Retraites : le taureau par les cornes

Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault fait feu de tout bois pour concocter aux Français blasés une resucée de réforme des retraites.

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Retraites : le taureau par les cornes

Publié le 25 février 2013
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Le gouvernement de Jean-Marc Ayrault fait feu de tout bois pour concocter aux Français blasés une resucée de réforme des retraites.

Par Philippe Robert.

Rappelé sans ménagement à ses devoirs d’État (sic), le gouvernement hétéroclite dirigé (resic) par Jean-Marc Ayrault fait feu de tout bois pour concocter aux Français blasés une resucée de réforme des retraites qui, promis, juré, craché, sera plus « durable » qu’aucune autre réforme jamais entreprise avant lui… En d’autres termes il s’agit de remettre prétendument sur le métier, bien à l’abri sous le parapluie largement déployé d’une commission ad hoc réunie « pour l’avenir des retraites », une énième réforme plus que jamais paramétrique puisqu’il ne saurait être question, horresco referens, de franchir le Rubicon de la capitalisation.

D’où nous vient donc cette tare dont le plus sûr résultat, longuement mijoté au fil des ans et plus sûrement encore depuis la Libération (!), nous saute aujourd’hui à la figure avec une rare violence tant s’impose désormais, à tous les niveaux de la société française, l’évidence d’un monde de plus en plus ouvert aux libertés ?

À cet effet, on ne peut manquer de citer, en matière de pérennisation réussie des retraites, l’expérience menée au Chili dont 95% de la population a finalement choisi de passer de la répartition à la capitalisation ; un tournant salvateur pris en 1981 sous la houlette éclairée d’un jeune ministre du Travail : José Pinera :

Le parcours de José Pinera et de son équipe tient de l’épopée, de même que leurs exploits relèvent de la gageure. En deux ans, et avant la révolution menée par Margaret Thatcher et Ronald Reagan, un petit groupe d’individus résolument réformateurs sont parvenus à révolutionner le régime de retraite, avec l’approbation au final de la population active chilienne ; mais aussi à réformer le marché du travail et à promouvoir la nouvelle Constitution du pays qui a achevé la transition pacifique à la démocratie libérale du Chili.

— Introduction « Bleu, blanc, rouge » de Jacob Arfwedson au livre de José Pinera.

Un parcours exceptionnel en effet que nous, Français, serions donc incapables de reproduire, ne serait-ce qu’au seul niveau des retraites ? Puisque pour le reste nous sommes dotés d’une Constitution durable et vivons sous le régime de l’État de droit… Tout en ayant de forts progrès à faire en matière de démocratie libérale !

Aussi, quelle est donc cette potion magique administrée par José Piñera au peuple chilien et dont une trentaine de pays dans le monde a déjà délicieusement fait son miel ? En voici un bref résumé tiré de son ouvrage Le taureau par les cornes, Comment résoudre la crise des retraites (Éditions Charles Coquelin, 2008) :

Notre décision de fonder le nouveau système de retraite sur la liberté individuelle signifia un bouleversement de la politique sociale au Chili. La devise du nouveau système serait le libre choix et non la contrainte (…) Le régime de capitalisation est le seul système où les bénéfices sont liés aux sacrifices que le travailleur fait au cours de sa carrière (…) Ce système est le seul à même de proposer aux individus la responsabilité et l’incitation sans lesquelles il n’y a ni société civile, ni un système économique viables (…) La charge qui pèse sur le travail est supprimée, puisque les coûts de prestation de financement des autres prestations sociales incombent à l’État (*) ; c’est ainsi que l’on a fixé la contribution minimale à 10 pour cent des revenus salariaux ; ces contributions sont déductibles fiscalement jusqu’à un certain niveau.

(*) Souligné par moi à l’intention de nos princes.

Allons, ne rêvons pas. Quelles vont être réellement, aujourd’hui comme hier, les solutions encore et toujours paramétriques auxquelles, sans coup férir, va se rallier le gouvernement actuel dont il ne faut pas plus attendre de miracles que de la part des gouvernements crypto-socialistes précédents ? José Piñera nous les décline :

En apparence, il y en a plusieurs, mais aucune ne fait vraiment recette. La première consiste à augmenter l’âge de la retraite (…) Deuxième solution : augmenter les cotisations sociales (…) La troisième solution relève de l’hypocrisie pure (…) Elle consiste à dévaloriser les retraites à verser par l’inflation (…) Le péché originel du système par répartition consiste en la destruction du rapport fondamental de toute institution humaine entre contributions et prestations, droits et devoirs, cotisations et versements.

