Pour une psychothérapie économique collective

La France est en proie à une double dépression, économique et psychologique.

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Pour une psychothérapie économique collective

Publié le 26 avril 2013
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La France est en proie à une double dépression, économique et psychologique.

Par Jean-Baptiste Besson.

L’économie française est entrée dans une phase dépressive profonde. Nous pouvons utiliser le terme dépressif au sens économique du terme, c’est-à-dire une diminution durable de la production et de la consommation. Mais la France est aussi en dépression au sens psychologique du terme. L’alerte avait déjà été tirée par le Médiateur de la République de l’époque, Jean-Paul Delevoye en 2010. Cette «dépression» est celle d’un pays en pleine mutation, celle d’un pays qui passe de l’ère industrielle et des services à celle de l’économie de la connaissance. C’est celle d’un pays en pleine crise d’adolescence, pour reprendre le nom du dernier ouvrage de Mathieu Laine et Patrick Huerre, La France Adolescente.

Sur le plan économique, les problèmes fondamentaux français et plus globalement européens n’ont toujours pas été réglés : une construction européenne délaissée et inachevée (une union monétaire sans union budgétaire) ; une politique de croissance structurelle abandonnée depuis de trop longues années (innovation, formation, politique en faveur du capital, compétitivité) ; un surendettement collectif (public en France, privé en Espagne…) ; et enfin la véritable question du projet de société français et européen.

Car la véritable question que l’on doit se poser est bien celle de la confiance en l’avenir. Et c’est là que les dépressions économiques et psychologiques se rejoignent. Sans confiance dans l’avenir, comment se projeter dans une politique d’investissement ? Comment donner aux entrepreneurs l’envie de prendre les risques, eux qui créent les emplois de demain par le processus schumpétérien destructions-créatrices ? Comment instaurer la confiance aux consommateurs pour qu’ils acceptent de transformer leur épargne de long terme en consommation immédiate ? Comment faire croire aux futurs acteurs économiques que sont les jeunes Français que la France est leur avenir, quand on sait que 51% des 25-34 ans aimeraient vivre dans un autre pays selon une étude Viavoice pour W&Cie publiée début avril ?

En opposition avec la politique économique menée, il suffirait de suivre simplement quelques principes fondamentaux : stabilité de l’environnement fiscal et juridique, fiscalité favorable au capital, simplification profonde du droit du travail, allégement sérieux des contraintes juridiques qui pèsent sur les entreprises, réduction massive des dépenses publiques par une redéfinition du
périmètre de l’État sur ses missions essentielles, responsabilisation des individus et confiance en la société civile, suppression du principe de précaution pour redonner vie à la liberté d’entreprendre et d’innovation.

La politique économique actuelle va à l’encontre de ces principes économiques fondamentaux. Conséquence constatée sur le terrain depuis l’été dernier : une chute brutale de la confiance des entrepreneurs et chefs d’entreprise de toute taille, repli sur soi des consommateurs, forte hausse de l’épargne de précaution, baisse du pouvoir d’achat, dégradation de la valeur travail… Nous sommes dans une situation type de l’équivalence ricardienne, mise en lumière par David Ricardo au XIXème siècle. La hausse de l’endettement public, les fortes hausses d’impôts sans aucune perspective de réformes structurelles qui permettraient d’envisager une baisse d’impôts future, incitent les agents économiques à épargner massivement et à « réduire la voilure ». Les Français que l’on dit hermétiques à l’économie nous donnent ici la preuve qu’ils comprennent bien mieux les mécanismes économiques que ne le pense la classe dirigeante. Faisons donc confiance aux individus, aux entrepreneurs et à l’énergie créative des Français.

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  • Si la crise a d’emblée eu des effets dramatiques en France, plus qu’ailleurs, c’est en raison de la neuro-dépression latente des gens, soigneusement entretenue par le catastrophisme de la presse.

    Se sentant attaqué de toute part, le français a consenti à voir des milliards perdus dans une lutte contre un réchauffement qui n’existe pas ; il s’est lancé tête baissée contre les riches et les répugnants capitaux – qui sont la seule source d’emplois – il a voulu mettre sur pied d’égalité les super-bosseurs et les parasites dont le nombre ne cesse forcément d’augmenter, et sentant instinctivement qu’il courrait à sa perte, il s’est mis en hibernation de la consommation.

    En comparaison, le belge, bien plus équilibré, n’a pas changé grand chose à ses habitudes de vie, a peut-être acheté une voiture un peu moins gourmande, continué à faire la fortune des agences de voyage, des restaurants, … et a maintenu son taux de chômage à 8 %, soit 3 % de plus que le plein emploi !

    Son gouvernement (obligatoirement de coalition) a fait peu de théorie, se contentant de chiffres, et établi un redressement de ses comptes sans toucher aux impôts, ni à la TVA, ni aux charges sociales, ni surtout aux entreprises, et n’a pas cédé aux « plus-values » qui sont l’assassinat de tout espoir d’entreprendre quoi que ce soit.

    Est-ce dire que tout baigne en Belgique ? Non, notamment en raison de la misère mentale de la France, grande cliente de nos exportations.
    Non encore, même si nous avons fait en quelques mois une totale réforme de l’Etat dont le France parle depuis 30 ans sans rien faire, il reste surtout en Wallonie, des écolos et quelques PS a vouloir la jouer crétino-keynésienne, mais une fois encore, la réalité des chiffres va calmer leurs ardeurs.

    La solidité mentale d’un pays est un adjuvant considérable à sa convalescence, et en France on voit surtout une volaille courir dans tous les sens, comme une poule qui aurait bu du cidre !

    Vivement quelques euphorisants dans l’eau de distribution 🙂

    • Pourriez-vous nous en dire plus sur la réforme de l’Etat en Belgique, ou bien indiquer quelques liens ? Je n’en ai jamais entendu parler.

  • bizard, la dépression a plus tendance à faire augmenter la consommation de pilules, les achats compulsifs, les excès alimentaires, …

    Mais avouons qu’à force de presser le citron, il n’y a plus de jus… même l’innovation ne trouve plus de public.

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