Libre, oui ! Faire ce que je veux, non !

Qu’est-ce donc que la liberté si ce n’est pas la faculté de faire ce que je veux ?

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Libre, oui ! Faire ce que je veux, non !

Publié le 26 avril 2013
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Qu’est-ce donc que la liberté si ce n’est pas la faculté de faire ce que je veux ?

Par Philippe Bouchat, depuis la Belgique.

Liberté ! Qu’est-ce donc que ce mot pour lequel tant de guerres ont (eu) lieu ?! La plupart de nos contemporains, cédant à la facilité ambiante, la confondent avec la licence : « être libre, c’est faire ce que je veux ! » affirment-ils tous.

Cela ne tient pas la route ! D’abord, parce que faire effectivement ce que je veux mène indubitablement au chaos, à l’anarchie, à la violence, au meurtre. J’ai envie de la femme du voisin ? Heureusement, je suis « libre » donc je peux la lui ravir. Et le voisin de rétorquer : « je veux me venger ; heureusement, je suis ‘libre’, donc je peux commettre le crime passionnel ». Ces exemples sont extrêmes ? OK, choisissons des exemples plus « banals ». « Je ne suis pas d’accord avec telle proposition ; mais je suis ‘libre’ ! Ouf, je ne suis pas libre de la suivre si je ne le veux pas, fût-ce une suggestion de mon employeur, de mon épouse, etc. ». Ou encore : « j’ai envie de me marier avec une personne du même sexe et de louer le ventre d’une femme pour satisfaire mon désir de paternité ? Heureusement, je suis ‘libre’ : cela va s’arranger ! ».

Bon si vous n’êtes toujours pas convaincus par l’ineptie de cette définition, je vous propose un autre argument. Si la liberté, c’est faire ce que je veux, encore faut-il que je sache ce que je veux, logique non ? Or tous mes désirs sont-ils l’expression de ma volonté propre ou, au contraire, sont-ils contraints ? Pour le dire autrement, si la liberté c’est faire ce que je veux, alors ce que je veux, je dois le vouloir librement, sinon la définition de cette liberté ne tient pas la route. Si vous n’êtes pas d’accord avec cela, j’abandonne ici l’espoir de vous convaincre, car cela signifie que vous préférez manifestement ce qui est incohérent, rendant impossible tout débat avec vous ! En revanche, si vous êtes d’accord avec ce qui n’est finalement que du bon sens, je continue mon raisonnement pour vous. Ma volonté est-elle libre ou contrainte donc ? Grande thèse de philosophie qui a engendré un nombre incroyable de querelles plus ou moins intellectuelles sur le sujet. Si vous êtes matérialiste – et les socialistes et constructivistes cohérents le sont – vous me répondrez que la volonté est contrainte tant extérieurement (culture, environnement, autrui) qu’intérieurement (voir les développements récents des neurosciences, la morale, la psyché). Donc, pas de liberté possible pour les matérialistes s’ils adoptent la définition de la licence comme synonyme de liberté. Ainsi donc, une grande partie de nos contemporains ne peuvent pas être qualifiés d’êtres libres, étant donné qu’ils ne font pas ce qu’ils veulent, leur volonté étant ainsi contrainte. Est-ce bien sérieux ? Non bien sûr ! Le propre de l’homme – outre le rire – est justement la liberté. Donc, à moins de nier toute humanité à une grande partie de la population mondiale, la liberté doit bien signifier autre chose que de vouloir ce que je veux. C’est d’une logique implacable et rigoureuse !

Retour donc à la case départ : qu’est-ce donc que la liberté si ce n’est pas la faculté de faire ce que je veux ? Cassons le mot et faisons sommairement de l’étymologie comparée. Liberté en anglais peut se traduire ‘freedom’, le suffixe ‘dom’ signifiant qu’il s’agit d’une propriété ; cela est le cas également avec le mot ‘vrij-heid’ en néerlandais ou ‘Frei-heit’ en allemand. Ainsi donc, la liberté serait la propriété d’être libre (‘free’, ‘vrij’, ‘Frei’). Cette première esquisse de définition – si elle ne nous apprend pas grand-chose – nous révèle néanmoins que la liberté est consubstantielle à notre nature humaine : il s’agit d’une propriété, sous-entendez une propriété de l’homme. Comme telle, la liberté préexiste donc les États et le droit. Merci l’étymologie ! Mais poussons plus loin notre analyse. Qu’est-ce donc qu’être libre ? Revenons à l’étymologie. ‘Libre’ provient du latin ‘libertas’, la terminaison ‘-tas’ nous indiquant un état, un statut. Reste la racine ‘liber’. ‘Liber’, fait allusion à ce qui est ouvert. C’est d’ailleurs cette racine étymologique qui a donné, plus tardivement, le mot ‘livre’ en français. Ne dit-on pas, pour illustrer mon propos, qu’un livre, ça s’ouvre et que se livrer, c’est s’ouvrir ? ‘Libertas’ signifierait donc littéralement l’état d’une chose ouverte. On parle d’ailleurs aussi d’entrée libre (free entrance) pour signifier que les portes du commerce sont ouvertes et que nous ne sommes pas contraints d’y acheter quelque chose.

Résumons-nous. De ce qui précède, on peut déjà affirmer que la liberté est une propriété (naturelle) de l’homme qui consiste à être ouvert. Surgit alors la question : à qui ou à quoi suis-je ouvert lorsque je suis libre ? La réponse pourrait être : ouvert aux autres. Est libre, l’individu qui n’est pas fermé à autrui. Cela se tient : l’homme est un être social. Mais concrètement ? Cela légitime-t-il la polygamie (l’ouverture à d’autres femmes ; je ne me ferme pas dans ma monogamie), la pédophilie (je m’ouvre sexuellement aux jeunes enfants), l’inceste, etc. ? Ces exemples délibérément provocateurs témoigneraient de l’ineptie de l’ouverture absolue aux autres. Cela signifierait-il, par conséquent, que seule l’ouverture relative aux autres constitue la liberté ? Mais, si tel est le cas, on doit alors logiquement en inférer que l’ouverture aux autres n’est constitutive de la liberté que si elle est limitée. Peut-elle être limitée par quelqu’un ? Non, cela est l’essence même de la tyrannie. Par quelque chose alors ? Une norme, une règle ? Peut-être, mais dans ce cas, comment choisir une norme plutôt qu’une autre, une morale plutôt qu’une autre ? Il y a en effet autant de normes que d’individus… Alors quoi ? Est-on face à un dilemme : soit je conclus que limiter l’ouverture aux autres est impossible et j’en reviens au concept d’ouverture absolue aux autres pour définir la liberté, mais dans ce cas, je suis obligé d’admettre toutes sortes d’atrocités ; soit je refuse ces atrocités, mais je dois alors fixer une limite à l’ouverture aux autres, ce qui s’avère impossible en pratique et dois donc bien conclure que la liberté n’est pas possible, qu’elle est une illusion. On rejoint ici le camp matérialiste.

Heureusement, ce dilemme n’est qu’apparent : il y a en effet moyen d’échapper à cette impasse si on opte pour une limite qui a l’assentiment de tout le monde. Je ne vois pour ma part qu’un seul type de limite qui permette d’être adoptée par tout le monde : la limite émancipatrice ! La plupart des règles morales et normatives ne sont pas appropriées parce que liberticides dans les faits, mais si on assigne à la limite d’œuvrer en vue de toujours plus d’émancipation, alors oui, elle peut être retenue.

La définition de la liberté devient donc à présent : la propriété (naturelle) de l’homme qui consiste à être ouvert à autrui, cette ouverture ne pouvant être limitée que par des normes qui ont pour but et pour effet d’émanciper davantage l’être humain. Pour vérifier la pertinence de cette définition, confrontons-là à des exemples issus de la réalité.

Premier exemple. Consommer de la drogue est-il signe de liberté ? Pour les tenants de la licence, oui : je fais ce que je veux, donc j’ai le droit de consommer de la drogue si tel est mon désir. Les libertariens les plus extrêmes adoptent cette attitude. En revanche, si l’on retient ma définition, non, il ne s’agit pas d’un acte libre, car il n’émancipe pas, mais asservit au contraire.

Deuxième exemple. Dérèglementer les différents marchés. Si cette dérèglementation a uniquement pour effet (désiré ou non) d’augmenter l’agiotage ou autre manipulation de marché, alors non, il ne s’agit pas de liberté. Par contre, si la dérèglementation permet à plus d’individus d’avoir accès à ces marchés, de s’y mouvoir, de prospérer, sans jamais être en situation de fausser la concurrence, alors oui, la dérèglementation favorise la liberté.

Dernier exemple. La foi en Dieu. Si elle a pour effet d’annihiler toute volonté (les sectes), de détruire ses semblables (attentats des fous de dieu), de dicter aux hommes ce qu’ils doivent faire et ne pas faire par dogmatisme, alors non, la foi en Dieu ne libère pas (elle ne sauve pas), mais est bien l’opium du peuple comme disait le camarade Marx. À l’opposé, si la foi consiste à être une école de charité (voir prologue de la Règle de Saint Benoît), à œuvrer en faveur des plus déshérités, à établir l’homme debout, alors oui, assurément cette foi libère l’homme (la Bible n’est-elle d’ailleurs pas le récit de la libération des hommes, depuis l’Exode jusqu’à l’Apocalypse ?) !

Sur base de ces trois seuls exemples, on constate que la définition que nous proposons demeure pertinente face à des expériences différentes de la réalité, la validant ainsi.

Concluons. Un libéral professe son amour (sa ‘foi’) dans la liberté. Sachant que cette liberté n’est pas absolue ni matérialiste (voir ci-dessus), le libéral cohérent se doit donc d’admettre cette limite émancipatrice à l’ouverture à autrui. Voilà pourquoi je me sens authentiquement libéral et à la fois authentiquement chrétien (le libéralisme n’implique bien évidemment pas de croire, mais la foi peut être en symbiose avec le libéralisme, pour peu que les règles de la laïcité soient respectées).

Amis libéraux, ne nous trompons pas de combat : ne consacrons pas notre vie à la licence qui est liberticide ! Soyons les porteurs de la flamme de la vraie Liberté !

 

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  • Moyennement d’accord. Pour moi l’homme est toujours sous contrainte ( deterministe), ce qui aurait tendance en étant logique a me rendre plutôt sensible au holisme et a la rhétorique socialiste. Cependant à mon sens c’est mortifère de baser un raisonnement politique sur cette position philosophique. Pour différente raisons : on peut excuser n’importe quoi, on déresponsabilise les gens etc… Pour moi l’homme n’est qu’un simple mammifère comme les autres est n’est pas plus libre qu’un macaque. C’est pour cela que dans une certaine mesure nous devons accepter le postulat du libre arbitre, quelque part nous bercer dans une sorte d’illusion. sinon c’est le nihilisme le plus total. Le religieux n’a plus de place dans notre société mais cette morale doit être maintenue. En revanche je suis pour la légalisation dans une perspective utilitariste… Après il y a differents procédésplus ou moins pertinent, mais là n’est pas le sujet du débat.

