Par Pierre Desrochers et Hiriko Shimizu pour Master Resource.
Dans un discours de 1875, l’entrepreneur australien Thomas Sutcliffe Mort observait que l’émergence du chemin de fer, du navire à vapeur, et de la réfrigération artificielle, avait ouvert la voie à un âge nouveau où :
- diverses parties de la Terre allaient chacune proposer leurs productions alimentaires pour la jouissance de toutes et de chacune,
- la surabondance dans un pays allait être compensée par une carence dans un autre,
- et la surabondance une année, par de faibles récoltes l’année suivante.
La longue histoire des famines et des malnutritions chroniques de l’humanité, méditait-il, n’était pas tant le résultat du fait que Dieu ne fournissait pas suffisamment de nourriture, ni de quoi en mettre de côté, mais plutôt la conséquence inévitable du fait que « là où est la nourriture, les gens ne sont pas, et là où sont les gens, la nourriture n’est pas ». Il était désormais « du pouvoir de l’homme d’ajuster ces choses », observait-il [1].
« Foodsheds », une leçon récente
L’âge de prospérité annoncé par Mort n’a pas tardé à se réaliser, et même le spectre de la famine à disparaître rapidement de la mémoire collective des citoyens des pays avancés. En fait, dès la fin du XIXème siècle, même l’organisation des secours en cas de désastre était devenue complètement mondialisée.
Un problème mineur, créé par cette fiabilité et cette sécurité inégalées de notre chaîne d’approvisionnement mondialisée, portée par les combustibles fossiles, est que trop de gens ont complètement perdu la trace des risques inhérents à la production alimentaire. Ceci ne serait pas si problématique si les soi-disant « locavores » n’avaient pas, avec tant de succès, popularisé l’idée d’augmenter de façon drastique le fait de dépendre de « foodsheds« , c’est-à-dire de « garde-manger » locaux (dans un rayon de par exemple 160 kilomètres de leur lieu de résidence).
L’année dernière a cependant servi de piqûre de rappel bien utile des risques inhérents à mettre tous les œufs de sa sécurité alimentaire dans le même panier régional. Rien que dans le Nord-est des États-Unis, un gel tardif a dévasté les vergers. Cela a été suivi ensuite par ce qui a été la pire sécheresse depuis 50 ans dans de nombreuses régions. Et comme si ça ne suffisait pas, l’ouragan Sandy a détruit une grande partie des infrastructures.
Toutefois, heureusement pour les locavores du Nord-Est, ils ne vivaient pas encore dans leur utopie, et par conséquent, dans la plupart des cas, ils n’ont même pas eu à sauter un repas. Malgré cela, peu d’entre eux ont remercié les gens qui ont développé de nouvelles variétés de maïs résistant à la sécheresse, et des variétés de soja qui en diminuaient les effets, ou remercié les producteurs d’autres régions qui avaient eu de bonnes saisons de récoltes, et étaient contents de leur vendre une partie de leurs produits, ou encore les salariés de l’industrie de la logistique qui ont été capables de les livrer.
Oublier l’Histoire
La diversité de nos sources d’approvisionnement via des transports à bas coûts, à grande échelle, et sur de grandes distances, est un des grands miracles mal appréciés de notre âge, mais ce développement n’avait pas échappé à ses premiers bénéficiaires.
Quand il écrivait en 1856, l’historien britannique George Dodd observait qu' »à l’époque des échanges limités, une pénurie de produits alimentaires avait des conséquences terribles ; les gens n’avaient rien vers quoi se replier ; ils étaient dépendants d’agriculteurs vivant à proximité ; et si ceux-ci n’avaient pas grand chose à vendre, la possibilité de souffrir de la faim devenait douloureusement vive » [2].
Dans son classique The Annals of Rural Bengal, publié en 1871, un autre historien britannique, William Wilson Hunter, relevait qu’un ensemble important de mesures pour empêcher les famines incluaient « toute mesure allant dans le sens de l’extension du commerce et la croissance du capital, toute mesure qui augmente les capacités de transport et de distribution et [quoi que ce soit qui tende à] rendre chaque part [d’un pays] moins dépendante d’elle-même » [3].
