La crise actuelle ne vient pas des années 1980 mais de l’étatisme des années 50 avec l’instauration d’un État Providence partout présent.
Par Lucien Oulahbib.
Éric Zemmour dit qu’il n’est pas libéral et trouve pertinent l’analyse marxiste des origines du profit. En fait, observons en premier lieu qu’il caricature lui aussi — au même titre que les socialistes, les conservateurs, et les nationalistes, bref, les étatistes de droite et de gauche — le libéralisme. Il y voit comme eux l’absence de règles, ou leur déviation par la puissance, la relativisation des normes, coutumes, traditions, justice, frontières… sauf que le libéralisme, même rebaptisé « néo » ce n’est pas cela, et celui supposé de Bruxelles est bien plus techno-étatiste (et postmoderne dans les mÅ“urs) que libéral, n’en déplaise d’ailleurs à MM. Filoche et Mélenchon qui n’ont eu de cesse de profiter de la mort de Margaret Thatcher pour, par exemple, dénoncer la privatisation des chemins de fer anglais alors qu’en 1980 ces derniers n’avaient pas vu un investissement depuis trente ans ; d’où d’ailleurs l’énormité du rattrapage que l’entreprise privée en charge ne fit pas tout de suite, et en plus ne le dénonça pas, première erreur, la seconde erreur étant d’avoir rétrocédé à cette même entreprise l’instance de régulation qui aurait dû rester indépendante. En tout cas, si tous les courants du libéralisme conviennent de la nécessité de la propriété et du Droit afférent, celui-ci forme précisément la République (res publica : ce qui est – la chose – mise en commun). Les USA sont une République par exemple.
Certes, certains comme les libertariens se méfient d’une Autorité Publique qui protégerait le Droit, et considèrent qu’une instance privée pourrait aussi tenir le rôle, y compris celle du Parquet. Sauf qu’ils éludent, eux aussi, le négatif, humain trop humain, de toute structure, même privée, au sens où elle peut pousser son intérêt jusqu’à ce qu’un obstacle ne l’oblige pas à de la retenue… Même Locke qui pensait que les humains pouvaient se maîtriser sans avoir besoin d’une superstructure contraignante (qu’il faut en effet entretenir) convenait de la nécessité de ce bien commun qu’il voyait cependant contrôlé par le Parlement, l’Exécutif ne devant que traduire les dispositions prises. En France, le Président de la République incarne les deux parce que le pays est trop morcelé pour se contenter d’un Parlement.
En second lieu, rappelons que Max Weber, dans son Éthique protestante et esprit du capitalisme a montré qu’il n’est pas contradictoire d’introduire de la rationalité dans la production (ou le capitalisme lui-même selon lui) et, en même temps, d’être soucieux de son comportement, par exemple en sachant payer ses dettes comme il le montre en étudiant Benjamin Franklin, et ce sans attendre d’être mis au pas par une instance externe…
Enfin, si l’on restreint l’argument marxiste, adoubé donc par Zemmour, celui de « l’exploitation », à n’être qu’un cas particulier en réalité — celui d’entreprises insuffisamment rationnelles — et non pas l’explication fondamentale de l’entreprise capitaliste, alors l’étatisme, qui prétend suppléer à ce défaut de rationalité par le « social » (socialisme) ou la « Nation » (conservatisme et nationalisme) s’avère être cette institution qui selon le mot de Paul Valéry consiste à empêcher les gens de s’occuper de ce qui les regardent. Il y substitue en effet une sujétion qu’il nomme « service public », laissant croire que sans cette position d’intermédiaire, il n’y aurait ni instruction ni santé, alors que l’existence même de structures privées en la matière s’avère plus efficace et même moins chère comme certaines cliniques et certaines écoles privées, surtout si la part d’impôts allouée était en fait apportée par les protagonistes eux-mêmes selon leurs préférences. Il est question de faire tout l’inverse en voulant réinstaurer la carte scolaire, alors qu’il vaudrait mieux libérer les établissements en leur permettant de recruter et de s’organiser comme ils l’entendent, quitte à ce qu’une mutualisation puisse aider les établissements en difficulté à se remettre à niveau.
La crise actuelle ne vient pas des années 80 mais des années 50 avec l’instauration d’un État Providence qui a créé les ghettos du Bronx et d’Harlem, aujourd’hui à Marseille, dans le 93, et dans certaines villes moyennes. Une certaine jeunesse imite d’ailleurs ce qui se passait dans les années 80 aux USA au plus fort de la guerre des gangs, toute une dérive qui n’a rien à voir avec une « délinquance de besoin » comme le clame le directeur de MediaPart qui se veut omniscient (c’est un admirateur de Mucchielli qui énonce ces inepties) mais plutôt avec le calcul que l’on gagne bien plus à se laisser assister qu’à réagir. Mais les étatistes ne veulent pas perdre la main, ils s’en servent de bouc émissaire, à défaut de créer les conditions d’une réelle prospérité. Que des entreprises freinent exprès leur chiffre d’affaires ou n’embauchent pas par peur de crouler sous les charges, n’effleurent pas les étatistes qui préfèrent se chahuter sur des sujets sociétaux ou institutionnels alors que les alarmes hurlent à tue-tête, qu’il y a le feu, sauf que le pyromane n’est autre que le pompier…
excellent !