    • Bonjour @Mowgli, comme vous vous en doutez, je suis moyennement d’accord avec vous 🙂 Je suis convaincu pour ma part que l’homme se distingue du macaque par sa liberté, mais que celle-ci peut être liberticide si elle ne vise pas l’émancipation de l’homme. Bonne journée, phb

  • Le libéralisme est une sorte de « Christianisme pour les nuls » 😉

  • La liberté est éventuellement faire ce que je veux … mais être prêt à en assurer les conséquences.

    J’ai la liberté de claquer mon pognon à la roulette (et c’est heureux), mais inutile de me victimiser ensuite.

    J’ai la liberté de plaquer mon travail pour aller me bronzer la couenne aux Seychelles, mais je dois m’attendre à mon licenciement.

    La liberté individuelle a comme seule limite celle des autres, et le contribuable n’a pas à financer des caprices.

    • Bonjour @MPS, je suis d’accord avec vous : pas de liberté sans responsabilité! Cela n’est pas incompatible avec ce que j’ai écrit; par ailleurs, j’aurais pu aborder ce volet du libéralisme effectivement. Merci et belle journée! phb

  • Bonjour, merci pour ce texte.
    Sur la position matérialiste , il me semble que l on peut être matérialiste et être un tenant de la liberté.
    En effet, nous sommes d accord en disant que nous sommes tous contraints d’une facon ou d une autre par notre éducation, schémas neurologiques, etat de fatigue ….. Dans un sens vous avez raison le libre arbitre pur et parfait n’existe jamais. Néanmoins, pour Spinoza, on peut néanmoins faire acte de liberté en essayant de connaitre les causes qui nous déterminent. C est ce travail sur les causes qui permet d’exercer son jugement et d accroitre sa liberté.
    Bien sur nous sommes déterminés mais en partie seulement. La capacité de raisonnement nous permet de sortir de ce déterminisme extérieur. Dès lors, la liberté revient (et son corollaire la responsabilité).
    Il me semble donc qu on peut etre matérialiste et libéral.

    Par ailleurs, je voulais revenir sur votre exemple de la drogue. J y vois la un danger. En l’espèce, vous dites, la drogue crée une addiction qui limite la liberté, elle doit donc être interdite. Vous plaquez sur les autres un schéma de pensée qui est le votre (qui se trouve également être le mien, raison pour laquelle je ne prends pas de drogue et je déconseille très fortement à mes enfants d en prendre). Néanmoins, j accepte qu’un autre être humain, en parfaite connaissance de cause décide de prendre de la drogue et d aliéner une partie de sa liberté pour un plaisir chimique passager. Les vices ne sont pas des crimes et doivent relever du choix de chacun. A tout prendre, n’aliénons nous pas notre liberté beaucoup plus dans le cadre d un mariage (religieux et donc indissoluble dans mon cas) ? Or c est en parfaite connsaissance de cause que j ai décidé de faire ce choix et je refuse que quelqu’un vienne me dire que je n ai pas le droit de le faire au prétexte qu il alliène ma liberté.
    Enfin, votre définition de la liberté comme  » ouverture à autrui, cette ouverture ne pouvant être limitée que par des normes qui ont pour but et pour effet d’émanciper davantage l’être humain » me gène. En effet; elle laisse la porte ouverte à l’interprétation de ce qui permet l ‘émancipation de l être humain.
    MAo, Pol Pot ou Lénine visaient également l ‘émancipation de l être humain;
    En tout cas encore merci pour ces textes intellectuellement stimulants
    Amicalement
    Larry Golade

    • Cher @LarryGolade, tout d’abord merci pour votre dernière phrase : c’est effectivement tout le sens de ma démarche que vous avez souligné, càd stimuler le débat. Je me fais souvent allumer pour mes prises de position – ça c’est normal, j’assume ma liberté hein 🙂 – mais peu de gens comprennent que mon objectif n’est pas de choquer, mais de stimuler (bien qu’on puisse stimuler en choquant, mais bon passons); donc merci à vous de l’avoir compris !

      Sur le fond, je pense comme vous que l’on peut sortir de nos déterminismes par notre raison (thèse de Luc Ferry notamment), mais que, pour un matérialiste notre raison même est déterminée, ce qui signifie que pour un matérialiste, la liberté n’est qu’illusion me semble-t-il, mais je peux me tromper et conçois très bien une opinion contraire.

      En ce qui concerne la définition, il me semble que j’ai précisé que cette limite doit avoir pour effet d’être émancipatrice, donc un dictateur ne pourrait pas s’en emparer.

      Belle journée! phb

  • Vous vous appuyez sur le peu de culture philosophique de notre temps pour démarrer votre raisonnement : « La plupart de nos contemporains, cédant à la facilité ambiante ». Admettons.

    Mais, tout au long de votre article, vous oubliez soigneusement de jeter un Å“il au dictionnaire, et ce n’est pas raisonnable de votre part.

    Le problème est que vous avez oublié un mot dans votre définition de départ. La liberté est la CAPACITÉ à penser, dire et faire ce que je veux. La liberté n’est pas de faire ce que je veux, mais de POUVOIR penser, dire et faire ce que je veux.

    Il semble donc que vous ne connaissiez pas la définition de la liberté, mais que vous accusiez nos contemporains de cette lacune. Je serais plutôt tenté d’en accuser votre refus d’ouvrir un dictionnaire.

    « le libéral cohérent se doit donc d’admettre cette limite émancipatrice à l’ouverture à autrui »

    Le libéral cohérent se doit donc d’admettre votre définition de la liberté, laquelle n’est EN RIEN une définition de la liberté. Vous avez le don de tordre les raisonnements à votre profit. Mais, de ce fait, ce ne sont plus tout à fait des raisonnements.

  • Et bien voilà! Enfin du sens derrière les mots!

  • « Néanmoins, pour Spinoza, on peut néanmoins faire acte de liberté en essayant de connaitre les causes qui nous déterminent. C est ce travail sur les causes qui permet d’exercer son jugement et d accroitre sa liberté. »

    « Sur le fond, je pense comme vous que l’on peut sortir de nos déterminismes par notre raison (thèse de Luc Ferry notamment), mais que, pour un matérialiste notre raison même est déterminée, ce qui signifie que pour un matérialiste, la liberté n’est qu’illusion me semble-t-il, mais je peux me tromper et conçois très bien une opinion contraire. »

    De mon point de vue le fait de chercher des causes à nos actes est également déterminé on peut donc me classer dans les matérialistes, C’est en quelque sorte une auto-détermination a laquelle je m’accroche… C’est en tout cas la seule manière pour espérer atteindre un certain degrés d’émancipation.

    Il y a toujours une cause ou des causes multiple à nos actes, c’est une matrice tellement complexe qu’un cerveau humain ne peut en aucun cas en saisir la totalité (étant donné que notre subconscient nous est inaccessible). Je n’ai jamais réussi à expliquer un acte par le libre arbitre, Voila pourquoi je n’y crois pas.

    Si on croit uniquement au liens des causalités et éventuellement au hasard, on ne peut pas voir l’homme comme autrement qu’une espèce sur un arbre phylogénétique. Pas de vie après la mort, pas d’âme, pas de choix réel, pas de sens a la vie etc. C’est pourquoi je dis que l’homme doit accepter dans un certaine mesure sa condition et vivre dans l’illusion, car la réalité c’est le néant.

    Ca peut paraître pessimiste au premier abord mais a mon sens c’est une vision des choses qui pousse a être bon vivant et qui offre une grande liberté mais je ne développerais pas dessus pour le moment.

  • « la propriété (naturelle) de l’homme qui consiste à être ouvert à autrui, cette ouverture ne pouvant être limitée que par des normes qui ont pour but et pour effet d’émanciper davantage l’être humain.  »

    C’est la première fois que je lis une définition de ce genre et j’ai l’impression que c’est une espèce de définition « utilitariste » (2nde partie de la définition)… Je ne suis pas vraiment d’accord.

    Réfléchir sur l’étymologie d’un concept est intéressant mais n’est aucunement suffisant pour en dégager une définition… Un dictionnaire peut s’avérer utile.
    J’ai vraiment du mal à comprendre cette histoire d’ouverture. Ca veut dire qu’une personne qui s’enferme chez soi pour écrire et se consacrer à son oeuvre n’est pas libre ?

    De plus j’ai l’impression que vous mélangez un peu tout: pas de pb avec les drogues pour un libéral – je ne comprends pas ce discours prohibitionniste profondément antilibéral (imposer sa vision des choses aux autres en leur déniant la possibilité de choisir pour eux même). La pédophilie n’a rien à voir avec une question d’ouverture, c’est juste que les enfants ne sont pas des êtres libres et consentants, et donc les relations pédophiles sont par définition des actes de viol.
    Sur cette base, la polygamie ne pose pas de problème s’il s’agit de relations libres et consentantes. C’est juste que dans la quasi totalité des cas il s’agit de mariage forcé (parfois avec des filles qui n’ont même pas atteint la majorité). C’est le caractère contraint (coercition = contraire de liberté) qui est dérangeant, pas la polygamie en soi.

  • @ Philippe Bouchat

    Je ne suis pas d’accord avec l’article. Vous confondez un moyen avec ses conséquences.
    Pour moi, la liberté est le moyen qui me permet de faire ce que je veux.

    Maintenant, ce moyen peut avoir des conséquences différentes, que je classerais en deux catégories: il y a les libertés qui conduisent à la vie, et les libertés qui conduisent à la mort.

    Si on reprends vos exemples:

    Si vous consommez de la drogue à outrance sans raison autre que l’effet recherché, cette liberté vous conduit en général à la mort. À l’inverse, si vous en consommez peu à des seules fins médicales, cette liberté peut vous conduire à la vie…

    Plus vous dérèglementerez les marchés, mieux les dons et qualités de chacun pourront s’exprimer, ce qui conduira au progrès, à l’épanouïssement, en bref, à la vie. À l’inverse, plus vous réglementerez, plus vous étoufferez les dons de chacun, cela conduira à l’appauvrissement, et in fine, à la mort.

    Et pour la foi: plus vous chercherez à suivre des principes sortis de l’imagination humaines, plus vous retomberez dans un système ultra-réglementé, qui conduit tout autant à la mort, et à l’inverse, plus vous chercherez à suivre les principes définis par Dieu lui-même, plus vous vous dirigerez vers la vie, et même, dans une perspective chrétienne, à la vie éternelle…

    @ Mowgli

    Dans ce monde-ci, je vous rejoints sur le fait que l’Homme est effectivement toujours sous contrainte.

    Cependant, je vais encore plus loin, dans le sens où je ne crois pas au libre-arbitre, car nos choix seront toujours conditionnés par notre personnalité, ils ne seront donc jamais libres de manière absolue, mais seulement libres de manière relative.

    Voilà pourquoi, je considère qu’une personne est responsable de ses actes, mais que sa responsabilité n’est pas totale, une personne aura toujours des circonstances atténuantes, c’est d’ailleurs pour cela que nous pouvons être pardonnés.

    Par contre, croire que « la réalité c’est le néant » est absurde par définition. De facto, la réalité n’est pas le néant. Mais vous êtes effectivement libre d’avoir cette croyance absurde et de ne pas en tenir compte dans votre style de vie.

  • « la propriété (naturelle) de l’homme qui consiste à être ouvert à autrui, cette ouverture ne pouvant être limitée que par des normes qui ont pour but et pour effet d’émanciper davantage l’être humain.»

    Mouais, je suis sceptique avec cette conclusion où l’émancipation serait le but.

    Cela justifie alors l’intervention de l’État dans l’entreprise pour émanciper les travailleurs, l’intervention dans la famille pour émanciper la femme de l’« oppression » paternelle, l’intervention pour émanciper de l’Église, l’intervention pour émanciper du capitalisme…

    L’émancipation est plus une question de capacité que de droit : la capacité de se mettre à l’abri de l’influence d’autrui dans la vie en société.

  • @Alygoia

    Voilà pourquoi, je considère qu’une personne est responsable de ses actes, mais que sa responsabilité n’est pas totale, une personne aura toujours des circonstances atténuantes, c’est d’ailleurs pour cela que nous pouvons être pardonnés.

    Donc pour vous nous sommes partiellement sous contrainte (circonstance atténuantes) mais nous avons une petite marge d’action qui nous responsabilise si je comprend bien.
    Or pour moi nous sommes entièrement soumis aux lien causaux, et ce qui peut sembler être un choix partiellement libre ne l’est pour moi qu’en apparence car nous n’avons à travers notre perception limité un accès très limité par rapport à la matrice qui nous détermine.

    Par contre, croire que « la réalité c’est le néant » est absurde par définition. De facto, la réalité n’est pas le néant. Mais vous êtes effectivement libre d’avoir cette croyance absurde et de ne pas en tenir compte dans votre style de vie.

    Oui le terme n’est pas forcément très judicieux, j’entends par la qu’on ne peux pas vivre en société avec la vision qu’est la mienne sans accepter sa condition humaine et se fixer une morale arbitraire. Car finalement si on pousse le raisonnement on arrive au relativisme et au nihilisme…

    • Je rejoins la critique d’aloygah

      Non seulement il y a confusion entre moyen (liberté) et conséquence (résultat des actions), mais – à moins d’être omniscient – il ne peut s’en dégager aucune prescription pratique sur ce qu’il est légitime d’interdire.

      Plus drôle, comme le souligne « larry Golade », votre raisonnement pris au pied de la lettre interdit le mariage pour la vie.

      L’approches libérale classique « liberté implique responsabilité » me parait largement préférable et le propre de la liberté, c’est justement de pouvoir y renoncer temporairement (dans le cas d’un contrat de travail par exemple) ou « éternellement » dans le cas du mariage.

    • @ Mowgli

      Tant que je peux faire des choix qui correspondent à ma volonté, je suis, par définition, « libre ».

      Ce n’est cependant pas une liberté absolue, puisqu’il y a d’une part les contraintes de ce monde qui m’empêchent ou me dissuadent de faire tout ce que ma volonté aurait envie de faire, et d’autre part, ce n’est pas un « libre-arbitre », puisque je n’ai pas pu choisir ma personnalité initiale qui conditionne mes choix.

      Je n’adhère pas au concept de « liberté apparente » que vous soulevez, car cela sous-entendrait que la liberté n’est pas une réalité, or une liberté relative est une réalité, même si elle n’est pas absolue.

      « Oui le terme n’est pas forcément très judicieux, j’entends par la qu’on ne peux pas vivre en société avec la vision qu’est la mienne sans accepter sa condition humaine et se fixer une morale arbitraire. Car finalement si on pousse le raisonnement on arrive au relativisme et au nihilisme… »

      J’avais bien compris, mais j’ai trouvé le terme judicieux, car il met bien en évidence qu’un raisonnement qui conduit à quelque chose d’absurde, est au final lui-même absurde. C’est d’ailleurs pour moi un critère décisif pour rejeter rationnellement ce genre de raisonnements.
      Après, on est bien d’accord que la croyance peut s’affranchir la raison…

  • Il y a sans doute plusieurs manières d’aborder la question de la liberté et de la loi, qui est la limite.

    Voici ma définition du libéralisme: Chacun fait ce qu’il veut dans les limites imposées par la loi; la loi doit être justifiée par le bien commun.

    Dans l’exemple du mariage civil: Le fait que des enfants issus de familles traditionnelles stables donnent des adultes plus aptes à participer à la prospérité générale, donc qu’en accroître le nombre sert le bien commun, est un argument recevable par nature.
    Le mariage gay est en revanche irrecevable, puisque non conforme au bien commun (David Cameron prétend le contraire, mais c’est oublier que promouvoir l’union homosexuelle fera diminuer le nombre d’unions hétérosexuelle, les personnes bisexuelles sont bien plus nombreuses que les strictement homosexuelles).

    L’approche libérale ne permet donc aucunement de tenir compte de l’intérêt des individus ou de leurs goûts.
    C’est ce qui la fait dénoncer comme inhumaine par les socialistes.
    Or c’est exactement le contraire: Le libéralisme interdit à l’État d’interférer avec la libre recherche du bonheur, sauf nécessité.
    Et encore une fois, cette nécessité doit être concrète et démontrable.

    Voilà pourquoi le « mariage pour tous » est un coup terrible porté au libéralisme, et une immense victoire pour le socialisme.
    Ce sont les fondements même de notre civilisation qui ont glissé vers le totalitarisme, l’arbitraire, l’abolition de la responsabilité.

    Sans même un référendum !

    • A TOUS MES LECTEURS !!!

