Lutter contre les extrêmes et le collectivisme, lutter pour la liberté

Les extrémistes ne font qu’exprimer plus violemment que les autres leur collectivisme. Pour lutter contre eux, luttons pour la liberté

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Lutter contre les extrêmes et le collectivisme, lutter pour la liberté

Publié le 20 avril 2013
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Eric Decouty n’aime pas les extrémistes anti-mariage gay, ultra-conservateurs de droite, ces groupuscules extrémistes et brutaux qui portent une haine de la démocratie. Je ne les aime pas non plus, pas plus que je n’aime les extrémistes anti-capitalisme, ultra-syndicalistes de gauche, ces groupuscules brutaux qui portent une haine de la démocratie et de la liberté. Pourtant, j’ai moi-même de sérieux doute sur la pertinence de la démocratie sur certains sujets. En l’occurrence, sur les deux sujets qui cristallisent les passions d’une certaine extrême-droite et d’une certaine extrême-gauche.

Le sujet qui divise les Français en ce moment, le mariage, est-il réellement une prérogative de l’État ? Après tout, il s’agit d’une forme d’association, une union volontaire entre personnes consentantes. Quel que soit le nom qu’on lui donne, il ne recouvre que ce que veulent ceux qui souhaitent s’unir ; c’est une forme de contrat. Pourquoi l’État devrait-il choisir qui peut se marier, avec qui, et selon quelles modalités ? Pourquoi cette union donnerait-elle droit à des avantages, quels qu’ils soient, et serait-elle soumise à conditions ?

Les craintes des catholiques sont injustifiées. Rien n’obligera l’Église à marier les homosexuels si elle ne veut pas. Mais vouloir imposer aux autres sa vision de la société est dangereux. Avant de se poser la question de savoir si le mariage doit être ouvert ou fermé aux couples de même sexe, il faut se demander si c’est bien à l’ensemble des Français de décider ce qu’un couple peut ou ne peut pas faire. De la même façon, vouloir que les Français s’expriment par référendum plutôt que de laisser leurs représentants élus décider suppose que l’on accepte que ce qu’un couple peut ou ne peut pas faire soit soumis à un vote.

Peu de choses séparent donc en réalité opposants et partisans du mariage pour tous ; tous acceptent l’idée que l’État peut et doit décider de ce qu’est un mariage et qui peut en bénéficier. Quand on voit quel niveau de bêtise peut être atteint par les députés des deux camps, le constat est affligeant – d’autant plus affligeant que voter des budgets en déficit depuis 40 ans ne semble pas poser le moindre problème de conscience aux vaillants parlementaires.

Pas plus d’ailleurs qu’amnistier les syndicalistes coupables d’actes violents et de pratiques mafieuses. Dans son principe même, l’amnistie est révoltante ; elle signifie que des infractions à la loi peuvent être balayées d’un revers de la main par une décision politique. Elle signifie, dans le cas présent, que des parlementaires cautionnent les violences, les détournements de fonds, les pratiques révoltantes de certains syndicalistes.

Outre les comportements mafieux visant à s’enrichir personnellement – la chair est faible, la tentation est grande, les principes et l’intégrité rares – les syndicalistes se rendent coupables de violences, dans le but d’influer sur la décision des politiques ou des propriétaires d’entreprise. Ils considèrent eux aussi que l’État doit intervenir, dans l’économie cette fois, pour réguler, protéger, surveiller, redistribuer.

Ils ne sont pas les seuls dans ce cas. En France, l’idée qu’il faut redistribuer les revenus fait consensus. L’aide aux PME et aux entreprises en création, les incitations et subventions, les quotas de production ou d’importation, les prix régulés sont autant d’interférences étatiques acceptées par les Français et qu’ils appellent souvent de leurs vœux.

Manifestement, l’intervention étatique dans l’économie ne fonctionne pourtant pas. Alain Lambert ou Angela Merkel affirment à raison que le salaire minimum est responsable d’une grande partie du chômage. Les nombreux exemples d’une action étatique ayant l’effet contraire de ce qu’elle recherche ne doivent pas occulter la question de la légitimité de l’intervention étatique dans l’économie.

La création de valeur, la production de richesse, l’échange ne concernent que ceux qui y prennent part. Le marché permet à chacun d’exprimer ses préférences mieux que la démocratie ; chacun peut acheter une cravate de la couleur de son choix plutôt que porter une cravate d’une couleur unique choisie par la majorité. Quand l’État oriente l’économie, il le fait selon des critères qui amènent des décisions fondamentalement immorales.

On peut juger que l’avion est une invention plus utile que la bicyclette. Pour autant, certains n’ont pas besoin d’un avion mais ne pourraient se passer de leur bicyclette. Faut-il leur demander de soutenir l’industrie aéronautique ? Ou l’industrie automobile, selon le même raisonnement ? Est-il légitime que l’ensemble des Français paient pour entretenir des musées dans lesquels ils ne vont pas pour s’y voir ensuite proposer une entrée gratuite ?

La santé est peut-être, selon certains critères, plus utile que la cosmétique. Mais qui détient les critères pertinents pour en juger ? Préférer s’acheter une crème de jour que financer la recherche médicale peut paraître égoïste, mais qui peut juger que la recherche médicale devrait être financée si cela ne laisse plus assez à la fin du mois pour acheter une crème de jour ? La seule personne qui peut en juger est celle qui devra financer l’un ou l’autre. Aujourd’hui, on ne lui demande pas son avis.

Les Français créent de la valeur en quantités variables. Ce ne sont pas eux qui décident comment les fruits de leur travail seront utilisés, mais le choix démocratique. Concrètement, cela revient à dire que la collectivité a plus de droits sur les fruits de leur travail que les individus. Le salaire reçu aujourd’hui par un Français représente une faible part de son salaire complet, car l’État se sert grassement au passage pour financer ses bonnes œuvres ; et il leur demande ensuite, calmement mais fermement, de leur verser une part supplémentaire de leurs revenus, ainsi qu’une part de chaque transaction qu’ils effectuent.

