Éolien : « La maîtrise du coût de l’énergie est une priorité absolue en Wallonie »

La Wallonie prétend vouloir réduire sa facture énergétique mais continue d’investir dans l’énergie éolienne onéreuse et à faible rendement.

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Éoliennes (Crédits : Aoedieart, licence Creative Commons)

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Éolien : « La maîtrise du coût de l’énergie est une priorité absolue en Wallonie »

Publié le 5 mars 2013
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La Wallonie prétend vouloir réduire sa facture énergétique mais continue d’investir dans l’énergie éolienne onéreuse et à faible rendement.

Par István E. Markó, depuis la Belgique.

« La maîtrise du coût de l’énergie est une priorité absolue en Wallonie. » Cette phrase, prononcée et répétée dimanche dernier par Benoît Lutgen lors du débat dominical de Mise au Point (RTBF), est intéressante à plusieurs égards. Tout d’abord, par la prise de conscience de certains de nos dirigeants du prix exorbitant de l’énergie wallonne, en particulier, et belge, en général. Un peu tard, diront certains, mais ne vaut-il pas mieux tard que jamais ? Il est vrai que cela fait maintenant de très (trop ?) nombreuses années qu’un cortège de citoyens, scientifiques, industriels et mêmes politiques, tentent vainement de remonter cette notion cruciale jusqu’au sommet de notre système étatique. Las, comme les skieurs ne le savent que trop bien, grimper est toujours plus difficile que descendre.

Ensuite, et ayant constaté avec effroi que la facture énergétique devenait un frein économique pour nos entreprises et un cauchemar financier grandissant pour les citoyens, nos élus wallons vont faire de la maîtrise de son coût une priorité AB-SO-LUE. Certes. Mais comment ? Le savent-ils vraiment ? Une chose est sûre, malgré le désastreux contexte économique actuel, le gouvernement wallon a décidé de tripler le nombre des éoliennes en Wallonie, ce qui creusera davantage notre dette publique, augmentera le coût de notre facture énergétique et appauvrira au passage la population, particulièrement les moins nantis. Allez comprendre !

Et pourtant, tous ceux qui se donnent la peine de se renseigner sur les performances des énergies dites « renouvelables » savent bien que l’éolien est, non seulement le plus mauvais élève de la classe, mais aussi l’un des plus chers. En ce qui concerne le  photovoltaïque, les décisions aberrantes liées aux juteux certificats verts coûteront au contribuable wallon la somme colossale de 2,5 milliards d’euros et ce, en pleine période de récession économique. Ces deux sources d’énergie constituent à peine 2% de notre apport énergétique, mais elles sont particulièrement onéreuses et funestes pour notre économie.

Éole, dieu du vent, est une divinité taquine et capricieuse. Son souffle est tout aussi imprévisible que son humeur et nul ne peut, ni prévoir, ni anticiper sa venue. Ainsi donc, lorsqu’il n’y a pas assez de vent, les éoliennes ne fonctionnent pas. S’il y en a trop, il faut arrêter la rotation des pales pour éviter d’éventuels accidents. En moyenne, on peut compter sur un fonctionnement annuel de l’ordre de 20 %.  Par conséquent, l’utilisation de l’éolien requiert l’apport complémentaire d’électricité par des centrales thermiques.

Pour pouvoir monter et descendre en puissance au gré des fantaisies d’Éole, ces centrales, en général à gaz à cycle ouvert et dés lors à bas rendement, doivent fonctionner, non seulement en continu, mais aussi une bonne partie de leur temps à vide. Or, comme tout conducteur de voiture le sait pertinemment bien, on consomme davantage de carburant et on pollue plus en roulant à vitesse variable qu’à vitesse constante. Ces centrales d ‘appoint émettent ainsi le CO2 économisé par les éoliennes. Tant d’efforts et d’argent gaspillés en vain ! Pour bénéficier de 280 MW d’énergie renouvelable, dite « gratuite », il faut un ensemble d’éoliennes de 1400 MW associé à une centrale thermique également d’une capacité de 1400 MW ! Notons que le Danemark, l’un des ténors de l’éolien, possède non seulement l’électricité la plus chère d’Europe, mais qu’il n’a jamais arrêté une seule de ses centrales thermiques. Pas une ! Et pour cause !

Les brusques fluctuations de production des champs éoliens ne peuvent être assimilées aisément par le réseau actuel de transport d’électricité qui n’y est pas adapté, ce qui conduit à diminuer, voire arrêter, la génération d’électricité par certaines éoliennes lorsque celle-ci est trop importante par rapport à la demande. Notons que les producteurs d’énergie éolienne seront malgré tout payés pour l’électricité non produite et donc, non utilisée par le consommateur, un comble ! Quant à la mise en conformité du réseau électrique, pour qu’il devienne compatible avec les variations aléatoires de la production éolienne, son coût est tout simplement rédhibitoire, comme l’Allemagne est en train de s’en rendre compte.