      Merci pour vos commentaires, mais une précision s’impose! Je n’entends nullement imposer ma vision de la liberté aux autres; je ne vois d’ailleurs pas où, dans cet article ou dans les précédents, j’ai écrit vouloir imposer ma vision. Ceci n’est qu’une opinion personnelle, c’est une intime conviction, c’est – pour me dévoiler quelque peu – mon moteur d’action. Mais, je suis suffisamment libéral (ouvert à autrui donc), que pour concevoir, admettre et débattre d’autres conceptions! Voilà, c’est dit : je suis attristé de constater soit que je ne me fais pas suffisamment comprendre, soit que l’on ne fait pas l’effort de me comprendre, soit les deux. Soit, ceci n’entamme nullement ma foi dans la liberté,mais pousse à m’exprimer encore plus clairement. Belle journée à tous, phb

      • @ Philippe Bouchat

        Je n’ai pas ressenti ni dans votre texte, ni dans les commentaires, que vous ou quelqu’un d’autre essayait d’imposer sa vision…Si cela peut vous rassurer…

        Ensuite, vous avez posé des arguments, certains ont été réfutés, c’est le jeu du débat… Mais cela ne remet en question ni vos convictions profondes, ni vos valeurs, ni vos combats, que je vous encourage d’ailleurs à poursuivre.

      • Philippe Bouchat

        On ne peut que réagir à ce commentaire, puisque vous le dites : vous êtes attristé.

        Je fais partie de ceux qui ont une vision légèrement différente de la vôtre. Le manque de liberté (à mon sens) dans vos écrits est largement compensé par le plaisir que l’on prend à vous lire présentant des idées libérales, de bon sens, ou encore empruntes d’une sympathie désarmante.

        Vos écrits ont l’avantage de faire réfléchir, de se poser des questions, et participent ainsi au renfort de nos convictions.

        Si je peux me permettre une question : est-ce que le sujet est réellement de savoir si vous réussissez suffisamment à vous faire comprendre ou que l’on fasse l’effort, ou bien, est-ce l’expression d’une contradiction entre votre libéralisme et votre vision de la société (peut-être influencée par la religion) ?

        Pour ce qui est de la définition de la liberté, je suis d’accord avec Pascal Avot, la liberté est la capacité de penser, dire, faire ce que je veux. Il n’y en a pas d’autre.

        On a beau martyriser une mouche, dans toutes les positions, elle restera une mouche (même après ce qu’elle peut prendre). Pour la liberté c’est pareil… La contorsion de la définition ne peut rien changer, la liberté restera la capacité de faire quelque chose.

        • Bonjour @Stef75, merci pour ces qqs mots! A votre question, je pense qu’effectivement j’ai opté pour une voie difficile : concilier ma foi en Dieu et en la Liberté. Pour faire simple, je pense que Dieu nous a créés libres et que toute la Bible n’est que l’histoire de la Liberté; par conséquent, si on veut Lui rendre grâce, il faut militer de toutes ses forces pour la Liberté, d’où mon engagement libéral. En quelque sorte, ma foi précède mon engagement et doit certainement l’influencer. Mais je partage aussi la définition de Pascal Avot, si ce n’est que j’y ajoute un socle moral, d’inspiration religieuse chez moi. Voilà une confession du samedi 🙂 Belle journée ! phb

      • Je n’avais pas l’impression de vous contredire tant que ça, je ne vous accuse pas du tout d’imposer votre conception, que je trouve du reste pertinente.

        Mon propos était de considérer le rôle de la loi, de l’État.
        Ce n’est donc pas vraiment une contradiction: Je pense que la loi, pour respecter la liberté, ne doit pouvoir être justifié que par le bien commun.
        Cela ne clôt pas le sujet : L’État n’est pas tout !

        Ainsi la loi interdit la drogue pour le mal fait non pas aux drogués, mais au bien commun. Cette approche me semble présenter l’avantage de limiter les risques de dérive vers les faux droits et l’arbitraire, dont encore une fois le mariage gay me semble constituer l’exemple même, puisqu’il est indifférent voire contraire au bien commun d’inciter à autre chose qu’à fonder des familles traditionnelles.
        L’État ne peut donc pas le faire.

        • Bonjour @Fucius, merci pour vos mots ! Sur le rôle de l’Etat je suis d’accord avec vous : là où vous parlez de bien commun, je parle quant à moi de règle émancipatrice => il y a certes des nuances entre les deux vocables, mais sur le fond, nous sommes d’accord pour dire que la loi, l’Etat doivent être limités et, in fine, servir notre liberté et non la restreindre. Bon w-e ! phb

        • Le bien commun, c’est pas émettre de CO2, pas rouler vite tout seul sur une autoroute vide. Qui décide de ce qu’est le bien commun. Est ce le même pour tout le monde ?

    • Liberté apparente, liberté relative, finalement si les termes diffèrent le sens est quasiment le même. Nous sommes tous les deux d accord pour dire que nous n’avons pas d’emprise sur les liens causaux qui font de nous se que nous sommes, se que nous faisons.
      On peut toujours remonter dans les liens de causalités pour arriver a un élément sur lequel nous n’avons pas d’emprise. Pour moi il n’y a pas d’exception à cette règle pour vous non plus puisque vous admettez que vous n’avez pas choisis votre caractère et que la liberté est relative.
      La ou il y a une différence entre nous c’est que vous vous cantonnés à la définition que vous considérez comme celle de la liberté et vous vous arrêtez là pour ne pas rentrer dans ce raisonnement que vous jugez subjectivement d’absurde ( mais beaucoup de grand homme sont arrivées à ces conclusions), et que moi j’admets le fait, mais j’estime qu’il faut rester dans ce que l’homme est en mesure de saisir car nous ne sommes rien dans l’univers, et qu’il faut donc admettre un liberté qu’on peut appeler illusoire quand on suit ce cheminement de pensée.
      J’ai fais vite je suis pressé et j’ai bien raccourcis le bazard, je ne pense pas avoir été totalement clair, mais nous considérons la même chose, avec des cheminements de pensée différents… Ce qui fait que la sémantique peut changer.

