Le bitcoin pour les nuls

La presse en parle de plus en plus souvent. Mais qu’est-ce donc que le bitcoin ? Sera-t-elle la monnaie du futur ?

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bitcoin (Crédits Zach Copley, licence Creative Commons)

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Le bitcoin pour les nuls

Publié le 25 avril 2013
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La presse en parle de plus en plus souvent. Mais qu’est-ce donc que le bitcoin ? Sera-t-elle la monnaie du futur ?

Par Daniel Benbassat.

bitcoin (Crédits Zach Copley, licence Creative Commons)Depuis quelques mois, les médias économiques de tous les pays parlent beaucoup du bitcoin. Vous pouvez trouver des articles sur le bitcoin dans : Le Monde, Les Échos, La Tribune, L’Express, Le Nouvel Obs, Le Point, etc., souvent datés du début avril 2013. Mais ils en parlent quasiment tous pour évoquer une bulle gigantesque. Alors, qu’est-ce donc que ce Bitcoin ?

Le bitcoin, une crypto-devise

En fait, c’est une monnaie électronique basée sur des algorithmes mathématiques du domaine de la cryptographie (l’art de coder et de décoder des messages secrets), née en 2009 et conçue par un génie inconnu et qui depuis a complètement disparu ! Elle n’a aucun support physique, sauf les disques durs des ordinateurs, et elle est donc constituée de 0 et de 1, comme tous les fichiers informatiques.

Malgré tout, pour qu’elle puisse être considérée comme une monnaie, il faut qu’elle ait plusieurs propriétés en commun avec les pièces et les billets en euros que vous connaissez bien :

  • Elle doit avoir un possesseur (les euros qui sont dans mon porte-monnaie sont à moi, et pas à mon voisin).
  • Elle doit pouvoir être échangée avec quelqu’un d’autre pour un besoin de paiement (par exemple le boulanger à qui j’achète mon pain).
  • Elle doit comporter des décimales si elle a une valeur suffisante. Mon pain ne vaut pas 1 ou 2 euros, mais 1,14 euros. Il faut donc qu’il existe aussi des centimes.
  • Et évidemment, il ne faut pas qu’elle puisse être fabriquée facilement, ni dupliquée. Si j’essaie de faire un faux billet de 10 euros en utilisant une photocopieuse, il sera refusé car le papier n’aura pas la bonne qualité, il n’y aura pas de filigrane, etc. Un fichier informatique, par contre est particulièrement facile à dupliquer, car en principe avec un copier/coller, j’obtiens un deuxième fichier identique au premier.

Le bitcoin a bien toutes ces propriétés :

  • Je peux avoir un ou plusieurs porte-monnaie qui m’indiquent combien de bitcoins je possède, et qui peuvent être sur mon ordinateur, sur une clé USB ou sur un serveur informatique quelque part dans le monde, pourvu que je me souvienne du mot de passe pour y accéder.
  • Comme il voyage par internet, il peut être échangé entre 2 personnes d’un bout à l’autre de la planète en quelques minutes.
  • Un bitcoin peut être divisé, non seulement en centimes, mais en fraction jusqu’au 100 millionième. C’est nécessaire, car sa valeur peut devenir très élevée comme on le verra plus tard.
  • Et il ne peut être contrefait ni dupliqué. En effet, par un processus informatique assez complexe, mais très fiable, l’historique complet de tous les échanges d’un bitcoin est enregistré dans un bloc de données informatique et transmis sur tout le réseau internet, à tous les ordinateurs gérant des bitcoins, d’une manière telle qu’il ne puisse être modifiée sans qu’une erreur n’apparaisse.
  • Quand un certain nombre de bitcoins ou une partie de bitcoin est transmis à quelqu’un d’autre, ce bloc est complété du nouvel échange, se propage sur le réseau, et au bout de quelques minutes devient irréversible. Il est alors impossible d’annuler ce transfert. Je ne peux plus récupérer mes bitcoins envoyés, sauf à demander à mon partenaire de refaire un transfert dans l’autre sens.

Il a encore d’autres propriétés intéressantes :

  • Contrairement aux paiements par paypal, western union ou par carte visa, mastercard, il est sans frais, aucun intermédiaire ne prélève quelques pour cent au passage.
  • Les transactions de paiement sont anonymes. À chaque nouvel échange, on peut donner à son correspondant une nouvelle adresse fabriquée par le système, et automatiquement le paiement viendra atterrir dans le porte-monnaie que l’on aura choisi.

Quelle est la valeur d’un bitcoin ?

C’est la grande question que se posent tous les journaux que j’ai cités.

Quelle est la valeur d’une monnaie en général ? Cela dépend bien sûr de ce que je peux acheter grâce à elle. Avec un euro, je peux acheter par exemple une baguette, un café au bar du coin, 4 cigarettes, un peu moins d’un litre de diesel, 100 grammes de steack, etc. Avec une autre monnaie, livre sterling, franc suisse, dollar, cela va être un peu différent, ce qui va permettre d’établir une comparaison entre monnaies. Mais tout ceci varie dans le temps, généralement une unité d’une monnaie permet d’acheter de moins en moins de choses dans le temps, c’est ce que l’on appelle l’inflation. Les monnaies entre elles ont aussi des rapports changeants, c’est ce que l’on appelle le cours. Par exemple, le cours entre le dollar et l’euro change toutes les secondes, et même toutes les millisecondes sur des places de marché électroniques, où se confrontent des acheteurs et des vendeurs et le cours est le résultat d’un équilibre qui évolue sans arrêt.

Qu’en est-il du bitcoin ? C’est le même principe, mais avec moins de places de marché et des volumes beaucoup plus petits. Il y a essentiellement des places de marché qui échangent le bitcoin contre le dollar, et quelques-unes qui échangent le bitcoin contre l’euro. Il y en a une en France, https://bitcoin-central.net. Vous pouvez y ouvrir un compte en euros, que vous alimenterez par un transfert SEPA à partir de votre banque habituelle. Vous pourrez alors acheter des bitcoins à un cours que vous choisirez ou au mieux, c’est-à-dire en prenant le cours de l’offre la plus intéressante.

Actuellement (vers le 20 avril 2013), le bitcoin vaut un peu moins d’une centaine d’euros, mais les fluctuations de cours sont très fortes depuis le début de l’année 2013. En effet, en début d’année, le bitcoin valait une dizaine d’euros, puis il a augmenté sans interruption, et vers mi-avril il valait quasiment 200 euros. Alors tout à coup, la place de marché la plus importante en dollar a été bloquée plus d’une journée par des problèmes informatiques (trop de nouveaux comptes et trop de transactions d’achat/vente, aggravés d’une tentative d’attaque de hackers). Ceci a déclenché une panique avec des milliers d’ordre de vente, qui ont fait redescendre le cours à une cinquantaine d’euros en quelques jours.

C’est pourquoi les médias ont parlé de bulle et d’éclatement de la bulle. Mais il faut bien voir que malgré tout, on est toujours à un cours 10 fois plus élevé qu’en début d’année, mais beaucoup plus stable pour l’instant.

Que peut-on faire avec des bitcoins ?

Pour l’instant, on ne peut pas encore acheter son pain avec, mais beaucoup de services internet, et même des e-commerces peuvent être payés en bitcoin. Il est vrai que peu de sites francophones jouent encore le jeu. Vous pouvez trouver cette liste de sites en français ici : http://www.bitcoin.fr/post/2010/12/30/Que-faire-avec-mes-bitcoins

Une nouvelle étape est prévue, qui consiste à installer des DAB (distributeurs de billets) en bitcoins. On pourra retirer des billets en euros à partir d’un porte-monnaie en bitcoins, et à l’inverse, créditer son porte-monnaie bitcoin en insérant dans la machine des billets en euros. En 2013, une centaine de distributeurs sont prévus dans 30 pays.

Comment sont fabriqués les bitcoins ?

C’est un peu comme pour l’or, pour en extraire, il faut aller le chercher dans les mines.

Les bitcoins sont fabriqués par des mineurs d’un type spécial. Encore une fois, c’est une affaire de mathématiques. Il faut résoudre une équation de plus en plus compliquée au fil du temps pour pouvoir créer un bitcoin. Il s’en crée de moins en moins. En effet, les quatre premières années, on pouvait créer 50 bitcoins toutes les 10 minutes. Depuis fin 2012, c’est seulement 25 bitcoins toutes les 10 minutes, et tous les 4 ans ce nombre sera divisé par 2.

Ce qui fait qu’actuellement, il existe un peu plus de 11 millions de bitcoins, mais il y a une limite absolue de 21 millions qui ne sera atteint que dans plusieurs dizaines d’années.

Bien sûr, pour les mineurs, plus leurs PC sont puissants, plus ils peuvent espérer créer de nouveaux bitcoins, les programmes pour le faire étant en libre accès sur internet ; c’est essentiellement les cartes graphiques qui font le travail. Mais de nouveaux matériels sont en train de voir le jour, dont l’unique objet sera de créer des bitcoins, et qui seront donc au moins 10 fois plus rapides pour cette tâche, que les meilleurs PC actuels.

Quel avenir pour cette monnaie ?

Dans notre environnement de crise financière et monétaire toujours très vive, le bitcoin peut devenir une devise importante, car elle est indépendante de toute banque centrale, et même de tout organisme.