Par contraste, pour un locavore, la sécurité alimentaire se réalise au mieux en abandonnant les monocultures à grande échelle et en embrassant les polycultures (le fait de faire pousser ou d’élever au même endroit plusieurs sortes de plantes ou d’animaux). Si une production ne rend rien, vous disent-ils, vous aurez toujours autre chose vers quoi vous replier.
Cependant, ils ne semblent pas être au courant que c’était la stratégie de sécurité alimentaire suivie par les agriculteurs de subsistance (à qui il manquait de bonnes infrastructures de transport) dans toute l’Histoire. Malheureusement pour les paysans presqu’autosuffisants d’autrefois, non seulement les polycultures ne livraient-elles que des rendements médiocres, mais en plus elles ne fournissaient que peu de protection contre les catastrophes naturelles telles que les sécheresses, le gel et les ouragans.
En fait, quels que soient l’endroit ou l’époque, les agriculteurs de subsistance diversifiés étaient typiquement mal-nourris et souffraient périodiquement de la faim. Et quand ils échappent aujourd’hui à des famines récurrentes, c’est parce que les efforts de secours sont capables de leur livrer les fruits de la surabondance de régions de monocultures bien plus productives, situées à de grandes distances.
Conclusion
Notre espoir est que subsiste comme une des principales leçons (ré)apprises en 2012 le fait que la meilleure manière d’améliorer la sécurité alimentaire de l’humanité est d’aller de l’avant dans le sens de la production spécialisée à grande échelle, dans les endroits les mieux adaptés du monde, en s’appuyant sur toujours plus de recherche scientifique, et en usant davantage de transport de longue distance utilisant des carburants (pour le futur prévisible) à base de carbone.
Article original publié sur MasterResource. Traduction Contrepoints.
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Lire aussi :
- Bio, un choix discutable
- Pas d’avantages démontrés de l’alimentation bio
- L’aveuglement idéologique face aux risques sanitaires du bio
Notes :
- Thomas Sutcliffe Mort, Speech delivered on September 2, 1875, Lithgow Valley Works (Australia). Quoted in “Mort, Thomas Sutcliffe (1816-1878)” in David Blair. 1881. Cyclopaedia of Australasia. Fergusson and Moore, Printers and Publishers, pp. 245-247, p. 247. ↩
- George Dodd. 1856. The Food of London: A sketch of the chief varieties, sources of supply, probable quantities, modes of arrival, processes of manufacture, suspected adulteration, and machinery of distribution, of the food for a community of two millions and a half. Longman, Brown, Green and Longmans, p. 27. ↩
- William Wilson Hunter. 1871. The Annals of Rural Bengal, fourth edition. Smith, Elder and Co, p. 55. ↩
A ces évidences, on peut encore ajouter que la sécurité alimentaire n’est pas inverse au carré de la distance 🙂
On voit des « produits du terroirs » mal stérilisés tuer des gens ou provoquer des hospitalisations de plusieurs mois. Mais la presse n’en parle pas, question d’échelle …
Autre aspect : les locavores dégoulinent de compassion pour les pauvres pays sous-développés, mais leur ferme la porte quand il s’agit de les laisser troquer leur production contre d’autres biens.
Enfin, la coupe de la mauvaise foi ou de l’ignorance est pleine, quand on parle de « bilan C02 » du transport des denrées exotiques : Soit le transport est fait par bateau et ne coûte quasi rien, soit par avion, lors de retour à vide d’avions cargos. !
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a notre epoque, en france, on voit surtout les gens mourrir de cancer. mème si l’on peut difficilement prouver qu’ils proviennent de l’alimentation, quand on sait que dans l’allier, il y a eu une epidemie de cancer dans une usine qui produisait des vitamines de syntèse pour l’elevage ( un des composant etait un puissant cancerogène ) , on peut avoir des doutes !
ne passons pas d’une caricature à un excès, je vous conseille le rapport d’olivier De Schutter (rapporteur spécial, auprès de l’ONU, du droit à l’alimentation), ses conclusions ne sont pas vraiment les mêmes
La conclusion me parait tirée par les cheveux. Il était question de dé-territorialisation et d’autonomisation par la multiplication des dépendances, comment en conclure l’impossibilité de dépasser la spécialisation ? Certes l’industrialisation a été l’élément majeur qui a permis toutes ces avancées, et la spécialisation en est une élément fondamental, mais il s’agit là de mise en oeuvre, il est tout à fait possible de remarquer les limites d’un modèle quand bien-même il a pu être utile.
