Pourquoi la droite n’arrive-t-elle pas à se reconstruire ?

Pourquoi, alors que la gauche enquille crétineries sur mauvais résultats, la droite patine-t-elle tant ?

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Pourquoi la droite n’arrive-t-elle pas à se reconstruire ?

Publié le 4 mars 2013
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En politique, rare est l’unanimité. Et pourtant, Hollande réussit le pari de se mettre à peu près tout le monde à dos, tant du côté de ses opposants traditionnels que du côté de ses alliés. On ne compte plus les éditos, les chroniques, les articles d’opinion de grands « penseurs » et autres journalistes autant de gauche que de droite qui constatent que la politique de Hollande se résume à une augmentation des impôts tous azimuts et une totale indigence d’objectifs clairs.

Et si l’on se rafraîchit la mémoire, cette absence dramatique de cap était annoncée depuis le départ puisque le candidat Hollande souhaitait essentiellement le changement, sans jamais préciser en quoi, ni comment. Avec un capitaine de pédalo dont le cap est le changement, on comprend que le bateau France fasse des ronds dans une eau de plus en plus tumultueuse. À cette lacune décontractée d’objectifs, il faut ajouter une inexpérience évidente du pouvoir, visible jusque dans le choix d’un premier ministre qui a tout du gaz inerte : incolore, inodore et sans saveur. Non seulement, le gouvernement de Jean-Marc Azote ne semble en rien tenu par une quelconque discipline, les saillies problématiques des uns se succédant aux boulettes tragi-comiques des autres, mais en plus, absolument aucune action d’ampleur significative ne peut être versée à son crédit, à l’exception notable mais ô combien dilatoire des bricolages sociétaux dont – il faut bien le dire – le peuple aurait très bien pu se passer encore quelques années devant les urgences économiques qui s’accumulent.

Devant cette débâcle, on aurait pu s’attendre à un déferlement d’attaques de la droite, et surtout, à un rassemblement large et cohérent de l’opposition.

Force est de constater qu’il n’en est rien. Je passe rapidement sur l’affrontement aussi pathétique qu’illustratif entre Jean-François Copé et François Fillon, deux petits coqs avides de devenir calife à la place du calife alors que ce dernier, justement, est en tournée mondiale de branlouillage festif pour arrondir ses fins de mois et n’a, à l’évidence, plus rien à carrer du microcosme politique parisiano-parisien. Je ne m’étendrai pas non plus sur les chamailleries d’enfants gâtés de l’opposition pour la mairie de Paris, et les déchirements internes de l’UMP, la création de l’UDI par un Borloo illisible, ou les pleurnicheries à présent inaudibles d’un Bayrou dont, je vous le rappelle, il fut un jour considéré comme dans l’opposition aux socialistes (ce qu’il est réellement maintenant est probablement l’objet d’une demi-douzaine de thèses en sciences politiques de l’extrêmement-petit, mais n’intéresse plus personne d’autre).

Eh oui : bien que les socialistes actuels puissent maintenant revendiquer sans risquer la moindre usurpation le titre de la Plus Belle Bande De Clowns Inopérants Jamais Parvenue Au Pouvoir, la droite et le centre n’en ont absolument pas profité pour proposer une alternative crédible. On peut se demander pourquoi. Et on peut aussi observer que pour exister, une opposition devrait, par définition, s’opposer.

Or, s’il y a bien une chose que ni Bayrou, ni Borloo, ni Fillon, ni Copé, ni NKM, ni Estrosi ni aucun autre ténor de la « droite » ne fait, c’est s’opposer.

Quand on voit qu’il semble parfaitement admis qu’un type comme Christian Estrosi puisse prétendre être à droite alors qu’il distribue exactement la même purée que celle qu’on trouve à gauche, on commence à comprendre le problème.