Ses caractéristiques d’échange gratuit et anonyme peuvent en faire un moyen de paiement adapté aux ventes illégales (drogue, prostitution, blanchiment d’argent sale), mais il peut aussi être utilisé par ceux qui veulent éviter le contrôle de certains États (liberté d’expression, mouvement anti-dictature, droits de l’homme, etc.), et par ceux qui ont peur que la politique monétaire de plus en plus laxiste n’échappe au contrôle des banques centrales.

Il a été dit que lors de la crise bancaire à Chypre de ce début de printemps, beaucoup de Chypriotes avaient transféré leurs avoirs en bitcoins, pour éviter de s’en faire prélever une partie par les banques. On a aussi noté que beaucoup d’Espagnols ouvraient des comptes en bitcoin.

Par ailleurs, le fait que le nombre total de bitcoin est limité empêche toute inflation, et donc toute réduction régulière de sa valeur. Au contraire, au fur et à mesure qu’il est de plus en plus utilisé, sa valeur devrait aller en augmentant.

La valeur totale des bitcoins en circulation à ce jour, est d’environ 1 milliard d’euros, ce qui laisse une marge de progression importante, si par exemple on compare avec les importations ou les exportations d’un seul mois de 2013, qui se montent à environ 40 milliards d’euros, uniquement pour la France.

Certains États ou organismes pourraient éventuellement être gênés par cette  nouvelle devise, quand elle sera beaucoup plus utilisée – la BCE et la Fed. s’y intéressent de près, mais seulement pour dire qu’ils continueront à la surveiller).

Iront-ils jusqu’à l’interdire, et dans l’affirmative, pourront-ils réellement le faire ?

C’est l’enjeu du futur. En tout cas, on peut dire que c’est la première monnaie libre de l’ère internet, et on lui souhaite de révolutionner la banque, comme internet a révolutionné la liberté d’expression.

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  • Merci pour cet article, tout y est très bien expliqué. J’ai une question cependant.

    Le fait que le nombre de bitcoins soit limité implique-t-il la mort de la monnaie sur le long terme ? Est-ce qu’un système économie peut continuer à perdurer si personne ne crée plus de monnaie ?

    Je pose la question très naïvement, je ne suis /économiste/ ni de près ni de loin.

    • Si la valeur de ce qu’un bitcoin peut acheter n’est pas diluée par une creation incontrolee de nouveaux bitcoins (ce qui est impossible) a l’instar des autres monnaies fiat (usd, eur), le bitcoin va s’apprecier face aux autres monnaies victimes de l’inflation et le cours BTC/USD ou BTC/EUR va monter.

      Ca fait tres peur aux keynesiens parait-il. En fait c’est simple, pour reprendre les mots de h16:

      On pourrait aussi citer le cas de la déflation, dont Bercy ne pense vraiment pas du bien. La déflation, cette baisse des prix (par opposition à l’inflation), c’est très très vilain. Eh oui, des prix qui baissent, c’est mauvais pour la consommation, tout le monde sait ça :

      « Les consommateurs préfèrent différer leur consommation en attendant des prix encore plus bas. Ils conservent donc leur pouvoir d’achat intact sans le dépenser ou l’investir, ce qui ne contribue pas à relancer la machine économique. »

      Eh oui : en période de déflation, on n’achète plus de sandwiches parce qu’ils seront moins cher demain. Bilan : tout le monde meurt de faim.

      Non ?

      Ah non, c’est parce qu’en fait, parfois, et là encore comme le rappelle gentiment Wikibéral, la déflation, ça apporte quelques bienfaits :

      Elle remplit une importance fonction sociale de nettoyage de l’économie et de la politique de toutes sortes de parasites qui ont prospéré sur l’inflation qui l’a précédée.(…) Il n’y a absolument aucune raison de s’inquiéter de ses effets économiques, à moins de mettre sur le même plan le bien-être de la nation et le bien-être de ses fausses élites.

      Source: http://h16free.com/2013/04/14/22656-amusantes-histoires-de-dictionnaires

    • Une monnaie n’est pas une richesse en soi, ce n’est ni de la nourriture, ni un logement, ni un ordinateur… à la différence de tous ces autres biens qui augmentent la richesse réel lorsque leurs quantités augmentent, l’augmentation de la quantité de monnaie n’apporte rien à la richesse réel.

      La monnaie n’est qu’un moyen d’échanger ces vrais richesses. Augmenter sa quantité, les vrais richesses restant constantes, ne fait qu’augmenter les prix (plus de monnaie qui se bat pour autant de biens réels). C’est ce qu’on appelle « l’inflation », et cela profite aux premiers receveurs de cette nouvelle monnaie, ainsi qu’aux endettés qui voient leurs dettes réelles diminuer. Dans une économie en croissance (richesse réelle en augmentation), avec une monnaie dont la quantité n’augmenterait pas, on observerait au contraire une baisse des prix, ce qui n’est pas gênant outre mesure et incite à l’épargne et à l’investissement, donc à la création de plus de richesse.

