La mort de Margaret Thatcher a suivi de peu celle d’Hugo Chavez, autocrate vénézuélien. L’occasion de comparer les bilans des deux et, en creux, l’efficacité du libéralisme et du socialisme.
Par Xavier Chambolle.
Hugo Chávez a été président de la république bolivarienne du Venezuela pendant 14 ans et 1 mois. Il a donné l’impression d’être respectueux de la démocratie, donc de l’opposition, mais ce n’était pas la réalité. Désolé M. Mélenchon. En 1999, Chávez a aboli le sénat, tenu par l’opposition. Il a nommé à la cour suprême de nombreux juges acquis à sa cause après y avoir créé de nouveaux postes : on repassera pour la séparation des pouvoirs… Chávez avait également des forces paramilitaires à sa disposition. Chávez commandait l’institut chargé de superviser les élections et le conseil national électoral.
Enfin, non-seulement Chávez s’était donné le droit de superviser le contenu des médias, mais il a également muselé les voix discordantes : arrestation de Zuloaga, fermeture de dizaines de radios.
Drôle de conception de la démocratie, n’est-ce pas ? Conception partagée par notre frontiste de gauche et ses partisans. Dire que la démocratie a progressé au Venezuela grâce à Chávez, c’est tout simplement indécent. Sans tenir compte des faits cités précédemment, il suffirait de prendre connaissance du référendum de 2007, d’essence purement dictatoriale. Référendum qui a échoué. À ce sujet, dire que Chávez, « lui », a respecté la décision du peuple après qu’il eût rejeté son référendum, c’est vite oublier sa réaction et sa promesse. Il est simplement mort « trop tôt ».
Au Venezuela, il serait en fait plus juste de parler de césarisme démocratique.
Jean-Luc Mélenchon, vous savez, l’humain d’abord, qui demandait une trêve suite à la mort du pseudo-démocrate Hugo Chávez, pensez-vous qu’il fasse ce qu’il demande aux autres ? Bien sûr que non !
Margaret Tchatcher va découvrir en enfer ce qu’elle a fait aux mineurs. (Jean-Luc Mélenchon sur Twitter, le 8 avril 2013)
Margaret Thatcher a été 11 ans et 6 mois Premier ministre du Royaume-Uni. Son mandat a été renouvelé sans trafiquer l’organisation démocratique de la Société britannique. Elle n’a pas créé de milice politique armée. Elle n’a pas tenté de museler les médias en désaccord avec ses idées. Elle n’a pas menacé ni intimidé l’opposition. Autrement dit, Margaret Thatcher a respecté les règles démocratiques de son pays.
Et en plus elle a magistralement répondu aux coreligionnaires de Jean-Luc Mélenchon :
Margaret Thatcher n’est plus. Espérons pour nous qu’elle se soit réincarnée quelque part en France.
Merci pour cet article. J’en profite pour partager un tweet sur lequel je suis tombé ces derniers jours…. https://twitter.com/leveil2013/status/321675923608969217
Est-ce vrai sur les médias ?
Et Dieu sait que je n’aime pas Chavez.
Car moi j’ai lu qu’il n’avait qu’une chaine publique, genre ORTF où il parlait souvent, mais que les autres étaient privées et parlaient librement de Chavez ? Il y aurait eu cependant des licences retirées a certaines chaînes et radio.
Où est la vérité détaillée à -dessus ? L’opposition libérale se grandirait de détailler et de coller le + possible à la réalité pour combattre le socialisme.
http://uk.reuters.com/article/2009/09/05/venezuela-radio-idUKN0520744720090905
«Infrastructure Minister Diosdado Cabello closed 34 radio stations in July, saying the government was « democratizing » media ownership. Critics say the move limits freedom of expression and has taken critical voices off the airwaves.»
http://www.nytimes.com/2010/03/26/world/americas/26venez.html?_r=1&
«Agents from Venezuela’s military intelligence agency on Thursday arrested Guillermo Zuloaga, the owner of the independent television network Globovisión and one of the country’s most influential critics of President Hugo Chávez, heightening concerns over an intensifying clampdown on news organizations and opposition political leaders.»
C’est suffisant pour affirmer que les médias ne sont pas suffisamment libres.
Un peu court comme justification de la politique Tatchérienne.
Les pauvres ne se sont pas moins enrichi que les riches, mais appauvrit, sans compter les conditions de travail dans les mines …
Pouvait-t-on faire mieux que museler les grévistes ? je ne sais pas. Mais il faut bien reconnaître la un point noir de l’ère Tatchérienne il me semble.