Avec un bilan économique désastreux et un bilan social très mitigé, la disparition de Chávez va à l’évidence provoquer un grand vide tant son omniprésence était importante.
Après 14 longues années de règne sur le Venezuela, le président Hugo Chávez est décédé à Caracas à 58 ans, d’un cancer diagnostiqué en juin 2011 et qu’il avait tenté de faire soigner à Cuba. Il laisse un pays à la population déchirée entre ses partisans et ses détracteurs, dans un état économique précaire, après avoir gaspillé les considérables ressources pétrolières dans un clientélisme débridé sans assurer les conditions d’un authentique développement.
Après quatorze années à la tête d’un des pays les plus riches en pétrole de la planète (295 milliards de barils de réserves prouvées), le bilan de Chávez se révèle désastreux. Disparités spectaculaires de revenus, criminalité galopante, le Venezuela est typique de ce gaspillage clientéliste qu’on retrouve chez les États socialistes : le monopole public de pétrole, PDVSA, a servi de distributeur automatique d’argent tant pour le régime que pour Chávez lui-même qui disposait sans aucun contrôle parlementaire de plusieurs dizaines de milliards de dollars dans un fonds, Fonden, destiné à récompenser les régimes alliés et les groupes sociaux « méritants ». Certes, PDVSA devait assurer à l’État les fonds pour ses plans ambitieux d’infrastructures, mais entre planification incohérente et bisbilles entre divers départements ministériels, le nombre de chantiers arrêtés ou bâclés se sont multipliés. L’exemple le plus frappant étant celui des soi-disant 13 nouveaux hôpitaux construits par le régime depuis l’arrivée de Chávez au pouvoir, alors que seules deux adresses pour ces bâtiments sont disponibles et connues.
Le constat est plus sombre encore : au plan économique, l’industrie à présent compte deux fois moins d’entreprises qu’il y a quinze ans. Entre une bureaucratie écrasante et des importations qui fournissent 70 % de ce qui est consommé dans le pays, l’industrie locale peine à se développer. À force d’expropriations qui ont touché tant les entrepreneurs locaux (qui n’investissent dès lors que le minimum) que les grandes entreprises multinationales étrangères, les raffineries de pétrole du pays ont fermé les unes après les autres, obligeant ce pays si riche en pétrole à importer tous ses carburants. Pire encore, le secteur pétrolier est quasiment la seule source d’exportations du pays (96 %) alors que la production s’est effondrée de 22 % (de 3,1 millions de barils par jour à 2,4), quand bien même les effectifs de la seule société d’exploitation ont explosé, passant de 23 000 personnes à 120 000.
Hormis à Caracas, les coupures d’eau et d’électricité se multiplient et dépassent souvent plusieurs heures par jour. Comme d’habitude en régime socialiste, aux secteurs lourdement subventionnés il a fallu ajouter les inévitables pénuries alimentaires visibles dans les magasins d’État (les Mercal), dont les prix sont subventionnés. Et ces prix sont d’autant plus subventionnés que l’inflation explose régulièrement des records, avec près de 35 % en 2011.
Au-delà du plan économique qui est, comme on peut le constater, franchement pas brillant, Chávez s’est aussi illustré par une conception très personnelle de la démocratie, de la liberté d’expression et du pouvoir. Bien que n’ayant pas ouvertement basculé dans la dictature absolue (les partis d’opposition fonctionnent presque librement), le président n’a pas hésité à se lancer dans quelques manipulations constitutionnelles afin de conserver le pouvoir et assurer une continuité de son propre régime. Il a en outre régulièrement travaillé afin de contrôler les médias, ce qui lui a permis, lors de la dernière élection par exemple, d’intervenir chaque jour deux à trois heures sur les ondes là où son adversaire, Henrique Capriles, ne disposait que de cinq minutes.
Soutenant financièrement tout ce qui s’opposait de près ou de loin à la politique américaine, Chávez s’est retrouvé à distribuer une partie de la manne pétrolière à des pays comme l’Équateur, la Bolivie ou le Nicaragua, ou, plus équivoque, Cuba, tout en apportant son soutien à la répression en Syrie, en accueillant à maintes reprises le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, ou proposant d’héberger Mouammar Kadhafi pendant les interventions militaires en Libye.