Le phénomène décrit d’abstraction de notre rapport au territoire me semble remonter à la fin du Moyen Age, et être à l’origine de la Guerre de Cent-Ans et un certain nombre de bouleversements de l’époque. Si nous vivons comme je le pense la fin du salariat et une individualisation des moyens de production, alors il est possible que nous vivions une période comparable à la fin du Moyen Age, avec un niveau d’abstraction supplémentaire et notamment le dépassement de la spécialisation et de la centralisation des moyens de production. Il ne serait pas question de repousser l’idée de délocalisation, mais bien celle, un peu ridicule, de simple déplacement de la localisation.
Et on conclue qu’il faut bouffer du pétrole avant même de pouvoir manger un petit pois du jardin.
Le locavorisme ajoute une contrainte donc augmente les prix…
En fait c’est le refus de voir que l’argent est une normalisateur puissant ( et c’est aussi le seul) pour prendre en compte l’ensemble des aspects des échanges humains..
On peut aussi retourner le problème..
pourquoi le locavorisme?
quel est son but.?
c’est rarement dit clairement par ses défenseurs…
si le but est de bouffer des produits locaux..alors le locavorsime c’est très bien!!!
mais si le vocalisme obéit à d’autre contraintes et a d’autres buts quels sont ils?
si il s’agit d’économiser l’énergie il faut faire attention, le prix du produit l’intègre déjà!!
ce qui fait l’intérêt de produits lointains…c’est que les agriculteurs lointains sont moins payés vivent chichement et ne consomme pas d’énergie pour leur vie quotidienne…il peut aussi arriver que leur Energie soit moins chère car de nature différente..
en clair certes il faut moins de fuel pour amener le produit mais l’agriculteur local a un niveau de vie tellement plus élevé qu’un agriculteur lointain que cela compense la dépense d’énergie…
qui a fait un bilan total incluant le niveau de vie de l’agriculteur???
Mais si ce n’est pas pour économiser l’énergie..c’est pour quoi????
Non pour un même produit le prix intègre déjà la majeure partie des considérations, d’ailleurs pour vendre une camelote similaire à un prix plus élève on a trouvé un truc marketing.;ajouter des caractéristiques immatérielles au produit..qui devient éthique, équitable, vert ..
le locavorsime pourquoi?
j’ai trouvé ça
je cite
Le locavorisme, quels intérêts ?
Défendu par de plus en plus de convaincus, le locavorisme est présenté comme une alternative aux conséquences négatives de la mondialisation. En privilégiant au maximum les produits locaux dans leur alimentation, les locavores contribuent ainsi à aider l’économie qui les entoure tout en diminuant leur empreinte carbone sur la planète. Et les locavores, ne sont pas justes des « écolos bobos », car depuis son arrivée en France en 2008, le locavorisme semble séduire de nombreux consommateurs tout simplement éclairés et avertis des enjeux du développement durable.
Le locavorisme permet ainsi aux petits producteurs, aux coopératives de cultivateurs, aux AMAP (Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et aux commerçants et artisans locaux de vivre et de résister à la concurrence.
Ce mode de consommation permet d’aider au maintien de la diversité des paysages, des cultures et des écosystèmes. Enfin, qui dit local, dit aussi de saison, ce qui permet aux populations de profiter de produits frais et plus savoureux que lorsqu’ils sont cueillis et expédiés depuis des milliers de kilomètres ou cultivés sans soleil naturel par exemple.
pas clair, à la rigueur seule l’empreinte carbone peut être mesurable.
pour les autre buts….
ah oui .. et si l’empreinte carbone est un enjeu….entre deux producteurs locaux on devra choisir le moins mécanisé, et ensuite entre deux producteurs non mécanisés on devra choisir celui qui a le niveau de vie le plus bas qui conduit à une moindre empreinte carbone personnelle…sauf à changer de mode de décision dans le rayon local…
paradoxe et absurdité!!!!
un agriculteur lointain n’est pas forcement payé moins cher ! exemple, la floride et ses pamplemousses.