La Wallonie est une juteuse terre d’accueil pour les fabricants d’éoliennes dont une large part des plantureux bénéfices provient directement des subventions énergétiques, c’est-à-dire des citoyens. Pire ! Un récent rapport de la Renewable Energy Foundation indique qu’au lieu des 25 ans de durée de vie annoncée à grands cris par les fabricants, les éoliennes terrestres ne semblent survivre que de 12 à 15 ans ! Quant à leur productivité, elle doit également être réduite de moitié. Ajoutons à cela que la situation des éoliennes marines est encore plus dramatique : elles sont deux fois plus chères et s’usent beaucoup plus rapidement à cause de l’agressivité du milieu salin.

Ce rapport suggère aussi de revoir fondamentalement le financement de l’éolien et de supprimer les opulents subsides étatiques. Signalons au passage que le coût des certificats verts attachés au parc éolien offshore belge s’élèvera à environ 4,5 milliards d’euros ! Débarrassée de cette manne financière, l’éolien, comme toutes les énergies soi-disant renouvelables, montre ses vraies limites. Tout au plus, pourrait-elle faire partie d’un bouquet énergétique dans lequel, avec ses consœurs, elle assumerait son rôle réel, celui d’une composante mineure particulièrement onéreuse.

La maîtrise du coût de l’énergie en Wallonie passerait-elle donc par le triplement du nombre d’éoliennes ? Vraiment ? Veut-on absolument dilapider le peu d’argent qui reste dans notre région ? La Wallonie n’est-elle pas suffisamment endettée que pour se lancer à nouveau dans le financement – par les citoyens, évidemment – d’une énergie aussi absurde qu’aléatoire ? L’on voudrait appauvrir davantage la population et vider notre belle région de toute sa substance industrielle que l’on ne s’y prendrait pas autrement. Si la maîtrise du coût de l’énergie est bien une priorité absolue en Wallonie, il est grand temps d’arrêter de financer des énergies pseudo-écologiques pour des raisons idéologiques et politiciennes. Les Wallons vous en seront reconnaissants.

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  • Chacun sait faire par soi-même le calcul du coût de l’isolation vs les économies de mazout ou gaz sur 10-20 ans et prendre sa propre décision. Laissez les gens tranquilles.

  • Un « chimioste d renommée mondiale » devrairt rester dans ce qu’il connait le moieux: l

  • Mauvaise manoeuvre. Je disais donc:
    Un « chimiste de renommée mondiale » devrait rester dans le domaine qu’il connait le mieux. Or l’éolien et l’énergie en génréral relèvent de la physique et non de la chimie. Cela lui éviterait de dire autant de bêtises. Dans de nombreux pays, l’électricité d’origine éolienne est tout à fait compétitive avec l’électricité conventionnelle. Certes, il faut installer des éoliennes là où il y du vent et non au fond des vallées comme le souhaiteraient certains écolos, afin qu’elles ne gachent pas le paysage! Par ailleurs, de nombreux pays, plus au fait de ces problèmes que notre « chimiste de renommée mondiale » développent des programmes de stockage d’énergie, notamment en prévoyant le développement de l’utilisation des véhicules électriques qui seront d’excellents vecteurs de ce stockage.
    Bref, il y aurait tant à dire, à condition de connaître un tout petit peu la question.

    • Hu hu hu. Les 8h d’heures creuses pour « stocker » dans les batteries des voitures électriques, c’est justement le temps nécessaire à les recharger à fond, pour arriver à, en gros 100 km d’autonomie dans les conditions d’utilisation réelles, pas plus. Si vous reprenez cette énergie « stockée » pour les pics de conso … ces unités de stockage ne pourront tout simplement plus remplir leur fonction de véhicule. C’est du génie.

    • vous n’y connaissez manifestement rien à la chimie, pour écrire « l’énergie en génréral relèvent de la physique et non de la chimie » : la chimie est LE royaume de l’énergie et de sa circulation : http://fr.wikipedia.org/wiki/Enthalpie
      Et bien sûr le stockage de l’énergie par des batteries c’est une question éminemment chimique.
      Alors bien sûr que les gens devraient rester dans leur domaine de compétence, mais à cet aune il est clair que vous devriez suivre ce conseil, plutôt que le donner

    • Lui est chimiste de renommée mondiale. Et vous ?
      Si vous lui dites de rester dans son domaine et de la fermer, faites de même.