Quand on voit ce que fit NKM pour l’écologie (les fameuses PM10 ne sont qu’un exemple) et le réchauffisme climatique, on a du mal à voir une quelconque ligne de démarcation d’une Batho ou d’une Duflot. Cécile, Delphine et Nathalie sont d’ailleurs parfaitement interchangeables dans leurs analyses écologiques et les « solutions » qu’elles proposent aux problèmes qu’elles se sont acharnées à trouver. Du reste, cette remarque est si évidente qu’elle n’a pas échappé à Marine Le Pen.

Quand on voit que Bayrou ne se réveille de sa léthargie centriste que pour sortir une énorme connerie égalitariste typiquement gauchiste, on peine à voir la différence avec les discours d’un Mélenchon, une fois la fièvre et la passion du vieux communiste évacuées pour s’adapter au contenant mollasse du patron du Modem. Qui d’autre qu’un collectiviste à la petite semaine peut parler d’égalité réelle sans frémir en se commémorant toutes les abominations qui furent mises en place précisément pour cette notion délétère ?

La faillite, ce n'est pas par hasardCollectif Antigone

Je pourrai continuer facilement la litanie. Les cinq années précédentes de sarkozysme ne laissent absolument aucun doute sur la valeur exacte des ténors de la droite lorsqu’il s’agit de faire quelque chose de concret, lorsqu’ils ont le pouvoir : on retrouve exactement le même matraquage fiscal, des déficits budgétaires records, une attitude vis-à-vis des (petites et moyennes) entreprises aussi ambiguë voire destructrice, et une méconnaissance aussi compacte de l’économie et des finances.

La réalité est claire : si la droite n’arrive pas à former un bloc cohérent d’opposition à la gauche, c’est parce qu’elle n’en est qu’un avatar édulcoré. Il n’y a plus, en France, qu’une seule coloration politique, plus ou moins diluée dans, au choix, du corporatisme ou du populisme. Le placement des uns et des autres à droite ou à gauche sur l’échiquier politique est aussi arbitraire qu’artificiel. D’ailleurs, le peuple français n’a jamais été aussi peu investi dans la politique et aussi peu en accord avec ses élites : il sait, pour le voir, le lire et l’entendre tous les jours dans tous les médias, qu’on pourrait à loisir interchanger l’un ou l’autre politicien actuellement en poste par un autre du bord opposé sans que le discours prononcé ne choque dans la bouche du nouveau venu.

Et les extrêmes des deux bords n’offrent en termes de différenciation qu’un packaging plus criard sur des idées de la même eau : s’il y a toujours un ou deux thèmes qui différencient un Mélenchon d’une Le Pen, le corpus central (économique notamment) est extrêmement proche l’un de l’autre et aussi peu différent des « recettes » que proposent in fine tant l’UMP que le PS.

Ainsi, aucun parti en France n’a clairement compris que l’austérité n’a jamais été mise en place ; l’avalanche d’impôts, elle, s’est effectivement abattue sur les Français. Mais ça, ce n’est pas de l’austérité, c’est juste de la bêtise keynésienne et socialiste. L’austérité, c’est exactement le contraire : très concrètement, c’est la coupe franche et massive des services publics non régaliens, la diminution drastique de la taille et de l’emprise de l’État. Cette simple remarque, aucun parti en France ne la fait… à l’exception du Parti Libéral Démocrate, dont on ne peut pas dire que les médias s’emparent franchement des idées.

Regardons les choses en face : à une microscopique exception près, les partis pensent tous la même purée, les médias relaient religieusement cette pensée unique et y ajoutent leur propre couche de politiquement correct pour éliminer tout ce qui pourrait saillir encore un peu. La droite n’est finalement qu’un parfum alternatif de gauche dépensière et collectiviste. Ne pouvant se démarquer par ses idées, elle tente la différenciation sur des détails, des broutilles qu’on monte en épingle pour attirer l’électeur. Pas étonnant, dès lors, qu’elle ne puisse constituer une opposition crédible : elle ne s’oppose pas.

tout le monde finit par penser comme tout le monde

Et encore une fois, la conclusion est sans appel : sans opposition, le pays est destiné à continuer sur la même route, celle qui le conduit directement au précipice, et peu importe les petits détours rigolos que le capitaine de pédalo peut bien tenter ici ou là. Quoi qu’il arrive, ce pays est foutu.

