La stabilité c’est le changement

La promesse de la stabilité fiscale est déjà morte. Jérôme Cahuzac recherche d’ores-et-déjà 6 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour 2014. C’est ce qu’il a déclaré sur Europe 1, dans un style qui ressemblait plus à du novlangue qu’à de la langue de bois.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
1984

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La stabilité c’est le changement

Publié le 26 février 2013
- A +

La promesse de la stabilité fiscale est déjà morte. Jérôme Cahuzac recherche d’ores et déjà 6 milliards d’euros de recettes supplémentaires pour 2014. C’est ce qu’il a déclaré sur Europe 1, dans un style qui ressemblait plus à du novlangue qu’à de la langue de bois.

Il flottait un petit air de 1984 lundi matin sur Europe 1 quand le ministre du Budget s’est exprimé. Dans le novlangue du livre de George Orwell, il faut faire disparaître des mots. Tel est le sort réservé au mot « impôt », qui a disparu de son discours : Jérôme Cahuzac préfère parler de « recettes fiscales supplémentaires ». Pour lui, « la stabilité fiscale impose de trouver six milliards d’euros de recettes supplémentaires ». C’est une deuxième forme de novlangue : changer le sens des mots. Après « la guerre c’est la paix », voici « la création d’impôts de nouvelles recettes, c’est la stabilité » ! N’est-il pas évident que si l’on modifie la fiscalité, alors elle n’est pas stable, par définition ? Le ministre trouve prétexte de la compensation d’impôts levés en 2013 à titre exceptionnel, alors qu’il s’agit en réalité d’un mélange d’effet Laffer, de non augmentations d’impôts et effectivement de quelques taxes exceptionnelles non renouvelées. Tout ceci car « la situation financière de la France (…) ne permet malheureusement pas de nous priver de six milliards d’euros de recettes. ». L’État n’en aurait pas les moyens, alors que pour les Français, qui n’ont, c’est bien connu, aucun problème de pouvoir d’achat et ignorent la crise, la facture sera soyons en sûrs indolore.

Le ministre du Budget tente de rassurer : « des économies dans la dépense publique sont inévitables, nous avons commencé à en faire, nous continuerons à en faire, non seulement au sein du budget de l’État mais au sein des opérateurs, au sein des différentes politiques publiques. ». Comme nous l’avons déjà vu, les dépenses publiques n’ont en fait jamais baissé, tout au plus leur croissance est moins rapide. Elles vont même atteindre, selon la Commission européenne, un record de 57,0% du PIB dès 2013.

M. Cahuzac ne donne pas de piste pour ces nouveaux prélèvements, bien qu’il dise envisager « une allocation autonomie pour les jeunes (…). Il faut tenir l’engagement de permettre aux jeunes d’être autonomes. ». « Allocation autonomie », quel bel oxymore puisque celui qui reçoit une allocation n’est, encore une fois par définition même, pas autonome. Mais sans doute que pour le ministre « l’assistanat c’est l’autonomie ».

Source : La Tribune.

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  • C’est juste énorme…
    Stabilité fiscale pour le commun des mortels égale pas de nouveaux impôts (confère « stabilité »). Logique, simple.

    Stabilité fiscale pour nos dirigeants égale stabilité des revenus de l’état, donc augmentation des impôts.

    Surtout, surtout, ne pas toucher aux dépenses, c’est mal, faut dépenser…

    Ces gars ne vivent pas dans le même monde et nous prennent ouvertement pour des couillons.

    Et quand je vois les pseudo réactions des journalistes face à cette infamie….

    Pauvre France…

  • vouloir accroître ses recettes fiscales de 6 milliards, étant donné notre niveau d’imposition actuel, cela conduit à les diminuer de 6 milliards (cf courbe de Laffer); diminuer les dépenses de 36 milliards reviendrait à par contre à augmenter d’au moins ce montant!

  • dialectique socialiste puante….langue de béton…. ces gens s’autodétruisent à grande vitesse…

  • « Stabilité fiscale…? » C’est le nouvel élément de langage de ce gouvernement. Ce matin, sur une radio Michel Sapin a qui on posait la question: Y aura-t-il de nouveaux impôts? n’avait comme réponse répétitive, non, non, qu’une stabilité fiscale!!!!

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
3
Sauvegarder cet article
A l’image de l’impôt sur les portes et fenêtres sous la Révolution, une nouvelle piste inédite pour le gouvernement actuel ?

On sait que le fisc n’est jamais à court de bonnes idées lorsqu’il s’agit de trouver de nouvelles sources de financement pour tenter de combler tant bien que mal une partie des déficits.

Dans le contexte actuel de déficits et d’endettement vertigineux, le gouvernement nouvellement aux affaires n’a donc d’autre préoccupation que de chercher activement des moyens de dégager de nouvelles recettes, sans toutefois don... Poursuivre la lecture

Un changement significatif s'est opéré en France il y a 50 ans  dans le domaine de la gestion publique. Nos hommes politiques ont abandonné  les idées de Jacques Rueff recommandant que les dépenses publiques et sociales ne dépassent pas 30% du PIB, pour adopter celles de Keynes qui donnaient une justification théorique aux déficits publics. Depuis, la prospérité relative de notre pays n'a cessé de décroître.

Regardons les chiffres du PIB par tête de la Suisse et de la France : ils  étaient à peu près les mêmes à la mort du président Po... Poursuivre la lecture

fiscalité
2
Sauvegarder cet article

Parmi les nombreuses cartes géo-économiques aux mains des États, il y a l’impôt, dont l’utilisation révèle le rôle que l’on assigne à la puissance publique dans la compétition économique mondiale. Deux conceptions de la politique fiscale internationale s’affrontent : aux politiques d’inspiration keynésienne, fondées sur le recours à la dépense fiscale, on peut opposer les politiques d’inspiration libérale, fondées sur un système fiscal qui se veut attractif dans sa définition même, sans qu’il soit besoin de multiplier les taux réduits ou les ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles