Chypre, sauvetage de l’État et de l’euro, mise à mort des épargnants

Aujourd’hui, cambriolage sur les comptes en baques de tous les gens de Chypre, sur ordre de l’UE et du FMI. A quand chez nous ?

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Chypre, sauvetage de l’État et de l’euro, mise à mort des épargnants

Publié le 16 mars 2013
- A +

Aujourd’hui, cambriolage de tous les comptes en banques à Chypre, sur ordre de l’UE et du FMI. A quand chez nous ?

Par Patrick Smets, depuis Bruxelles, Belgique.

Avec le « sauvetage » de Chypre, la crise de la dette en zone euro vient de rentrer dans une nouvelle phase. Pour la première fois, les ministres de la Zone Euro se sont accordés pour confisquer directement l’épargne de la population.

Pour obtenir l’aide européenne, le gouvernement chypriote doit lever une taxe « exceptionnelle » de 6 à 10 % sur l’ensemble des avoirs bancaires ! Concrètement, les comptes en banque ont été bloqués pour l’ensemble de la population de façon à éviter des retraits massifs. Ce week-end, une loi sera votée en extrême urgence pour lever la taxe. Aucune forme de débat démocratique n’aura entouré cette mesure abjecte qui relève tout simplement du vol à main armée.

Le Parti Libertarien s’insurge contre cette obscénité fiscale !

La Belgique étant membre de la zone euro, le Premier Ministre Elio Di Rupo et le Ministre des Finances Koen Geens assument la responsabilité des décisions prises à l’Eurogroupe.

Le Parti Libertarien exige des explications publiques quant à la décision prise ce week-end.

Le Parti Libertarien exige également l’assurance par tous les partis politiques que de telles mesures ne seront jamais prises en Belgique.

Enfin, le Parti Libertarien souhaite que s’ouvre dès à présent un grand débat national sur l’annulation de la dette publique avant que celle-ci ne serve de prétexte à la mise sous tutelle de nos institutions démocratiques et à la mise à mort des épargnants.

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  • Halala, quels salauds ces ultra-turbo-néo-libéraux qui dirigent l’UE…

  • Comme souvent, l’indignation vient d’un manque d’information.

    Le citoyen chypriote de base n’est quasi pas taxé, et ne le sera que de 6 % sur son épargne, autrement dit touchera peu de monde.

    Mais Chypre, c’est aussi une énorme lessiveuse à argent sale, et en bloquant les comptes pour en prélever 10 %, cela permettra aux banques (largement grecques)de sortir de leur endettement, pendant que d’habiles petites mains contrôlent ces gros comptes même pas douteux !

    Bref, Chypre restera un paradis pour ses habitants (je troquerais bien ma fiscalité contre 6 % de mon épargne) 🙂

  • OK c’est un coup de gueule bien clair, mais j’aimerais savoir… Quel est la solution que le Parti Libertarien apporterait a ce probleme de dette?
    Restructurer? Faire comme pour la Grece et racheter la dette a 25% de sa valeur? Cela aussi mettra a mort les epargnants – directement ou indirectement
    Laisser aller en faillite? Cela aussi mettra a mort les epargnants – directement ou indirectement
    Alors j’ai un peu l’impression que ce qui vous derange le plus c’est que cette solution [et est-ce vraiment une solution d’ailleurs] porte le mot TAXE.
    Donc je me repète: C’est quoi votre solution Monsieur Smets?

  • http://www.zerohedge.com/news/2013-03-16/europe-does-it-again-cyprus-depositor-haircut-bailout-turns-saver-panic-bank-runs-br

    « More importantly, as of this morning Europe has finally grasped that there is a 6.75% to 9.9% premium to holding physical cash in your mattress rather than having it stored with your local friendly insolvent bank »

  • Parce qu’annuler la dette publique n’aurait pas d’impact sur les epargnants ? Ce qu’ils font a Chypre est un hold-up. Mais ce que le Parti Libertarien propose n’est pas different. La seule solution est de baisser la depense publique, rembourser la dette et puis garder une discipline budgetaire stricte en limitant le role de l’Etat. D’autres pays l’ont fait, pq pas la Belgique ?

    • c’est quoi l’impact sur les épargnants ?