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Sur le web

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Lagarde : « les générations futures vont être roties, grillées, frites ».

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  • Sympa le Parti Liberal démocrate… Le dernier papier dispo sur leur site date du 20 septembre 2012 et le précédent du….1er juin! Wouahou, ils sont super actifs!!!

    À quand un vrai parti libéral dans ce pays?!?!?!

      • Je veux pas dire impossible, mais en 4 ans changer de politique et la mentalité des Français….ça risque d’être chaud. Surtout avec nos médias….mais qui sait, une boulle de neige lancée à la bonne vitesse peut devenir grosse rapidement. (avec de la bonne neige qui colle….)

    • Le site actuel du parti est « inactif ». Un nouveau site est prévu pour bientôt. Pour suivre l’actualité du site vous pouvez aller sur facebook http://www.facebook.com/PartiLiberal?fref=ts où tout les communiqués sont publiés. De plus, vous pourrez y trouver les pages de certaines fédérations.

      • Le PLD a appelé à voter Bayrou puis Sarkozy aux dernières présidentielles et vient de rejoindre l’UDI de Boorlo. Pas franchement enthousiasmant, malgré la qualité de certains de ses membres (qui contribuent régulièrement à Contrepoints).

        • Effectivement tout cela n’est pas très engageant. Le soutient au PLD reste libre, on peut attendre l’apparition d’un autre parti libéral mais il y a des chances que les positions de ce parti ne soit toujours pas en adéquation avec ce que vous pensez. Vous voulez que les choses changent, quel est le bilan de vos actions en 2012 pour qu’elles changent.

    • Je me pose la même question…
      Comment voter libéral aux prochaines élections, avec un vrai programme libéral….
      Mystère….

  • Qu’est-ce qui vous permet de dire que la Droite n’arrive pas à se reconstruire ?
    Ce n’est pas parce qu’il y a eu des querelles de personnes au sein de l’UMP qu’il faut penser que ce parti est exsangue et n’a aucune chance de revenir au pouvoir après que les Français en auront eu marre de Hollande et des ministres PS.
    On verra bien ce que seront les résultats de prochaines échéances electorales, mais je suis convaincu que l’UMP arrivera de nouveau en tête et que le PS prendra une bonne claque.

    • umpiste: « et n’a aucune chance de revenir au pouvoir »

      Ce n’est pas du tout ce qui est écrit !

      Ce qui est écrit c’est que l’UMP va proposer exactement la même merde à quelques mouchetures prêtes: taxes, régulation, étatisme, contrôle, distorsion et assassinat de l’économie.

      Les 56% de PIB de l’état, les 38 ans sans un seul budget positif, les 1800 milliards de dette, la deuxième place mondial pour la taxation, les 600’000 élus, les 7 millions de fonctionnaires & affiliés et les 3200 pages du code du travail entre autre ne sont pas arrivés par le seul miracle du saint parti socialiste.

      • Les dérapages budgétaires ont eu lieu pendant les 14 ans du « règne » de Mitterand.
        Faut-il rappeler qu’avant l’arrivée de la Gauche au pouvoir en 1981, la retraite était fixée à 65 ans et si on en était resté à cet age de départ, aujoud’hui on aurait beaucoup moins de souci pour le futur des retraites.
        D’autant plus que c’est par un décret démagogique et signé dans la pécipitation que le gouvernement Mauroy a fixé l’age de 60 ans alors que des gens responsables ont hurlé « mais ce n’est pas financé ! ! » et on leur a demandé de se taire et pour les rassurer on a augmenté fortement les cotisations sur les feuilles de salaire.
        Assurance chomage des intermittents:
        Actuellement, sans ces centaines de milliers de gens (dont 80% de glandeurs) qui se sont inscrits dans la branche spectacle pour beneficier d’un rgime chomage très avantageux, les finances de l’UNEDIC seraient pratiquement à l’equilibre.
        Avant 1981 seuls quelques milliers de vrais pros travaillant pour le cinema ou au théatres beneficiaient de ce regime spécial mais Jack Lang est arrivé à la culture en 1981 et a encouragé toute une jeunesse en mal de creation, à passer dans la branche spectacle, en s’y inscrivant par vagues massives de dizaines de milliers.

        Et on peut donner des tas d’autres exemples, disculpant l’UMP (et l’ex-RPR)

        • umpiste: « Et on peut donner des tas d’autres exemples, disculpant l’UMP (et l’ex-RPR) »

          …Et autant de cadavres dans vos placards aussi. Le bilan est pourtant là, difficile de le nier, vos deux partis *font* partie du problème et n’ont aucune solution. (les autres ne valent guère mieux voir sont encore pire)

          Les discours de sarko *avant* l’élection n’étaient pas totalement déconnecté mais il a fait exactement l’inverse comme tous ses prédécesseurs. Manque d’idées, idées tordues, implication trop forte dans l’oligarchie, incapacité de s’opposer à l’intelligentsia ? Peu importe le bilan est là !

          Un pays en voie de Grécisation !

        • « Les dérapages budgétaires ont eu lieu pendant les 14 ans du « règne » de Mitterand ».

          S’il y a eu des dérapages durant ses deux mandats, ce n’est rien comparé à Chirac et surtout Sarkozy!

          Sarkozy a explosé la dette publique qui est passée de 1211 à 1717 M€ entre 2007 et 2012. Mitterand est un petit joueur à côté…

          Miterrand a peut-être arrosé une bonne partie de « glandeurs », mais Sarkozy a arrosé ses copain qui n’en avaient absolument pas besoin.

          Pour schématiser:
          Sarkozy= Corporatiste
          Mitterand= Populiste

        • C’est vrai que après 1981, si on réfléchit bien, il n’y a jamais eu que le PS au pouvoir. Ce qui disculpe tous les autres partis qui ne sont pas socialistes. ouf.

        • umpiste : « Et on peut donner des tas d’autres exemples, disculpant l’UMP (et l’ex-RPR) »

          Certes, mais le bilan global de la gestion des finances publiques est clairement en défaveur de l’ump.

          (Cliquer sur l’image pour la voir en totalité)
          null

      • +1000.

        L’UMP et le PS sont d’accord à 99 % sur tout, à commencer par vider le porte-feuille des contribuables. Le 1%, c’est juste de l’enculage de mouches pour amuser la galerie.

    • Ah super ! umpiste nous apprend que l’UMP va revenir au pouvoir ! On est sauvés ! Alléluia ! Ouf, hein, on a eu chaud !

      Hein ? Quoi ? Comment ? On me dit à l’oreillette que finalement, UMP et PS = même politique ? Ah mais non, voyons, c’est pas possible ! Les zuns y sont de gauche et les zautres de droite ! La différence est énôôôôôôrme ! (Eh, riez pas trop fort, derrière, vous allez nous le fâcher, notre sympathique umpiste)

    • @ umpiste

      « je suis convaincu que l’UMP arrivera de nouveau en tête »

      En tête, peut-être, mais sur la base de quel programme?

      • Lio: « En tête, peut-être, mais sur la base de quel programme? »

        « Grouik Grouiiiik Grouiiiiiiiiiiiiiiik !!!! »

        Le ronron des élites depuis 40 ans « priorités … jeunes… emploi…renouveau… rupture… rase gratis…monde meilleurs, votez, veautez ! »

  • PBBDCIJPAP : pas évident à retenir ça !
    Collectif antigone = très bonne pub en revanche.

    Je vois que H16 ne tourne pas qu’aux lasagnes Findus, et c’est tant mieux pour la liberté !

  • c’est quoi cette magie !

  • Pas du tout d’accord avec cette analyse (mais ce n’est pas la première fois). Il me semble que ce sont bien des contraintes extérieures et matérielles qui font que les points communs entre la gauche et la droite du 20è siècle l’emportent désormais sur ce qui était autrefois à l’origine du clivage.
    Qu’est-ce que la droite et la gauche désormais ? On pourrait évidemment considérer que l’individualisme du libéralisme est forcément antagoniste du colléctivisme du « camp d’en face », et si le libéralisme était de droite alors on retrouverait à gauche tout ce qui représente ce collectivisme. Le souci c’est que ça ne colle absolument pas avec l’histoire du clivage gauche/droite, ni avec ce qui encore aujourd’hui représente l’extrême-droite (en Europe, avec l’idée d’économie territoriale, dans le monde musulman avec les islamistes qui s’alignent en fait aussi sur bon nombre d’autres principes…), à savoir l’idée de hiérarchie verticale solide et unique et des rapports sociaux interpersonnels. Ça ne me semble pas coller du tout avec le libéralisme et le libéralisme ne me semble pas situé entre le collectivisme d’un côté et le territorialisme de l’autre mais plutôt le contraire.
    Si l’écologie est encore marquée par son engagement qui date du 20è siècle et la nécessité de trouver un électorat parmi l’ancienne gauche jacobine et l’extrême-gauche humanitaire, je pronostique un certain nombre de réorientations à venir et une prise de distance officielle sur l’état-nation. Pour autant l’écologie gardera une approche collective du travail et de la propriété mais de manière décentralisée et déterritorialisée et basée sur une discipline individuelle et non des commandements hygiénistes (ce qui est aujourd’hui impossible en France pour des raisons sociologiques), représentant bien une gauche du 21è siècle. Ni l’UMP ni le PS (ni même le Front de Gauche ou d’autres) ne semblent d’accord pour abandonner cette organisation étatiste dont la faillite achevée désormais n’autorise pas une approche à la marge de la problématique de son remplacement comme c’était le cas il n’y a pas si longtemps : ce point est devenu central.

    Si l’extrême droite est territoriale et propose une hiérarchie unique et verticale, et que la gauche est dans une organisation collective à l’échelle hyper-locale (et sans doute communautaire), l’approche industrielle et pyramidale de l’état ne peut être que la droite et le fédéralisme individuel (qui me semble être ce qu’il y a de plus proche des idées libérales) ne peut être que le centre. Sans reformuler le clivage politique et éthique (comme théorisation de l’action efficace dans un champs d’objectifs concurrents) relatif aux dynamiques actuelles de notre monde il me semble que nous resterons avec une opposition faible et mal coordonnée à l’intérieur de chaque parti.

    • Schématiquement, le clivage est vu et expliqué comme ceci :

      Gauche ———– Droite (impossible de situé les libéraux dans ce schéma)

      De mon côté, je l’explique comme ça devrait être :

      Gauche ———– Droite
      |
      |
      Libéraux

      • Les clivages ne sont pas immuables.
        J’aurais été d’accord avec vous il y a quelques années, mais aujourd’hui la gauche et la droite ne se définissent plus sur les mêmes lignes de clivage qu’autre fois : la gauche et la droite du 20è siècle, UMP et PS, Démocrates et Républicains, Conservateurs et Travaillistes… sont désormais du même camp sur tout ce qui importe. Alors certes « ce qui importe » ce n’est pas tout, mais c’est ce qui monopolise les recherches de décision et les moyens d’action. Ainsi le fait que le libéralisme soit autre chose que ces anciennes droite et gauche est devenu plus prégnant qu’autrefois : il faut faire son deuil de cette droite pour les « libéraux de droite », il faut faire son deuil de cette gauche pour les « libéraux de gauche ».

        En ce qui me concerne pour l’instant (on verra, je changerai peut-être d’avis mais de manière générale j’essaye de chercher la cohérence), et à moins d’un risque clair et net guerre thermo-nucléaire sur lequel mon vote pourrait avoir une quelconque influence, j’en reste à l’abstention.

    • « le libéralisme ne me semble pas situé entre le collectivisme d’un côté et le territorialisme de l’autre mais plutôt le contraire »…

      Avec cette phrase littéralement extraordinaire, on tutoie les sommets (avant de s’y empaler, probablement).

      • Sans aucun doute.

        Je tente une reformulation plus habile (veuillez excuser mes propres limites) : l’extrême droite propose une indivisibilité unique et totale à l’échelle du territoire, qui entraîne une dépendance unique et une négation de l’individu. La droite reconnaît l’indivisibilité de l’individu mais aussi celles de grands groupes (comme la Nation), une hiérarchie définitive et des appartenances éventuellement concurrentes mais non négociables (avec une méta-appartenance nationale au-dessus de toutes les autres), qui fait que l’individu se soumet à un ordre arbitraire, par l’intervention régulière de la force lorsque nécessaire. Le « centre » serait la considération de l’individu comme unique sujet de l’indivisibilité, tout le reste étant considéré comme divisible, l’indivision de certaines institutions ou organisations collectives n’étant que des phénomènes historiques et relatifs à une mission limitée. L’écologie, en théorie, vise à ne considérer que des indivisibilités partielles, l’individu n’étant qu’un résultat d’une autonomie dans la gestion des interdépendances, avec des hiérarchies mobiles mais avec beaucoup d’inertie (ce qui oblige déjà l’invention de « l’homme nouveau » et une politique hygiéniste). Enfin l’anarchie serait compatible avec une théorie du dividu dans des appartenances versatiles et des organisations fluides, sans obligation de recherche de responsabilité cohérente, ce qui me semble être aujourd’hui difficile à conceptualiser même de manière purement imaginaire.

        A partir de cette grille, que je mets en discussion, mon idée est que le libéralisme correspond au centre par rapport à des lignes de clivages que je crois propres à notre siècle.

  • Vous vous chamailles pour rien.
    Gauche et droite = la même chose. Même formation (ENA), même milieu qui se perpétue , il n’y a même l’ombre d’une discution.
    Mais… le Parti Libéral n’existe pas. Pas dans une forme visible et ACTIVE.
    Ca c’est pour prendre date, puisque tant qu’il n’y aura pas une grosse merde en France, rien et personne ne bougera. (voter libéral).

    • Il ne faut pas dire que les libéraux ne sont jamais invités sur les plateaucx de télé.
      Est-ce que vous avez vu ce mardi à « C à dire » l’invitée:
      Agnès Molinié qui est directrice de l’IFRAP et a publié « 60 milliards d’économie « .
      Dans le peu de temps de parole qu’elle a eu, elle a fait remarquer que non seulement la France a des services publics pas toujours utiles, mais surtout le citoyen contribuable n’a aucun moyen légal de faire contrôler ou évaluer la productivité et la rentabilité d’un service public qu’il estime trop couteux.
      Je suis d’accord avec elle sur ce dernier point.

      • « Il ne faut pas dire que les libéraux ne sont jamais invités sur les plateaux de télé »

        « Jamais invités », non mais moins que les autres, certainement. Et puis, quand ils sont invités, ils se font massacrés avant, pendant et après leur intervention par tout un tas d’individus hostiles à leurs idées.

    • bobomede :
      « tant qu’il n’y aura pas une grosse merde en France, rien et personne ne bougera. (voter libéral). »

      C’est ce que disait Milton Friedman. Une parasite (Naomi Klein) en a fait une théorie du choc (une manipulation merdique de l’opinion, et bien vendue parce que bien relayée par les médias).

      Plutôt que d’espérer le ras-le-bol de la part de gens dores et déjà résignés, et qui ne viendra peut-être jamais, je préfère discuter avec les étatistes, et leur faire remarquer qu’ils se disent respectueux, mais qu’en réalité, ils ne le sont pas car ils veulent systématiquement imposer leur vision de la société, et que les propositions finissent toujours à pervertir l’idée qui était, en apparence, louable. C’est très chronophage, mais il faut reconnaitre que la liberté fait peur. Et c’est tellement facile d’exploiter la peur que les collectivistes ne peuvent s’en empêcher.