      Le fait que le nombre de bitcoins soit limité est l’un de attraits majeurs de cette monnaie. Cela assure qu’elle ne sera pas manipulée pour qu’une inflation ciblée profite à certains, phénomène que l’on observe aujourd’hui avec les monnaies papier et leurs banques centrales.

      • « incite à l’épargne et à l’investissement » : non !

        Si la déflation incite à l’épargne conservée sous une forme liquide et stérile, elle n’incite pas à l’investissement. En effet, la déflation, ce sont des prix donc des revenus qui baissent entre deux périodes considérées. Un investissement dont le rendement s’affaisse suivant le taux de déflation conduit à une perte pour l’investisseur. Quel investisseur sera assez stupide pour arbitrer entre la liquidité sans risque et un investissement non seulement risqué mais qui lui rapportera moins que l’argent liquide ? Autant garder son flouze ! Même constat pour le salarié : pourquoi travailler dur si le salaire baisse en fin de mois ? En cas de déflation, la prise de risque économique coûtant plus cher que de ne rien faire, l’économie s’étiole. En cas de déflation, la seule activité rentable est de produire de la monnaie (pourquoi pas du bitcoin) pour prendre en otage le reste de l’économie. Problème : le bitcoin, ça ne se mange pas…

        Idéalement, la quantité de monnaie émise doit suivre l’évolution de la richesse produite. Dans l’équation MV=PQ, si la richesse produite augmente (PQ), la quantité de monnaie (M) doit varier en proportion, de telle sorte que V oscille légèrement au-dessus de 1.

        • Vous vous trompez.
          Premièrement, l’épargne n’est jamais stérile, même quand elle n’est ni investie, ni prêtée. Une telle épargne a pour effet de diminuer la masse monétaire en circulation, ce qui, toutes choses égales par ailleurs, fait baisser les prix et, par extension, les taux d’intérêt. Quand les taux d’intérêts baissent, ça encourage des investissement à plus long terme, notamment pour produire plus de capital et donc améliorer la productivité dans le futur.
          Deuxièmement, la déflation signifie aussi la diminution des coûts de production. Du moment qu’il y a une marge suffisante entre les coûts et les revenus, l’investissement vaut le risque encouru.
          Troisièmement, qu’importe que le salaire baisse en valeur nominale quand le pouvoir d’achat, lui, augmente. Le pouvoir d’achat est la vraie motivation du salarié.

          • MercatoR, vous commettez l’erreur habituelle des néo-classiques, des keynésiens et malheureusement de certains libéraux (excusables il y a un siècle mais plus vraiment aujourd’hui), en supposant que les phénomènes inflationnistes ou déflationnistes sont instantanés. Mais justement, ces phénomènes touchent les acteurs économiques à des moments différents. Si l’inflation (la déflation) affectait tous les acteurs en même temps, les variations de quantité de monnaie seraient parfaitement insensibles pour tous.

            Ce n’est évidemment jamais le cas. En cas de déflation, vous serez incapable d’ajuster vos coûts à la baisse immédiatement car il y a toutes les chances que vous ne soyez pas informé en premier du phénomène déflationniste. Avec la même logique, en cas d’inflation par la planche à billet, vous êtes certain de perdre du pouvoir d’achat par rapport aux fonctionnaires qui seront les premiers à toucher la monnaie supplémentaire dans leurs salaires. A terme bien sûr, vous ajusterez vos prix à la hausse ou à la baisse, mais il sera trop tard car vous aurez bel et bien subi l’effet de l’inflation ou de la déflation, à savoir un transfert de pouvoir d’achat sans contrepartie de création de richesse.

            Votre déclaration « quand les taux d’intérêts baissent, ça encourage des investissement à plus long terme » est une illusion. On se fiche pas mal que les taux d’intérêt montent ou baissent ! Les taux d’intérêt ont un niveau naturel, instantané et non prévisible car perpétuellement changeant, que seul un marché concurrentiel peut fournir. C’est ce niveau naturel du prix (et de la quantité) de l’argent qui permet d’encourager les bons investissements. Or, il n’y a pas d’autre moyen que la concurrence monétaire pour connaître les taux naturels et les quantités de monnaie nécessaires. Ici, on comprend que l’impéritie des BC se résume à leur monopole. B2 ou SuperMario peuvent prendre des airs pénétrés, froncer les sourcils, analyser doctement les marchés, ces deux fonctionnaires sont définitivement incapables de déterminer les bons taux, non par incompétence, mais parce qu’ils subissent l’effet débilitant de leurs monopoles respectifs.

