La vraie nature de la compétition

La compétition n’est pas toujours la jungle sauvage décriée par les ennemis si nombreux de la mondialisation, à condition de bien la définir.

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La vraie nature de la compétition

Publié le 8 avril 2013
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La compétition n’est pas toujours la jungle sauvage décriée par les ennemis si nombreux de la mondialisation, à condition de bien la définir.

Par Jean-Louis Caccomo.

La protection incite à la démission autant que la concurrence invite au dépassement de soi [1].

CompetitionMême s’il existe une guerre économique, qu’il nous faut assumer mais qui est un dévoiement de la concurrence, la compétition n’est pas toujours la jungle sauvage décriée par les ennemis si nombreux de la mondialisation, à condition de bien la définir. La compétition ne doit pas consister à écraser les autres, ça c’est la guerre (économique) et ça n’engendre que malheur, destruction de richesses et désolation. Quand vous écrasez quelqu’un, vous semez toujours les germes de la rancœur, de la frustration, de la jalousie et de la haine ce qui finira toujours par se retourner contre vous, et les autres seront irrémédiablement vos ennemis. Et il vous faudra consacrer une énergie considérable pour vous en protéger.

La compétition saine consiste à se « frotter aux autres » et on a tous à y gagner : on s’améliore dans le même temps que l’on fait évoluer les autres et ils vous en seront toujours reconnaissants.

Bien-sûr, si une équipe de 4ième division se frotte aux champions du monde, elle perdra systématiquement, ce qui est démotivant et contre-productif. Et si elle joue toujours contre la plus faible, elle gagnera toujours et n’en retirera aucune satisfaction, aucun mérite et aucun enseignement.

Il est donc essentiel de bien choisir son étalon de mesure, son benchmark. Et pour bien le choisir, il faut bien se connaître soi-même, ce qui implique de faire un travail sur soi d’évaluation profonde. Ainsi, en allant vers les autres (ce qui n’est pas toujours facile), on apprend en fait à découvrir qui l’on est vraiment et quelle est notre véritable valeur personnelle. En s’ouvrant aux autres, on apprend à mieux se connaître.

On a donc tout à apprendre à s’ouvrir aux autres et à l’extérieur, que l’on soit un individu, une université, une entreprise ou un pays. Dans tous les cas, les organisations humaines ne sont toujours composées que par les individus qui les font vivre ou mourir selon que ses membres s’épanouissent, s’accomplissent, se referment sur eux-mêmes ou se figent. Nous sommes avant tout un peu tous prisonniers des chaînes dans lesquelles nous nous sommes nous-mêmes enfermées.

C’est pourquoi le repli sur soi, le protectionnisme à tout crin, la fermeture systématique nous appauvrissent systématiquement et que l’économie, comme les hommes et les femmes, ne s’épanouissent et ne s’enrichissent que dans les échanges et l’ouverture au monde extérieur.

Car l’économie n’est faite que par les hommes et les femmes qui la composent, c’est-à-dire par définition des êtres humains faillibles et perfectibles.


Sur le web.

Note :

  1. Mathieu Laine, La France est foutue, Éditions JC Lattès, Paris 2007, page 94.
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  • « La compétition ne doit pas consister à écraser les autres, ça c’est la guerre (économique) » : cette loi de la jungle caractérise les relations entre Etats socialo-mercantilistes, mercantilistes à l’extérieur, socialistes à l’intérieur, pour qui la compétition est la guerre. Exemple : la guerre des monnaies (monopoles), à grands coups de mesures déflationnistes.

  • A la place de « compétition », « adversité » ne conviendrait-il pas mieux?, Car il recadre sur soi la recherche d’une réponse à ce qui vient de l’extérieur et, de plus, gomme l’aspect absolu du résultat de la compétition, laquelle établit un vainqueur et des perdants.
    Aimer l’adversité, c’est avant tout aimer cette recherche de dépassement, sans laquelle on ne peut rien réussir d’inhabituel, mais qui nous apprend aussi à ne pas outrepasser nos possibilités pour tomber, comme disaient si bien nos grecs, dans la démesure (hybris), l’outrecuidance. Bien sûr, autrui fait partie de l’adversité (c’est même son sens étymologique), mais c’est avant tout soi-même que l’on entend stimuler pour répondre aux sollicitations d’autrui.
    Mais ce sont-là des nuances subsidaires, et vous avez bien posé la question car, ce qui compte, pour reprendre la formule de Ricoeur, c’est de se considérer « soi-même comme un autre », probablement la clé pour éviter le repli sur soi tout en protégeant, sans concession excessive (parité), l’estime de l’autre.

  • L’accélération des profits sature les marchés de produits augmente l’offre de façon irraisonnable en investissant massivement dans des outils de production dont l’amortissement est remis en question.

    Donc cadrer le problème sur le surinvestissement et les risques de perte du capital. De plus cela provoque une plus grande difficulté de rentabilisation locale, donc les mesures protectionnistes sont nécessaires pour limiter la vitesse des changements structurels, car ceux-ci mobilisent plus de moyens et ceci se fait au dépens des travailleurs.

  • En plus la mondialisation dérange les anciens bricoleurs, car à la place des machines bourrées de défauts,

    Les machines japonaises, taiwanaises ou chinoises ne connaissent que des limitations, le fonctionnement est correct dans toutes les taches revendiqués.

    La surenchère à laquelle on prétend, n’est que de l’esbroufe soutenue par un système mafieux de monnaies inter-entreprises non taxable source de crédit et de perte sur stock très incorrecte.

  • « Car l’économie n’est faite que par les hommes et les femmes qui la composent, c’est-à-dire par définition des êtres humains faillibles et perfectibles. »

    Et moi qui croyais que nous étions tous des adultes responsables 🙂

    • « Et moi qui croyais que nous étions tous des adultes responsables »

      C’est justement la raison pour laquelle il faut encourager la concurrence, pour favoriser les comportements responsables au détriments des autres (ce qui est une nécessité dans une situation hautement concurrentielle), et ainsi créer un puissant moteur qui poussera l’ensemble de la société dans ce sens.

      Le vice et la vertu existe en chaque individu, a nous de trouver le moyen d’inciter a la première en la rendant payante, et de neutraliser la seconde en la rendant contre productive.

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