Chypre : comment Bruxelles « sauve » le pays en le privant de ses atouts

Comme avec l’Irlande et Chypre, Bruxelles tente plus de priver de leurs atouts fiscaux les pays « sauvés » que de les aider.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Chypre : braquage européen

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Chypre : comment Bruxelles « sauve » le pays en le privant de ses atouts

Publié le 6 avril 2013
- A +

Comme avec l’Irlande et Chypre, Bruxelles tente plus de priver de leurs atouts fiscaux les pays « sauvés » que de les aider.

Un article de l’Aleps.

Remarque préliminaire : nous publions cet article, datant de fin mars, pour son analyse même si de nouveaux événements ont suivi depuis. Pour les dernières infos sur Chypre, cliquer ici.

Le scénario s’était déjà produit avec l’Irlande. La troïka (FMI, BCE, Commission Européenne) avait subordonné son aide à l’exigence d’une baisse du taux de l’impôt sur les sociétés pratiqué par ce pays : avec 12,5 % seulement, les Irlandais avaient un taux attractif pour les investisseurs étrangers. Les Irlandais ont refusé de se plier à ce chantage, parce qu’ils savaient bien que leur seule chance d’éponger leur dette publique était dans la poursuite d’une croissance largement stimulée par l’implantation d’entreprises étrangères sur leur sol. Mais à Bruxelles on ne perd jamais une seule occasion de régler leur compte aux « paradis fiscaux ». et au fameux « dumping fiscal ».

C’est aussi le dumping fiscal que les sauveteurs de l’euro ont voulu éliminer en contrepartie de l’avance de 10 milliards d’euros demandée par les Chypriotes. Les Chypriotes ont en effet un taux d’impôt sur les sociétés de 10 % : de quoi encourager les épargnants de tous pays, et surtout les Russes, à apporter leur argent aux banques chypriotes (67 milliards dont 15 milliards russes). On parlait naguère de Chypre comme de la « Suisse de la Méditerranée ». La troïka a donc exigé en échange de l’avance non pas une baisse des taux (comme en Irlande) mais une taxe sur les dépôts bancaires, russes, étrangers ou locaux. Cette procédure est assez scandaleuse, car elle consiste à voler purement et simplement les déposants, même si parmi eux il y a des Russes qui blanchissent de l’argent. Le Parlement de Nicosie a refusé mardi de voter cette taxe (de 6,75 %) même avec un amendement tendant à dispenser de taxe les dépôts inférieurs à 20.000 euros. En dehors de l’aspect juridique de cette mesure, que serait devenue l’économie chypriote privée de son épargne ? Elle n’était pas très bien gérée jusqu’à présent (gouvernement communiste) mais les banques ont surtout souffert des impayés grecs, car les Chypriotes avaient fait une confiance assez aveugle à leurs cousins d’Athènes.

La troïka s’est prise au piège de ses subtilités. Rien d’étonnant à ce que le cours de l’euro plonge en quelques heures pour se retrouver en dessous du seuil de 1,30 dollars. Car les marchés en déduisent que pour « sauver l’euro » les gens de Bruxelles et la Banque Centrale Européenne sont prêts à tout – et même au pire.

Sur le web

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Ce ne sont pas les 10 % de prélèvements qui indisposent l’Europe, mais l’absence totale de fiscalité qui fait que l’île ne vit que de ses déposants, et encore.

    Notons que si Chypre s’est trouvée en faillite, ce n’est pas le fait de l’UE, elle l’a très bien fait toute seule.

    Et l’IE a demandé un plan de redressement (c’est tout de même le minimum), mais a laissé Chypre le concevoir toute seule.

    Arrêtons de raconter n’importe quoi !

    .

  • « avait subordonné son aide à l’exigence d’une baisse du taux de l’impôt sur les sociétés  »
    Une Baisse ou une Hausse ???

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La partition de Chypre en 1974 bouleverse les libertés politiques et juridiques. Quelles sont les conséquences de cette partition sur les titres de propriété, les échanges entre les deux parties, le statut juridique des populations.

Analyse de Jean-Baptiste Noé.

[embed]https://youtu.be/psX5696kslw[/embed]

... Poursuivre la lecture
0
Sauvegarder cet article

Par Chloé Lourenço. Un article de Trop Libre

[caption id="attachment_280851" align="aligncenter" width="590"] Cyprus flag By: Leonid Mamchenkov - CC BY 2.0[/caption]

Selon la légende, Chypre serait le lieu de naissance d’Aphrodite, déesse grecque de l’amour. Et pourtant, cette petite île méridionale d’à peine 9250 km² est un pays profondément divisé par un conflit qui dure depuis 42 ans et qui oppose les Chypriotes grecs au sud, et les Chypriotes turcs au nord. Une situation qui n’est pas sans rappeler celle de l’Allemagne au mo... Poursuivre la lecture

L'information est passée presque inaperçue. Comme l'explique Victoria Masson dans Le Figaro, à partir du 1er janvier 2016, les comptes clients dotés de plus de 100.000 euros de dépôts pourront être prélevés pour contribuer au sauvetage de leur banque, selon une directive européenne transposée en France cet été.

Discrètement mais sûrement, certaines mesures politiques récentes laissaient déjà entrevoir la mise en place à venir d'un contrôle des capitaux, que ce soit en matière de retrait des achats en liquide, du contrôle des re... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles