Cette Europe qui n’en finit pas d’aller mieux

Avant la fin de l’année, il sera clair pour tout le monde que la France est un pays du Sud de l’Europe.

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Cette Europe qui n’en finit pas d’aller mieux

Publié le 27 février 2013
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Avant la fin de l’année, il sera clair pour tout le monde que la France est un pays du Sud de l’Europe.

Par Stéphane Montabert, depuis Rennes, Suisse.

La semaine dernière a vu la publication des prévisions économiques de la Commission européenne, mises à jour et revues à la baisse. Elles donnent une idée assez parlante du cru 2013 de la zone euro. Le breuvage aura un goût amer.

Le chômage va encore grimper dans toute la zone, dépassant 12% de la population active (contre 11,4% en 2012). Les sommets continueront à être franchis en Espagne et en Grèce avec 26,9% et 27% respectivement. Pire, ce quart de la population active ne retrouvera pas un emploi de sitôt, même si la situation venait à s’embellir par on ne sait quel miracle : sans emploi sur de longues durées, les chômeurs finissent par perdre leurs compétences professionnelles, ce qui pénalise leur retour dans le circuit économique habituel.

D’autres difficultés attendent encore ces deux pays.

En Grèce, la moitié des ménages est menacée d’insolvabilité en 2013, selon Alexandre Tourkolias, directeur de la Banque Nationale de Grèce. Alors que le pays comporte 400.000 foyers où plus personne ne travaille et qu’un quart des crédits bancaires ne sont déjà plus remboursés en 2012 – malgré des banques « accommodantes » nous dit-on – pareille nouvelle ne fait que confirmer une tendance de fond.

L’Espagne ne s’en sortira guère mieux: le déficit public espagnol devrait finalement avoir dépassé 10,2% du PIB l’année écoulée. Le pays ne parviendra pas à remplir ses objectifs de réduction budgétaire ni en 2013 ni en 2014. Il faut dire que le déficit public devrait atteindre 6,7% en 2013 et 7,2% en 2014 – chiffres officiels pêchant toujours par excès d’optimisme. On est loin, très loin du retour sous le seuil de 3% de déficit promis par Madrid…

De son côté, l’institut Eurostat confirme que dans toute la zone euro la croissance est en panne :

L’économie de la zone euro s’est enfoncée davantage qu’attendu dans la récession au quatrième trimestre 2012, montrent les chiffres provisoires publiés jeudi. Le produit intérieur brut (PIB) des Dix-Sept a reculé de 0,6% par rapport au troisième trimestre, a annoncé Eurostat, après une baisse de 0,1% sur juillet-septembre.

Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient en moyenne une contraction de 0,4% sur les trois derniers mois de l’année. L’année 2012 est la première durant laquelle la zone euro n’a enregistré aucun trimestre de croissance selon les statistiques d’Eurostat, qui remontent à 1995.

Mais les termes les plus inquiétants sont réservés à la France, pour laquelle Bruxelles broie du noir, selon une formule largement reprise dans la presse. La hausse du PIB français devrait n’être que de 0,1% sur toute l’année 2013, bien en-dessous des 0,8% défendus en dépit du bon sens par le gouvernement français jusqu’à mardi dernier.

Le déficit public devrait atteindre 3,7% du PIB en 2013, loin de l’objectif de 3% du pacte de stabilité et de croissance. Une croissance (totalement irréaliste) de 1,2% l’année suivante ne permettra pas non plus la moindre embellie des comptes publics français ; il est d’ores et déjà prévu que la France dérape encore à 3,9% du PIB en 2014.

Si la Commission fait preuve de beaucoup de compréhension à l’égard du pivot de la zone euro, la France socialiste sait déjà comment résoudre les problèmes : des impôts, des impôts, et, tiens, vous reprendrez bien un peu d’impôts pour arroser le tout ? On parle de « nouvelles pistes » à explorer, mais que les Français se rassurent, elles seront toutes exploitées simultanément, et d’autres s’y ajouteront.

Des esprits dénués d’audace républicaine s’effraient même que ces pistes aillent jusqu’à doubler les impôts de certains contribuables, ni riches ni rares, mais c’est ainsi, la bonne marche de l’État implique quelques petits sacrifices au nom du Bien Commun.

Comme la classe moyenne, par exemple.

Le gouvernement de François Hollande définit de nouveaux concepts chaque jour, repoussant les limites du langage et de la raison. Ainsi, alors que le ministre délégué au budget Jérôme Cahuzac cherche frénétiquement 6 milliards d’euros pour 2013 (bon sang, dans quelle poche de costume a-t-il bien pu les mettre ?), il proclame que l’objectif de l’État est la « la stabilité fiscale », celle-ci ne se définissant pas comme une sorte de pause dans le torrent de prélèvement assommant les Français, mais comme une stabilité des revenus de l’État contre vents et marées. Que le dernier contribuable trépasse, les recettes ne doivent pas diminuer ! Quant à réduire le train de vie de l’État, comme d’habitude, c’est inenvisageable…

Comme dit l’adage, février est le mois préféré des citoyens, les politiciens ne commettant leurs méfaits que pendant vingt-huit jours. Mais au vu de la façon dont l’année s’engage, il paraît évident que 2013 sera la période de tous les dangers pour la zone euro, et livrera des indices sur la façon dont celle-ci se terminera.

Avant la fin de l’année, il sera clair pour tout le monde – et par « tout le monde », comprendre même des gens habituellement imperméables à la réalité, comme ceux qu’on trouve aux plus hauts sommets des instances européennes – que la France est un pays du Sud de l’Europe. Profondément ancrée dans le sud. Une deuxième Espagne en puissance, c’est tout dire.

L’année 2013 sera longue, dure, et finira mal, en particulier pour la France.


Sur le web.

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  • Sur les traces de la Grèce, mais en pire. L’Eu a une tendance à basculer dans le socialisme : peur du lendemain, peur du manque de pain, etc…autant piquer dans la poche du voisin c’est plus rassurant ! Mais cela est bon signe, d’après les stats historiques, on va passer par une petite période de socialisme, puis de dictature, enfin une petite guerre. Et on reconstruit le tout. L’humain est le plus con des animaux, c’est une certitude.

  • Le pire est que dans le même temps, le gouvernement socialiste a commencé les manoeuvres clientélistes coûteuses vers son électorat … La réforme de l’école tourne donc à l’invention de primes et distribution d’avantages diverses sous le manteau pour les enseignant. Les économies dans le publiques tournent également à un retour en arrière sur la journée de carence et de petits avantages sur les grilles d’avancement. Tout cela est bien entendu caché sous des mesures très techniques et beaucoup de démagogie. Le plus affligeant sera l’air surpris des ministres quand il découvriront qu’aucun des objectifs d’économie n’a été respecté à la fin de l’année.

    La croissance qui ne sera pas au rendez-vous sera donc au passage un moyen habile de cacher ces distributions clientélistes ainsi que l’échec de la maîtrise des dépenses publiques. Le petit tiers d’économie prévu (sur une hausse normale, pas en euros constant non plus) sera largement inférieur au prévision.

    Cela sera même pire en 2014. En effet, les prévisions au doigt mouillé du gouvernement ne tiennent même pas compte de son influence néfaste. La fuite des cerveaux et même maintenant des jeunes et des entrepreneurs diminuera encore les espoirs de l’année prochaine. les budgets d’intervention vont exploser car les promesses de lutte contre le chômage ne seront pas tenus …

  • je leur fais entièrement confiance pour trouver les moyens de nous faire les poches ; augmentation de la tva , du tabac , ou l’on reparle de la vigette auto , augmentation des prélèvements obligatoires , ils en parlent déjà , augmentation des impots , taxe térritoriales , taxes tout court ……..leur peu de cervelle ne pense qu’à ça ;

    • A propos de la vignette auto, je ne comprend pas pourquoi les écolos n’exigent pas son rétablissement, d’autant plus que la conjoncture y est favorable : renchérissement inexorable du prix des hydrocarbures, marasme de l’industrie automobile (le rétablissement de la vignette n’aurait qu’un impact mineur sur la reprise des ventes de voitures) et incertitude sur l’avenir qui oriente les français à l’épargne … A voir.

      • Tout simplement car il serait impossible de le repeindre en rose afin de prétendre que cette nouvelle taxe répond à un besoin de justice sociale. Comme à peu près tous les français ont des voitures sauf des bobos parisiens, cela ferait trop de mécontents. Un bon impôts est un impôts qui donne l’impression qu’il ne va toucher que les autres. Il ne faut pas oublier que malgré leur idéologie très forte, ce sont des démagogues populistes et clientélistes en premier lieu …

  • Cela, tout le monde ici le sait. Le drame c’est qu’on ne voit aucun homme ou femme politique capable de nettoyer ce pays devenu une écurie d’Augias. Il faudra que quelqu’un en ait et se sacrifie car, avec les français que nous avons, nul doute que celui qui redressera le pays sera éconduit au coup d’après. Les peuples sont si ingrats.