            Pour faire apparaître les taux naturels, la solution n’est pas de préférer artificiellement inflation ou déflation, débat d’économistes du passé, de même que le retour à l’or souhaité par certains est un combat d’un autre temps. Il est infiniment plus pertinent de supprimer les monopoles monétaires. Bref, il convient d’imposer la concurrence monétaire par la privatisation de la monnaie.

          • @Cavaignac
            Je n’ai dit nulle part que les phénomènes décrits étaient instantanés et ils n’ont nullement besoin de l’être pour que mon raisonnement soit valide, un raisonnement que j’ai d’ailleurs emprunté à Rothbard (qu’on n’est pas vraiment un néo-classique).
            Au delà de la discussion théorique, il suffit de constater que le secteur des technologies numériques qui s’en sort très bien malgré une déflation vertigineuse. La déflation que connait le secteur ne semble pas avoir découragé l’investissement.
            Je n’ai pas dit non plus que la déflation étaient préférable. Tout mon propos se résumait à dire que la déflation qui se produit naturellement dans le libre-marché (du fait des gains de productivité, de l’augmentation de l’épargne ou autres) n’est pas du tout un problème.

        • « si la richesse produite augmente (PQ) » Et si P augmente et Q est stable, PQ augmente mais la richesse réel, elle, n’augmente pas!

    • La limite au nombre de bitcoins est l’analogue de la limite au nombre de tonnes d’or disponibles sur la terre. Du fait que le bitcoin est plus facile à utiliser divisé en parties infinitésimales que l’or, ça ne devrait pas causer de problème.

  • Tres bon article 🙂
    On sent que l’auteur maitrise un peu son sujet contrairement a la majorite des journalistes des autres medias qui ne comprennent pas la moitie du concept.

    Un bon site pour en apprendre plus sur le bitcoin –> http://bitcoinmagazine.com/category/bitcoin-newbies/

  • Merci! Enfin un article de « vulgarisation » de vraiment bonne qualité, on sent le travail de documentation au’il ya derrière (du vrai journalisme quoi).

    Si tout le monde se renseignant sur le bitcoin lisait ton article, je pense que beaucoup de gens se mettraient à inverstir, les enjeux et défis de cette monnaie sont claires.

    Ps : Juste une petite faute que j’ai remarqué : de plus en laxiste il manque en plus!

  • Bitcoin-Central.net is temporarily down for maintenance.We have been compromised, please do not send any funds to your wallet.
    A few hundred BTC have been stolen, we will cover it fully.
    Please do not call, do not e-mail. We will give you additional information ASAP.

    • Encore une analogie avec l’or : facile à refourguer et très attirant pour les voleurs. Il faut bien être conscient que le fait que le bitcoin est infalsifiable ne rend pas ses dépositaires invulnérables.
      L’intensité des efforts consentis par certains pour en voler serait plutôt, à mon avis, un signe positif pour le bitcoin.

  • Bonjour,
    merci pour ces explications.

    Je me pose une question:
    Si je comprends bien, actuellement à chaque fois qu’une transaction est faite, elle est vérifiée par les mineurs, ou quelque chose dans le genre. Est-ce exact ?
    Si c’est le cas, et qu’il n’y a vraiment pas de commission pour les transactions, on peut imaginer que les mineurs ne se rémunèrent qu’à la création de nouveaux bitcoins.
    En supposant que je ne me suis pas trompé dans ce qui précède, on peut imaginer que le nombre de mineurs va se réduire lorsque le nombre maximal de bitcoins aura été atteint.

    Dans ce cas, qui vérifiera les transactions ? S’il n’y a pas de commission, je vois mal les mineurs laisser gracieusement leurs serveurs à la disposition de la communauté…

    Si quelqu’un a une réponse, je suis preneur !

    • Si j’ai bien compris, actuellement la création de nouveaux bitcoins récompense suffisamment les mineurs pour les inciter à mettre leurs serveurs au boulot, et même à en développer de plus puissants. Si ça cessait d’être le cas, il y a déjà un système de frais de transaction, qui sont partagés entre les premiers mineurs à confirmer la transaction, et qui pour le moment n’est activé que par les utilisateurs pressés. On peut penser que même sur cette base, les frais resteront ultra-compétitifs par rapport à tout autre mode de virement.

    • Le système bitcoin prévoit des frais de transation possibles, qui sont laissés à la discrétion de celui qui fait la transation.
      Le mineur insérant la transation dans la chaine de blocs (1er étape de la validation) récupère le montant des frais de transaction.

      Pour l’instant, le minage étant très intéressant via la génération de nouveaux bitcoin, les frais sont nuls. Mais si la situation devait changer, les mineurs pourraient n’accepter que des transactions ayant des frais au dessus d’un certain seuil. Si une majorité de mineurs fait ainsi, les utilisateurs du système seront obligés d’ajouter des frais pour que leur transaction soit prise en compte.