La disparition de Chávez va à l’évidence provoquer un grand vide tant son omniprésence médiatique et politique était importante. Bilan économique désastreux, bilan social très mitigé (les disparités sont toujours énormes), inflation, pénuries multiples… Devant ce tableau peu glorieux, que restera-t-il des années Chávez ?
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Ce qui restera ? un culte de la personnalité des plus classiques en régime socialiste
Deux criminels en moins en quelques jours : semaine faste pour l’humanité !
J’ADORE le 5 mars qu’il soit de 1953 ou de 2013 – Je propose de retenir cette date comme fête des libéraux
Hugo Chavez est mort.
A l’occasion de cette disparition, j’aimerai donner mon point de vue sur le bilan de son règne. 14 ans de pouvoir.
Le Vénézuela arrive au 174 ième Rang mondial des libertés économiques, dans la catégorie « Repressed ». 120 ième Rang mondial des libertés de la presse (je met un bémol sur ce classement dont je doute de l’objectivité). Et au 109 ième Rang mondial des Libertés personnelles. Tout n’est pas négatif, des efforts ont été fait pour lutter contre la misère et pour l’éducation. On a traité Chavez de Dictateur, c’en est un, au même titre que tous les chefs d’état de la planète, ni plus ni moins. Il n’était pas pire que Sarkozy, Hollande, Poutine ou Obama. Il n’était pas meilleur non plus. Le Vénézuela partait de loin, il n’a pas réussi à en faire un pays développé et libre, malgrès les moyens qu’il s’est octroyé en nationalisant les richesses du pétrole.
Chavez n’était pas un Superhéro, avec les moyens dont il disposait, il aurait pu faire beaucoup mieux. Ceci dit les superhéros n’existent pas en politique. Quand on regarde le gouvernement Hollande, ou le gouvernement Obama, ou le gouvernement Poutine, avec les moyens dont ils disposent ils auraient pu faire de leur pays des paradis sur terre, ils ne l’ont pas fait, ils en on même fait parfois des enfers dans certains domaines. Hugo Chavez est dans le même cas. A sa place en 14 ans de pouvoir, avec les milliards du pétrole, j’aurai déjà fait du Vénézuela la première puissance mondiale, en matière d’économie, de libertés, de science, de technologie, de culture. Si Chavez avait été meilleur que les autres, c’est ce qui serait arrivé, ce n’est pas arrivé, la pauvreté et la violence n’ont pas été éradiqués et le Vénézuela se trouve loin dérrière en matière d »éducation, de science, et de technologie. En fait un président Banal, ni meilleur ni pire que les autres. Un révolutionnaire raté qui n’a pas réussi à faire de son pays un havre de paix, de confort et de progrès, ce qui devrait être normalement le but d’une révolution.
« A sa place en 14 ans de pouvoir, avec les milliards du pétrole, j’aurai déjà fait du Vénézuela la première puissance mondiale, en matière d’économie, de libertés, de science, de technologie, de culture. »
Ha bon? donc vous pensez que le président determine les performances de l’economie, des Sciences… etc… 😉
Pour ce qui est du reste, on devrait toujours mesurer les qualités d’un président à ce qu’il laisse en heritage à son pays.
En l’occurence, Chavez aura investi massivement dans l’éducation et la santé, certes (et c’est ce qui fait sa popularité auprès des gauchistes de part le monde), mais il aura aussi laissé une criminalité galopante s’installer (proportionellement, le Venezuela est pire que le Mexique aujourd’hui), aura durablement ruiné l’économie du pays dans le seul but de faire un contrepoid futile à l’hégémonie américaine dans la région.
Le future du Venezuela est plutot sombre, à mon avis. Mais il en est souvent ainsi après les glorieuses révolutions. Voir les turpitudes de l’Argentine depuis Peron pour exemple.
nidhalg freeland : « Quand on regarde le gouvernement Hollande, ou le gouvernement Obama, ou le gouvernement Poutine, avec les moyens dont ils disposent ils auraient pu faire de leur pays des paradis sur terre »
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Redescendez sur terre, et apprenez à compter, mon pov ami : les « moyens » dont dispose Hollande, c’est 2000 milliards d’€ de dette !
Vous croyez encore sérieusement que c’est les gouvernements, quels qu’ils soient, qui créent de la richesse ??? Si vous y croyez, pas étonnant qu’on peut vous faire croire à n’importe quoi.