En accord avec l’abracadabrantesque docteur Knock, « Je me dis parfois qu’il me faudrait d’autres soucis pour chasser celui-là. Docteur, la nature humaine est une pauvre chose. Il est écrit que nous ne pouvons déloger un tourment qu’à condition d’en installer un autre à la place ». Ben oui, Docteur, sinon à quoi servirait-il de faire de la politique ?


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  • Malheureusement nous n’avons pas de Pinochet pour virer les socialo-communistes et instaurer le libéralisme en France.

  • Ah la joie de voir sa retraite réduite à néant par des fonds spéculatifs…il me tarde, il me tarde!!!!!

    • Un exemple, un seul, « de retraite réduite à néant par des fonds spéculatifs » ? Cet argument répété ad nauseam par les collectivistes est un autre de leurs colossaux mensonges.

      En vérité, les retraites par répartition contraintes garantissent la misère non seulement pour leurs vieux bénéficiaires mais également pour leurs jeunes contributeurs. Sauf à bénéficier d’un régime très spécial…

      • Personnellement, en tant qu’ancien cadre du secteur privé, je perçois une retraite globale de 3500 euros par mois donc je ne vois pas l’intèrêt de vehiculer des propos miserabilistes sur la retraite par repartition , ni de faire croire aux générations futures qu’elles n’ont aucun espoir d’en beneficier.

        • Il faut regarder plus loin que le bout de sa retraite et constater les déséquilibres financiers de notre régime par répartition. Il s’agit d’un véritable système de Ponzi qui a envoyé, fort justement, M. Madoff en prison.

        • On en reparle en 2020-2030… La répartition, c’est bien quand on fait partie d’une génération qui a beaucoup de d’actifs et peu de retraités, l’inverse c’est ce que l’on a aujourd’hui, et c’est une catastrophe.
          L’argument Pinochet est nul est non avenu en 2013, soit des dizaines d’années après sa fin de règne… et les Chiliens sont assurés d’avoir une retraite déjà financée.

        • harrisburg, en dehors de ta retraite, quels sont tes revenus ? S’ils se résument à la pension, alors tu es déjà pauvre, mais tu ne le sais pas encore. Profite donc de ta retraite tant que c’est possible ! Après la faillite inéluctable du système, il ne faudra pas venir te plaindre puisque tu a été prévenu. Si ce n’est pas le cas, tu ferais bien de te remettre au travail sans tarder.

          • @cavaignac
            ça veut dire quoi ces menaces pitoyables digne d’un Seguela « si t’as pas pu t’acheter une Rolex tu es un raté ».
            J’estime que compte tenu du revenu moyen français 2013 de l’INSEE, une retraite de 3500 euros /mois , ne peut justifier de se plaindre du mauvais fonctionnement du système existant..

          • Quelle menace ? Certes, 3500 euros par mois peuvent sembler un montant confortable… jusqu’à ce qu’ils ne soient plus versés. Le système de retraites par répartition forcées va faire faillite, comme tous les système communistes avant lui. Il ne s’agit pas d’une menace mais d’une certitude. Sinon, ça ne t’ennuie pas de dépendre du travail et des efforts d’autrui pour tes ressources personnelles ?

      • Je cite : « Cavaignac
        replied:2 days ago
        Un exemple, un seul, « de retraite réduite à néant par des fonds spéculatifs » ? Cet argument répété ad nauseam par les collectivistes est un autre de leurs colossaux mensonges »

        Je suis un novice en économie ainsi pouvez vous développer ce passage ? J’entend de tout les cotés (journaux compris, c’est la que trouve ça bizarre) que touuuuuut les retraités américains se sont retrouvés dans la rues esseulés sans assistance … (Bon j’exagère peut être un peu, quoique !).

        La crise dites des « Subprimes » n’est pas un exemple ? (Pas tapé)

        Cordialement.