  • Le bitcoin est la première monnaie algorithmique (« forger » une unité de bitcoin nécessite d’exécuter une procédure complexe, uniquement possible par un sytème informatique), mais elle n’est pas la seule. Depuis sa création, plusieurs autres « disciples » ont été lancés: Litecoin (bitcoin allégé), PPcoin, etc. qui toutes tentent de palier à un défaut majeur du bitcoin: le temps de latence nécessaire pour authentifier chaque unité, au moins 10′, mais, lorsque la cadence des échanges augmente, il peut atteindre plus d’une heure. Imaginez un commerçant qui vous dirait: « Attendez une petite heure que je vérifie si vos euros ne sont pas de la fausse monnaie, s’ils sont bons, vous pourrez emporter votre beefsteak! ».
    Donc, l’aspect purement pratique du bitcoin, dans un monde où les échanges de valeurs se font à la milliseconde ou moins, en prend un sacré coup.
    Tout récemment (début avril) est apparu un nouveau venu dans le monde de la monnaie « électronique », l’Opencoin, qui, à la différence de bitcoin, n’a pas besoin d’être « extrait » par des « mineurs », ne demande pas de phase de valididation (en tous cas pas plus de 2 secondes) et est associé à une plateforme de conversion de devises, Ripple, qui permet d’échanger (instantanément et sans frais) toutes sortes de devises classiques mais aussi des bitcoins.
    De mon point de vue, c’est probablement dans cette direction qu’il faut regarder maintenant pour voir se développer cette nouvelle économie distribuée et découplée des banques centrales à la botte des gouvernements inflationistes. Mais l’avenir du bitcoin me parrait fort peu assuré, car déjà dépassé par des « challengeurs » plus compétitifs.

    • Pas d’inquiétude : si jamais le phénomène prend de l’ampleur, nul doute que les BC et les gouvernements inflationnistes planteront les monnaies concurrentes, électroniques ou pas. Si l’envie leur prend soudainement, il n’est pas très compliqué de surveiller les flux, même les flux cryptés. Si jamais une séquence ne peut être décryptée, il est toujours possible de la détruire purement et simplement, voire de s’attaquer (d’abord électroniquement puis physiquement) à l’expéditeur comme au destinataire.

      Concernant le bitcoin et ses concurrents électroniques, ne peut-on craindre qu’un ou plusieurs supercalculateurs dédiés à « forger » les pièces épuise leur création en quelques semaines ou mois ?

      •  » ne peut-on craindre qu’un ou plusieurs supercalculateurs dédiés à « forger » les pièces épuise leur création en quelques semaines ou mois ? »
        Non, la difficulté de génération des blocs est automatiquement mise à jour en fonction de la puissance de calcul total du réseau pour qu’en moyenne un bloc soit généré toutes les 10 minutes.

        Contrairement à bitcoin, opencoin a besoin d’intermédiaires, qui sont des structures « permanentes », et donc facilement attaquables. De plus, opencoin n’est pas une monnaie, juste un système de transfert de fond entre deux monnaies existantes.

      • Que les gouvernements chercheront à détruire une telle monnaie si elle prend de l’ampleur, ça ne me paraît effectivement faire aucun doute.
        Qu’ils y réussissent n’est pas évident. Internet est devenu comme l’équilibre naturel, on ne peut y attaquer sélectivement certains flux sans risquer des conséquences catastrophiques : comment ne détruire que les messages cryptés liés à l’usage de la monnaie, sans en même temps en détruire d’autres essentiels au bon fonctionnement du pays ?

        • « comment ne détruire que les messages cryptés… » : par un système d’autorisations sélectives ? Enfin, peu importe, la perversité des étatistes immoraux est par définition sans limite et sans borne. Il suffit des les observer en action pour le savoir.

          • Mais l’ingéniosité humaine pour contourner les dictats étatiques est aussi sans bornes, il suffit de sortir de France ou de se souvenir d’un temps pas si lointain pour le savoir 🙂
            Un peu d’optimisme, que diable !

      • A l’heure actuelle le bitcoin est hors de danger des supercalculateurs dont la puissance est negligeable comparee au hash rate total (j’ai lu ca qqpart je ne sais plus la source). Pour les autres monnaies moins repandues je ne sais pas.

    • Je n’ai pas compris qui paie pour les frais de transaction avec Opencoin.
      Pour moi, ça sent le piège du « première année gratuite, l’année suivante le prix qu’on vous dit ou vous perdez votre mise ».

  • Il y a deux monnaies Opencoin, une qui date de 2007 (http://opencoin.org) et l’autre (OpenCoin Inc.) lancée en synergie avec Ripple (http://ripple.com). Le coût de transaction pour cette dernière est infime.