Dans toutes leurs interactions, qu’elles impliquent une transaction matérielle ou non, les citoyens doivent avoir la bénédiction de l’État et, bien souvent, le rétribuer pour sa bienveillance – ou le rétribuer tout court. Au lieu de les dénoncer pour laisser les individus, l’extrême-droite et l’extrême-gauche souhaitent renforcer ces interventions étatiques pour imposer à tous leurs préférences. Mais ils ne supporteraient pas que quiconque leur impose ses préférences – par exemple ouvrir le mariage aux couples de même sexe ou offrir son travail pour un prix inférieur au SMIC.

Les extrémistes ont en fait le même raisonnement étatiste que la grande majorité des Français : mieux vaut tenter de faire pencher la balance de son côté, orienter l’action étatique dans la direction qu’on souhaite lui voir prendre. Soit pour en tirer un avantage, soit pour faire contrepoids puisque les autres font de même. C’est de cette idée qu’il faut prendre le contrepoint.

Les interactions entre les individus refléteront mieux leurs préférences si elles sont libres. Les individus seront plus heureux s’ils sont libres. Mais il est impossible, une fois l’idée que la société peut et doit décider pour l’individu admise, de s’affranchir de la contrainte étatique. Chaque citoyen a alors le choix entre voler et être volé, imposer ses préférences ou se voir imposer les préférences des autres. L’homme devient un loup pour l’homme, alors qu’il aurait pu échanger et interagir librement avec ses frères.

C’est l’essence du combat des libéraux : offrir à chaque individu la liberté. Les idées libérales sont mal comprises en France ; tantôt ultra-libérales, tantôt libérales anglo-saxonnes, tantôt néolibérales, elles ne sont jamais considérées pour ce qu’elles sont : des idées de liberté.

Les libéraux ne défendent ni les entreprises et leurs dirigeants, ni les consommateurs, ni les salariés ; ils les défendent tous à la fois. Les libéraux ne sont pas progressistes ou conservateurs ; ils sont avant tout libéraux et, tout en ayant leurs convictions et préférences personnelles, ne veulent pas les imposer aux autres, tout en refusant qu’on leur en impose d’autres. Les libéraux ne défendent pas plus les catholiques que les musulmans ou les athées ; ils revendiquent la liberté pour chacun d’avoir ses propres convictions et rites et l’interdiction pour tous de les imposer aux autres. Les libéraux défendent le seul modèle de société moral : celui que les individus organiseront entre eux et pour eux-mêmes. Ils défendent le seul système économique moral : celui où les individus créent et échangent sur la base de leur libre consentement.

Il appartient à chacun d’entre nous de dénoncer clairement la dérive liberticide que prend la France, de revendiquer la liberté de tous les Français, de se battre pour la reconquérir. Les extrémistes l’expriment plus violemment, mais leur collectivisme n’est pas plus dangereux pour la démocratie ou la liberté que celui de tous ceux qui veulent que leurs préférences s’appliquent à tous. Ce n’est pas contre les extrêmes, quels qu’ils soient, qu’il faut aujourd’hui lutter, mais contre le collectivisme. Les idées nauséabondes ne sont dangereuses qu’en l’absence d’hommes pour en défendre de meilleures. Défendons la liberté.

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  • Et donc ?
    Concrètement on fait quoi ?

    On ne se bat pas à coup de concepts contre des gens à qui la liberté fait peur. Les Français ont peur de la responsabilité individuelle, de la liberté, de tout ce qui pourrait les sortir de la torpeur dans laquelle l’Etat les a englués.

    J’évolue dans un milieu où les gens sortent de grandes écoles, d’écoles de commerce, travaillent dans la banque ou la finance.
    Ces gens n’ont pas de notions de ce qu’est une économie libérale. Je ne parle même pas du libéralisme en général, simplement de ce que devrait être une économie libérale.

    L’argumentation, les concepts, les lectures nous les avons. Aujourd’hui les faits donnent raison à la conception libérale et pourtant l’opinion n’a jamais été hostile au libéralisme économique.

    Quelle autre solution avons nous que fuir ? Comment agir concrètement ?

    • @ Oo

      « L’argumentation, les concepts, les lectures nous les avons. Aujourd’hui les faits donnent raison à la conception libérale et pourtant l’opinion n’a jamais été hostile au libéralisme économique.
      Quelle autre solution avons nous que fuir ? Comment agir concrètement ? »

      déjà, il faudrait arrêter de présupposer que nos concepts et théories sont entièrement vrais. Un peu d’humilité, que diable!
      Nous pouvons nous tromper; nous ne sommes pas infaillibles.
      Von Mises, Ayn Rand, Rothbard, Hoppe… c’est très beau tout ça, mais ce ne sont pas des personnes infaillibles.

      Comment convaincre des non libéraux si nous nous montrons dogmatiques et orgueilleux, convaincus de la vérité de nos jugements, et non pas humbles, réceptifs à l’idée que peut-être nous nous trompons; et surtout que nos adversaires ont peut-être de bonnes raisons de ne pas être libéraux?

      Il est rassurant d’avoir des idées tranchées; mais c’est se couper de tout esprit critique.

      • Disons, l’attitude que préconise SexyBird me paraît être la plus intelligente.

        • ce qui peut être dommageable pour les libéraux, c’est jouer les philosophes rois, style « je possède la science économique et je vais vous instruire, bande d’incultes qui n’avez pas lu Von Mises! Ou à défaut de vous instruite, je vais faire passer des réformes, et vous m’obéirez car je suis un économiste alors que vous ne connaissez rien à l’économie! »

          Les libéraux ne tiennent pas ce discours, pas forcément; mais c’est ainsi qu’ils sont perçus la plupart du temps.

          • C’est exactement ça que j’avais perçu dans ton 1er post. Et que j’approuve. (Même s’il m’arrive dans certains moments d’égarement d’avoir un ton docte, mais ça m’arrive de moins en moins souvent).