Je confirme: excellent !
Les libertariens n’éludent rien du tout, il me semble que vous n’avez soit pas compris ce que certains d’entre eux prônent, soit pas lu. Dans les deux cas c’est grave. Et encore je retiens mes mots tellement la gigantesque stupidité du paragraphe sur les libertariens me donne envie de gerber. Je n’argumenterai même pas en profondeur et me contenterai de vous demander ceci : qui a contraint SFR, Orange et Bouygues à « ne pas pousser leur intérêt jusqu’au bout » si ce n’est Free Mobile ? Avez-vous entendu parler de la libre concurrence ? Qu’est ce qui vous fait croire qu’il y aurait une seule instance privée de justice ?
Le libéralisme n’a jamais été l’anarchie. Mais c’est ce que nos adversaires font semblant de faire croire au « bon peuple ». C’est d’ailleurs pourquoi ils ne prononcent jamais le mot sans le faire précéder de « Ultra ». La liberté que nous revendiquons doit être limitée d’une part par celle des autres, mais aussi par celle de l’ensemble; d’où l’utilité d’une armée et non de mercenaires, de règles générales qui limitent notamment la cupidité bien humaine (cf. nos « chers » banksters).
quand un etat disparait, ce n’est pas l’anarchie ( de quoi parlent-on exactement par anarchie, c’est flou ) qui s’installe, mais l’histoire nous enseigne que c’est deux entités bien connues qui prennent sa place: les mafias et le clergé, ou les deux a la foi ( comme en somalie actuellement ). la mafia italienne est d’ailleur née au debut du 19ième siecle dans le sud de l’italie, lorsque l’offensive des armée de la première republique francaise, a fait se deliter les structures traditionnelles du royaume de naple – sicile. accessoirement, une forme d’etat a perimètre restreint peut se constituer a l’echelon provinciale ( seigneurs de la guerre en chine, au debut du 20ième siecle.
ce qui montre bien que le role d’un etat, n’est donc absolument pas de dorloter ses citoyens, comme actuellement, mais, si l’on schematise grossièrement, d’empècher les forts de bouffer les faibles ( mafia ) et de limiter les prerogatives du clergé, a la sphère privé. a moins evidement, que l’etat ne soit une theocratie, comme en iran ou en arabie saoudite.
La liberté de l’ensemble ? On peut savoir ce que vous entendez par là , Gerldam ? Are you a communist ?
L’obésité des Etats collectivistes a de graves conséquences sur la santé des Nations qui en souffrent. Plus l’obésité est importante, plus les complications sont sérieuses, voire mortelles.
A la tête de l’Etat, le risque de survenue d’accidents vasculaires cérébraux est multiplié (Hollande, Sarkozy, le Pen, Mélenchon, Bayrou…)
Le diabète gras peut provoquer la perte de la vue (aveuglement idéologique, repli sur soi, protectionnisme, désignation frénétique de boucs émissaires).
On observe chez les Etats obèses une surcharge hépatique morbide plus ou moins prononcée, le syndrome du foi gras (hyper-bureaucratie, hyper-réglementation, hyper-fiscalité, hyper-endettement).
Les articulations subissent une arthrose invalidante (institutions corrompues, législations immorales contre nature, collectivisation violente de secteurs économiques : retraite, santé, éducation, énergie, transports, logement, culture).
L’obésité s’accompagne d’hypoventilation, entraînant la somnolence (croissance anémique, épisodes récessifs de plus en plus fréquents et profonds, diverses pénuries d’offre et de demande).
Les membres dépérissent jusqu’à nécessiter l’amputation (chômage de masse, disparition d’entreprises, exil extérieur ou intérieur des forces vives, individus ou capitaux).
L’obésité des Etats affectés de Socialisme Aigu, nationaliste ou internationaliste, dictature ou social-démocratie providentielle, provoque rapidement une diminution drastique de la qualité et de l’espérance de vie des populations. Avis à la population, obligatoirement inscrits sur chaque bulletin de vote : « Collectiviser provoque l’impuissance », « Le socialisme tue »…
« Que nous faut-il pour faire de nous un peuple heureux et prospère ? Un gouvernement sage et frugal, qui retiendra les hommes de se porter tort l’un à l’autre, et pour le reste les laissera libres de régler leurs propres efforts d’industrie et de progrès, et n’enlèvera pas de la bouche du travailleur le pain qu’il a gagné. Voilà le résumé du bon gouvernement, et voilà ce qui est nécessaire pour boucler le cercle de nos félicités. »
Thomas Jefferson, discours inaugural, 4 mars 1801
2 siècles plus tard. Les politiciens ont bien régréssés.