme certaine école psycho affirme qu’à 6 ans tout est joué psychologiquement pour l’individu!
    On s’apercevrait à l’expérience qu’à niveau de départ à la naissance égal,des individus ont souvent des sorts très différents et des évolutions itou.
    Une intelligence,selon le destin,se défait ou se fait selon des circonstances plus ou moins favorables. Et sans compter cela,il doit y avoir des formes d’intelligence dont le développement s’accentue,en outre, au cours de l’existence selon premièrement le caractère et les intérêts personnels,et secondo les rencontres et les circonstances, en rapport sans doute avec un certain niveau d’adaptabilité aux circonstances.
    Et,à partir du niveau organique(qui existe sans doute,mais sans être déterminant,les développements individuels peuvent devenir très variables.
    Alors,les individuels d’intelligence relativement élevée seront remarquables dans leur propre histoire par des itinéraires de forte intensité accentuée par la volonté de puissance caractérielle et la ténacité,et bien d’autres facteurs qui modifient la forme d’intelligence native.
    On dira presque toujours de quelqu’un d' »arrivé » qu’il est « très intelligent »,et c’est souvent vrai,à condition de prendre le terme en tant que résultat !

    • Quant à l’héritabilité,(qui serait la condition sine qua non d’une conception absolue d’un facteur fixe, on rappellera l’anecdote de la starlette s’adressant à un écrivain anglais: »Ah! Maitre,si nous faisions un enfant ensemble,qui aurait votre intelligence et ma beauté ! »
      -Oui,chère, mais songez qu’il risquerait d’avoir ma beauté à moi et votre intelligence à vous  » !

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