            De fait, un exercice simple et facile à mettre en pratique permet d’avoir la bonne attitude : commencer toutes ses phrases par « je pense que… » ou bien par « à mon avis,… »

          • @ AlainLib

            Tout à fait d’accord.
            A mon sens, la priorité c’est la libéralisation de la finance et dans le monde du travail. Les libéraux, de tous bords, doivent se regrouper autour de cet axe. Il faut agir! Assez de parlote et de querelle intestinale!

          • A propos de querelle intestinale, justement, hier soir j’ai mangé un cassoulet et…

            OK, je sors 😀

      • « …il faudrait arrêter de présupposer que nos concepts et théories sont entièrement vrais. Un peu d’humilité, que diable ! Nous pouvons nous tromper; nous ne sommes pas infaillibles. »
        Voilà la preuve de la régression intellectuelle qui entraîne le politiquement correct qui permet aux abrutis de nous gazer, le principe de précaution qui permet de ne rien faire etc.
        Nos théories ne sont pas vraies mais seulement inexistantes, les dogmes n’existent pas chez les libéraux, ils constatent, comparent, évaluent, soupèsent les activités humaines et annoncent « ça devrait mieux fonctionner comme ça ! » – «Par contre nous sommes sûrs et certains que le socialisme, le planisme ne marchent pas car ils n’ont jamais marché, à aucun moment ! »
        Pourquoi s’interdire de conclure un exposé par « vous êtes des cons ! »
        Je me souviens d’un curé qui nous expliquait qu’à partir de solides connaissances nous pouvions avoir une opinion quel qu’elle soit mais qu’il fallait la travailler constamment par des arguments affutés, actualisés. Il nous fallait écouter nos détracteurs avec intérêt au cas où ils développeraient de nouveaux arguments, ce qui lui paraissait impossible puisque le dogme fait que leurs arguments reviennent en boucle. Pour lui, le dogme était une locomotive dans le cerveau, bruyante et fumante qui empêchait de voir et d’entendre, elle tournait perpétuellement sur ses rails.
        On essaie aussi de nous faire croire que le tyran est intelligent alors que dans les faits et avec un minimum de recherches on découvre que ce sont des idiots du village (je pense à Robespierre et Staline). Alors comment peuvent-ils arriver au pouvoir aussi rapidement et simplement, s’y maintenir sans grande opposition ? C’est que le terrain était prêt, la table servie, et ils n’ont qu’à mettre les pieds sous la table ! On veut nous faire croire naïvement que l’avènement d’un Robespierre est impossible à notre époque, vous pouvez toujours essayer de vous en convaincre mais alors proscrivez les livres d’histoire.
        NB – Les articles de Baptiste Créteur sont excellents, caustiques et argumentés.

    • «  »L’argumentation, les concepts, les lectures nous les avons. » Les lectures, oui, nous les avons. Mais l’argumentation et les concepts, j’en suis moins sûr.

      Beaucoup de libéraux sont enfermés dans des discours 100% universitaires, bardés de statistiques et de concepts juridiques, parfaitement invendables au grand public. Quand on veut convaincre, il faut parler le langage de sa cible. Le libéralisme français n’a, me semble-t-il, jamais fait cet effort de « marketisation » de ses idées – contrairement au libéralisme américain, pour qui c’est un mouvement naturel.

      Accuser le contexte jacobin et les vilains Français qui ne comprennent rien est un peu facile, car trop partiel. Peut-être faut-il aussi souligner que les libéraux français sont, tout simplement, de mauvais vendeurs : le produit est bon, mais sa pub est nulle, et cela peut suffire à tuer une marque. Le fait que nombre d’entre eux travaillent dans l’Université n’y est sans doute pas étranger. Car vendre, cela s’apprend, et cela ne s’apprend que dans le privé, jamais ailleurs.

  • « j’ai moi-même de sérieux doute sur la pertinence de la démocratie sur certains sujets ». C’est moins la démocratie dans son principe que l’usage du suffrage universel, direct ou par l’intermédiaire de représentants, à propos de tout et son contraire, qui pose problème. La démocratie doit être améliorée pour gagner en légitimité, donc en efficacité. L’extension de la démocratie directe serait en soi un progrès important. Mais surtout, on renforcera sensiblement le principe démocratique en réservant le droit de vote à ceux qui sont réellement concernés par les divers sujets débattus, en pratique à ceux qui doivent les financer. Concrètement, si les représentants doivent être élus au suffrage universel, leurs actions doivent être sanctionnées par des référendums fréquents réservés aux électeurs présentant un solde positif de financement de l’Etat. Un exemple pour bien comprendre ? L’ISF !

    • Cavaignac, êtes vous certain qu’en rajoutant du pouvoir (exclusivité du vote) à l’argent (ISF) on irait vers une société plus libre (pour tous) !

      • Peut-être, mais ça me paraît justement le type de mesure utopiste, qui en attendant une improbable mise en oeuvre expérimentale, isole les libéraux de ceux qu’ils pourraient convaincre.
        A mon avis, nous ne gagnerons pas par nos opinions, mais par quelques mesures bien ciblées, genre flat tax, fonds libéraux d’investissement dans les PME (comme les fonds solidaires, mais sur nos critères de rentabilité…), fondations (on peut plus facilement condamner la « solidarité » quand on se livre à la charité assumée), etc.
        Il nous faut un argumentaire solide, court mais détaillé, connu et facilement relayé, sur ce type de mesures : 1 pour la flat tax, 1 pour les auto-entrepreneurs, 1 pour les prêts peer to peer, que sais-je encore ?

        • MichelO, responsabiliser les suffrages est une mesure pratique, concrète et on ne peut plus simple à mettre en oeuvre. Quelle utopie ? On la cherche…

          Ah oui, l’utopie, on la trouve dans votre idée de prêts peer to peer. En voilà une belle, d’utopie : faire comme si chacun était capable de transformer son épargne court terme en investissement long terme sans y laisser sa chemise au premier aigrefin venu ! Sérieusement, faire le banquier, c’est un métier.

          • C’est une utopie, parce qu’il suffit d’en parler autour de soi pour constater qu’il n’y a aucun moyen d’arriver à la mettre en place. Ou alors, votre entourage diffère du mien, parce que oui, je l’approuve cette idée, oui elle est simple, oui elle marcherait, oui je la défends quand j’en ai l’occasion, et non, autour de moi elle n’a pas progressé d’un iota.