      J’ai le souvenir d’une phrase de Sarkozy pendant la campagne présidentielle dans laquelle il avait dit dans son message : « Je veux vous protéger ».

      J’avoue aussi parfois, exploiter la peur lorsque j’explique que la dérive collectiviste nous mène droit au fascisme, que les exemples de limitations, de privations de nos libertés sont de plus en plus nombreuses. Mais je crois que les gens sont moins effrayés par cette peur que par celle de la liberté.

      Ce site, contribue énormément à ouvrir les yeux des gens. Ceux qui écrivent inlassablement des articles pour dénoncer des dérives et idées reçues tous les jours, ne ménagent pas leurs efforts. On y trouve plein de choses, d’arguments pour relayer l’information sur la manipulation dont nous faisons l’objet tous les jours. Mais ce mot de « manipulation » est à utiliser avec précaution, ça a vite fait de faire « secte », et de s’entendre dire : tu vois de la manipulation partout.

      J’ai arrêté de chercher à ouvrir les yeux des aveugles, mais je les guide pour qu’à défaut de voir, ils puissent comprendre et finir par s’orienter eux-mêmes. Devinez quoi ? Ça fonctionne ! C’est long, mais une personne qui s’éclaire, c’est un message relayé.

  • Pourquoi la droite ne fait rien de bon une fois arrivée au pouvoir ?
    La droite en France n’a qu’un objectif : le pouvoir.
    si tu te mets à faire du madelain en france tu fais moins de 5% !!!!!!!!!!
    donc le politicard de droite sait très bien ça
    il est libéral pour certains mais avant tout il faut être élu
    comme le français, en général a de la merde entre les oreilles, et bien notre politicard de droite lui raconte ce qu il veut entendre pour arriver à ses fins.
    il s’en fout que ses idées soient malsaines pour le pays, lui sont truc c’est arriver au pouvoir !!!
    bref rien mais alors strictement rien à espérer de la droite…

    • encore bibi
      regardez les députés libéraux de l ump
      ils sont pas cons, ils savent très bien que jupé sarko fillon coppé c’est de la daube
      mais jamais ils ne viendrons au PLD
      y venir ce serait stopper net leur carrière, fini le poste de député pour la plupart.
      et quand les baltringues de droite retrouvent le pouvoir, ils ne font rien, car ils n’ont pas été élus pour réduire le périmètre de l’état.
      bref la partie de ping pong entre socialos de droite et de gauche dure, qui va l’interrompre ?

  • Je pense qu’il ne faut pas taper sur l’UMP et l’UDI mais y faire de l’entrisme pour développer de l’intérieur des courants libéraux pour faire bouger les lignes et mentalités de ces gros partis de gouvernements. L’UDI est une fédération de petits partis, de courants. L’UMP le devient petit à petit aussi. C’est grâce a ça que le libéralisme pourra s’immiscer en France, pas par des petits partis qui feront de petits scores encore dans 50 ans. Faisons de l’entrisme.

    • L’entrisme ne sert à rien qu’à perdre son identité. Ni l’UMP, ni le PS n’ont véritablement de programme, ils ont simplement la même méthode ENA, qui ne leur réussit pas si mal même si ça alterne. Si on se contente de leur soumettre quelques bonnes idées, ils les passeront au crible de leurs intérêts, c’est à dire qu’ils prétendront qu’elles ne sont pas vraiment libérales s’ils les appliquent, et qu’elles le sont trop s’ils veulent s’en passer.
      Non, il faut associer quelques idées phares au concept libéralisme, se focaliser dessus, et éviter les débats sur les autres jusqu’à ce que les premières aient fait leurs preuves. De l’entrisme, il ne faut garder que l’absence de remise en cause de tout, car la révolution libérale effraie un peuple qui est bien plus ouvert et prêt à être converti qu’on ne le croit.