    • Il y a deux monnaies Opencoin: 1) lancée en 2007 (opencoin.org); 2) lancée en Avril 2013, en synergie avec Ripple, le système de paiement que j’ai évoqué précedemment et dont le coût de transaction est infime.
      Il faut bien comprendre que l’on parle ici de système distribués en peer-to-peer: à moins de controler TOUS les ordinateurs interconnectés, il ne y peut pas y avoir de main mise d’un état dans ce type d’architecture distribuée. De plus les utilisateurs de ce type de monnaie utilisent des connections totalement anonymes qui font échec au traçage des intervenants.
      Pour ceux qui sont intéressés par ce genre de technique, il leur suffit d’utiliser Tor (torproject.org), un navigateur totalement protégé de tous les mouchards.
      Malheureusement, le site de Contrepoints semble réfractaire à Tor, probablement parce qu’il refuse toute connexion anonyme (dommage pour un site libéral).

      • « Quand un certain nombre de bitcoins ou une partie de bitcoin est transmis à quelqu’un d’autre, ce bloc est complété du nouvel échange, se propage sur le réseau, »

        Ce point me fait douter de la viabilité du système à moyen terme :
        d’un côté , un nombre de bitcoins relativement constant qui les « condamne » à augmenter de valeur au fil du temps, de l’autre un nombre de transactions exponentiel qui va fatalement conduire à subdiviser chaque bitcoin à l’infini et à tenir des comptes d’apothicaire pour tracer chaque fraction de bitcoins constamment plus nombreuses et infinitésimales au gré de la circulation monétaire. Difficile d’imaginer que cela reste gérable très longtemps
        On est typiquement en face d’un lingot d’or dont la valeur au fond d’un coffre est indéniable mais qui ne sert à rien dans la vie courante sauf à le transformer en poudre !

        Qu’en pensez vous ?

        • Je m’étais posé la question, c’est celle de la compétition entre la croissance exponentielle des capacités informatiques, et celle des transactions. Dans la pratique, il est peu probable qu’on paie sa baguette ou son petit noir avec des bitcoins (où il faut jusqu’à une heure pour valider la transaction), tout comme aujourd’hui on se moque pas mal que la menue monnaie soit une devise contrôlée par l’Etat. Si les transactions sont très majoritairement supérieures à un certain montant, alors comme leur augmentation est bien moins rapide que la loi de Moore, ça peut tenir.

          • Pourquoi pas comme une carte de crédit ? On ne paie qu’a la fin du mois, dans ce cas-ci un intermédiaire assume les risques. C’est viable pour les petites transactions, pour les plus grandes attendre une heure est quand même envisageable.

          • La croissance des capacités informatique n’est PAS exponentielle, contrairement à ce que l’on pourrait croire :

            Imaginons que j’arrive aujourd’hui avec mes nuages/multicore/etc. à “casser” une clef de hashage de 160bits (c’est totalement illusoire, mais admettons…) il suffit de rajouter UN BIT à la taille de la clef pour que je doive DOUBLER mes nuages/cores (ou doubler leurs vitesses de calcul, ce que nous ne savons plus faire) pour pouvoir de nouveau la casser…

            Le premier cas pose un problème de place, le second un problème de physique fondamentale.

            Sauf si P=NP… Ce qui reste un des problèmes mathématiques ouverts à ce jour. Mais personne n’y croie beaucoup (ce qui ne prouve rien, hein !)

  • L’argument de la baguette de pain englobe ceux qui prétendent que le bitcoin ne peut pas valoir autant du fait qu’il ne pourra jamais être utilisé pour faire ses achats au supermarché du fait du temps de confirmation (qui peut prendre 30 minutes – 1heure)…
    Cet argument naïf nait d’une question « mais à quoi sert le bitcoin ? », et de la réponse « A rien, si on ne peut pas acheter des choses avec » …
    C’est de loin l’argument le plus faible mais en même temps le plus écouté à l’encontre du bitcoin.
    D’ailleurs les réponses à cet argument sont généralement très faibles parmi les défenseurs du bitcoin : « le bitcoin est expérimental », « ça viendra » etc. etc. … autant d’arguments qui passent pour de faibles excuses.
    La capacité à acheter des petites choses n’est absolument pas nécessaire : avez-vous déjà vu quelqu’un allant acheter sa baguette de pain et décidant de gratter un peu d’or pour effectuer son paiement ?
    Alors comment se fait-il que l’or ait une telle valeur monétaire (au moins une dizaine de milliers de milliards de dollars)
    La fonction première de l’or en tant que monnaie est de satisfaire le besoin de conservation de valeur des investisseurs, de très loin. Vous achetez de l’or, conservez votre valeur autant de temps que vous le voulez, et ensuite revendez votre or contre une monnaie pour effectuer vos achats…
    Le bitcoin a également cette propriété de conserver la valeur puisque son inflation, très faible, est connue à l’avance…
    Une valorisation de 1-2 milliards de dollars pour le bitcoin, qui remplit pleinement la fonction de l’or (mais qui a également bien d’autres avantages) ne semble plus vraiment excessive.
    Que pouvez-vous faire avec vos bitcoin ? La réponse est acheter des devises, c’est pour l’heure le plus grand avantage du bitcoin : vous avez un marché assez liquide qui vous garantit de pouvoir échanger vos bitcoin contre des devises. Mais plus le bitcoin sera accepté, plus vous pourrez échanger vos bitcoins contre des choses, puisque le marché garanti la valeur en dollars de votre paiement.
    Et enfin on pourrait très bien imaginer des services qui pourront se mettre en place qui garantiront les petits paiements à la seconde près moyennant une petite commission (par exemple). Les solutions à ce problème abondent et qui ne les voient pas manque sérieusement d’imagination.