            Quant à votre critique du peer to peer, elle met le doigt sur un problème qu’il est impératif de résoudre dans l’ensemble du monde libéral, en effet, avant d’espérer faire reconnaître nos idées : protéger les honnêtes gens des aigrefins. Le libéralisme est vu comme le paradis des arnaqueurs, alors qu’il y en ni plus ni moins qu’ailleurs, et le monopole bancaire et la régulation étatique sont vus comme la protection ultime, alors qu’ils laissent passer une proportion élevée malgré une prime coûteuse pour l’usager.

          • Eh bien, je constate que l’idée d’une évolution des institutions vers une démocratie directe responsable, si elle est sujette à diverses formulations, est de plus en plus répandue. Utopie au sens figuré (irréalisable) ? Peut-être plus pour longtemps ! Au vu de l’échec patent du présent système démocratique, de plus en plus d’individus s’interrogent sur les évolutions du système démocratique, quand ils ne réclament pas déjà plus de démocratie directe et l’affaiblissement de la représentation parlementaire.

            Mais l’idée de démocratie directe responsable n’est certainement pas une utopie au sens premier, contrairement au prêt entre particuliers systématisé, utopie qui consisterait à se passer des banques.

            A ce sujet, j’ai un peu de mal à vous suivre : dès à présent, rien ne vous empêche de prêter votre argent à qui vous voulez. Non ? Où est le monopole dans cette activité ? Ceci dit, si vous prêtez, vous devenez une banque et vous devrez vous conformer aux règles qui encadrent leurs activités.

          • « si vous prêtez, vous devenez une banque et vous devrez vous conformer aux règles qui encadrent leurs activités. »
            Ca tombe donc sous le coup de l’exercice illégal de la profession de banquier.

      • Vous n’avez donc pas lu ce que j’ai écrit plus haut. Il n’y a aucune exclusivité dès lors que les élus restent désignés au suffrage universel. En revanche, la sanction des décisions des élus devrait être confiée à ceux qui les financent, que les budgets soient nationaux ou locaux. D’ailleurs, rien ne vous empêche de participer à ce vote : il vous suffit d’accepter de donner à l’Etat plus que ce que vous recevez. Il n’existe pas d’autre moyen de limiter le clientélisme politique. Vous noterez également que le principe qui consiste à réserver le vote-sanction aux personnes qui portent effectivement la charge de l’Etat implique l’interdiction les dettes publiques.

        Au fond, votre interrogation me surprend. Partout, sur tous les sujets, le pouvoir de décider est réservé à une catégorie de votants potentiels. Trouveriez-vous normal de faire voter n’importe quelle personne au conseil syndical d’une résidence où elle n’habite pas ? Etes-vous choqué qu’on ne demande pas l’approbation des Lillois pour savoir s’il faut un rond-point supplémentaire à Marseille ? Exigez-vous que des Ukrainiens décident du budget militaire du Brésil ?

        La liberté commence par la responsabilité. La première des libertés (la première des responsabilités) est la liberté économique car elle conditionne absolument toutes les autres. L’impôt sous ses diverses formes (impôts directs, indirects, taxes, cotisations sociales), parce qu’il réduit la liberté, doit être décidé par ceux qui le payent et non par tous indifféremment, sans tenir compte de la contribution de chacun à l’effort collectif, comme c’est actuellement le cas.

        Nos démocraties perdent leur légitimité car elles favorisent l’irresponsabilité dès le vote. A terme, l’irresponsabilité les condamne à disparaître.

        • « La liberté commence par la responsabilité. »

          La liberté commence par la liberté. Elle est donnée à chaque individu à la naissance et ne peut lui être retirée qu’en le tuant. Elle n’a besoin ni de la responsabilité, ni de la propriété pour exister. Sa définition n’est conditionnée à aucun autre concept : « La capacité de l’individu à décider par lui-même de ce qu’il pense, dit et fait ».

          • « La capacité de l’individu à décider par lui-même de ce qu’il pense, dit et fait » et donc d’en assumer par lui-même les conséquences sans demander à d’autres de les assumer à sa place. La liberté est indissociable de la responsabilité, sans quoi, pour jouir d’une liberté personnelle, on réduit la liberté d’autrui. La liberté sans responsabilité est une illusion.

          • Pourquoi ajoutez-vous une rallonge ? La liberté est la liberté. Vous voulez à tout prix retravailler sa définition pour la faire entrer dans votre raisonnement juridique, philosophique et libéral, mais c’est peine perdue.

            Votre « La liberté sans responsabilité est une illusion » vaut « La voiture sans route et sans essence est une illusion ». Certes, une voiture a besoin de routes et d’essence pour rouler, mais certainement pas pour être définie.

          • « La capacité de l’individu à décider par lui-même de ce qu’il pense, dit et fait et donc d’en assumer par lui-même les conséquences sans demander à d’autres de les assumer à sa place »

            Et s’il refuse d’en assumer les conséquences ? Et s’il demande aux autres de les assumer à sa place ? Il n’est plus libre ? Être lâche ou parasite fait de lui un être privé de liberté ? Pas du tout.

            Vous voulez à tout prix que la liberté soit morale. Mais alors, vous rejoignez la définition vaticane de la liberté : « la liberté cesse d’être elle-même quand elle n’est plus orientée vers le Bien ». C’est une définition intéressante, mais elle n’est en rien universelle. Elle est même parfaitement incompréhensible pour un athée.

          • « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l’exercice des droits naturels de chaque homme n’a de bornes que celles qui assurent aux autres Membres de la Société la jouissance de ces mêmes droits. » Je vous laisse trouver la source 😉

            En parlant de responsabilité, je ne dis pas autre chose. Un être irresponsable, parce que nous vivons en société, nuit forcément à autrui. Irresponsable, il renonce à sa liberté. Ceci résume l’échec annoncé des divers constructivismes, des divers socialismes.

          • « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui »

            Définition bureaucratique : la liberté se définit par son pouvoir de nuisance. Un vrai remède contre l’amour. Personne n’est prêt à mourir pour cette définition-là de la liberté.

            Et si je nuis à autrui, donc, je ne suis pas libre ? Vous plaisantez, j’espère ?

            Si c’est ainsi que les libéraux présentent la liberté aux Français, nous serons encore socialistes dans un siècle.

            Certains libéraux sont tellement intoxiqués par leurs raisonnements juridiques, économiques et universitaires, qu’ils en arrivent à démolir leurs propres idéaux, à leur arracher leurs définitions propres, dans le seul but de les rendre cohérents avec leurs échafaudages théoriques.

            La liberté N’EST PAS une notion juridique. Comment faut-il le dire ?

  • Comme Dupond et Dupont, « je dirais même plus », c’est bien pour se déresponsabiliser, s’affranchir des conséquences de leurs actes, qu’un nombre croissant de personnes (dans tous les sens du terme) est attiré par l’étatisme à tous crins, qu’il soit de droite comme de gauche. C’est d’ailleurs cette négation de l’être individuel (au sens ontologique), qui marque le nihilisme de notre époque « socialisante ».

  • Je lis vos différents post avec un vif intérêt et scepticisme… Vous semblez élever le libéralisme au rang de religion avec ses textes de références, ses auteurs prophétiques…ses maîtres…etc. Religion d’intellectuels avertis seuls capables de comprendre ce monde obscurantiste. C’est très amusant de lire vos échanges au demeurant tout à fait passionnant. Vous vous rassurez les uns les autres dans votre vérité ! çà fait penser à un amphi de matheux qui se disputent la vérité sur une équation…ou à des critiques d’art qui veulent être les seuls à comprendre la vérité du projet de l’artiste.
    C’est extraordinaire cette recherche de vérité d’ailleurs…la « Mienne » insolente, qui écrase celle des autres qui décidément ne comprennent rien…mais que cherchez-vous vraiment…? n’êtes vous pas vous aussi dans une sorte de communautarisme qui veut éveiller les consciences ? utilisant la même rhétorique que vos ennemis…Imposer aux autres votre propre vision…? s’auto congratuler dans un cercle d’élus ?? Juger tel ou tel mouvement avec dédain ?
    Tout çà est tellement absurde, cette guerre des Anti et des Pour…notre société est tellement dans le confort de la paix (sans doute provisoire) qu’elle se crée des maux…et refuse la réalité élémentaire de H2O !

    • Moi je dis : je comprends.

    • H2o, votre interrogation est légitime à l’égard de tout croyance, et elle est un avertissement à ne pas négliger à 3 titres pour un libéral français tel que moi:
      -Premièrement parce que le libéralisme en France est aujourd’hui l’apanage d’un cercle restreint dont contrepoints est le centre de gravité médiatique. Cela nous empêche de nous affronter intellectuellement parlant avec les collectivistes, et risque de nous rendre effectivement trop sûrs de nos thèses
      – Deuxièmement, le libéralisme réussit de façon factuelle, là où le collectivisme échoue. Les 2 Corées sont un exemple extrême mais néanmoins valable. Là aussi cela ne nous prête à un manque d’humilité potentiellement mortifère sur le plan psychique et intellectuel
      – Troisièmement, la France est le pays de grands penseurs libéraux passés et présents, quasi systématiquement ignorés par un corps enseignants planistes a 90% (ex science po c’est avec stupéfaction intense que j’ai découvert après ma scolarité que l’immense friedrich Hayek était vivant!)

      Merci donc de votre petit rappel à l’ordre. Je vous le retourne amicalement: ne croyez pas que vous savez ce qu’est le libéralisme sans avoir lu ses grands auteurs (essayez la route de la servitude de Hayek par exemple), et détrompez vous sur le côté idéal d’intellos que vous semblez prêter aux doctrines libérales. Celles-ci sont en effet centrées sur la liberté responsable appliquée à la vie, elles sont donc quotidiennement mises en pratique tous les jours depuis quelques millénaires!

    • @ H2O

      je copie-colle mon post ci-haut:

      ce qui peut être dommageable pour les libéraux, c’est jouer les philosophes rois, style « je possède la science économique et je vais vous instruire, bande d’incultes qui n’avez pas lu Von Mises! Ou à défaut de vous instruite, je vais faire passer des réformes, et vous m’obéirez car je suis un économiste alors que vous ne connaissez rien à l’économie! »
      Les libéraux ne tiennent pas ce discours, pas forcément; mais c’est ainsi qu’ils sont perçus la plupart du temps.

      • Merci Messieurs pour ce gentil retour, chef d’entreprise je suis profondément « libéral » mais parfaitement ignorant des grands penseurs sur le sujet. H16 étant à ce jour ma seule référence ( avec Bastiat…j’avoue).
        En revanche dans la recherche de la Liberté j’ai un seul Maître qui, dans le silence à accepté d’être attaché sur une Croix. Il est le Seul à avoir établi le « laisser faire/laisser passer » comme règle dans les échanges humains. Désintéressement parfait et confiant dans l’homme pour se concentrer sur une dimension supérieur (ce qui a beaucoup énervé à l’époque). Car quoiqu’il arrive, la seule question qui préoccupe le monde mais qui la refuse aussi, est de savoir comme le disait un grand rabbin..:  » Dieu existe ou n’existe pas ?  »
        d’où deux choix:
        – Dieu existe alors, que fais-je pour Lui ?
        – Dieu n’existe pas, alors à quoi çà sert de souffrir sur cette terre les contrariétés que notre monde impose…? perpétuer la race…?

        Quid est veritas

  • Depuis la grece antique à aujourd’hui : la liberté a t elle existée ?
    Si non, pourquoi ? Je suis pour la liberté, et je l’applique à moi même. Cela ne m’apporte pas la richesse mais plus le bonheur. Car j’ai des convictions et une idéologie boudhiste je veux me libérer pour liberer les autres. Reste que l’ego passe avant tout dans notre culture. Comment être libre et attaché à l’égo ? En tout cas c’est pas boudhiste. Si on parle de libéralisme, il va falloir lui donner une idéologie pour créer un besoin sinon ça va pas faire rêver le pelo en quête de plaisir facile et rapide….