pour un consomateur, le probleme n’est pas de savoir si le produit vient de loins ou de pres, mais comment il a été produit. on peut aussi s’en foutre royalement, alors la, seul le prix compte. la encore, ce n’est pas parce que le prix est bas, que le produit vient de tres loins, il y a la difference des monnaies, les couts sociaux …
les locavors sont dans l’ideologie, mais l’auteur de l’article est dans la contre ideologie, ce qui n’est pas mieux. quand je lit sa conclusion, j ‘en viens a penser qu’il connait bien mieux » son ricardo » que les bases les plus elementaires de l’agronomie.
ha oui, ricardo la dit, il faut se specialiser, alors specialisons … comme les agriculteurs irlandais au 19ieme siecle avec la pomme de terre, quand le mildiou debarqua d’amerique, 1 million de morts. ah oui, mais s’etaient des salaud de pauvres, bon debarras …
la première chose que l’on apprend en agronomie, c’est la rotation. la monoculture est dangereuse, et souvent non rentable, sauf pour les vendeurs de produit phytosanitaire.
si l’angleterre de ricardo etait plus developpé que les autres pays , elle le devait a la rotation particulièrement bien etudié des agriculteurs locaux de l’epoque ( remplacement de la jachère par des plantes nettoyantes – radis – et des plantes améliorantes – trefles )
Pas tout à fait d’accord avec cette critique. Certes, répartir la production agricole à l’échelle du globe et la spécialiser selon les régions a du sens, et il est indéniable que cela réduit les risques de famine liés à de mauvaises conditions climatiques.
Néanmoins, même si le coût actuel du pétrole est gonflé par diverses taxes, c’est aussi une ressource dont le coût d’extraction va peu à peu augmenter, les gisements faciles à exploiter étant pour beaucoup déjà épuisés. Ce risque là n’est pas trop visible à court terme, mais il n’est pas idiot de s’y préparer.
Par ailleurs, comme l’a évoqué l’un des commentateurs, le locavore privilégie des produits de saison. Faire venir des produits de loin, je n’y suis pas opposée, mais pas n’importes lesquels : le goût n’est pas un argument négligeable quand on est gourmand. Les fraises et tomates cartonneuses en hiver sont-elles vraiment indispensables? S’il faut importer des produits, je préfère que ce soit des mangues et pamplemousses qu’on produit peu localement, plutôt que d’autres dont ce n’est simplement pas la saison. En gros, miser sur une vraie complémentarité plutôt que de chercher à disposer des mêmes aliments toute l’année.
Enfin, dernière chose, je pense qu’il est risqué pour un pays quel qu’il soit de trop dépendre des autres au niveau alimentaire. Je ne sais pas comment va évoluer le contexte géopolitique, mais préserver une agriculture locale c’est aussi se prémunir contre la possibilité de se voir couper les vivres (bon en l’occurrence les risques de se voir couper le gaz ou le pétrole sont probablement plus élevés).
http://www.contrepoints.org/2012/04/29/81256-la-these-de-lepuisement-des-energies-fossiles-sepuise
MaraDesBois : « c’est aussi une ressource dont le coût d’extraction va peu à peu augmenter »
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Le coût d’extraction en terme de $ constant ne cesse de BAISSER et non d’augmenter, il n’y a qu’à comparer le nombre de litre de carburant qu’achète une heure de smic de maintenant et dans les années 70.
MaraDesBois : « Ce risque là n’est pas trop visible à court terme, mais il n’est pas idiot de s’y préparer. »
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Bien sûr que c’est idiot de se préparer à un risque hypothétique, surtout quand on a la preuve depuis plus d’un siècle que ses promoteurs se trompent systématiquement. Dépenser des moyens qu’on peut bien mieux affecter ailleurs a un coût, le coût d’opportunité. Les gens arbitrent ce coût tous les jours sans savoir le formaliser de manière claire et se font avoir par les promesses des charlatans et autres « marchands de certitude ».
bravo.
si vous aimez les fruits exotiques, le mieux est encore de se deplacer soi-mème: en hiver, prenez des vacances au vietnam, le pays regorge de fruit que l’on ne connait mème pas chez nous, comme le fruit du dragon, tous est disponible dans la rue pour trois francs six sous.