    • Alain Madelin a essayé en 1995, il a échoué. A trop pactiser avec le diable, il a été obligé de brader DL.

    • Marius: « mais y faire de l’entrisme pour développer de l’intérieur »

      L’idéologie ou même les idées n’ont rien à voir avec cette meute dont les membres haut placé se battent pour le pouvoir et les privilèges. Certains comprennent même parfaitement les idées libérales voir y adhèrent en partie.

      Débouler la dedans en leurs disant qu’ils faudrait qui lâchent la rampe pour que ça aille mieux c’est comme dire à un loup qui faut devenir végétarien.

  • Il faut que tout se casse une bonne fois la gueule pour qu’on puisse dégager ces nuisibles.
    Un peu de patience mais ce ne sera pas long, le château de cartes branle sérieusement.

  • Droite, France, hein ?

  • Analyse très lucide de h16 ! A cause de l’uniformisation socialiste du paysage politique, de l’UMP au PS en passant par les 2 fronts, on constate qu’il est non seulement impossible de faire machine arrière sur la voie du suicide économique collectiviste, mais qu’il y a également à craindre des conséquences politiques et sociales majeures qui n’auront plus grand chose à voir avec une démocratie apaisée. D’ailleurs, si tous les partis pensent et agissent à peu près de manière identique dans une comédie d’alternance destructrice, à quoi peut bien encore servir la démocratie ? A occuper le terrain ? Peut-être, mais le terrain est en ruine.

  • Il est toujours intéressant d’analyser l’auto-estimation d’un individu. Hollande se présente comme « normal » et finalement il n’est qu’ordinaire. En politique il faut être dominant alors qu’Hollande n’a toujours été qu’un dominé. C’est comme si un mouton se trouvait être le dominant d’une meute de loups !
    Normalement les loups devraient avoir la bave aux babines à moins qu’ils soient émasculés, va savoir ? J’ouvre les paris sur celui qui va l’égorger, et si c’était DSK ? Il me semble que le dominant ne pourra venir que du PS.

  • Avant on pouvait faire tomber les têtes c’était rapide pour changer de Roi. Maintenant, il faut attendre qu’il partent tous seuls après en avoir mis plein les poches : des amis, familles….coffres Suisse. Pourtant un simple sondage devrait convaincre Hollande de la nécessité de partir, mais non. On est bien dans une dictature.

  • Le refus de regarder la réalité en face est un trait caractéristique de la gestion des affaires publiques dans notre pays. Comment faire confiance à des politiciens qui ont peur des mots ? Le nombre excessif des ministres, les cabinets pléthoriques, les faveurs que les députés se sont peu à peu octroyées ne sont que la face émergée d’un iceberg qui contient l’ensemble de la fonction publique et parapublique, d’État ou locale. À travers l’État, tout le monde s’est habitué à vivre aux dépens de tous les autres et s’y est progressivement habitué, au point que chacun ait aujourd’hui les plus grandes difficultés à s’en sortir par soi-même.

    Face à une crise de la dépense publique, le remède envisagé est plus du même mal, à savoir plus de dépense publique ; l’austérité est décrite comme un cercle vicieux par des hommes politiques qui pensent qu’il est impossible de s’en passer et que la croissance passera pas l’intervention étatique. Or, plus longtemps et plus haut on maintient la dépense publique, plus il sera difficile de s’en passer, mais il le faut. La vision qui prévaudra déterminera de façon décisive l’avenir de l’humanité, non seulement pour surmonter les crises économiques à court terme, mais également pour les nombreuses années et décennies à venir.

    Un « libéral » est solidaire avec son argent, un « socialiste » est solidaire avec l’argent des autres. H16 vous avez raison ce pays est foutu.

  • Il faut comprendre l’électeur vote toujours contre. Il n’ a pas le choix, c’est s’abstenir ou voter contre. La prochaine fois il va faire de même, donc le programme n’est pas nécessaire. C’était tous contre Sarko, ce sera tous contre Flamby !

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