    • « Comment être libre et attaché à l’ego? ».
      A ce sujet, vous pouvez lire Ayn Rand, pour commencer; mais ne vous arrêtez surtout pas à ses textes: Tibor R. Machan et Nathaniel Branden ont continué, approfondi, relativisé sa philosophie, et ce sont eux qu’il faut lire pour une théorisation et une promotion efficace de « l’égoïsme rationnel ».

      Ci-joint, un résumé des positions d’Ayn Rand sur « l’égoïsme rationnel »:
      allez au chapitre écrit par David Kelley.
      http://www.institutcoppet.org/2013/01/12/la-moralite-du-capitalisme-ce-que-vos-professeurs-ne-vous-diront-pas/

      • « Comment être libre et attaché à l’égo ? »

        Votre question ne veut strictement rien dire. L’individu naît et meurt libre, attaché à l’égo ou pas, bouddhiste ou pas, communiste ou pas, nazi ou pas, libéral ou pas. La liberté n’est pas le signe qu’on a raison, ni qu’on est moral, ni qu’on est intelligent : elle n’est le signe de rien. Elle est.

        • Ouimaisbon parle d’une liberté qui est de l’ordre d’une disposition intérieure, d’un certain rapport au monde. Il ne parle pas de la liberté dans le sens de libre arbitre.

          • Il n’y a pas d’autre liberté que la liberté. Si on ne tient pas bon là-dessus, on se retrouve avec 200 écoles libérales qui ont chacune sa définition, toutes plus complexes les unes que les autres.

            Ma boulangère et mon buraliste ont la même définition de la liberté que moi : cette idée-là ne doit ni ne peut appartenir aux intellectuels. Elle préexiste au libéralisme et ne doit en aucun cas se soumettre à lui. Elle ne lui appartient pas.

          • Mais je ne dis pas le contraire!

      • Un dialogue, sur ce que je crois pensé. Avec une conclusion : voila une forme de libéralisme : pour vous. Il n’y a qu’une liberté/réalité : celle de votre cerveau. Le reste n’est qu’interpretation du dit cerveau. J’aime bien l’exemple d’h2o avec Jesus : il mort libre ! Enfin presque, dans sa tête en tout cas. Et que dire de cette musique : ma liberté de pensé ? Bon c’est du Arn… Ce que je dénnonce c’est un schema qui remplace un autre. Le problème reste le même : l’humain. Tant qu’il y aura l’humain, il y aura des problèmes : on est très imparfait, une sorte d’hybride entre l’animal et le Demi Dieu…. Une sorte de chaise avec 4 pieds. Le Boudhiste est à mon sens le seul à comprendre le sens du mot liberté et à ne pas chercher à influencer les autres d’une façon ou d’une autre. Arn ou autre est une interprétation de l’humain pour la liberté. Interprétation, interprétée plus ou moins bien…qui donne à la fin : moi, je sais car…blabla. Cela ne rend pas le débat plus different d’un marxiste, un croyant pratiquant extremiste, ou autre…, tout est vrai, tout est faux, tout est humain.

  • @Baptiste : je suis absolument persuadé que la plupart des opposants au mariage pour tous le sont avant tout en raison des craintes liées à la filiation, et non au mariage en lui même. Alors certes, la loi va sûrement passée, mais je pense que leur crainte est pour le moins légitime.

  • En y repensant, c’est vraiment affreux, cette idée selon laquelle il n’y a pas de liberté sans responsabilité. Car c’est regarder la liberté avec les yeux de l’État. C’est du donnant-donnant : je veux bien t’accorder que tu es libre, mais seulement si tu es sérieux. C’est un kidnapping.

    La liberté préexiste au libéralisme. Elle ne lui appartient pas plus qu’elle n’appartient au Droit. Laissons-la vivre, de grâce. Conservons comme la prunelle de nos yeux sa beauté intrinsèque, loin de toute définition partisane, politicienne, intellectuelle ou légiférante. Laissons-la être séduisante, attirante, enivrante.

    « Liberté = responsabilité », c’est le RPR. C’est punitif. Étriqué. Triste.

    Et faux. Car l’irresponsable est libre, à 100%.

  • Donc j’ai ma réponse. On continue d’écrire des articles qui ne sont lus que par quelques centaines de convaincus, et on s’enferme dans des polémiques stériles entre libéro-trucs contre libéro-machins.

    C’est sûr que comme ça on va faire avancer les choses.

    • comme je le disais plus haut:
      déjà, il faudrait arrêter de présupposer que nos concepts et théories sont entièrement vrais. Un peu d’humilité, que diable!
      Nous pouvons nous tromper; nous ne sommes pas infaillibles.
      Von Mises, Ayn Rand, Rothbard, Hoppe… c’est très beau tout ça, mais ce ne sont pas des personnes infaillibles.
      Comment convaincre des non libéraux si nous nous montrons dogmatiques et orgueilleux, convaincus de la vérité de nos jugements, et non pas humbles, réceptifs à l’idée que peut-être nous nous trompons; et surtout que nos adversaires ont peut-être de bonnes raisons de ne pas être libéraux?
      Il est rassurant d’avoir des idées tranchées; mais c’est se couper de tout esprit critique.

      Et surtout, il faut agir! Assez de parlote et de querelle intestinale!