      • @ Mowgli

        « Liberté apparente, liberté relative, finalement si les termes diffèrent le sens est quasiment le même.  »

        Il est possible que nous voulions parler de la même chose.
        Mais la différence entre les deux expressions est fondamentale: « liberté apparente » signifie qu’il s’agit de quelque chose qui a l’apparence de la liberté, mais qui n’est pas la liberté. Or, si ce n’est pas la liberté, on ne peut pas non plus dégager une responsabilité. À l’inverse, « liberté relative » sous-entend bien qu’il y a liberté, mais une liberté incomplète, qui va justifier donc une responsabilité, mais une responsabilité également incomplète.

        « La ou il y a une différence entre nous c’est que vous vous cantonnés à la définition que vous considérez comme celle de la liberté et vous vous arrêtez là pour ne pas rentrer dans ce raisonnement que vous jugez subjectivement d’absurde »

        Je ne me suis de loin pas arrêté là, mais comme vous, je raccourcis également. En fait, cet aspect m’a permis de considérer qu’une croyance, qui ne voit pas la mort comme une finalité, est plus rationnelle qu’une croyance, qui voit la mort comme une finalité… 

    • Liberté apparente, liberté relative, finalement si les termes diffèrent le sens est quasiment le même. Nous sommes tous les deux d accord pour dire que nous n’avons pas d’emprise sur les liens causaux qui font de nous se que nous sommes, se que nous faisons.
      On peut toujours remonter dans les liens de causalités pour arriver a un élément sur lequel nous n’avons pas d’emprise. Pour moi il n’y a pas d’exception à cette règle pour vous non plus puisque vous admettez que vous n’avez pas choisis votre caractère et que la liberté est relative.
      La ou il y a une différence entre nous c’est que vous vous cantonnés à la définition que vous considérez comme celle de la liberté et vous vous arrêtez là pour ne pas rentrer dans ce raisonnement que vous jugez subjectivement d’absurde ( mais beaucoup de grand homme sont arrivées à ces conclusions), et que moi j’admets le fait, mais j’estime qu’il faut rester dans ce que l’homme est en mesure de saisir car nous ne sommes rien dans l’univers, et qu’il faut donc admettre un liberté qu’on peut appeler illusoire quand on suit ce cheminement de pensée.
      J’ai fais vite je suis pressé et j’ai bien raccourcis le bazard, je ne pense pas avoir été totalement clair, mais nous considérons la même chose, avec des cheminements de pensée différents… Ce qui fait que la sémantique peut changer.

  • Un bel article pour comprendre comment s’évader de sa prison de principes pour enfiler une camisole de force pour la liberté des autres.

    Un acte de liberté n’a pas forcement un résultat personel

    • @Lafayette, si je suis d’accord avec votre première de phrase « Un bel article pour comprendre comment s’évader de sa prison de principes », je ne le suis évidemment pas sur la seconde partie « pour enfiler une camisole de force pour la liberté des autres. » => c’est excatement l’objet de mon « coup de blues » d’hier : jamais mon intention n’a été et ne sera d’imposer mes vues personnelles, mais plutôt d’exposer mes convictions. Quant à votre seconde phrase, j’avoue ne pas la comprendre… Beau samedi! phb

      • ma seconde phrase est un peu courte, on peut la lire comme :

        Un acte de liberté n’a pas forcement de retombées personnelles.

        mais aussi comme

        Un acte de liberté n’a pas forcement un résultat immédiat à l’échelle de la durée de vie humaine, mais un acte de société d’un groupe.

  • Ma liberté de fumer du hasch ou de gober du lsd…

    Pas gagnée….

    Pourquoi ? Vous préférez des marchés noirs où la qualité du produit m’emmenera à la mort ? Et ma liberté d’adulte consentant – né en 1967 – elle compte pour du beurre ? Tout comme mon désamour pour votre société à la con ???!!!

    Je reste sur la ligne de Walter Block – défendre les indéfendables – ET JE N’EN BOUGERAIS PAS !!!

    • Cher @Error System, merci pour le commentaire. Je ne porte pas atteinte à votre liberté d’adulté consentant; ce que je dis – mal peut-être – est que si vous fumez du hasch ou gobez du lsd, cela ne va pas, selon mon humble avis, dans le sens de votre émancipation et donc de votre liberté (selon ma définition certes). Pour le dire plus simplement, pour moi, lorsque vous fumez votre hasch ou gobez votre lsd, vous n’êtes libre qu’en apparence, mais cela ne m’empêche pas de respecter votre définition de la liberté qui pour moi est plutôt de la licence. Encore une précision : je m’attaque aux idées, jamais aux personnes. Beau samedi! phb

      • Je ne le fais JAMAIS, ni fumer – sauf le 14 Juillet ou le 31 Décembre – ni gober du lsd, c’est juste qu’interdire ne mène qu’à une chose : le marché noir…

        Pour info j’ai 46 ans et suis donc largement adulte… 🙂

  • J’ai été passionné par l’article. Mais je crois qu’essayer de rendre compte de ce qu’on appelle liberté en France est impossible. En effet, le mot liberté regroupe différents concept dans le langage courant. Je classerai ces concepts dans trois catégories :
    -la première est la liberté entendu au sens thomiste (saint thomas d’aquin) du terme : il s’agit de la capacité d’auto détermination que nous confère le libre arbitre. C’est une puissance de la volonté. Le rôle de l’intelligence est de permettre d’identifier les différentes solutions envisageables.
    -La liberté telle que définie par l’état de droit, c’est à dire, la licence de faire ce qui n’est pas interdit, ou ce qui est autorisé en fonction des mentalités.
    -La liberté physique : celle qui est restreinte par les lois de la physique.