jimmimack : « comme les agriculteurs irlandais au 19ieme siecle avec la pomme de terre, quand le mildiou debarqua d’amerique, 1 million de morts. ah oui, mais s’etaient des salaud de pauvres, bon debarras … »
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Ce genre de prétexte contre la spécialisation, vous le sortez du chapeau. Tous ceux qui se sont un peu intéressés à l’histoire de la grande famine irlandaise savent très bien que l’Irlande de l’époque regorgeait de nourriture, céréales, bétail, produits de la pêche… D’ailleurs, la pomme de terre était une plante étrangère et ne constituait pas l’essentiel des aliments indigènes. La famine était voulue et provoquée par les maîtres Anglais et les propriétaires terriens pour exterminer la populace, donc d’origine politique et sociale, elle n’avait pas lieu d’être, vu que l’Irlande actuelle a 4x plus de population nullement famélique.
Il y a peut-être des arguments valables contre la spécialisation mais celui de la patate irlandaise n’en est pas un !
je prenais juste un exemple pour dire que les monocultures sont dangereuse.
si vous avez une preuve que la famine irlandaise etait voulue, je serai interressé de voire ca, jamais entendu parler de cela.
mème si des colons anglais ont profités apres coup de la famine, pour recuperer des biens, je ne pense pas qu’il y avait préméditation. le grand liberalisme qui regnait a l’epoque en angleterre a agraver la famine ( ne croyait surtout pas que je suis anti-liberal ) : il fallait laisser faire, laisser passer.
pourtant, il y a bien eu un fort mouvement de solidarité de la part de l’opinion public anglaise, grace a la presse, mais trop tard et pas assez efficasse.
jimmimack : « je prenais juste un exemple pour dire que les monocultures sont dangereuse. »
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Mais l’Irlande ne pratiquait PAS la monoculture à l’époque de la famine, c’est pour ça que votre exemple est bidon. Les archives montraient que même pendant les 5 années du pic de la famine, elle exportait largement des céréales et du bétail, c’est une chose connue, prouvée et amplement documentée, allez sur la page de Wiki pour trouver les liens :http://en.wikipedia.org/wiki/Great_Famine_%28Ireland%29
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« le grand liberalisme qui regnait a l’epoque en angleterre a agraver la famine »
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L’Irlande était sous domination anglaise, avec un régime de colonisation des plus dures à cause d’une guerre de religion larvée contre les catholiques. Pendant des siècles, les catholiques n’avaient pas le droit de posséder des terres ni même d’en louer et tout était fait pour favoriser les propriétaires terriens protestants. Parler de libéralisme et pire, insinuer que ça aurait aggravé la famine, sans la moindre trace de preuve et en montrant une ignorance manifeste du sujet, c’est du grand n’importe quoi !
Vous croyez quoi, qu’il suffit de sortir un argument du chapeau sur le coup de l’inspiration pour que ce soit vrai ?
minitax les paysans irlandais, eux , la pratiquaient la monoculture, justement parce qu’ils avaient été depossèdés de leurs terres et que sur les lopins qui leurs restaient, la pomme de terre, etait la seule culture assez productive par unité de surface.
l’irlande était sous un regime colonial, oui, mais pas l’angleterre, ou il y avait un gouvernement tres liberal ( tory ) qui a estimé lorsqu’il a été mis au courrant que les irlandais de souches commencés a mourir de faim ( seulement les pauvres, les riches, eux, avaient de quoi ce nourrir sans problèmes ), qu’il ,fallait laissé faire ( notement, laisser la viande et les cereales partir d’irlande vers l’angleterre, ou la hausse des prix de l’alimentation etait tres moderée, vu que le mildiou de la pomme de terre les affectés beaucoup moins, ils pouvaient manger autre chose ) et ne pas donner de salaire de substitution au irlandais sous forme de travaux subventionnés, comme ca fut le cas en france a la mème epoque, apres la revolution de 1948 ( je crois que c’est les atteliers nationaux ), avec peu de succé, d’ailleur.
la crise de la fin de la decenie 1840-1850, etait europèenne, et elle avait une origine agricole, comme la pluparts des crise de cette epoque: mauvaise recolte provoquant la hausse des prix alimerntaires et l’arret de l’achat par la majorité pauvre, des produit manufacturés, entrainant par ricochet, une crise industriel. mais les irlandais furent les plus touchés, a cause de leurs grande pauvreté, et de leurs extreme depandance vis a vis de la pomme de terre, et de la coincidence entre l’arrivée de phytophtora infestans, et des prix cerealiers hauts en europe entière. il y eu aussi de nombreux mort en flandre, mais pas dans les mème proportions.