      •  » comment convaincre des non liberaux  »
        mais precisement, les francais ne veulent pas etre convaincu de ca. ils pensent que l’etat regule, l’etat gère ( l’etat soeur, pas l’etat frère ), et que c’est la preuve que la france est une socièté tres avancée, d’ailleurs, c’est ce que dit la TV.
        comme aurait dit st just, ils seront convaincu seulement par la force des choses, quand la gestion deleterre de l’etat les aura apauvris considerablement aux fil des ans, ils finiront par comprendre que leurs idées d’alors n’etaient pas les bonnes ( et encore, seulement les plus lucide. les plus cons accuseront les chinois d’etre des gens perfides et retords, qui souhaitaient notre perte)
        quand au mariage homosexuel ( l’idée hypocryte de  » mariage pour tous  » ne me plait pas, elle sousentend que l’on serait peut-etre obligé de se marier ? ) il n’a rien a voir avec une idée liberal, mais est au contraire tres politique: il s’agit de remercier une minorité d’une minorité, peu nombreuse, mais agissante et s’appuyant sur des media lili – bobo, ou ils sont tres bien representés.
        la democratie, c’est legifèrer pour le plus grand nombre, tout en defendant les droit des minorités. ce n’est pas legifèrer pour le compte d’une minorité, en ignorant le plus grand nombre.sauf que pour le cas, le plus grand nombre s’en fout, du mariage pour tous. les opposant etant surtout des reactionaires catholards.
         » il faut agir  »
        que proposez vous ?
        moi, je propose la chose suivante: amender la democratie en donnant une voix suplémentaire a celui qui travail, et encore une voix suplementaire a celui qui travail a son compte.
        c’est pas demain la veille que cela sera appliqué, des fois que ceux qui travaillent a leur compte, soit interressés a diviser par 4 le nombres d’elus , pour couper dans les charges. les vautours ne vont pas lacher leur bouts de viande comme ca.

        • Votre idée est intéressante!
          Parlez-en autour de vous! Soumettez-la à des think tank!

        • Réactionnaires catholards ? Je sais bien qu’ il est de bon ton d’être anti-catho, mais réduire la MPT aux cathos est plus que réducteur. Mariton, député farouchement opposé au mariage pour tous, est un athée fervent. Et je connais nombre de personnes conservatrices qui le sont. Vouloir réduire le camp des conservateurs aux seuls cathos est donc stupide, et ce d’autant plus que moi même catho, ce projet m’est totalement indifférent, car ne touchant pas à ma foi. Et je ne pense pas être le seul a avoir cette opinion au sein de la communauté catholique, même si nous sommes peu visibles. Par contre, il est indéniable que ma réaction eut été radicalement différente si le gouvernement avait essayé d’imposer le même mariage aux communautés religieuses. En tel cas, il aurait fallu lui rappeler quelques principes de base de nature constitutionnelle (liberté de conscience entre autres).

      • Mis à part vous, personne ne prétend que « que nos concepts et théories sont entièrement vrais ». Vous mettez une telle application à vous prétendre libéral, en contradiction avec le contenu de vos trop nombreux messages, qu’on peut en douter. C’en est même risible tellement c’est évident.

        La plupart des commentateurs se bornent à expliquer pourquoi les constructivismes ne peuvent pas réussir et comment ils s’effondrent inexorablement. Non seulement ils l’expliquent mais en plus ils le démontrent. Par ailleurs, les libéraux passent leur temps à réfléchir aux conséquences positives de l’application de la liberté et à ses limites. De cette confrontation au réel, recherche patiente sur la nature des choses, apparaît la vérité. Si certains sont parfois impatients, les libéraux ne sont pas des idéologues avec des idées tranchées mais des individus qui prennent soin d’observer, de réfléchir avant d’agir, d’en déduire des lois naturelles. Bref, il sont en recherche de vérité.

        « Nos adversaires ont peut-être de bonnes raisons de ne pas être libéraux » : vous avez peut-être des adversaires, mais les libéraux n’en ont pas. La liberté est voulue pour tous, y compris les socialistes, non pour quelques uns. L’idéologie socialiste est en revanche l’adversaire du genre humain dans sa globalité. La liberté n’a pas besoin de s’imposer par la force, contrairement au mensonge socialiste. Elle ne peut d’ailleurs s’imposer que par la conviction, l’adhésion volontaire et non par la coercition brutale.

        Passez votre chemin ! Nul besoin de vrais socialistes déguisés en faux « libéraux de combat », qui invitent les libéraux à pervertir leur démarche, jusqu’à reprendre les vieux slogans marxistes : « union, action ». Petite manipulation bien tentée, mais vous avez échoué. Vous ne réussirez pas à abaisser les libéraux au niveau de la rhétorique des idéologues socialistes : Revel vous a devancé largement.

        • Donc, Luigi Enaudi, Gobetti, Raymond Boudon, Vargas Llosa, et plus généralement tous les libéraux qui ne sont pas des monarchistes ou des anarcaps, ce sont des socialistes déguisés en libéraux?
          Je sais pertinemment que je suis libéral et votre accusation éhontée de socialisme ne déshonore que vous.

        • Le reste de votre message :
          1. Seule une frange des libéraux est radicale.
          2. La liberté requiert qu’on la défende par la force physique, d’où le droit.

          Le ton lyrique n’est pas un argument.

          • Vous êtes quoi comme oiseau ? Le symbolisme a son importance. En gros vous voulez demontrer quoi ? Vous êtes libérale, mais vous pensez que les libéraux sont des bourrins et un peu nul en communication. Vous vous proposez, en tant qu’oiseau sexy de sauver nos libres penseurs avec une communication adaptée ? C’est une idée…qui peut marcher. Il est clair qu’il manque un petit brin de romantisme, de douceur et de rêves dans le libéralisme d’aujourd’hui…. C’est plus un calcul froid, une pensée basée sur des auteurs morts, et des théories qui a beaucoup de mal à faire sa place. Comme Jésus. Il avait pourtant raison, mais la raison avait tord.

          • @ Bonalors

            « Vous vous proposez, en tant qu’oiseau sexy de sauver nos libres penseurs avec une communication adaptée ? C’est une idée…qui peut marcher. Il est clair qu’il manque un petit brin de romantisme, de douceur et de rêves dans le libéralisme d’aujourd’hui…. »

            Oui, c’est en partie cela!

            A mon sens, il faut donner envie aux gens d’être libéraux; parler à l’affect. Offrir du rêve, de la magie. Déjà, mettre en évidence les exploits inouïs de la productivité et de l’inventivité dans une économie capitaliste; et valoriser le rôle de l’entrepreneur, moteur du capitalisme.