    Mon but en énonçant ce point de vue est d’acquérir un cadre de réflexion permettant de remettre à leur place chaque « liberté », c’est à dire, trouver à quel concept la liberté dont on parle se rattache. Pour la première, je dirai que c’est essentiellement moral. Pour la seconde, elle est essentiellement négative dans le sens où elle ne se définit que par ce qu’on ne peut pas faire. La dernière nous donne ce qui est possible de faire.
    Néanmoins, il me semble que le concept de liberté le plus « pur » est celui de libre arbitre. Le deuxième se réfère plus à l’état de droit, à une « licence de » et le troisième à un aspect parfaitement déterminé de la nature avec lequel il faut composer.
    Que pensez-vous de cette façon de présenter les choses?

    • Cher @JeanPierre, merci de votre passion 🙂 Votre présentation en tryptique de la liberté est intéressante, dans la mesure où elle permet en effet de baliser le débat lorsqu’on parle de liberté, précisant que ce terme est polysémique. On peut regretter cette polysémie, mais je trouve pour ma part qu’il s’agit d’une richesse et la preuve que la liberté, pour demeurer libre, ne peut s’enfermer dans une définition (raison pour laquelle, je l’ai définie par l’ouverture à autrui pour ne pas l’enfermer).

      J’aime votre définition thomiste de la liberté et vous propose de la compléter par la vision bernardine (St Bernard de Clairvaux, un des pères fondateurs de l’Ordre cistercien … qui nous a donné de bonnes trappistes à boire :-)) => st Bernard avait dévoloppé une anthropologie révolutionnaire pour son époque (le XIIème s.) : il pensait que l’homme qui devait être sauvé devait l’être intégralement càd non seulement corps et âme, mais aussi avec ses affects, son intelligence (on passe du salut de TOUS les hommes au salut de TOUT l’homme). Se fondant sur cette anthropologie, il se pose ensuite la question suivante : si tout l »homme doit être sauvé, donc sa liberté, qui le définit, doit également être objet de son salut, encore faut-il préciser ce qu’on entend par liberté et là il distingue le libre arbitre (qu’il définit comme absence de contraintes ! car la volonté pour être libre ne doit pas être nécessaire); la libertas a peccato (la liberté affranchie du péché) et la libertas a miseria (la liberté affranchie de la misère). Un peu complexe, comme toute la pensée bernardine, mais roboratif assurément !

      Bon samedi! phb

  • La liberté individuelle au sens juridique c’est, pour les individus majeurs et capables, pouvoir faire tout ce qui ne viole pas le droit des tiers. Ce qui exclut évidemment le viol de sa voisine !

    Cet article ignore totalement que la liberté c’est aussi justement le droit de faire des erreurs (par exemple ne pas avoir la foi, si on en croit l’auteur). A ce titre oui se droguer fait bien partie de la liberté individuelle (comme boire ou fumer). Il est peut-être émancipateur d’interdire la drogue (ou l’expression de l’athéisme) mais ce n’en est pas moins une atteinte à la liberté. Le simple fait d’utiliser le terme d’émancipation au vu de son histoire est déjà discutable.

    Mais surtout l’article mélange un peu tout. Par exemple la question du libre-arbitre au sens métaphysique est logiquement indépendante avec la question de la liberté au sens juridique et politique. Et d’ailleurs la question du libre-arbitre est aussi logiquement indépendante du matérialisme (la prédestination calviniste n’a pas grand chose de matérialiste, et inversement un matérialiste comme Épicure a pu défendre le libre arbitre).

  • Nous sommes à l’image de Dieu. Libres et responsables de chaque chose sur cette terre….

  • Ma liberté s’arrête a celle d’autrui. Espérons tomber tous d’accord.
    – Première conséquence : Autrui et moi jouons le même rôle, un rôle interchangeable. La société libre est parfaitement symétrique en droit. Il n’y a pas deux rôles. Il ne peut donc y avoir deux classes statutaires. Les concepts de fonctionnaire, d’élu, de privilégié ou de bureaucrate ne sont donc pas compatibles avec la liberté.
    – Seconde conséquence : Une norme est nécessaire pour matérialiser la limite de liberté de chacun. La propriété joue ce rôle, qui protège en droit du vol de la part d’autrui, et de l’agression par extension a soi.
    – Troisième conséquence : Une norme suppose son respect et les moyens de son respect. Police et justice réparatrice sont consubstantielles de la liberté, mais sous condition de ne pas violer la première conséquence.
    – Quatrième conséquence : Chacun peut s’associer ou contracter volontairement avec d’autres, pourvu que de telles associations respectent la liberté d’autrui et donc celle des autres associations. La défense est donc consubstantielles de la liberté, mais sous condition de ne pas violer la première conséquence.
    Autrement dit : La liberté suppose les fonctions régaliennes. Mais des fonctions régaliennes soumises a sa règle, a sa symétrie. Des fonctions régaliennes soumises a la règle du contrat volontaire, donc. Et c’est tout ce qu’elle suppose, c’est tout ce qui lui est nécessaire.
    Pas besoin des tas….. de trucs que beaucoup imaginent……

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