    • Oui, à droite il n’y a personne … Ils véhiculent au final la même idéologie socialiste, étatiste, clientéliste et interventionniste. Mais c’est aussi le résultat logique de 30 ans de clientélisme … Aller à son encontre est un suicide politique car les groupes d’influence principaux sont devenus trop puissants chez les électeurs. Il est donc impossible de réaliser une carrière de haut niveau avec des idées différentes. Il faut aussi réaliser que sans l’investiture d’un grand parti, il est très dur de percer, voir même de bénéficier des miettes des médias … ceux qui veulent se sacrifier l’on déjà fait et le font à chaque élection en ne se faisant jamais élire …

  • Mais pourquoi les taux d’emprunt de ces états sont aussi bas si la situation est si mauvaise?

    • Avant la 2e guerre, il y a eu la drôle de guerre, maintenant, il y a la drôle de crise.

    • @ FDA

      Parce que c’est pour l’instant pire ailleurs.

    • Honnêtement, il y a des tonnes de raisons plus ou moins compliquées et plausibles, mais elles dépassent le cadre de cet article.

      Et au bout du compte, peu importe.

      Si vous êtes au chômage avec un bon quart de la population active, que les usines ferment tout autour de vous et que vous êtes régulièrement écrasé de nouveaux impôts, savoir que votre gouvernement ne paye pas trop cher pour ses emprunts ne vous sera pas d’un grand réconfort (à moins que vous ne fassiez partie des indécrottables Keynésiens pour lesquels plus de dette = plus de croissance, comme on en voit très bien la démonstration en zone euro depuis un petit moment.)

      Les taux d’intérêt bas c’est très bien puisque cela rend la dette plus supportable mais si elle continue de se creuser jour après jour, vous avez toujours un problème.

      • Oui, mais c’est ce taux d’intérêt bas qui permet justement à notre gouvernement socialiste d’esquiver toute réforme. Ils espèrent que la crise se terminera d’elle même par les efforts des autres pays européens et que nous bénéficieront alors de leurs croissance sans avoir rien fait sauf serrer les fesses. Ils pensent même que els allemands desserreront le carcan des euro-bonds pour récompenser les pays du sud réformateurs et que nous pourront nous servir au passage dans la cagnotte en bon passager clandestin …

        • Tout à fait d’accord avec votre analyse. Hollande fait le calcul suivant : Si les autres pays repartent , la France en profitera, si ils ne repartent pas alors ce sera un tel bordel mondial qu’on ne pourra pas lui reprocher (d’autant plus que les médias se feront un plaisir de montrer les exclus en GB et aux US , en cachant bien les nôtres!).

  • Et si cette crise était (en Europe) une occasion unique de remettre les yeux des citoyens en face des trous ? Leur rappeler que l’Etat est à leur service, et non le leur, et n’a pas à galvauder l’argent public pour des caprices idéologiques ? Leur rappeler que chacun est le premier responsable de son sort, et que s’il ne trouve pas d’emploi devant sa porte, il doit voir plus loin, plus large en développant ses compétences, ou plus autonome en se lançant dans une activité indépendante bien calculée.
    Nous sommes dans cette phase de transition où on relâche de petits animaux sauvages élevés dans une réserve : il faut qu’ils apprennnent à se nourrir tout seuls !

    Pour la France, le cas est pathétqiue parce que le gouvernement, non content de soudain obliger l’animal à se nourrir par ses propres moyens, lui ajoute une muselière ! 🙂

    • Mauvaise langue: « Et si cette crise était (en Europe) une occasion unique de remettre les yeux des citoyens en face des trous ? »
      ———————————————————————————-

      Traditionnellement les crises graves ne finissent (malheureusement) pas vraiment comme ça.

      D’ailleurs la France ne cesse de descendre depuis 20 ans et les discours n’ont cessé de ce radicaliser et de se déconnecter complètement de la réalité pour sombrer dans le populisme et la démagogie la plus crasse.

      Les pires mensonges passent actuellement sans problèmes. Étant de la génération 70 et venant d’un pays libéral j’ai l’impression d’avoir pris du LSD quand j’écoute les politiques français.

      La nouveauté c’est internet, mais là aussi le « socialisme indigné » est bien majoritaire.

  • Et que dire du PIB allemand qui s’est rétracté au 4ème trimestre.
    Bref, personne ne se sauve dans cette vieille Europe.

  • Défaitiste et stupide papier.

    • Allez dire cela à la Commission européenne, c’est elle qui publie ses prévisions économiques après tout.

    • Steph : pour nous débiter un tel commentaire, sans idées ajoutées, faites-vous donc partie du peloton des bénis-oui-oui, ces aimables citoyens n’ayant JAMAIS connu de près ce que sont réellement les eurocrates et l’indigence prospective qui caractérise ces FONCTIONNAIRES, grandis pour la plupart sur le « modèle » des administrations françaises ???
      Ah oui, plus exactement vous voilà attaché à la clique des jamais-se-réformer-svp. ;-p

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