    • Les facultés de réserve de valeur et d’unité de compte d’une monnaie sont conséquence du fait qu’une monnaie est d’abord et avant tout un moyen d’échange. Etre un intermédiaire de l’échange est la seule propriété véritable d’une monnaie.

      Beaucoup de biens permettent de conserver la valeur et tous peuvent servir d’unité de compte, plus ou moins pratique. Ces biens ne sont pas des monnaies pour autant.

    • le problème n’est pas de savoir si une faction de bitcoin peut servir à acheter une baguette de pain (la réponse est évidemment négative) mais plutôt le constat suivant:
      1- chaque bitcoin voit sa valeur augmenter indéfiniment puisque le nombre de bitcoins en circulation augmente peu ou pas
      2- comme il existe fatalement une circulation monétaire (il faut bien pouvoir convertir et/ou fractionner un bitcoin à un moment ou à un autre et ce d’autant plus qu’il vaut plus cher), la taille moyenne (en nombre de bit) de chaque bitcoin augmente donc inexorablement au fil du temps. Je me demande si cet accroissement est linéaire ou exponentiel ?
      3- Le nombre d’opérations (machine et échanges réseau surtout) nécessaire pour « contrôler » un bitcoin croit donc lui aussi . de façon linéaire ou exponentielle avec sa taille ?
      4- Si l’on répond « croissance exponentielle » aux points 2 et 3 , je pressens l’existence d’un gros loup: il est prévisible que le temps de contrôle d’une transaction devienne rapidement d’ampleur géologique
      Comme le fait remarquer MichelO la loi de Moore est notre alliée mais un doublement de capacité des machines tous les dix ans risque fort de ne pas être suffisant!

      Y a t’il un mathématicien dans la salle pour quantifier le bins et répondre formellement au problème ?

      • 1. Il y a une phase d’expansion, mais au delà on tombe sur PQ = MV, et comme PQ reste relativement stable, on n’a guère besoin d’augmenter M.
        2. Chaque bitcoin est en fait le log de toutes les transactions auxquelles il a servi. L’accroissement est donc linéaire à moins d’accélération brutale des transactions.
        3. Le mode de stockage en arbre permet de limiter la taille du log à stocker et à explorer, là aussi la croissance ne devrait être guère plus que linéaire.

        En fait, la croissance des besoins informatiques est très raisonnable. Par contre, il faut que le réseau de vérification reste toujours globalement beaucoup plus puissant qu’un attaquant isolé.

  • holly, c’est un tetaflop par neurone.

  • Le Bitcoin est une monnaie un peu jeune, avec deux soucis majeurs pour sont expansion:
    – les transactions ne sont PAS anonymes
    – le temps nécessaire à la validation d’une transaction peut se compter en dizaines de minutes, ce qui interdit tous les achats impulsifs de petites valeurs.

    • Le temps de transfert complet (monnaie A -> bitcoin -> monnaie B, avec A evt. = B) en revanche, est lui particulièrement intéressant comparé aux N x 24h bancaires.

    • 1. si, les transactions SONT anonymes puisque seul le code du porte-monnaie y figure, et que le lien entre un portefeuille et son possesseur peut être tenu secret par celui-ci
      2. pas d’achats impulsifs de petites valeurs:
      – ça laisse pas mal de place quand même
      – on peut facilement imaginer des solutions (des pièces physiques comme il en existe déjà, des systèmes genre MONEO, …)

  • Un peu comme avec Madoff on sait ce qu’on y met et on ne saura pas ce qu’on en sortira.

    Est-ce que la faillite d’un système de bitcoin est plus simple que celle d’une banque défendant des intérêts divers?

  • Je déconseille fortement bitcoin-central qui est une belle arnaque.
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