L’agonie de ce criminel lui a laissé le temps de se repentir de ses crimes contre l’humanité. C’est du moins ce que nous devons espérer, dans un esprit de charité, pour la paix de son âme.
encore faut-il qu’il en ait une , d’ame.
ou alors s’il avait un ane, paix a son ane !
j’espère qu’on ne vas pas l’enterrer avec lui, comme au temps des scytes,pauvre bète.
300 milliards de barils: c’est dix fois les réserves du Qatar.
Quand on connait aujourd’hui la richesse des qataris, on a une idée du niveau de vie qu’auraient pu avoir les vénézueliens sans Chavez.
oui, enfin, les quatari sont 400 000 (sur 2 millions d’habitant au qatar), les vénézuéliens 30 millions. Et les réserves, c’est bien mais ça ne sert à rien, ne rapporte rien, tant que ça n’est pas extrait
Sans compter que l’économie du Qatar repose en très grande partie sur la main d’œuvre étrangère sans droits voire semi-esclave…
Par ailleurs, qualifier le Qatar de paradis sur terre en opposition présumée avec le Venezuela, c’est aussi faire abstraction du fait que le Qatar est quand même trèèèès dictatorial, notamment sur le plan de la liberté individuelle, même si c’est moins pire qu’en Arabie saoudite. Sur le plan politique, le Venezuela de Chavez est nettement plus ouvert que le Qatar.
Moussa: « Sans compter que l’économie du Qatar repose en très grande partie sur la main d’œuvre étrangère sans droits voire semi-esclave… »
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Oui, ils sont tellement « semi-esclaves sans droits » qu’ils accourent en masse au Qatar pour se faire exploiter. Quelqu’un raconte des blagues, je me demande qui c’est.
Moussa : « Par ailleurs, qualifier le Qatar de paradis sur terre en opposition présumée avec le Venezuela »
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Argument de l’homme de paille => poubelle.
miniTAX, toujours la politesse incarnée…
La référence au « paradis sur terre » était une citation de l’intervention de nidhalg freeland plus haut, disant la même chose que Bob Shar. J’ai compilé mes deux commentaires, même si je reconnais que ça prête à confusion.
Quant au Qatar, commencez par lire les rapports d’Human Right Watch avant de trouver que la situation des migrants est si envieuse… ça tombe bien, il y en a justement un qui est sorti sur la question il y a quelques mois: http://www.hrw.org/reports/2012/06/12/building-better-world-cup-0
Ci-dessous le tweet d’une certaine Christiane Taubira, ministre de la justice de ce qui fut un grand pays libre.
« Amitié et respect au peuple du Vénézuela qui dit son coeur brisé et ses craintes du retour hardi des injustices et exclusions. #Chavez »
Un tel aveuglement idéologique pour celle qui dirige le ministère le plus important de l’état, cela fait peur!
Chavez a une énorme côté de popularité chez les électeurs français de gauche. Taubira soigne simplement sa propre côte de popularité avec une telle déclaration.
Ca ne l’excuse pas pour autant.
autrement dit :
haine et mépris au peuple du Vénézuela qui dit son coeur soulagé et ses espoirs de fin des hardies injustices et exclusions. #Chavez
C’est tout elle
Le malheur des Vénézuéliens c’est, comme pour les Algériens, d’habiter un pays extrêmement riche, qui permet à un régime socialiste de perdurer, malgré la gabegie et le népotisme.
la gabegie et le népotisme ne dérange pas le socialisme, il semble même que ce sont des conditions de fonctionnement du socialisme : supprimez la gabegie, vous supprimez aussi le socialisme
Mélanchon était au bord des larmes lors de son hommage à Chavez.. Non, décidément le ridicule ne tue pas.
Il ne faudrait jamais se réjouir de la mort de quelqu’un. Pourtant, on peut s’avancer sans risque en pensant que Chavez fut sans doute l’un des pire dirigeant contemporain. Même si la comparaison avec le Qatar n’est pas pertinente, Chavez aurait pu maîtriser l’inflation (qui impacte plus les pauvres que les riches), créer un fonds souverain pour limiter le surplus d’investissement, et davantage développer les infrastructures. Le Vénézuela avait en plus un voisin (la Colombie) dont beaucoup d’habitants auraient pu migrer pour soutenir la demande de main d’oeuvre. Quel gâchis.