la monoculture de la patate en irlande, n’etait pas une monoculture de specialisation intensive, comme la canne a sucre, dans certains etat du brezil a l’heure actuel, ou du palmier a huile en indonesie, j’en conviens, c’etait une monoculture vivrière de la misère.
je ne suis pas anti-liberal, mais je cherches a expiquer que l’agriculture, ne peut pas etre simplifiées comme l’industrie. en industrie, vous prenez un site, si possible pas trop loin d’un port, pres d’une source d’energie bon marché, avec une population bien formé au travail que vous voulez lui faire faire, dans un cadre juridique favorable, et voila.
en agriculture, ca ne marche pas comme cela: pour abaisser les cout de production, il faut complexifier les dispositifs, car la nature ne fonctionne bien que si elle est complexe. si vous voulez planter des palmiers a huile a la place d’une foret vierge, vous pouvez le faire, mais vous gagnez gros a planter les palmiers peu dense ( moins de parasitisme, moins de traitements ) et inserer parmi eux, des cultures vivrières ( pour les ouvriers de la plantation ) des cultures ameliorantes ( ex: soja ) qui desherberont et fertiliseront la plantation, et aussi des production animales ( ex: canard ) qui procureront un supplément de revenu, avant que la plantation ne commence a produire.
» si il s’agit d’économiser l’énergie il faut faire attention, le prix du produit l’intègre déjà!! »
N’importe quoi.
Le prix intègre le prix des énergies payées au cours ACTUEL. Si l’acheteur « locavore » pense que le cours actuel ne représente pas du tout le fait que cette énergie est le résultat de millions d’années de « travail » de la nature, alors le prix n’intègre pas la valeur de cette énergie de SON POINT DE VUE.
Beaucoup, beaucoup trop compliqué pour vous.
« Le prix intègre le prix des énergies payées au cours ACTUEL »
Bah oui, c’est un peu ce qui nous intéresse non ?
» Si l’acheteur « locavore » pense que le cours actuel ne représente pas du tout le fait que cette énergie est le résultat de millions d’années de « travail » de la nature, alors le prix n’intègre pas la valeur de cette énergie de SON POINT DE VUE. »
Mon Dieu…
Sans aller dire que les points soulevés par l’article n’ont pas de pertinence, je suis toujours un peu interloqué que la majorité des libéraux se placent presque toujours du côté de l’agro-business, pro OGM etc, alors qu’il faut le dire, le gigantesque complexe agro-alimentaire mondial n’est pas un produit du marché libre. En tous cas pas plus que ne l’est le complexe militaro-industriel. Il faut rappeller que des entreprises comme Monsanto sont subventionnées à n’en plus finir par le gouvernement américain, et que ce même gouvernement est largement responsable de l’épidémie d’obésité que l’on observe aux Etats-Unis, notamment par les recommendations diététiques qui ont été poussées par les agences de soit-disant régulation américaines. Tout ceçi est très bien expliqué par des gens comme Karen DeCoster, et j’invite chacun à s’y intéresser.
La réponse à une subvention n’est pas une interdiction.
Si les USA subventionnent Monsanto (ce que je pourrais admettre, mais j’ai la flemme de vérifier) cela signifie que le contribuable américain réduit les coût des plans OGM pour l’ensemble de la planète.
On pourrait les remercier pour ça, mais je refuse de remercier pour la solidarité forcée.
En tous cas, je ne vois pas le problème pour un citoyen non américain
Je n’ai pas parlé d’interdiction et je ne faisais que pointer le fait que tout ce cartel agroalimentaire n’est pas un produit du marché libre, ce que pour ainsi dire personne ne fait. Libre à vous de soutenir les OGM ou non, simplement mieux vaut savoir de quoi il retourne 🙂
@illioz
Vous avez plus d’éléments sur les énooorrrmes subventions dont bénéficie Monsanto, svp, histoire de les mettre en perspective, par ex. pour les comparer à ce que Monsanto produit en taxes, impôts, salaires, emplois induits… ?