    • « Un « chimiste de renommée mondiale » devrait rester dans le domaine qu’il connait le mieux »

      Dans ce cas, combien le GIEC pourra-t-il compter de climatologues stricto sensu, et de renommée mondiale, pour nous instruire scientifiquement et de façon démontrée du RCA ? 😉

  • une turbine à gaz qui fonctionne à vide c’est comme une voiture à l’arrêt, dans les files, moteur en fonctionnement : cela pollue et consomme. Quand est-ce que les gens comprendront qu’il n’y a pas d’énergie « gratuite »? L’énergie du soleil et du vent est abondante, mais dispersée. Il faut de l’énergie pour la concentrer et la rendre accessible quand on en a besoin. « There is nothing like a free lunch » , n’existe pas, il y a toujours un coût. Passer par l’hydrogène, pour stocker l’énergie éollenne est absurde, à chaque étape il y une dégradation de l’énergie. Puis là aussi il faut soit de l’énergie thermique ou nucléaire en appoint. Et des voitures à hydrogène dans un parking souterrain : bonjour les dégats : excellente source d’allumage et très belles explosions, sauf si on désire faire sauter certains bâtiments peut-être??

  • MERCI, Monsieur Marko! Je ne suis ni chimiste, ni mathématicienne, ni… mais j’ai fait des études, me renseigne à toutes les sources – on m’a encore appris l’esprit critique – et sais avec certitude que les éoliennes, c’est LE truc pour vider nos poches de citoyens et remplir celles de gens sans le moindre scrupule, sans le plus petit sens écologique.

  • Merci, Monsieur Marko, pour votre constat! Moyennant une bonne information des citoyens, il suffirait de mettre quelques lampes sur une éolienne bien choisie pour que chacun s’aperçoive que les éoliennes tournent 80% du temps mais ne produisent rien, en total, 60% du temps (et très peu quand elles produisent de l’électricité. Pour en savoir plus: taper « claude braseur mathematicien » sur Google, prendre « Enquête et Débat » et là le texte « Energies alternatives, scandales et perspectives. »

  • c’est un article intéressant , il confirme que tout cela est du vent…aujourd’hui .mais une technologie ne se mesure pas a sa naissance ni a son adolescence mais a l’age adulte.Dans dix ans est ce que l’aspect économique négatif décrit tiendra encore la route ?,
    on pourrait sans doute comparer a l’énergie nucléaire , a quel moment celle ci est elle devenue rentable ?

    • Il me semble que l’énergie nucléaire a cessé d’être marginale quand elle est devenue rentable à la suite du premier choc pétrolier, et non qu’elle soit devenue rentable après des décennies de subventions.

      Quand bien même l’énergie éolienne deviendrait rentable un jour, les dépenses d’aujourd’hui, qui ne visent d’ailleurs nullement à conduire des développements destinés à en améliorer la rentabilité, ne sont pas justifiées.

    • La technologie éolienne a plus d’un millénaire. Si elle n’est pas mûre après ce temps là, alors, quand ?

  • C’est bien connu, les moulins-à-vent ont toujours faient tourner la tête des preux chevaliers…

    Le gros avantage du nucléaire, c’est qu’il est extrêmement rentable ET durable (la totalité de la croûte terrestre EST radioactive. Même les champs « bio » contiennent plusieurs g/m³ d’uranium !). De plus, si il y a bien un domaine scientifique prometteur à moyen et long terme, c’est bien celui-là, surtout comparativement aux archaïques batteries ou panneaux photovoltaïques pour lesquels on a rien qui reste de miraculeux dans les placards de la recherche (tous les procédés étant des avancées — parfois majeures — sur des principes connus depuis le XIXe siècle) !

    • J’oubliais : si l’on excepte Tchernobyl, qui, comme chacun sait n’a pas été un accident nucléaire mais soviétique, le nucléaire civil n’a fait aucune victime à ce jour, Fukushima inclus, hormis les populations temporairement déplacées.
      Et le stockage des déchets (dont la quantité est ridiculement petite) n’est PAS un problème (contrairement à ce qu’on essaye de nous faire croire) !

      • Pro Nucléaire aveugle à ce point, c’est du gâteau.

        Allez une seule pour ne pas le fatiguer :

        Bure, cela ne dure que cent ans … pour des déchets qui eux durent des centaines de milliers d’années

        et, pour vous, ce « n’est PAS un problème ».

        C’est sûr qu’avec des anti éoliens pro nucléaires comme cela, la partie de ping pong est facile.

  • Toute cette gabegie est le reflet et la conjonction de deux phénomènes : l’affairisme qui dévaste le monde politique wallon et le cruel manque de formation (intelligence scientifique) de ce même personnel politique.

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