      • L’argent qui est placé sur des comptes d’épargne et surtout sur de l’assurance vie est investi sur les marchés. L’immense majorité des contrats rapportent assez peu et ne sont pas risqués (au sens où le rendement est supérieur à 0%, pas de perte), pour l’assurance vie, c’est ce qu’on appelle les contrats en euros.
        Au niveau réglementaire, banques et assurances doivent respecter des normes de risque qui leur impose des placements relativement peu risqués pour faire en sorte de vous payer des intérêts sans mettre en danger votre épargne. Les moins risqués au regard des normes sont les obligations d’état européennes. Une part très très importante de votre épargne est donc investie en obligations françaises, allemandes… Admettons que la France annule sa dette, comme votre argent a été investie dedans (en grande proportion du fait de la réglementation), votre banquier ou assureur ne sera plus en mesure non seulement de vous servir des intérêts mais aussi et surtout d’avoir assez d’actifs financiers à mettre en face de votre épargne. En gros, les gens vont vouloir retirer leur argent car il n’y aura simplement pas assez d’argent pour rembourser tout le monde. La suite est simple, faillite des banques, faillite des compagnies d’assurance, vous ne récupérez pas votre épargne ou du moins, vous n’en récupérez qu’une partie.
        Annuler la dette aura donc exactement le même effet que la mesure chypriote, le chaos et les émeutes en plus.

        Je ne veux pas critiquer monsieur Smets mais comprendre les bases de la finance ne serait pas un luxe.

    • Cependant, quelle est la part de dette que possède la BCE ?
      Si ma poche droite est endettée envers ma poche gauche, est-ce que l’annulation de cette dette sera si terrible et violera les droits de qui que ce soit ?

  • Chypre est un gang géant dont l’intégration à l’Union reste pour moi un mystère.
    Il n’est pas dommage que les contributions de ses « résidents » soulagent un peu les nôtres.
    Faudrait pas être toujours les pigeons.

  • « Aucune forme de débat démocratique » : quand bien même il y aurait débat, la démocratie telle qu’elle est pratiquée dans les social-démocraties, consistant à faire voter des individus irresponsables des décisions qu’ils prennent, que ce soit une bonne partie du corps électoral ou ses représentants, ne permet pas d’apporter une réponse satisfaisante, juste et morale, à ces questions.

    Le débat sur la dette publique est nul dès lors que la dette existe. Le seul débat valable doit avoir lieu avant de s’endetter, et concerner uniquement ceux qui en seront responsables, c’est-à-dire ceux qui devront rembourser. Après, il n’y a plus rien à débattre et il faut payer de toutes les manières.

  • Quand vous aurez compris que c’est une expérience à petite échelle de ce qu’ils prépare à grande échelle, vous vous énerverez moins. Ils testent aux marge de l’empire la réaction de la population pour faire les réglage fins des procédures à appliquer.

    Quand à ceux-qui pensent retirer des billets pour y échapper…
    Il leur suffit de décrêter qu’un billet ancien de 100 € en vaut 90 et doit être échangé dans les six mois avant de perdre toute valeur.

    A bon entendeur…

    • Qui vous empêche de convertir vos euros en dollars ?

      • Lorsque nos gouvernements seront en mode « chasseur » la couleurs, le forme ou l’odeur des billets n’auront aucune importance, il feront main basse sur tous ce qui traîne même et surtout le virtuel (on le voix bien avec Chypre, l’informatique permet maintenant à nos dirigeant de voler massivement la population en clique de souris). La seule solution est d’acheter de l’or ou de l’argent au black et de l’enterrer dans sont jardin. Il faut disparaître du radar étatique

  • L’euro n’est sauvable qu’en créant la république fédérale européenne : une monnaie, un Etat. Ou alors il faut l’abandonner et revenir aux monnaies nationales et ne plus avoir de projet fédéraliste européen. Les 2 me vont, même si j’aimerai tenter la 1ère option, les Etats-Unis d’Europe me tentent avec une bonne constitution qui définit clairement les subsidiarités et la protection des Droits Naturels et des grands principes libéraux. I faudra un jour se décider ! Veut-on les Etats-Unis d’Europe ou pas ? Ceux qui n’en veulent pas doivent partir (notamment ceux qui n’ont pas l’euro), ceux qui le veulent doivent commencer a réellement construire cette fédération. J’ajoute que les options n’empêchent pas d’autoriser les monnaies libres, non-étatiques, adossés à l’or ou autres.

    Pour le reste : les créanciers doivent prendre leurs pertes, qu’on arrête avec « la stabilité financière », il faut une purge et ce n’est pas aux épargnants et contribuables de payer pour les créanciers. On est pas dans un système libéral si quand on gagne on garde le butin et si on perd on est remboursé par les contribuables.

  • Le peuple doit assumer d’élire des ânes depuis tant d’année. Pour faire le parallèle en France – qui sera sans doute un jour concernée – les Français élisent des gouvernements qui dépensent l’argent de nos petits-enfants pour satisfaire nos fantasmes de modèle social.