Parce que pour l’instant, tout ce que vous dites, on l’entend ad nauseam déjà chez les escrologistes, à savoir de vagues généralités et aucun fait concret.
Je soutiendrais aussi la liberté de soutenir les OGM, mais je crois que dans ce commentaire vous soutenez plutôt l’intervention de l’état pour protéger les intérêts privés de Monsanto. De plus il ne faudrait pas considérer le versement de subventions comme seule moyen d’intervention des états, c’est souvent bien plus pernicieux.
sans parler qu’on est dans une evidente situation d’oligopol: 3 ou 4 firmes mondiales se partage le marché.
STOP!
Il n’y a pas à être « pro OGM ».
La transgenèse est une technologie qui permet de concevoir de nouvelles plantes (entre autres), cette possibilité s’ajoutant à d’autres possibilités techniques.
[Remarque en passant : Si des abus de la soi-disant « propriété » intellectuelle ont permis à des escrocs de breveter tout et n’importe quoi y compris la Nature (celle qui n’a rien demandé à personne, qui préexistait à toute biotechnologie) alors c’est CELA qu’il faut combattre. Ces abus ne sont possibles qu’à cause de l’incroyable corruption morale des offices de brevets, qui préfèrent accepter des brevets sur tout et n’importe quoi, même des « inventions » loufoques qui ne sont en rien nouvelles ni inventives. Rappelons que la loi n’a JAMAIS permis de breveter les lois de la nature, et si des offices de brevets permettent cela c’est une dérive inadmissible.]
Les biotechnologies modernes n’ont pas vocation à faire disparaître les approches traditionnelles. Ces technologies se combinent : on part d’une variété sélectionnée pour ajouter un transgène.
Au final on peut comparer les performances des semences, et les agriculteurs peuvent choisir la meilleure approche au cas par cas – ce n’est certainement pas à des zozos qui n’ont d’autre contact avec la terre et les plantes que les pots de fleurs à leur balcon de prescrire à ceux qui ont les pieds dans la gadoue quelle approche agronomique est la plus pertinente!
Il y a des anti-OGM, souvent des doctrinaires (on dit « idéologues » pour faire chic, mais leurs « idées » ne vont pas beaucoup plus loin que les celles exprimées lors du concours Miss France) anti-capitalistes, anti-libéraux, mais aussi (et cela les distingue nettement de certains communistes) anti-technologie et anti-progrès (on reconnait facilement cette famille d’adversaires du progrès technique : ils parlent de « technoscience »).
Il n’y a AUCUN « pro-OGM » si on définit cette étiquette de la même façon que « anti-OGM », en prenant le symétrique. En fait, c’est une expérience de pensée assez amusante que d’imaginer un « pro-OGM » qui tiendrait un discours similaire aux anti-OGM mais en symétrique :
– il serait opposé PAR PRINCIPE aux techniques de sélection des semences qui n’utilisent PAS la transgenèse;
– il considérerait TOUTES les semences issues de procédés non basés sur la génétique modernes comme formant un ensemble homogène sur lequel on pourrait faire des jugements d’ensemble pertinents comme « Les plantes non-OGM sont toxiques »;
– il dirait qu’il faut appliquer le « principe de précaution » et donc considérer que TOUTES les semences n’utilisant pas la transgenèse sont INTRINSÈQUEMENT dangereuses SAUF si on a la preuve ABSOLUE du contraire – tout en se gardant bien d’expliquer comment on pourrait faire la preuve d’une telle chose.
C’est évidement parfaitement loufoque. Personne n’a jamais défendu un tel point de vue.
Il n’y a donc aucun pro-OGM au sens strict, c’est à dire des gens qui défendent les mêmes doctrines que les anti-OGM mais dans le sens inverse. Par contre il y a des anti-anti-OGM qui combattent les mensonges répétés propagés par les anti-OGM, les expériences bidons prétendant démontrer la nocivité des OGM, les manipulations de données de « chercheurs » anti-OGM patentés, la désinformation sur les supposés ravages des OGM qui n’existent que dans l’esprit des anti-OGM, et la désinformation sur la « brevetabilité du vivant » (qui signifierait « brevetabilité de la Nature ») et qui serait le corollaire du développement des OGM.