Pire pour quelqu’un qui se se dit Bolivarien, Chavez a trahi les rêves d’unité de cette zone. Quand on voit la croissance du Panama et de la Colombie contre la situation en Equateur et au Vénézuela, il y a de quoi être amer quand on pense que cette Grande Colombie aurait pu former un marché de 90 millions d’hab relativment homogène avec d’immense ressources naturelles et avantage logistique. Bref, une puissance régionale bien plus impressionnante que ce groupe de pays actuels.
Quelle vision caricaturale et mensongère de la situation.
Vous ne faites pas mieux que les médias mainstream, nivellement par le haut ? Permettez moi d’en douter.
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/mediamensonges-a-la-mort-d-hugo-131875
agoravox LOL !
John: « nivellement par le haut ? Permettez moi d’en douter. »
Dans les commentaire on retrouve des avatars Staline, des drapeaux rouge, il y a une majorité de barjots sur agoravox ! Des qui tachent, qui encensent des génocidaires et qui leurs prêtent toutes les vertus.
Chavez est en bonne compagnie avec des références comme ça et on sent bien ou est la désinformation effectivement.
Avec tous les types qui se retournent dans leurs fosses commune ils vont pouvoir planté du blé, c’est labouré !
Dans votre message je ne vois aucune argumentation par rapport à l’article que j’ai cité, je suis tombé sur ce site un peu par hasard mais je crois que suis mieux avec les barjots car au moins plusieurs tendances peuvent se confronter et débattre loin de la pensée unique qui semble ici de mise.
Et sans parler d’Agoravox, je connais du monde qui a vécu au Venezuela il y a 20 ans et tous ont trouvé que la situation s’est nettement améliorée depuis.
J’ai plus tendance à les croire.
Cordialement
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John: « car au moins plusieurs tendances peuvent se confronter et débattre loin de la pensée unique qui semble ici de mise. »
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LOL !
J’ai été communistes et socialiste bien avant toi probablement, je me souviens très bien de comment ça fonctionne niveau « débat » et je vois très bien comment ça marche sur agoravox. Zéro culture économique et une idéologie complètement déconnectée des réalités !
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John: « mais je crois que suis mieux avec les barjots »
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Chacun son trip camarade, toi tu aime les potes qui portent des drapeaux de staline un des pire meurtrier de l’histoire humaine et le vénezuéla, son conducator barje et sa situation économique qui plonge les gens dans la misère pendant que d’autres pays s’en sortent bien mieux, moi c’est plutôt les démocraties participative comme la suède ou celle en devenir comme le chili qui offrent un degré de liberté économique et citoyen avec un niveau de vie incomparable ou qui remonte après des années de situation dramatique.
Toi et tes potes vous expliquez tous les problèmes par des forces du « mal capitaliste » qu’il faut abattre (et c’est pour ça que tous vos collectivisme finissent en charnier ou derrière des barreaux) moi j’ai acquis sur le tard cette culture économique et sociale qui permet de comprendre pourquoi ça échoue systématiquement et pourquoi d’autres solutions marchent ailleurs.
On n’a jamais rien trouvé de mieux que la liberté et les droits fondamentaux des gens, c’est même dans la déclaration des droits de l’homme mais bon, si tu préfère les drapeaux rouge sang…
Bonne chance !
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John: « Dans votre message je ne vois aucune argumentation par rapport à l’article »
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Quel arguments ?
Humain watch ment (support du grand capital), reporter sans frontière ment (vendu aux grand capital), tous ceux qui rapportent des indicateurs économique et politiques désastreux mentent (mercenaires du grand capital) et tu veux que « j’argumente » là dessus ?
LOL !!!
Chavez a insulter satan en direct Bush Chavez a donner l’argent de pétrole aux pauvres de son pays Chavez a une dignité pour la Palestine Chavez est un homme avec un grand H et un être humain par contre les émirs les généraux les présidents arabes les ministres Chakib khalil ces arabes ont voler l’argent de pétrole de leurs peuple et des pauvres de monde entier aucune dignité sur la Palestine normal ne sont pas des êtres humains ces criminels ne sont pas mort pour assister a la fin du monde
Vous avancez de 3 mouflons et vous tombez sur la case Rolland Garros
Je scotche la coccinelle et le lama pédale jusqu’à la case semoule.
Dans l’article, Chavez fanfaronne sous une reproduction hideuse d’une huile nommée « Der Holzfäller » (Le Bûcheron) de Ferdinand Hodler, peintre suisse, l’original visible au musée d’Orsay mesurant 1m sur 1,3m. En matière d’art également, Chavez était un esprit faible.