  • Vivement le billet de h16 🙂

  • c’est tres grave, parce que c’est un precedent. Et maintenant tous les epargnants d’europe savent qu’il faut se mefier des banques pour leurs depots. Que vont-ils faire : retirer leur argent des banques et le garder en or ou en cash. Les banques ne vont pas s’en porter mieux et l’effondrement complet se rapproche à grands pas.

  • C’est dans la continuité de l’action des gouvernments Européens ces dernieres années. Ca ne m’étonnerait pas que le ‘remede’ soit employé en France ou en Belgique.

    J’espere que ca va faire prendre conscience a quelque uns que l’Etat ne travaille pas pour le bien des populations, mais uniquement pour sa propre préservation et la consolidation de son pouvoir.

    • Exact !
      S’il fait mine de se dégonfler à Paris (remplacement d’un fonctionnaire sur 2), il enfle en territoires pour compenser. De même pour la décentralisation qui n’a fait que rapprocher la bureaucratie de l’administré mais n’a aucunement améliorer la pertinence de son administration. A voir d’ailleurs l’architecture ceaușesquienne des « hôtels de région » on comprend tout !

      • Oui et voir également comment nos « élus » appréhendent la prochaine étape de la décentralisation : une couche administrative supplémentaire !

        Ces gens ne s’arrêteront que qd le pays sera un champ de ruine peuplé d’affamés !

  • reprise :

    et alors?
    c’est une dévaluation – partielle –
    ça se passe couramment avec des systèmes monétaires à réserves fractionnaires et banque centrale
    on en profite sans rien dire ou comprendre quand ça marche et puis de temps en temps on le prend sur la figure
    rêver que l’on peut déposer de l’argent sans risque imédiatement disponible rémunéré
    Byzance!
    sur le long terme ça ne peut pas exister
    bienvenue dans la réalité!

    bravo l’indigné!
    exiger!

    dans un système comme cela c’est ou le sauvetage des banques ou leur faillite et leur faillite c’est une perte bien plus importante pour les épargnants qui ont « droit » à rémunération et protection
    qu’ils croient et qu’ils exigent!
    sortez la tête du sable!

  • La solution ?

    Euh… celle proposée par Paul Jorion dans son billet du 24/07/2012  » Le seul moyen qui reste encore de sauver l’Euro ».

    Extrait : « (…) la nuit de dimanche prochain (avant l’ouverture de Tokyo), toute la dette des 17 nations de la zone euro est rebaptisée Eurodette (OATs, Bunds, etc.) et la minute suivante, la zone euro fait défaut dans son ensemble.

    Lundi matin l’Eurodette est restructurée (d’un seul bloc) et la parité euro / autres devises ira se placer où elle le peut.

    Les 17 pays de la zone euro se retrouvent non seulement avec la monnaie commune (qu’ils avaient déjà) mais avec une dette commune ayant subi la décote correspondant à la restructuration. La zone euro aura opéré sa métamorphose : elle peut désormais fonctionner comme une zone monétaire ordinaire. Elle est sauvée. »

    • Ce genre de « solution » apparaît toujours chez les plus imprévoyants et endettés et y rencontre un succès fou. Le diable est dans les détails, oui la zone euro pourrait alors fonctionner comme une zone monétaire ordinaire, mais une zone dont seuls ceux qui se désolidariseraient et auraient un crédit restant suffisant seraient sauvés, le reste serait enfoncé pour quelques décennies.

      La solution est au contraire de laisser les banques faire faillite, parce que c’est le préalable désagréable et nécessaire à tout nouveau départ.

  • Au moins c’est clair….

    Il faut éviter d’avoir tout son argent dans une banque de la zone Euro. Autrement dit de le placer dans des banques bien gérées, n’ayant aucune agence en zone Euro. Demain ce sera le tour dans d’autres pays de la zone euro.

    Ce qui me révolte le plus, c’est le 2 poids 2 mesures. 40 milliards pour les banques espagnoles sans prélèvements chez les épargnants, id pour les banques Irlandaises dont le gouvernement a négocié en catimini une restructuration de dettes avec la BCE…

    Cette zone euro est pourrie A quand la France, puis la Belgique?

    L’euro devait protéger les épargnants, protéger les citoyens contre les crises… Echec sur toute la ligne La boîte de Pandorre est ouverte..

  • N’oubliez pas cette chose:

    300 milliards d’économies sur les livrets belge.
    Sur que si un plan doit être approuvé par l’UE, ça va faire saliver…

    De toute façon, une fois arrivé à cette extrémité dans nos pays européen, ce sera le signal ultime de la fin (si on aurait besoin d’un).

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