        • « les retraités américains se sont retrouvés dans la rues esseulés sans assistance » : cette légende est du même bois dont on fait les plus harmonieux pipeaux 😉

          Autre légende du même ordre : les trains anglais qui déraillent parce qu’on les a privatisés. Tiens, je reviens d’Angleterre et c’est troporible de voir les carcasses calcinées de wagons le long des voies de chemin de fer, avec les masses de cadavres encore dedans…

    • C’est certainement préférable que de voir la retraite de la population entière réduite à néant suite au défaut de l’état.

    • Il vaut mieux se ruiner par sa propre faute que par la faute des autres ! C’est le principe de la liberté que d’aucuns refusent.

  • Cavaignac, t’es un grand con! qui a demandé l’aide de l’école de Chicago pour relever une économie rendue exsangue par l’action conjuguée des communistes et d’Allende? les cocos étant sur le point de prendre le pouvoir. L’armée a fait son bouleau. La croissance est alors montée jusqu’à 8% annuel et je ne pense pas que les chiliens s’en plaignent aujourd’hui.
    Au fond, tu es peut être coco?

    • Non, mais l’argument ressortira ad-nauseam pour une raison simple: les chiffres (le Chili va très bien économiquement, et les Chiliens sont parmi les plus riches des Sud-Américains) donnent raisons à la politique économique insufflée par les économistes dits de « Chicago », donc on attaque le régime ignoble de Pinochet en essayant de l’associer aux économistes libéraux qui ont tenté d’apporter de l’aide au pays à l’époque.
      Et peu importe les résultats sur les retraites chiliennes…

    • Riton reprend mot pour mot la prose minable de N Klein et d’autres socialistes avec l’idée d’associer libéralisme et dictature. CQFD.

      Les fameux chicago boys ont été formés 15 ans avant l’arrivée d’Allende puis de Pinochet au pouvoir (accord de 56) : quel rapport avec Pinochet ? « Les cocos étant sur le point de prendre le pouvoir, l’armée a fait son boulot » : non, les socialistes avaient déjà le pouvoir au moment du coup de Pinochet. Friedman ne s’est pas privé de critiquer la politique économique menée sous Pinochet, entre autres dans ses aspects monétaires, et n’a jamais aidé de près ou de loin le régime dictatorial chilien. On lui reproche simplement d’avoir donné une conférence à l’université pontificale en 75. A partir de là, les socialistes inventent une histoire dont le but est de créer une association d’idées entre libéralisme et dictature.

      Quant à la croissance de 8% des premières années de Pinochet, c’est un simple effet de rebond après la fin des destructions économiques provoquées par Allende, rebond qui aurait eu lieu naturellement, Pinochet ou pas. Eh oui, quand on cesse de spolier les producteurs jusqu’à les assassiner, la croissance revient naturellement. Etonnant, non ? Enfin, si on observe objectivement la courbe de croissance du Chili, on note que le véritable bond économique du Chili, d’un pays en voie de développement vers un pays moderne et développé, a lieu après le départ de Pinochet, sous régime démocratique. Encore une fois étonnant, n’est-ce pas…

      La thèse des socialistes consiste à affirmer que les réformes libérales, par exemple l’abandon des retraites par répartition, doivent être menées sous condition de dictature. C’est évidemment mensonger, non seulement parce qu’aucune de ces réformes n’a été remise en cause une fois la démocratie revenue mais surtout parce que ces réformes sont incompatibles avec la survie d’un régime dictatorial quel qu’il soit. Pinochet est un criminel, tout autant qu’Allende. Il se trouve que Pinochet a eu l’intelligence de renforcer son administration avec de vrais économistes puis de céder volontairement le pouvoir en organisant le référendum de 88 conformément à la constitution de 80, toujours en vigueur aujourd’hui. Tant mieux pour les Chiliens ! On aurait aimé observer de semblables transitions pacifiques dans les dictatures marxistes : les populations de l’est de l’Europe auraient moins souffert.

      Contrairement à ce que veulent nous faire croire les collectivistes, le débat politique ne se résume pas à devoir choisir entre une dictature socialiste et une dictature militaire. Il existe la troisième voie, la seule réellement humaniste et morale : la solution libérale. Ni Allende, ni Pinochet ! Les Chiliens ont choisi cette voie pour leur plus grand bénéfice.

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