            Les gens aiment bien Steve Jobs, etc. Il faut montrer en quoi ces figures d’entrepreneur seraient impossibles sans le système capitaliste.

            Par exemple, de plus en plus de gens aiment la « red bull ». On peut montrer en quoi c’est l’économie libérale qui a permis une élaboration et une diffusion optimale du produit.

            A mon sens, il y a un lien intime entre capitalisme et hédonisme: la mise sur le marché de nouveaux produits incessants, la satisfaction des désirs des consommateurs, contribue à créer un monde plus plaisant, plus agréable, plus jouissif. Il faut insister là dessus.

    • Fallait faire l’Ena et politicard, fonctionnaire à vie…no stress, femmes et champagne à gogo….la vie est belle ?! Etre libéral, c’est prendre le risque d’être pris pour un fou, tant cela est loin du pelo Français shooté au partage de l’argent des autres. Faut être libre pour son plaisir perso, pas pour l’apporter aux autres. C’est comme ça que je me console….

  • Par contre, je persite et signe. La loi Taubira, concernant la filiation,est une usine à gaz monstrueuse…. Mais ceci relève plus d’un débat d’ordre juridique plutôt que d’ordre idéologique. Quoi que lorsque l’on regarde de plus près. …

  • Au-delà des différentes interprétations de « liberté », « libéralisme », etc., le vraie souci est de savoir comment mettre en œuvre les idées libérales.
    Je crois que la seule solution serait de le faire au sein de l’UMP, à l’image de ce qui a été fait aux USA et UK par R. Reagan et M. Thatcher. Le problème est de savoir qui en France pourra porter un tel projet.
    Je ne vois pas d’autre issue possible. Les idées libérales circulent en milieu fermé entre nous que nous auto-congratulons d’être plus clairvoyants que le commun des mortels (ce qui est probablement vrai), mais cela reste un luxe intellectuel sans aucun effet sur la marche de la société.
    Tout le problème est de trouver un Reagan ou une Thatcher. Sinon, la mise sous tutelle par l’Allemagne pourrait être une solution au moins transitoire…

  • La France est le plus difficile combat offert au liberalisme en Occident, puisqu’à vaincre sans périls….
    Personellement je pense que pour réussir cette ardue Odyssée il nous faut ne plus jamais parler du secteur publique, sinon nous serons inévitablement catalogués laquets des patrons et crucifiés en place médiatiques, si j’ose dire.
    Ceci est d’autant plus aisé que le libéralisme est une façon d’exister dont la réforme du moloch adipeux, eeeuh désolé j ‘ai encore un peu de mal, publique ne constitue qu’une infime fraction de ce que les libéraux français peuvent proposer.

    Je cite 2 thèmes porteurs à titre d’exemple, avec 3 propositions libérales à la clé, qui résume à mon sens le bon positionnement médiatique pour sortir le libéralisme du bain de préjugés acide dans lequel il gît dans notre pays:
    1. Prendre à une élite ultra concentrée une partie de son pouvoir et le rendre au peuple pour avoir un pays plus démocratique en:
    – limitant les mandats électifs a 2 par personnes pour tous types de mandat électif, brassage du marigot politocard garanti.
    – mettant en place des mécanismes référendaires swiss like, de façon à développer notamment la capacité d’engagement et de responsabilité des citoyens
    – interdire tout exercice de son métier aux élus dont le mandat éxige un temps complet, dehors les cumulards inneficaces
    2. Séparation des pouvoirs en:
    -Interdisant la possibilité de répondre à des marchés publics si on à une société opérant dans le domaine medias, pour martin bouygues faire des interviews de maires au JT ou construire les ronds points des communes qu’ils dirigent, va falloir choisir.
    – en interdisant le pantouflage entre CAC 40 (les entreprises qui n’en sont de vrais qu’hors de France, vous voyez?) et haute fonction publique
    -supression de la niche de 8500 euros sur l’IR si gentimment octroyée aux journalistes par leurs ex camarades de promo de science po qui siègent à l’assemblée, cela finira peut être par nous amener une vrai interview tenace d’un politocard expert es novlangue ?

    Bref, soyons a donf sur les sujets touchant à la revitalisation des consciences politiques des citoyens, et l’ouverture du petit monde élitiste qui a confisqué le pouvoir sans mérites le justifiant.

    Syons plus près des sujets non économiques afin de donner au libéralisme français l’ampleur qu’il mérite, dans la lignée des Tocqueville, Montesquieu et Constant.

    • Interdire, interdire, interdire, même avec les meilleures raisons et intentions du monde, c’est d’une part contraire à ma philosophie, et d’autre part quelque chose qu’on ne peut faire que lorsqu’on a le pouvoir.
      Je crois beaucoup plus à la vertu de l’exemple, surtout quand il porte sur des points où chacun peut facilement l’imiter à son propre profit. Il faut d’abord offrir aux électeurs des opportunités de s’enrichir et prospérer dans des structures libérales, ils soutiendront ensuite les principes qui les font fonctionner. Il faut s’adresser à leur vie personnelle : il est trop facile d’obtenir leur assentiment sur le non-cumul des mandats ou la suppression des avantages des journalistes ou des pantouflards, mais en quoi cela améliorerait-il leur vie quotidienne au point de justifier de changer leur manière de voter ?

      • Cela l’améliorera car les français n’ont pas que des besoins matériels et personnels, ils ont soif de retrouver un sentiment de pouvoir sur le destin de leur pays.
        Cela l’améliorera car le sentiment de bâtir qui vient de la confiance en soi est affaire intime, mais se développe mieux dans un environnement fertile aux valeurs de responsabilité et de possibilité d’action, et c’est precisemment cet environnement que nous devons politiquement faire advenir.

        Sur l’interdiction, être libéral ce n’est pas refuser d’interdire, cela c’est l’anarchie. Etre libéral c’est empêcher les interdictions étatiques de s’ étendre hors des domaines régaliens, mais c’est aussi d’empêcher toute influence d’acteurs non régalien pour influencer la loi.
        Chacun strictement à sa place, et un pouvoir propre à chaque sphère, telle est ma conception de l’interdit libéral.

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